Standblog

Retour vers le futur... je fais une tardive tournée des blogs anglophones, et je tomber sur un lien vers un grand moment de l'histoire du web, enfoui dans les profondeurs des archives d'une liste de diffusion. Un mail daté d'août 1993, de Marc Andreessen (principal contributeur à Mosaic, le premier navigateur graphique; fondateur de Netscape et, de fait, prodige du web) sur la permissivité de Mosaic, qui tentait d'interpréter malgré tout le balisage invalide. Voici un extrait du message :

Question à Marc Andreessen : Marc, sans vouloir t'offenser, votre navigateur omet quantité de messages d'erreur. En quoi est-il difficile d'indiquer qu'un document est mal structuré, même si toutes les erreurs SGML net sont pas affichées ? (...) [une collègue] avait écrit <H2>Bidule</H3>. Mais comme cela s'affichait correctement dans XMosaic, elle ne s'est pas embeté à vérifier le document. Mais la structure était illégale et ambigüe. Pourquoi votre analyseur syntaxique ne prévient pas quand il rencontre un truc pareil ?

Réponse de Marc Andreessen : Pourquoi le document n'est pas validé par des mécanismes standards de validation ? Pourquoi le système d'affichage doit être surchargé autant que le mécanisme de création de document  ? (...) Les mecs, ne venez pas vous plaindre que Mosaic est robuste. (...) Pour info, la véritable raison pour laquelle Mosaic n'affiche pas les erreurs et ne le fera pas dans un futur proche, c'est parce que ça nous demanderait du temps, et que nous sommes occupés à faire d'autres choses, plus importantes (...) L'autre raison, mais elle importe peu, c'est que Mosaic est un navigateur, pas un logiciel pour écrire des pages. (...) Pour moi, cette histoire est une excellente opportunité de mettre quelqu'un de chez vous à écrire, distribuer et supporter un petit validateur efficace et facile à utiliser.

Comme le dit l'auteur qui m'a envoyé vers ce mail, Et si Marc Andreessen avait dit "Bon d'accord, on va afficher des messages d'erreur pour le code invalide" ?. Sachant qu'Internet Explorer a été construit au départ sur une base Mosaic, ceci est à rapprocher d'un article du mois d'août, sur le même sujet. Il n'empèche : les validateurs gratuits et faciles à utiliser existent, et il est de la responsabilité de l'auteur de valider son document avant publication...

Pascale nous revient en pleine forme avec un retour d'experience d'une utilisatrice (aveugle) de JAWS, le module complémentaire à Internet Explorer qui permet de lire à haute voix les pages web. A visiter d'urgence.

Sur l'excellent Blog and Blues, Laurent Denis repart dans une attaque contre JavaScript, ou plutôt devrais-je dire contre les accros à JavaScript, ces scripteurs fous qui ont parfois la fâcheuse tendance à JavaScripter à tord et à travers. Je n'ai pas de penchant particulier pour JavaScript, bien au contraire (je ne l'utilise quasiment pas sur mon site), mais je tiens à préciser quelques points importants :

1. JavaScript est de moins en moins utile, vu le support croissant des CSS dans les navigateurs modernes. On peut déjà se passer de JavaScript pour les "roll-over", a condition d'accepter qu'ils n'apparaissent pas dans Netscape 'le-moribond' Communicator 4.
2. Pour ce qui est de l'incompatibilité entre les navigateurs, JavaScript est moins en cause que l'implémentation du DOM par ces même navigateurs, Opera en tête (hormis le progrès considérable réalisé avec la version 7 Bêta). Justement parce que DOM est standardisé (par le W3C) et qu'il est bien pensé (par opposition aux anciennes implémentation propriétaires codées à la hate), il offre une veritable noblesse aux applications JavaScript. Le JavaScript, associé au DOM standard, est devenu un outil extremement puissant et efficace, bien loin de cet outil maudit de 1997, ou tout ou presque devait être réalisé en double, pour IE et Communicator 4.x

Cela dit, je ne saurais être plus d'accord avec Laurent Denis quant au fait que JavaScript n'est que très rarement utile d'une part, et qu'il devrait toujours être doublé d'une page alternative accessible, aussi fréquemment mise à jour, et avec le même niveau d'information. Pourquoi cela ? Parce que le JavaScript est presque toujours impossible à utiliser pour un handicapé et parce que de toutes façons, 11% des utilisateurs n'ont pas de support de Javascript.

A croire qu'il n'y en a qu'un seul qui bosse... Marc-Aurèle Darche, toujours lui, vient de sortir un Mini guide pour réaliser des documents standards. Le texte d'introduction est de votre serviteur, la suite (la dizaine de recettes) est de Marc-Aurèle. Ca complète plutôt bien mon histoire d'hier sur les bonnes résolutions de l'année 2003. Je résume pour les mal comprenants : pour bien commencer l'année, pour plus de pouvoir, de sexe et d'argent en 2003, précipitez-vous sur le site de l'AFUL/Interop et mettez en pratique ce que vous apprendrez dans ce document !

L'ami Marc-Aurèle, qui anime avec Nicolas Degand et moi le groupe de travail Interopérabilité de l'AFUL/APRIL annonce que le site de l'AFUL vient de passer pour l'essentiel en XHTML 1.0 transitionnel valide Merci pour le joli cadeau de Noël, Marc-Aurèle...

Le SamLog met le doigt où ça fait mal : si le site du W3C est si moche, il ne risque pas d'attirer les graphistes ni les encourager à utiliser ses recommandations pour faire des sites. Justement parce que les spécifications sont arides, il manque une ressource qui soit à la fois didactique et esthétique, qui puisse inspirer les web designers; une ressource qui fasse le lien entre un texte normatif (la spec) et la créativité des concepteurs web. Alors pour 2003, si j'avais un voeu, ça serait de voir apparaître dans le paysage du web indépendant, une telle ressource. En français, pendant qu'on y est, pour reprendre le slogan Soyez réalistes, demandez l'impossible. Et comme je ne suis pas du genre à attendre que les choses tombent toutes cuites, j'y travaille avec quelques contributeurs. Heure d'arrivée estimée : début 2003. Restez à l'écoute.

L'agence gouvernementale ATICA a publié un Guide de choix et d'usage des licences de logiciels libres pour les administrations pour permettre à ces dernières de s'y retrouver juridiquement et mieux utiliser les logiciels libres. La 13ème page de la version PDF (a quand une version HTML valide ?) aborde l'intérêt des logiciels libres dans l'administration, tant au niveau des droits (et avantages) que des devoirs. Je rève de voir un Lézard croiser un pingouin dans les couloirs de Bercy.

Ahem... Me pardonnerez-vous ce logo de Noël ?[Note pour les mal-comprenants et un moustache lyonnais, le logo est en haut de la page, et il devrait revenir à la normale dans quelques jours].

A List Apart sort un nouveau numéro sur le support multi-navigateur de PNG. Quand on voit le genre de hack que ça nécessite pour supporter les anciens navigateurs, on réalise que le déploiement de PNG n'est pas encore trivial. Pourtant, son support de la transparence Alpha (autrement dit, progressive) est très séduisante les designers (en comparaison, GIF n'a qu'une transparence binaire et pas de support pour la correction Gamma).

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur overflow, grâce à Oliver Meunier et son Neokraft, qui renait de ses cendres. Chouette alors, un site supplémentaire (valide) sur les standards en français. Joyeux Noël !

Je continue mes tentatives d'améliorer l'accessibilité sur le StandBlog. Peut-être avez-vous remarqué trois nouveaux liens en haut de page. Le premier mènera à une page expliquant comment fonctionne l'accessibilité sur le StandBlog (elle reste à écrire). Les deux suivants ont pour vocation de permettre de sauter directement au formulaire de recherche (très utile quand on accède au contenu en séquence) et l'autre au contenu (évitant ainsi la liste des liens et les deux formulaires de stylage et de recherche). A propos de formulaire, j'ai un souci pour rendre celui de recherche accessible, d'après Wave 3 Alpha. Impossible de voir pourquoi. Bon, demain, il fera jour !

A l'attention des bloggeurs parmi les lecteurs du StandBlog, sachez que j'ai mis en ligne quelques photos, pour le plaisir des yeux. Certes, le flash donne un look fromage blanc à la plupart de mes victimes, mais on les reconnais quand même.

Une lettre ouverte du WebStandards Project : Chers développeurs Web, la détection des navigateurs est stupide, surtout quand elle est mal faite, basée sur l'identification des navigateurs et leurs supposées fonctionnalités, plutôt que sur leurs capacités réelles. C'est bien le propos d'un (trop) long article de mon collègue Bob Clary. En substance :

• Eviter autant que possible la détection des navigateur en produisant du code conforme valide aux standards. Si ce n'est pas possible, respecter les points ci-dessous.
• Réserver la détection par la chaîne UserAgent aux script coté serveur
• Eviter l'utilisation de détection dans les scripts
• Enfin, s'il est absolument nécessaire de détecter quel navigateur est utilisé pour savoir si une fonctionnalité est disponible, ne pas assumer qu'une fonctionnalité est disponible sous prétexte qu'on a détecté le navigateur utilisé. A la place, avant d'utiliser une fonction, verifier qu'elle existe.

En effet, il n'est pas possible de présumer de l'existence d'une fonctionnalité suite à une détection de navigateur. Par exemple, il et techniquement possible qu'un développeur utilise le code source de Gecko (le moteur de rendu de Netscape 6/7 et Mozilla) pour créer un nouveau navigateur qui supporterait l' élément JavaScript document.all, qui n'existe pour l'instant que dans Internet Explorer. Et alors ?, me direz-vous. Il se trouve que de nombreux webmestres, dans leur code JavaScript, vérifient si document.all existe. Si oui, ils considèrent que le navigateur utilisé est Internet Explorer, et ont recours à des fonctionnalités qui n'existent que dans ce dernier. Si document.all n'existe pas, ils considèrent à tort qu'il s'agit alors de Netscape Communicator 4.x (obsolète), et ils font alors appel aux fonctionnalités propriétaires de celui-ci. Si un navigateur respectueux des standards tel que Opera 7 (actuellement en version Beta), Netscape 6/7, Mozilla ou Konqueror arrivent sur cette page, ils se voient offrir soit du code propriétaire Microsoft, soit du code propriétaire Netscape 4, qu'ils ne supportent pas. Par conséquent, il ne peuvent ni exécuter le script ni afficher la page correctement. Comme pour brouiller plus encore les cartes, ajoutons à cela que Opera 7 et Konqueror respectent les standards tout en implémentant document.all. Pire encore, Opera 7, par défaut, s'identifie comme étant Internet Explorer. Tout cela fait que la détection des navigateurs est passé du rang d'art à celui de magie noire, avec les incertitudes que cela implique, et les problèmes de maintenance associés.

Cette perspective peut paraître catastrophique, mais elle est largement contrebalancée par le fait que tous les navigateurs récents (IE6 Win, IE5 Mac, AOL pour Mac OSX, Mozilla, Netscape 6 et 7, tout ce qui est basé sur Netscape Gecko et Konqueror) ont un support grandissant des standards, ce qui implique qu'en développant pour les standards, en n'utilisant plus de fonctionnalités propriétaires (par ex. document.all, document.layer), on peut produire des sites web en se souciant de moins en moins de la plate-forme cible. Pour le web développeur formé au bon vieux temps de la Net-Economie et de deux navigateurs dominants (IE5 et Netscape 4.5), c'est indéniablement une révolution. Et dans une révolution, il y a toujours un voix qui s'élève pour chanter des lendemains meilleurs, ceux ou l'on ne produira plus qu'une seule version d'un site, pour tous les navigateurs, y compris les handicapés. Et je le prouve : le StandBlog est accessible, rapide à charger, il fonctionne sur tous les navigateurs récents, et il est même utilisable par l'antique Netscape 4. Le seul problème, c'est que le type qui chante fini toujours égorgé

Pour les utilisateurs de Windows et de navigateurs alternatifs, Microsoft vient de sortir un article pour expliquer comment moins dépendre d'IE quand on à définit un autre navigateur par défaut. [source : Mozillazine, encore !].

La puissante Association NFB propose un sceau de certification spécifique à l'accessibilité par les aveugles. Les spécifications sont disponibles en ligne. N'oublions pas que l'accessibilité pour les non-voyants est certes très importante, mais il ne faut pas pour autant la dissocier de l'accessibilité concernant les autres handicaps (impossibilité d'utiliser une souris, de lire rapidement, de percevoir toutes les couleurs, ou autres déficiences visuelles).

Dans notre nouvelle série trop de Standards peut nuire à la santé, une jolie contribution de Tantek, grand amateur de Lego.

Les sites gouvernementaux accessibles ? Karl, Dominique (Assurance Qualité et Conformité au W3C) et moi (pour Mozilla et AFUL/APRIL/Interop) avons rencontré plusieurs webmestres gouvernementaux sous l'énergique impulsion de Laurence de Susanne. Ce fut l'occasion de commencer à faire passer les messages sur les standards et l'accessibilité, d'expliquer à quoi sert le DOCTYPE, de mentionner les différents validateurs. Beaucoup d'énergie, d'intérêt mutuel et d'échanges. Certes, l'Etat Français est une machine énorme, avec les contraintes assorties, mais il reste un bon espoir que la situation s'améliore. Karl partage la même opinion. Oserais-je citer ce slogan de Mai 68 en parlant de collaboration avec l'Etat ? Allez, j'ose : Ce n'est qu'un début, continuons le combat ! après tout, il s'agit bien d'une petite révolution...

Mark Newhouse, plutot mou récemment sur le terrain des standards, met les bouchées doubles en publiant une série d'articles. J'ai déjà mentionné ses introductions à CSS et XHTML, le voici avec un papier sur l'accessibilité et un autre sur le DOM. Ces 4 articles successifs forment une jolie introduction au web moderne.

Olivier lit le Standblog, et applique mes suggestions. J'en rougis... Dans la peau d'un aveugle.

D'après 01Net, la France, en novembre, comptait plus de 18 millions d'internautes agés de plus de onze ans, soit 35,8% de la population, en progression de 5,6% depuis octobre (chiffres Médiametrie). Une telle progression s'explique soit par un retour inattendu de la période Dot-Com, soit par l'abus de fumage de moquette chez Médiamétrie. Vu ce qu'on a vécu coté sondages lors des dernière éléctions présidentielles, je penche plutôt pour la seconde solution.

Odieusement pompé sur Mozillazine-fr.org, une drôle de nouvelle :

Le magazine allemand PC-Welt a récemment fait voté ses lecteurs pour connaître le navigateur le plus populaire. Les résultats sont intéressants : 33.7 % des personnes interrogées utilisent un navigateur basé sur Mozilla, avec la moitié d'entre ceux ayant choisis Mozilla lui-même (17.4 %) et le reste va de Netscape 6.x (1.8 %), Netscape 7.x (9.6 %) à Phoenix (4.9 %). Cela montre une grande augmentation de l'utilisation de navigateurs basés ur Mozilla depuis les résultats d'un sondage semblable publié l'année dernière. Dans l'ensemble Internet Explorer reste toujours le navigateur le plus populaire avec une part de vote de 41.1 %.

Remarquons au passage que le terme de sondage n'est pas vraiment approprié, faute de certitude de représentativité de l'échantillon.

Mark Newhouse nous offre une petite intro à XHTML et des liens pour mieux saisir à quoi ça peut bien servir. Pendant ce temps là, Daniel peste contre XHTML 2.0. Pour ma part, je considère que la séparation de la structure de la présentation est une bonne chose, mais comme tout changement, cela nécessite un apprentissage pour pouvoir jouir des bénéfices offerts par la technologie. En passant, n'oublions pas que si XHTML 2.0 ne vous convient pas, XHTML 1.0, 1.1 et HTML 4.01 ne vont pas disparaître pour autant. Par contre, si vous souhaitez que votre contenu soit pérenne, la validation est impérative...

Ah, histoire de se détendre (si vous n'êtes pas au bureau), voici un exemple de ce que l'abus de standards peut provoquer. (Source : Jeffrey Zeldman).

Si vous aussi, vous avez trouvé que le redesign de la page d'accueil du W3C était... comment dire poliment... hmmm... du travail d'ingénieur, une occasion en or vous est offerte : participez au concours de redesign qui est ouvert jusqu'au 17 février 2003. Maaaat, c'est pour toi ! Notons au passage que le jury est composé des gens dont je traque la prose quotidiennement pour remplir ce fichu Standblog. Mes références, si vous préférez, ou mon troupeau de gourous...

JavaScript, le DOM et la sécurité : NewsFactor propose un article qui fait le point sur ce sujet ou l'on entend quantité d'aneries. Sont interviewés Mitchell Stoltz (responsable de la sécurité chez Netscape) et Brendan Eich (inventeur de JavaScript et Lead Architect de Mozilla). En substance, on peut retenir les grandes idées suivantes :

• Si on parle de JavaScript et de sécurité, c'est l'implémentation qui est en cause, pas le langage.
• Les problèmes viennent des fonctions appelées par JavaScript, à savoir le DOM ou ses variantes propriétaires.
• D'après Trend-Micro (et Tristan Nitot Mettez à jour votre navigateur, surtout si vous utilisez IE. Utilisez la toute dernière version [Ndt: des rustines] et changez la zone de sécurité Internet.
• Désactiver JavaScript dans le navigateur est parfois nécessaire (à cause de trous de sécurité encore non patchés) mais inconfortable. Par contre, d'après Brendan Eich, il est recommandé de le désactiver dans la messagerie et les newsgroups, car c'est rarement indispensable pour lire des messages.

Une nouvelle recommandation du W3C : User Agent Accessibility Guidelines 1.0. Destinée au fournisseurs d'Agents Utilisateurs (autrement dit des navigateurs) pour les rendre plus utilisables par toutes les catégories d'utilisateurs, handicapés ou non, si l'on en croit le communiqué de presse :

Une grande variété d'agents utilisateurs sont concernés par les règles UAAG 1.0, tels que les navigateurs HTML ou XHTML, les lecteurs multimédia, les afficheurs graphiques, et les technologies d'assistance. On peut s'attendre à ce que les logiciels conformes aux règles UAAG 1.0 soient plus flexibles, maniables, extensibles et bénéfiques à tous les utilisateurs.

Voir aussi la Foire Aux Questions sur UAAG.

Au cours d'une réunion hier avec Karl, Dominique et quelques webmestres des sites du gouvernement français, Karl a distribué un document en anglais, format carte de visite, qui résume les principales règles pour faire un site web accessible. Comme je travaille sur un document comparable, je pensais le mettre en version électronique et aussi en français. Heureusement que j'ai fait un coup de Google avant de m'atteler à la tâche, ça m'a permis de tomber sur la version française et toutes les traductions !

Un petit Post pour l'ami Biz qui demandait à mieux comprendre ce que vit vraiment un aveugle. J'ai trouvé presque par hasard une version française d'évaluation de JAWS, le lecteur d'écran qui permet à IE de faire un rendu audio des pages Web. Si l'on ne possède pas de clé, l'utilisation est limitée à 40 minutes, largement de quoi se faire une première opinion.

Comment les acronymes et abréviations en HTML peuvent aider le journalisme en ligne ? La réponse sur le plaidoyer d'Holovaty.

... et presque le même sur 01Net.

Comme IE ne supporte pas DOM Level 2 events, cela limite l'intérêt de la chose Mais Chris Nott veille au grain et propose une bibliothèque JavaScript qui émule DOM2 events avec les fonctions propriétaires d'IE.

Une semaine de dingue pour Gecko ! Après AOL pour MacOSX en français, Phoenix 0.5, Netscape 7.01, c'est au tour de Mozilla 1.3 Alpha sortir. Cette version propose quantité de nouvelles fonctionnalités, dont :

• Filtres anti-spam
• Actions supplémentaires lors du filtrage (changer la priorité, la couleur de l'en-tête...)
• QuickSearch sur les signets
• Support des boutons Avant/Arrière sur les nouvelles souris Microsoft
• Vues sur les messages reçus.

Si vous souhaitez le télécharger, n'oubliez pas qu'il s'agit d'une version alpha (donc potentiellement instable). Installez-le dans un répertoire à part et avec un profil qui lui sera propre.

Le validateur d'accessibilité Wave est maintenant disponible en version 3 Alpha. Le progrès par rapport à la 2.2 alpha est assez impressionnant, je vous encourage à y jeter un oeil. Pour ma part, je suis censé être accessible A, AA et AAA, car je n'ai plus aucun message d'erreur de la part de Wave (a condition que Wave soit infaillible, ce qui est rarement le cas pour du logiciel, encore moins en version Alpha...). Source : Anitra Pavka.

Un forum sur l'e-administration a été mis en place pour permettre le débat public quant à la mise en réseau de l'administration. Le sujet des standards ouverts et des logiciels libres a été abordé à plusieurs reprises. Un résumé des 1.000 premières contributions au forum est proposé, et une section toute entière est dévouée aux standards. On y mentionne en particulier le fait que Mozilla, qui respecte les standards du W3C, ne puisse pas accéder à tous les sites gouvernementaux :

Ainsi, certains sites ne sont pas correctement accessibles avec le navigateur Open Source Mozilla, par exemple. Plusieurs réponses de l'administration ont montré que le problème était connu, ce qui laisse entrevoir des progrès rapides.

L'accessibilité a aussi été abordée :

Sites publics pas toujours correctement accessibles aux handicapés visuels (recommandations WAI). La encore, le problème est identifié et de nombreux services publics ont ou vont prochainement améliorer leur performance en ce domaine.

Au niveau des propositions, le bon sens est de mise, et on ne peut que s'en féliciter :

• Rendre les services accessibles non seulement à travers les plateformes commerciales les plus courantes, mais aussi les logiciels libres (et notamment les navigateurs libres et/ou respectueux des standards libres définis par le W3C)
• Ne jamais imposer l'usage d'un logiciel propriétaire à l'usager pour quelque tâche que ce soit. Toujours permettre à des alternatives libres de trouver leur place.
• Utiliser de préférence des formats de documents libres pour communiquer avec les logiciels du citoyen. Toutefois, lorsque celui ci utilise des solutions qui ne prennent pas en compte ces formats mais qui sont très répandus, celui ci ne doit pas être contraint de renouveler sa logithèque.
• En ce qui concerne le logiciel libre: Tout développement effectué en interne par l'Etat devrait être remis à disposition de la communauté web sous forme Open Source, ce qui permettrait sa réutilisation par les collectivités.
• Rendre obligatoire l'usage de ces formats standardisés pour le back office administratif. A noter que cela exigera une assistance méthodologique forte des services chargés de mettre en oeuvre l'utilisation quotidienne de ces formats au sein de chaque structure. Certaines interventions estiment que ces questions de formats doivent être totalement transparentes à l'utilisateur.
• Standardiser l'ergonomie des différents sites publics (voire pour certains les intégrer dans un ensemble unique) sur des bases conformes aux meilleurs préceptes existant dans ce domaine.
• Mieux garantir la disponibilité des services, et notamment des services critiques en heure de pointe, ou des services soumis à des pointes d'activités saisonnières.

Espérons que ces propositions entreront en application, parce que vu le genre de code que l'on trouve dans la page, on mesure la distance qui reste à parcourir. Juste un exemple :

<font face="Arial, Helvetica, sans-serif" size="2"></font><p class="a">&nbsp; </td>

Un n-ième gabarit pour réaliser un design en trois colonnes avec CSS valide et compatible Netscape 4. Voilà qui devrait intéresser beaucoup de monde... En plus, le site est très interessant au niveau design, avec 5 feuilles de styles alternatives, possibilité de changer la taille des caractères, de fixer le menu de la colonne de gauche, cacher les pubs, envoyer le document via AvantGo, etc... Au point de proposer un menu d'aide !

Brian Bell découvre l'accessibilité :Je suis maintenant un disciple de Mark [Pilgrim, auteur de Plongez dans l'accessibilité] (...) J'ai décidé que mes futurs thèmes et designs seraient plus accessibles. Il faut quand même préciser qu'il venait de découvrir un de ses sites dans le livre de Mark, cité comme exemple de ce qu'il fallait éviter de faire.

Encore deux plateformes supplémentaires pour Gecko, avec l'arrivée de Netscape 7 pour Solaris et pour HP-UX.

Daniel travaille sur une nouvelle fonctionnalité du Composer de Mozilla/Netscape 7, qui permettra de changer la taille d'une image dans une page web avec la souris, comme on le fait dans un certain nombre d'outils Wysiwyg. Je viens de découvrir sur son blog qu'il est possible de le faire avec un Netscape 7.01 (ou un Mozilla) tout simple, sans rajout de plug-in, ni quoi que ce soit. il suffit de lire son blog, visiter la page d'exemple, et de cliquer sur les poignées de l'image. Bouleversifiant (!!) de pouvoir faire cela rien qu'en HTML, JS et DOM...

Un truc m'avait étonné dans le livre de Joe Clark, à propos des tables. Moi qui avait toujours cru que les tables, c'est mal (TM), la position de Joe Clark est beaucoup plus nuancée. Avant de vous réjouir trop vite, je tiens à préciser que les tables imbriquées, c'est toujours inaccessible. Mais il existe que ce Joe Clark appelle le table trick, qui permet l'utilisation de tables simples pour une mise en page combinant CSS et tableaux, pour ceux qui tiennent absolument à supporter l'antédiluvien Netscape 4.

Prenons l'exemple d'une page à deux colonnes. A gauche, la navigation, à droite, le contenu. L'astuce consiste à mettre en haut à gauche une cellule vide, puis dans la cellule immédiatement à droite, un cellule avec l'attribut rowspan="2". Ensuite, dans la colonne de gauche, deuxième ligne, la navigation. Graphiquement, l'apparence n'est pas changée, ou presque. Par contre, lors de la linéarisation de la page par un navigateur spécialisé (plage Braille, synthétiseur vocal, navigateur texte...) le contenu sera présenté avant la cellule contenant la navigation. Cela permet un accès direct au contenu sans avoir à subir la lecture des tous les liens de la navigation. Je conçois que cela puisse paraître un peu abscon présenté comme cela, aussi avais-je sur mes tablettes le projet d'illustrer ce propos avec du code, malgré ma répulsion pour les tableaux. C'est alors, que sur les conseils de Pascale je suis allé visiter une page destinée à l'optimisation des sites pour les moteurs de recherche. Et je suis tombé sur une illustration de l'astuce des tableaux. Avec cette illustration, mon propos (enfin, celui de Joe Clark, initialement) est sûrement plus clair, non ? En passant sur ce site, on pourra aussi lire avec profit un article sur l'intérêt du XHTML et des CSS, qui précède un tutoriel.

Je viens de me faire traiter d'infatigable... Si seulement ca pouvait être vrai ! Ah, si je pouvais me défaire des samsonites sous mes yeux fatigués, de mon teint cireux, de mes cheveux blancs ! Alors là, je ferais un tutoriel en français sur la création d'un blog accessible et conforme aux standards.

Joe Clark, auteur d'articles et d'un (excellent) livre sur l'accessibilité est de retour avec une interview sur Slashdot. C'est très interessant. Je vais tenter d'en traduire une partie prochainement. Allez, juste une petit extrait pour vous faire patienter :

Si vous tenez un Blog plus petit [que SlashDot], avec juste quelques écrans de texte à chaque page, alors mon conseil est simple : écrivez du code valide, offrez un équivalent textuel pour chaque image, travaillez un peu sur la navigation et vous aurez largement entamé le problème.

Un petit pas qui explique ma baisse de régime sur le StandBlog : je viens de lancer Devedge en français. Pour l'instant, seul un petit article n'est proposé dans la langue de Molière, mais il devrait être complété prochainement par d'autres. Notez que vous devez avoir spécifié [fr] dans les préférences Navigator/Langues car le site utilise la négociation de langue. Faute de quoi, les articles existant en français vous seront proposés par défaut en anglais.

Ahhhh... Ca y est, un pas de plus pour le support des standards. AOL France propose maintenant une version de son navigateur propriétaire avec Netscape Gecko (issu de la technologie open-source Mozilla). Voir le Communiqué de presse. Cela vient completer ce qui se fait déjà aux Etats-unis et Grande-Bretagne, en plus de Compuserve 7.0-US.

Le W3C et WaSP lancent ensemble une initiative intéressante : le WaSP lance un thème, récupère des questions de développeurs, les sélectionne et les pose aux experts du W3C. Les réponses sont compilées sur le site du WaSP. Pour la première itération de cet exercice, il s'agit de la gestion de l'encodage des caractères dans les pages Web. Vu les exemples en français, le choix du texte (un poème de Rainer-Maria Rilke), on sent la patte de Karl :-). Je reprends un extrait des conclusions :

1. Mauvais. Le webmaster assigne un encodage par défaut sur le serveur, mais ne permet pas à l'auteur d'en imposer un autre d'aucune façon.
2. Bon. L'encodage de caractères n'est pas spécifié au niveau du serveur, mais correctement déclaré via le meta-élément HTML (et/ou la décelation XML dans le cas de documents XHTML).
3. Encore mieux. L'encodage est spécifié correctement au niveau du serveur avec une valeur par défaut que les auteurs peuvent remplacer suivant leurs besoins, et il est aussi spécifié au niveau du document (a la fois dans la déclaration XML si applicable et dans le l'élément meta), pour pouvoir être utilisé de façon autonome.

Tiens donc, j'ai trouvé un truc qui ressemble fichtremement à l'indispensable DOM Inspector. Pour les développeurs Web, voilà un outil que je vous recommande chaleureusement, en complément --pour ceux qui codent en JavaScript-- de Venkman.

Je viens de poster un message sur le forum de Radio France à propos du respect des standards ouverts (même s'il ne s'agit pas de ceux du W3C). En voici la copie :

Titre du message : Merci

Merci d'avoir ouvert un forum pour permettre aux auditeurs de s'exprimer sur la diffusion des directs en Windows Media.

J'espère que les très nombreux messages que nous y lisons feront réflechir la direction de Radio France quant à l'aberration de la décision annoncée.

Radio France annonce avoir choisi Windows(R) Media(TM). Je pense que cette décision est contraire à l'esprit même de cette grande maison et de sa mission.

Pour moi, choisir ce format propriétaire et fermé, c'est limiter le choix des utilisateurs, les pousser à utiliser des technologies notoirement instables et jouer le jeu du monopole de Redmond.

Ah, l'incontournable excuse de service la majorité.... Mais si servir la majorité etait une raison suffisante pour ne servir qu'elle, alors on n'écouterait plus que le top50, finie la Guinness dans les bars, les vêtements auraient une taille unique, la SNCF ne desservirait plus que Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux, la Poste ne serait plus présente dans les villages de France, et... on écouterait tous RTL...

Et ce n'est pas la vie que j'ai envie de vivre, ni ce que j'attends du service public.

Merci, au non de la liberté, de respecter la diversité des formats, d'utiliser plutôt un standard libre qu'un format propriétaire. Vous ne serez plus lié à un seul fournisseur, et montrerez du respect à votre audience.

Une nouvelle matrice de compatibilité à garder sous le coude : Support CSS2 sur les assistants numériques. Un des intérêts des standards (si ce n'est le premier) est l'indépendance des documents par rapport à la plateforme, mais on voit bien qu'avec des outils comme le trop bien nommé Danger, ce principe est mis en danger. En effet, le Hiptop Danger refuse de comprendre les feuilles de style associées au média handheld, se fait donc passer pour un navigateur de bureau pour finalement n'interpréter qu'une infime partie de ces fonctionnalités. Navrant, ou tout simplement consternant ?

Un utilitaire à conserver dans un coin de vos marque-pages : MSWord HTML Cleaner, qui permet de nettoyer les fichiers HTML produits par Microsoft Word. Quand on sait la quantité de documents Word qui doivent être publiés sur le web, et la piètre qualité de la commande "sauver en HTML" de ce traitement de texte, on réalise à quel point cet utilitaire est le bienvenu...

Un nouveau blog qui parle aussi des standards ! Bienvenue à Samuel Latchman dans la famille sans cesse grandissante des francophones qui ont compris l'importance des standards du Web. Et hop, dans mes bookmarks à visiter quotidiennement...

une voix francophone de plus s'élève et déclame ces strophes étranges :
Standards du Web
Séparation du Style et de la Structure
Ergonomie
Accessibilité
Beauté des CSS
Mort aux Mises en Page à base de Tableaux
Que Netscape 4 Brûle en Enfer !

Sur Accessify.com, quatre outils pour se faire aider dans la création d'un site accessible. Formulaires, tableaux, bookmarklets, masquage d'éléments via JavaScript (pour quoi faire ?), c'est un bon début pour une boite à outils qui fait ses premiers pas.

Macromedia sort DreamWeaver 6.1. Au menu, amélioration de la performance et meilleure intégration avec Contribute, leur nouvel outil de conception collaborative. Rappelons que DreamWeaver est le "moins pire" des outils Wysiwyg, (plus efficace que ses concurrents, mais moins qu'un codage manuel) si l'on en croit un débat récent dans ces pages.

Le W3C annonce la sortie d'Amaya 7.0. Si quelqu'un a déjà essayé, je suis preneur d'un petit compte-rendu que je pourrais publier sur le StandBlog.

Je reprends ici une interrogation de Blog&Blues : Pourquoi vous êtes vous interessé à l'accessibilité ?. Dans mon cas, je suis tombé par dessus par "hasard" --mais je ne crois pas au hasard-- en surfant sur des sites sur les standards, il y a quelques mois. Il se trouve que je suis légèrement myope, mais j'ai aussi quelques autres soucis de vue, dont des corps flottants (genre de taches mobiles) et par période des troubles de l'orthopsie? Cela se traduit par des difficultés variables de travailler sur écran. 90% du temps, cela n'est pas génant, mais cela fait tout de même que je prefère travailler en caractères blancs sur fond noir, d'où ces couleurs par défaut dans le StandBlog. Mes problèmes de vision n'ont été que le catalyseur d'une prise de conscience de l'importance de l'accessibilité : l'espace d'un instant, je me suis demandé comment j'arriverais à me debrouiller si je n'avais plus mes yeux, si je n'avais plus la possibilité de me servir d'un ordinateur, de lire un livre, d'achanger des mails... J'ai tout simplement eu le vertige à cette perspective. En apprenant, j'ai compris que le medium électronique était très supérieur aux autres, car il permet un reformattage de l'information. Changer, les couleurs, la taille des caractères, voire lire à haute voix, tout cela est possible sur la base d'un document électronique, alors qu'un livre ou la télévision sont figés dans leur format.

Comme je travaille sur les standards et que je passe beaucoup de mon temps à contacter les webmestres pour leur faire passer le message sur la compatibilité avec Netscape Gecko (qui équipe Netscape 6/7, Mozilla et certaines versions du client AOL), j'ai décidé d'aller un peu plus loin que ce qu'exige mon poste, et leur parler aussi d'accessibilité.

Pour ceux qui ont un forfait Internet fatigué et un modem neurasthénique, on m'annonce que le Linux Magazine France propose un CD avec Mozilla. Ca n'est surement pas la 1.2.1 sortie hier, mais la 1.0.1, laquelle est tout à fait d'actualité.

Mozilla 1.2.1 est maintenant disponible. Faites chauffer les modems ! J'ai comme l'impression que ça va être une bonne semaine pour Gecko

Emmanuel se demande si le site qu'il vient de produire est accessible avec un lecteur Braille. Idéalement, il faudrait un synthétiseur vocal type JAWS par exemple, pour s'en assurer. Mais en attendant, une solution consiste à installer le navigateur Lynx, que l'on trouve dans les packages Cygwin. Ensuite, se connecter sur le site en question et lire en séquence et à haute voix le contenu en prenant soin de cacher les lignes du dessous en appliquant une feuille sur l'écran. Certes, cette méthode peut sembler barbare, surtout si les collègues intrigués vous demandent d'enfiler cette grande chemise aux manches très longues qui se boutonne dans le dos ;-). Mais elle a le mérite d'être gratuite et facile d'abord. Et croyez-moi, elle est tout de même efficace.

On dirait bien que ma critique de Building Accessible Web Sites est en train de faire le tour du monde... Une version vient d'être publiée en Belgique.