mars 2005 (56)

jeudi 31 mars 2005

En vrac

  • Google améliore son service pour Firefox en implémentant la technique du prefetch. Un exemple très pragmatique de l'utilisation intelligente des méta-données. Merci à David Bastien pour l'info. (Et si Google voulait bien cesser de se croire plus intelligent que moi et me servir la page en anglais que je demande plutôt qu'une traduction obsolète, la vie serait plus simple) ;
  • Xavier Borderie, l'homme par qui les standards arrivent (du moins pour les lecteurs du JDN Développeurs, ne se contente plus d'articles sur CSS, mais donne aussi dans le tutoriel XUL. Cet homme incarne son époque, qu'on se le dise ! (bon, je file prendre mes gouttes) ;
  • interview communiqué de presse de Patrick Benichou, PDG de la SSLL OpenWide, qui semble craindre le marketing des logiciels Libres. On se détend, ça ne fait pas mal, et c'est indispensable pour gagner des parts de marché ;

Publication du Millenium Ecosystem Assessment

Libération nous offre un dossier Développement dans le cadre de la publication du rapport sur les écosystèmes du millénaire, sous l'égide de l'ONU : 1360 chercheurs, 4 ans de travail, 95 pays impliqués

La planète n'a plus les moyens. 1 360 experts sonnent l'alarme : à force de dégrader les écosystèmes, l'homme menace son propre bien-être d'ici à quarante ans. :

Les experts tirent quatre grandes conclusions de leur étude. Tout d'abord, les humains ont modifié les écosystèmes plus rapidement et plus profondément au cours des cinquante dernières années qu'à tout autre moment de leur histoire, essentiellement pour répondre à des besoins croissants en nourriture, eau douce, bois, fibres et combustibles. Plus de terres ont été mises en culture depuis 1945 que pendant les XVIIIe et XIXe siècles réunis. Plus de la moitié des engrais azotés synthétiques utilisés pour l'agriculture (mis au point en 1913) l'ont été depuis 1985.

Un excellent édito de Patrick Sabatier, dont voici quelques extraits :

Le rapport qui vient d'être rendu aux Nations unies sur le (piteux) état de la planète n'est pas le produit de l'alarmisme, parfois provocateur, souvent reproché aux organisations écologistes. Plus d'un millier d'experts, et des plus qualifiés, ont compilé et analysé toutes les données disponibles sur l'impact des activités humaines sur les écosystèmes qui rendent possible la vie sur Terre.

Conclusion : ça ne peut plus durer, et ça ne durera pas, au rythme où nous dépensons les bijoux de la famille terrestre.

L'exploitation de plus en plus frénétique des ressources naturelles a permis d'améliorer le sort d'une population en croissance rapide, quoi qu'en disent les critiques du progrès. Mais ce développement s'est fait au prix d'une dégradation accélérée de la plupart des écosystèmes vitaux. Pour la première fois dans l'histoire de la vie sur Terre, la pérennité de celle-ci ne paraît plus assurée ­ même en écartant l'hypothèse d'une autodestruction de l'espèce par la guerre.

A force de sonner l'alarme et d'empiler les rapports, on risque que plus personne n'y prenne garde, tant la capacité humaine à se projeter dans l'avenir est limitée. Nous n'avons pourtant plus le luxe de l'ignorance. Sauf à léguer à nos descendants un monde invivable (littéralement), il faut relever le défi du développement durable : c'est-à-dire enrayer la destruction des écosystèmes fragiles dont nous dépendons pour notre existence comme un plongeur dépend de ses bouteilles d'oxygène, tout en continuant à les exploiter pour nos besoins croissants.

A compléter par une très bonne interview de Jacques Weber, un des économistes auteurs de l'étude :

L'un des Etats les plus pauvres du monde est le Kerala, en Inde. Mais on parle de pauvreté au sens monétaire du terme. Cet Etat a été comparé avec celui de l'Alagoas au Brésil. Ecologiquement semblable au Kerala, l'Alagoas est beaucoup plus riche du point de vue du PIB par tête. Mais, surprise : les indicateurs sociaux de ce dernier ressemblent à ceux d'un pays du tiers-monde. La mortalité y est élevée, les inégalités fortes... En revanche, le Kerala a des indicateurs sociaux proches de ceux des pays les plus développés. (...) Le Kerala lutte contre les insécurités, même lorsqu'elles sont liées à l'accès aux ressources naturelles. Il s'agit des insécurités au sens d'Amartya Sen. Au Kerala, l'accès à l'eau ou à la terre n'est pas un problème... On est dans un écosystème où ça fonctionne, grâce à une bonne gouvernance qui fait en sorte que les enfants soient scolarisés, que la démocratie vive... La pauvreté c'est l'insécurité, l'angoisse, l'absence d'assurance.



En complément, je ne saurais trop vous recommander la lecture de l'excellentissime et si on changeait de thermomètre ? (format PDF), publié par le WWF France.

Libé propose aussi un dernier article, moins intéressant à mon goût : Garantir un développement durable passe par des décisions politiques. (même si le titre est prometteur).

mercredi 30 mars 2005

En vrac

Le retour du Mac

Moi qui pensais passer pour un original en utilisant dorénavant un Mac, je me rend compte que je suis odieusement Mainstream (comprendre : comme tout le monde). En mai 2002, Tim O'Reilly expliquait déjà que les "Geeks dominants" (Alpha Geeks) passaient déjà sous OSX en masse (via Slashdot).

La semaine dernière, c'est Paul Graham[1] qui écrivait :

Est-il important que les fanas d'informatique aiment à nouveau le Mac ? Quelle est la taille du marché des fanas ? Pas très grand, mais bien plus important que sa taille ne le laisse penser. Quand il s'agit d'informatique, tout ce que font les fanas faut aujourd'hui, tout le monde le fera dans 10 ans.

A dire vrai, j'ai eu mon premier mac en 1989 (une promo faite par Apple aux étudiants de l'ESCP), et j'étais amoureux de cette machine, plus encore de l'Apple II et du PC-XT qui l'avaient précédé (et de l'Atom et du Sinclair ZX81).

Chez Netscape, comme tous les ingénieurs qui travaillaient sur Mozilla, j'avais trois machines. Un portable sous Windows 2000, Un iMac d'abord sous OS 9 puis OS X, et enfin une machine Linux qui me servait fort peu. A l'époque, de 2001 à 2003, l'iMac ne m'avait guère convaincu. OS X était encore jeune, ma machine était sous-dimensionnée, et j'avais mes marques sous Windows. Sans le savoir, j'étais en avance sur les Geeks dominants, comme quoi on a toujours tort d'avoir raison trop tôt.

En attendant, je ne pensais pas que mon billet sur le Mac déchaînerait autant les passions et la chronique :

Pour la petite histoire, un ami qui me voulait du bien, qui ne manque pas d'air, et qui a des relations chez Apple leur a suggéré de m'offrir un Mac. La suggestion est restée lettre morte. Ils ont bien fait de ne rien m'offrir, ils ont eu la pub sans rien débourser. Ah rien à dire, ils sont fort chez Apple ;-) !

Notes

[1] geek bien connu, a qui l'on doit le bayesian filtering contre le spam, entre autres.

A propos des différentes techniques d'infection

Imaginons que vous soyez un affreux pirate qui veut infecter une machine avec un spyware de votre invention. Comment vous y prendriez-vous ?

Oulah, se dit le lecteur de base, encore un article technique, fuyons !. Pour éviter une telle fuite, je vous propose d'utiliser une métaphore.

Imaginons donc que vous êtes un cambrioleur pressé qui souhaite s'introduire discrètement et sans violence dans une maison. Pour cela, hors de question de percer un mur ou de passer des heures à essayer de trouver le code de la porte. Après tout, il y a des millions de maisons dans le monde : pourquoi s'acharner sur une maison bien protégée alors qu'il y a plus vulnérable à proximité ?

La méthode la plus simple et la plus rapide consiste... à passer par la porte !

  1. Certaines portes ont de vieux modèles de serrure. En forçant un peu, ça s'ouvre tout seul. Malheureusement pour la profession de cambrioleur (et heureusement pour les habitants), c'est de plus en plus rare.
  2. Certaines portes sont équipées de serrures ouvrant avec des passe-partout. Par exemple, les postiers, les agents EDF sont équipés de tels passe-partout. Ils peuvent ouvrir ces portes, pour peu qu'ils soient habilités officiellement à le faire.
  3. Certaines portes sont bien fermées, mais pour pénétrer, il suffit de convaincre l'habitant qu'il est nécessaire d'ouvrir. C'est une méthode bien connue des monte-en-l'air qui abusent de la crédulité des personnes âgées et en profitent pour les détrousser.

Revenons à la première possibilité. Tout habitant responsable s'assure que ses serrures sont de bonne qualité, surtout si le fabricant signale qu'il y a un problème et propose un échange gratuit. Sortons un instant de la métaphore. La porte, c'est votre navigateur. Son téléchargement est gratuit. Vous avez bien mis à jour votre navigateur, donc. Vous êtes sous Internet Explorer ? Vous avez la dernière version ? Vous êtes sous Firefox, donc vous avez installé la version 1.0.2 (à l'heure où j'écris ces lignes), n'est-ce pas ?

Deuxième possibilité : vous avez une porte équipée d'un passe-partout. Il en existe plusieurs modèles. Elles ont pour objectif de laisser quelqu'un rentrer chez vous pour vous offrir un service relevé des compteurs de gaz, d'electricité, vérification de la pomberie, du téléphone, du déconneur Canal+.... Passons en revue ces modèles d'ouverture de porte :

  • ActiveX - permet à la personne de rentrer sans prévenir et de faire tout ce qu'elle veut chez vous, à condition de laisser une copie de sa carte d'identité (parfois contrefaite) avant de repartir [1] ;
  • Java - ne rentre pas chez vous sauf si vous lui en donnez spécifiquement l'autorisation. Vous pouvez aussi lui demander une pièce d'identité avant qu'il ne rentre ;
  • Plug-in ; Entre chez vous une fois si vous êtes d'accord ;
  • Extension Firefox (aussi connu nous le nom de XPI) - entre chez vous si vous donnez votre accord. Il est possible (quoique peu courant) d'exiger une pièce d'identité.

Donc pour être en sécurité, il vaut mieux bloquer sa porte aux ActiveX, c'est une évidence. Est-ce une méthode suffisante pour être en sécurité ? Sûrement pas. Il faut aussi s'assurer qu'on ne laisse pas rentrer des gens par négligence. C'est du simple bon sens.

Quelques règles découlent de cela :

  • Avoir un navigateur qui ne supporte pas ActiveX est un plus en terme de sécurité, mais ça n'est en aucun cas une solution suffisante ;
  • Il ne faut jamais laisser quelqu'un rentrer sans être certain de sa qualité et qu'on a vraiment besoin de lui. Dans le doute, abstiens-toi, dit le proverbe, et il a raison.
  • Refuser les entrées par la porte Java et accepter celles par la porte XPI est un non sens. Donc, quand on installe une extension, on s'assure qu'elle a bonne réputation, qu'elle provient du site update.mozilla.org, par exemple, et pas d'un site quelconque.
  • Quand on visite une page Web quelconque et qu'une fenêtre s'ouvre en vous demandant si vous acceptez d'installer quoi que ce soit (Java, Plug-in, XPI), on refuse ! 99 fois sur cent, c'est une arnaque, d'autant que les principaux plug-ins sont sûrement déjà installé sur votre machine...

Voilà, vous en savez un tout petit peu plus sur la problématique de la protection contre les cambrioleurs. (C'est en fait bien plus compliqué que cela, mais j'ai simplifié pour rester compréhensible par tous).

Pourquoi je vous raconte tout cela ? Pour deux raisons :

Tout d'abord, on voit bien que ça n'est pas seulement la technologie qui peut protéger l'utilisateur. Ce dernier doit faire attention à la façon dont il utilise la technologie. Chez Mozilla, on fournit des portes navigateurs. En fabricants responsables, on s'assure qu'elles aient le moins de défaut possibles. On fait attention à ce que vous n'ayez pas tendance à les ouvrir par mégarde à des gens peu scrupuleux. Mais finalement, c'est quand même vous qui avez le contrôle !

Enfin, si on vous laisse entendre que la serrure XPI n'est pas fiable sous prétexte qu'il a été cambriolé par quelqu'un à qui il avait volontairement ouvert la serrure Java, alors vous saurez qu'on vous raconte des calembredaines !

Notes

[1] Notons qu'il est possible de condamner les portes ActiveX, ce qui est recommandé.

Wanadoo sur les traces d'AOL et de MSN

Wanadoo a sorti un navigateur basé sur IE :

L'outil intègre plusieurs services, dont le principal est l'accès immédiat à la boîte de réception, à la messagerie instantanée et aux contacts personnels. Le navigateur facilite également les liens vers le portail Wanadoo.fr et présente une sélection de contenus, comme l'actualité, la météo ou la bourse. Il est équipé d'un filtre anti pop-up et permet de personnaliser sa navigation.

Je vais faire un petit tour sur navigateur.wanadoo.fr, et je découvre les "innovations" de ce navigateur, récapitulées ici pour vous, cher lecteur :

  • Barre d'outils "des essentiels et des champions" (ça ne s'invente pas). Il s'agit en fait de signets pré-renseignés pointant vers les enseignes Internet de France Telecom) ;
  • Un nouveau look cyber ;
  • Intégration avec le moteur de recherche maison, voila.fr ;
  • Navigation par onglets ;

Nous sommes dans une stratégie de fidélisation de la clientèle, explique un porte-parole de Wanadoo. Bon, pour ceux qui parlent le jargon marketing, la fidélisation, c'est pour fidéliser. Pour les autres, c'est quand on enferme le client[1].

Le JDNet nous explique quand même que tout n'est pas rose :

Toutefois, plusieurs interrogations subsistent. Le fait, notamment, que le navigateur ne soit pas compatible sous Mac pourrait retarder son développement, d'autant qu'il ne peut être utilisé qu'avec les seules versions 2000 ou XP de Windows. En outre, il n'est actuellement pas compatible avec la Live Box, le modem multimédia de Wanadoo.

Ah, dommage... S'ils étaient partis d'une base Firefox, il aurait suffi de créer un thème, et c'était bon, et pas seulement sur Windows 2000 et XP. Sur Mac, aussi. Et probablement sur la Live Box.

En substance, voilà qui rappelle bigrement mon test de MSN (lecture conseillée), et pas forcément en bien !

Notes

[1] Merci Coluche.

mardi 29 mars 2005

En vrac à propos de Mozilla

dimanche 27 mars 2005

Accusé LLM, levez-vous !

Désamorçage de Google Bomb involontaire : toutes les occurences des mots (L)oic (L)e (M)eur ont été remplacée par les initiales "LLM" ou "L." dans le texte qui suit, en vue d'éviter d'apparaître en deuxième résultat dans quand on les cherche sur Google. Ce texte était malvenu. Je ne le retire pas de mon blog, mais je ne souhaite pas qu'il continue à apparaître de façon proéminente : il ne le mérite pas (le texte. Et L. non plus :-)

Ultime mise à jour : Le débat est clot, et je vous encourage, si cette histoire peu glorieuse vous intéresse, à sauter directement à la conclusion. Pour ceux qui aiment la polémique, merci de lire intégralement ce qui suit et de réfléchir avant de tirer la moindre conclusion...

Vous avez déjà eu une migraine, vous ? Enfin, je veux dire une vraie de vrai, à devoir fermer les yeux tant la lumière fait mal, à vomir son déjeuner, à souhaiter la mort une fois réfugié sous la couette, en imaginant qu'on a un truc super grave dont on se remettra jamais ? Moi oui, elle a commencé hier matin et continue encore aujourd'hui dans une moindre mesure. Hier donc, j'étais sous la couette à écouter via l'iPod les derniers disques que j'ai rippé avec iTunes. Je me suis fait deux requiems de suite, Brahms puis Fauré. J'attendais donc la mort de pied ferme, en m'ennuyant... fermement (pour ne pas dire à mort). Je me suis interdit de penser à Mozilla ou à ma recherche de boulot, car c'est le genre de chose qui me fait me lever malgré moi.

Alors j'ai laissé mon esprit dériver loin de ces préoccupations habituelles et voilà mes petits neurones qui se sont attaqués à un sujet amusant en tentant de répondre à la question suivante : pourquoi LLM a-t-il aussi mauvaise presse/réputation au sein de la blogosphère ?

Je ne vais pas essayer ici de vous expliquer à quel point LLM est un con, un fumier, un salaud, un escroc[1], un p'tit malin, un profiteur, un tireur de couverture à soi, un empêcheur de bloguer en rond, un odieux capitaliste, un madelliniste écervelé n'ayant foi qu'en le Capital, car ça ne serait pas juste, pour deux raisons :

  1. Je n'ai pas moi même rencontré LLM, et je suis à peu près certain qu'il est sympathique de visu ;
  2. On est tous le con/le fumier/le salaud/l'escroc (etc.) de quelqu'un.


Aussi, je ne vais même pas vous dire ce que je pense de lui, mais plutôt tenter de pointer les raisons pour lesquelles il hérisse le poil de nombre de blogueurs ; si je n'ai pas rencontré LLM, j'ai par contre croisé le chemin d'un nombre impressionnant de personnes en disant du mal.

Continuons dans la métaphore du procès et passons donc en revue les griefs attribués au gaillard (Maître Eloas et les autres juristes dans la salle me pardonneront, je l'espère, les inexactitudes juridiques que je pourrais commettre : je ne suis guère versé dans la chose...). Au passage, je m'efforcerais de jouer l'avocat du diable et de défendre Loïc Le Meur. (Voyez à quel point je suis prêt à tous les compromis pour faire de l'audience !) (Mise à jour : J'ai modifié les titres de façon à souligner que je rapporte des accusations entendues. Tel que c'était écrit auparavant, on aurait pu croire que j'accusais moi-même LLM, ce qui est inexact.)

Certains disent que L. est un piètre blogueur en terme de style.

Ah, les goûts et les couleurs ! Bon, c'est vrai, des billets comme celui-ci :

Ouriel pense que c'est la meilleure pizza de Paris, il faut que j'aille tester tiens. D'autres recommandations ?

(Oui, j'ai mis l'intégralité de l'article), ça n'est pas ce qui va laisser une profonde empreinte sur la blogosphère, c'est sûr... Mais bon, ma rubrique En vrac ne vaut guère mieux, soyons réalistes. Et on trouve aussi mauvais du coté de chez Richard Stallman, et largement pire dans les Skyblogs (allez, une preuve au hasard), comme quoi...

Certains disent que L. a une audience minable

Ca n'est pas tout à fait faux, si l'on en croit ses statistiques anglaises et françaises. En cumulé anglais + français, il en est à 23.000 pages vues par semaine, soit 100.000 pages vues par mois. Mais attention, l'audience n'est pas tout. C'est peut-être même le contraire, au fond : a trop vouloir faire d'audience, on fini par perdre son âme. Ca s'appelle la logique TF1, et c'est confirmé par le proverbe bien connu : 100 milliards de mouches ne peuvent pas se tromper : mangez de la merde !. Donc on ne peut pas retenir cela contre lui.

Certains disent que L. est un piètre blogueur sur le fond

Voilà peut-être le vrai problème. L. exprime sa vision des choses avec une certaine candeur, et a tendance à se faire prendre en photo avec n'importe quel personne à peu près connue (de Michael Dell à DSK), ce qui lui a valu le surnom de Forrest Gump (qui m'a fait hurler de rire, je le reconnais).

Mais finalement, ce qu'on peut reprocher à Loïc Le Meur, c'est sa vision mercantile et utltra-libérale du monde. Prenons un exemple : quand L. veut s'attaquer à la pauvreté dans le monde, il va à Davos et prend des notes, et ça fait froid dans le dos. A propos des pays en voie de développement et de leurs habitants, sa conclusion est sans appel : Comment pouvons-nous leur rendre leur dignité ? Pas en leur disant ce qu'il devraient posséder, mais en leur donnant le pouvoir en tant qu'entrepreneurs et consommateurs.

Il y a un proverbe américain que j'aime beaucoup :

Quand on a un marteau en main, tous les problèmes ressemblent à des clous.

Le marteau de L., c'est le libéralisme.

Est-ce que ça fait de L. quelqu'un d'insupportable et de non fréquentable ? Je n'en sais rien. Il est sûr que je n'ai pas la même vision du monde que lui, et alors ? Il est vrai aussi que c'est presque rafraîchissant de voir quelqu'un avec des idées aussi tranchées et aussi peu à la mode (surtout dans la blogosphère), s'exprimer avec autant de candeur. Ca rappellerait presque du Patrick Le Lay, dans le genre candide...

Bon, L. a des idées que certains trouvent nauséabondes, mais il les exprime avec une certaine constance, assortie de franchise. C'est déjà pas mal, si ?

Certains disent que L. récupère la blogosphère pour faire du fric

Bon, là, il faut être très clair : il se présente comme entrepreneur, sourire Ultra-Brite sur des dents rayant le parquet, chemise à col ouvert sous le costume. Son boulot, c'est de faire parler de lui et de Six-Apart, et il l'a déjà reconnu à deux reprises (un et deux), d'un coté, ça n'est pas beaucoup, d'un autre, c'est déjà pas mal (MAJ : et même assez courageux)...

Son plan, tel que je l'imagine, est après avoir noté que la blogosphère était prometteuse, se débrouiller pour y prendre un strapontin (en s'offrant U-Blog pour pas cher) de transformer ce strapontin en fauteuil (via le rachat d'U-Blog par Six-Apart) et parier qu'un gros portail va essayer de rattraper son retard dans les blogs en rachetant Six-Apart et enrichir les actionnaires de la société.

Bon, bien sûr, c'est une stratégie moins ambitieuse que de d'inventer un truc, mais souvenons-nous que L. a fait HEC, et que le système le pousse à faire ce qu'il fait : le financier et le commercial gagnent plus que le créateur, l'artiste, le poête ou le visionnaire. On peut regretter cela, on peut essayer de changer cela (croyez-moi, c'est épuisant) ou on peut, comme L., être un marchand de soupe et fier de l'être. Etre heureux de ce qu'on est, de ce que l'on fait et de la place qu'on occupe,(MAJ : et de l'état du monde et de la direction qu'il prend) c'est déjà énorme. S'il y a bien une chose chez L. que j'envie, c'est celle-ci.

A ce sujet, il y a une série humoristique de citations que j'adore :

"To be or not to be..." - William Shakespeare

"To do is to be..." - Aristote[2]

"Doo-be doo-be doo" - Frank Sinatra

On remarquera que c'est le dernier venu qui a empoché le plus, malgré la pauvreté de la réflexion. Si on devait transposer cela à la blogosphère, ça donnerait ceci :

"Markets are conversations" - The Cluetrain Manifesto

"Blogs are conversations" - la blogosphère

"Blogs are a market" - LLM

Le parallèle est frappant, non ?

Certains disent que LLM fait du blog une marchandise...

...Et du coup, il ne fait que la promotion du blog commercial.

Oui, c'est indiscutable, et l'absence flagrante de solutions Libres au bidule du Sénat est révélatrice. Et alors ? L. est biaisé dans son approche, et ceux qui connaissent la blogosphère le savent bien.

Mais au fond, la question est plutôt : la marchandisation des blogs est-elle inévitable ? Est-elle néfaste ? Elle est probablement inévitable. Elle n'est pas forcément totalement néfaste. Le Web a connu une forte croissance (MAJ : et une importante innovation ; plus que la croissance, c'est l'innovation qui compte) grâce aux entreprises et n'en serait pas là si des Yahoo, Google, eBay, Netscape, AOL et Amazon n'avaient pas été là.

Dans tous les cas, si L. n'avait pas été là, ça n'aurait pas empêché Pierre Bellanger, Monsieur Skyblog, de devenir la locomotive commerciale des blogs, avec 1.670.383 blogs au moment où j'écris ces lignes, et près de 700.000 articles postés ce jour. A coté de ça, Six-Apart en France, soyons lucides, c'est vraiment négligeable. N'essayons donc pas de faire porter à L. le chapeau de la marchandisation des blogs.

Conclusion

Au final, je comprends bien que les blogueurs pionniers, qui ont contribué (et contribuent toujours) à façonner la notion de blog, vivent mal l'arrivée d'un entrepreneur, piètre blogueur, qui vient rafler la mise.

Mais la mise, si elle est bien raflée (et elle le sera très probablement), n'est que financière. LLM va toucher quelques millions en revendant ses parts à un portail commercial, et alors ?

Il ne faudrait pas que cette perspective rende jaloux (et aveugles) les véritables artisans de la blogosphère, ceux qui, chaque jour, inventent le média, ses usages, ses outils, sans en tirer un véritable avantage financier. Car ce qu'ils en tirent, c'est une immense satisfaction, celle d'avoir choisi la créativité à la rentabilité, et ça n'a pas de prix.

Mise à jour : LLM a publié une réponse après le délai de fermeture automatique des commentaires et trackbacks (qui est pour l'instant de 4 jours, pour éviter les dérives et le spam). Pour que le lecteur puisse se faire une opinion en connaissant le point de vue des deux parties, je vous encourage à lire Réponse à Tristan Nitot. Je répondrais dans un prochain billet.

Notes

[1] Mise à jour du 1er septembre 2005 : j'ai rencontré Loïc pour la première fois aujourd'hui, et il regrette qu'on puisse associer le mot "escroc" à son nom dans Google via ce billet. Alors une petite mise au point s'impose : je n'ai aucune preuve, ni même aucun soupçon du fait que Loïc soit un escroc. Comme le billet l'exprime, beaucoup de gens projetent sur Loïc des reproches qui n'ont pas lieu d'être. En les relayant ici, j' apporte à ces reproches une crédibilité qu'ils ne méritent pas.

[2] Pour les amateurs de philo, il existe des variantes avec "To be is to do" - Sartre et "To do is to be" - Nietzche.

samedi 26 mars 2005

Nitot, salaud, le peuple aura ta peau !

Bon, j'enfile ma cote de mailles et j'annonce la nouvelle : Ca y est, j'ai une nouvelle machine, et c'est un Mac !. Range ton flingue, ami Libriste forcené, et voyons un peu ce que cela signifie en terme de l'intérêt que je porte à Linux.

Tout d'abord, revenons un peu sur les évènements passés. Quand j'ai été licencié de Netscape suite au chèque de 750 millions de dollars fait par Microsoft, il m'a fallu rendre mon ordinateur portable. Pour chercher un boulot et monter Mozilla Europe, il me fallait une machine au plus vite. Je suis parti sur un Samsung X10 dont la fiabilité n'a pas été à la hauteur (l'écran m'a lâché progressivement juste après la fin de la garantie), encore moins que la finition (la peinture de part et d'autre du trackpad s'est rapidement dégradée). Parallèlement, dans un souci de sécurité, j'ai voulu installer le Service Pack 2 d'XP, mais la licence me demandant d'accepter l'installation du DRM ne me convenait pas.

C'est ainsi que, sur un coup de tête, je suis passé à Linux, sans aucune préparation ni réelle expérience (mon unique expérience de Linux était d'avoir bidouillé une Red Hat début 1998), et avec peu d'assistance...

J'ai installé successivement Fedora Core 2, MandrakeLinux 10 et Ubuntu. C'est à ce moment là que le Samsung m'a lâché. Sur une machine de prêt, j'ai alors installé Ubuntu en attendant de trouver une solution.

Et alors, cette expérience Linux, c'était bien ?

Le résultat de l'expérience est mitigé, et j'en suis largement responsable : je suis parti sur Linux sans préparation, certes, mais surtout sur du matériel très peu répandu et dont le constructeur n'a aucune volonté de supporter Linux. Il s'est vendu très peu de Samsung X10 en France, et ce matériel pose des problèmes pour le support de Linux. Pourquoi cela ? En particulier parce qu'il ne respecte pas le standard ACPI, lequel est nécessaire pour des fonctionnalités comme la mise en veille. Il est sûrement possible de contourner le problème en recompilant le noyau Linux, mais c'est au dessus de mes compétences. Pareil en ce qui concerne l'utilisation de deux écrans simultanément, le branchement sur un projecteur dont la résolution est différente de celle de l'écran ou encore le changement de configuration de Wifi quand on se balade.

Au delà de ce problème spécifique à mon PC portable, qu'en est-il de Linux ? Une chose est sûre, ça fonctionne bigrement bien. Je l'ai installé sur l'ordinateur familial, et Bénédicte s'en sort parfaitement.

Coté logiciels, Linux est une aubaine dans certains domaines, et presque tout est gratuit et installable en deux clics. Déjà dans Ubuntu, on a tout pour commencer à travailler. Firefox, Evolution, OpenOffice.org, GAIM, un éditeur de texte, c'est un vrai bonheur, et le tout est sur un CD qu'on trouve un peu partout gratuitement. Ca s'installe en 20 minutes et hop, on est productif avec son ordinateur de bureau.

Alors, à la question Linux ou pas Linux ?, je répondrais : oui, mais sur un ordinateur de bureau plus que sur un portable.

Mais alors, pourquoi un Mac ?

À cet instant, le lecteur se demande sûrement pourquoi je n'ai pas racheté un PC Portable avec Linux pré-installé. La réponse est toute bête : j'avais envie d'essayer autre chose, et cette fois-ci, c'était un Mac (Comme Linus Torvalds). Paradoxalement, l'application qui me manquait le plus en quittant Windows, c'était... iTunes ! Le branchement d'un deuxième écran s'est fait instantanément (bien plus facilement que sous Windows, qui plantait quand on débranchait l'écran alors que la machine était en veille). Coté Wifi aussi, on sent qu'Apple domine tout, du matériel au logiciel, et que cela permet d'offrir à l'utilisateur une experience (au sens anglais du terme) très supérieure à la moyenne. Cela dit, tout n'est pas rose non plus dans le monde du Mac : il m'est impossible de faire reconnaître mon appareil photo numérique à iPhoto... (alors qu'il est listé comme étant reconnu) Just plug them in over USB or FireWire. No need to install drivers, qu'ils disaient !

En attendant, je rentabilise ma FreeBox en téléchargeant Ubuntu Hoary Live CD, que je finirais bien par installer en double boot...

vendredi 25 mars 2005

En vrac

  • Interview de Blake Ross, un des initiateurs du projet Firefox (celui qui a fait la couverture de Wired) : 1ère partie, 2ème partie. L'avantage d'avoir un gamin de 19 ans qui participe au projet, c'est qu'il attire la presse comme un aimant, et que c'est bon pour la publicité. L'inconvénient, c'est que la presse a tendance à oublier le travail de fond des dizaines de milliers de contributeurs. Bah, on ne va quand même pas se plaindre...
  • La commission Européenne considère que Microsoft a saboté Windows (on parle ici de la version sans Media Player). En effet, il n'est plus possible pour Office d'ouvrir des documents, même en installant un player alternatif comme RealPlayer. Pourtant, il a suffi à Real de changer des réglages dans la registry pour que Windows retombe en marche. Du coté de Redmond, on continue de prendre les gens pour des cons, même ceux qui vous offrent les brevets logiciels sur un plateau. Plus de détails dans les commentaires de Slashdot. Pour ceux qui ont la mémoire courte, rappelons l'histoire de la video truquée pendant le procès Antitrust sur l'intégration d'IE dans le système. Sabotage, là encore ;
  • Suite à l'envoi de deux lecteurs, Jacques Pyrat et Jean-Marc Fontaine, je mentionne cet article d'une église américaine qui laisse tomber Dot Net pour des solutions Libres, malgré les prix cassés de Microsoft pour ce genre d'organisation. On passera outre les bondieuseries de l'article pour se concentrer sur cette petite phrase, qui fait bien plaisir : Après l'incroyable croissance de Firefox et l'augmentation moindre des machines non-Microsoft, la construction de sites pour IE et Microsoft n'a dorénavant plus de sens. En effet.. Les standards, mes frères, toujours respecter les standards, et que Tim Berners-Lee vous bénisse (ou quelque chose comme ça)...

jeudi 24 mars 2005

Des nouvelles de Mozilla

  • Interview de Mitchell Baker par Slashdot. Très intéressant d'entendre la femme qui dirige le projet Mozilla. Pas de révélations fracassantes, certes, mais c'est un tout de même un plaisir ;
  • Quoi, nous, inquiets ?, comment Mozilla Foundation arrive, via un réseau de miroirs, à disposer de 11,64 gigabits par seconde de bande passante. Merci Bouncer ;
  • Daniel fait du teasing sur NVU 1.0 Preview Release. Je suis impatient de voir sortir la troisième application Stand alone issue de SeaMonkey.
  • Mise à jour : des sources internes m'informent que Firefox est officiellement qualifié au Ministère de l'Intérieur. Autrement dit, c'est un composant reconnu et validé du systême d'information... Si d'autres entreprises / organisations font de même sans l'avoir communiqué à l'extérieur, il n'est pas trop tard pour laisser un commentaire dans ce billet, ou par message en privé.

Disponibilité de Firefox 1.0.2

Voilà, c'est fait, Firefox 1.0.2 est sorti, sur les talons de Thunderbird 1.0.2 et Mozilla 1.7.6. Pardonnez-moi l'usage de la phrase consacrée : les utilisateurs sont incités à installer ces nouvelles versions. En effet, c'est l'occasion de réparer une faille de niveau critique. (voir aussi à ce sujet la page sécurité de Mozilla Foundation).

Pour ceux qui se demanderaient pourquoi il n'y a pas eu de version 1.0.1 de Thunderbird, la raison est toute simple : alors que nous étions sur le point de la sortir, nous avons été informés de ce trou de sécurité, qu'il nous fallait bien entendu corriger aussi rapidement que possible. Cette version 1.0.1 de Thunderbird est donc passée à la trappe.

mercredi 23 mars 2005

Le JDNet à propos des standards, de Firefox et d'IE7

Jérôme Morlon, dans JDN Solutions, publie IE7, Firefox et les standards du Web.

L'article est plutôt bon, et il souligne que, Firefox détiendrait, selon les sources et les pays, entre 5 et 22% du marché des navigateurs Web. Il est aussi fait mention du challenge Acid2.

Pourtant, cet article mentionne deux idées fausses qu'il convient de dissiper :

  1. un Internet Explorer soudain totalement compatible avec les standards W3C créerait, dans un premier temps du moins, un véritable chaos. Euhh, non, c'est tout l'intérêt des modes quirks et standard. Voir mon explication en anglais ;
  2. Si Microsoft se mettait à respecter les standards, l'un des principaux critères de différentiation d'un navigateur Web comme Opera disparaitrait purement et simplement. Euuuh, non plus, non. On se concentrerait sur les fonctionnalités complémentaires, l'ergonomie, le support des différentes plates-formes (dont les mobiles), en sauvegardant ce qui est l'essence même du Web : linteroperabilité. C'est ce que j'expliquais dans Standardiser pour la diversité...

Au passage, on apprend dans un tableau que les parts de marché de Firefox sur le Journal du Net et L'internaute magazine (elles aussi publications du groupe Benchmark) ont dépassé les 11% le mois dernier.

A lire aussi :

mardi 22 mars 2005

En vrac

Firefox et standards ouverts pour l'entreprise

The Age, journal australien, publie Firefox Explorers. Petit extrait :

Quand Bill Robertson a décidé l'année dernière de faire passer les 450 employés et 100 ordinateurs de De Bortoli Wines sous le navigateur libre Firefox, il avait en tête le futur de l'entreprise. En passant sous Firefox, il a fait bien plus qu'installer un navigateur qui concurrence Internet Explorer de Microsoft, livré gratuitement avec les PC sous Windows. Le Directeur Informatique a défini une nouvelle interface bureautique pour l'entreprise et a forcé ses fournisseurs de logiciels à suivre sa direction technologique ; direction très orientée sur les standards ouverts de façon à ne plus être verrouillé par aucun des fournisseurs.

lundi 21 mars 2005

Saines lectures

J'ai reçu un colis en provenance d'Amazon.fr, ce matin. Dedans, le dernier livre de Lawrence Lessig, Free Culture. Ca quelque temps que je suis les pérégrinations de cet étrange juriste dans son combat contre les abus du copyright (notez bien qu'il s'agit des abus du copyright, pas simplement du copyright lui-même). Alors le pauvre homme, sous prétexte que son discours n'est pas manichéen, on lui fait dire à peu près n'importe quoi, et on lui fait des procès d'intention à n'en plus finir, le plus récent et le plus médiatique étant celui de Bill Gates, quand il le traita de Communiste sans le nommer... Voilà qui rappellera aussi la démarche de Richard Stallman (avec lequel je ne suis pas toujours d'accord, faut-il le répéter ?). Justement, Lawrence Lessig explique cela très bien (tout en étant infiniment plus pondéré que Stallman) :

Tout comme les arguments de Stallman pour le logiciel Libre, l'argument pour une culture Libre trébuche sur une confusion difficile à éviter, et plus difficile encore à comprendre. Une culture Libre n'est pas une culture sans propriété. Ca n'est pas une culture dans laquelle les artistes ne sont pas payés. Une culture sans propriété, ou dans laquelle les créateurs ne sont par rémunérés, c'est l'anarchie, pas la liberté. L'anarchie n'est pas ce que je propose ici.

A la place, la culture libre que je défends dans ce livre est un équilibre entre l'anarchie et le contrôle. Une culture libre, comme un marché libre, est rempli de propriété. Il est rempli de règles de propriété et de contrat qui sont assurées par l'état. Mais tout comme le marché libre est perverti quand la propriété devient féodale, la culture libre peut être pervertie par l'extrémisme des droits de la propriété qui la définissent. C'est ce que je crains aujourd'hui à propos de notre culture. C'est contre cet extrémisme que ce livre est écrit.

Justement, voilà qui résonne bigrement avec ma vision des choses, en particulier au niveau du logiciel Libre. Je reviendrais sur le sujet.

Joyeux anniversaire OpenWeb !

C'est aujourd'hui le deuxième anniversaire d'OpenWeb. Deux ans de bons et loyaux services, sans compter une pleine année de préparation. Sur une telle période, avec une équipe purement bénévole, on connaît forcément des hauts et des bas. Pour s'assurer de la pérénnité de l'effort, nous avons changé pas mal de choses, dont une nouvelle équipe, cornaquée par les indispensables duettises des standards, Elie Sloïm (l'homme derrière Temesis et Opquast) et Laurent Denis (lequel nous fait un billet pour l'occasion).

Un anniversaire, ça se fête, et chez OpenWeb, ça se traduit par de nouveaux articles, et plein d'autres en préparation.

Bravo à toute l'équipe pour ce printemps riche en lecture. C'est un plaisir que de les regarder travailler ;-)

dimanche 20 mars 2005

Rions ensemble des blogs

  • Libération : UFC Que Choisir teste les sites de rencontre Au début, c'est amusant, dit Franck Attia. A la longue, il y a une sorte de vertige. Tant de gens seuls, tant de demandes sexuelles, tant de possibilités... On en sort écoeuré. On se demande jusqu'où ils ont poussé la conscience professionnelle pour tester la qualité de la marchandise... Parce que d'après certains, ça m'a l'air très très bien ;-) ;
  • Du haut de ses 300000 visites mensuelles, Pointblog devient une SARL. Faut-il, pour être à la page, que je transforme le Standblog en une société anonyme avec conseil de surveillance ?
  • internet 2.0[1] web 2.0[2] Speed dating pour les vendeurs de blogs : 15 minutes pour chacun des 25 intervenants, pour vous convaincre d'acheter un blog chez eux, et c'est vous qui payez la modique somme de 100 EUR. Toute la blogosphère commerciale y sera, de Loic Le Meur (Six Apart) à Pierre Bellanger (Skyrock). Grands absents :
    • Les outils de blog Libres (dont DotClear, et WordPress, dont les initiateurs sont pourtant parisiens) ;
    • les blogueurs (sauf Joi Ito, qui n'a pas encore compris qu'il servait d'alibi), qui font pourtant tourner l'industrie ;
  • Citation du jour : DRM : système de gestion des droits qui est à la musique en ligne, ce que la blénnoragie est au bon peuple, un truc pénible, d’une utilité questionnable et dont on a du mal à se défaire. Merci Luc pour l'éclat de rire !

Notes

[1] Damned, c'est déjà pris !

[2] 'tain, celui-là aussi. C'est une conspiration contre la liberté d'entreprendre !

samedi 19 mars 2005

Partenariat Mozilla Europe - Jet Multimedia

Voici une excellente nouvelle (communiqué de presse), qui annonce notre premier partenariat industriel local, tout en nous assurant d'un hébergement de grande qualité. Par ailleurs, au delà des habitués comme TooLinux, cette annonce a déclenché une reprise de l'info sur des sites qui parlent rarement de logiciels Libres :

vendredi 18 mars 2005

Que veut dire stable ?

Christopher Aillon, un des drivers du projet Mozilla, a une réflexion toute simple :

Que veut dire "stable" ? Pour beaucoup de développeurs de logiciels libres, cela signifie "pas de bugs". Mais pour les clients en entreprise, cela signifie plutôt "pas de changement". Pas facile à comprendre de prime abord. Pourquoi quelqu'un refuserait une solution peu risquée à un bogue ? La réponse est toute simple quand on y pense. Ils ont déjà trouvé le bogue, et ils ont mis en place une solution de contournement. En "réparant" le bogue, on "casse" bien souvent le contournement. Pas vraiment cool pour ce qu'on appelle une branche "stable".

Ce propos est à rapprocher de la décision de Mozilla Foundation de ne pas sortir faire de la 1.8 la branche stable : trop de changements pour atteindre une stabilité effective moindre qu'avec la 1.7.6, qui sortira sûrement en début de semaine prochaine. Enfin, Asa (monsieur Assurance Qualité) me disait qu'il passait beaucoup de temps avec Brendan Eich (l'architecte de mozilla.org) pour assister la communauté dans le passage de témoin. Au delà des ressources matérielles qui continueront d'être allouées à Seamonkey, on voit que Mozilla Foundation investit de façon significative pour que Seamonkey ait un avenir radieux. Je pense qu'Asa va bientôt bloguer sur le sujet...

Acid2 et IE7 : Scoble s'énerve

Le test sera acide, et Robert Scoble (Microsoft) est déjà amer...

Résumé des épisodes précédents, sur le blog de Robert Scoble :

  1. Opera fait un test à l'acide sur IE7 et Scoble raille Opera pour absence d'agrégateur. Ah bon, il y en aurait un dans IE6 ? mise à jour : les utilisateurs d'Opera font remarquer qu'il y a un agrégateur RSS dans certaines versions d'Opera.
  2. Encore à propos d'IE7, du WaSP et du test Acid2. Scoble n'est pas content que le Wasp ne lui parle pas. Bah mon vieux, faut quand même voir pour qui tu bosses avant de te plaindre ! Ensuite, il dit que si tout le monde respecte les standards, il n'est plus possible de se différencier. Joli troll, Scoble !
  3. Un type d'Opera répond à mon article sur le WaSP, ecrit-il. En l'occurence, le billet de l'employé d'Opera est de qualité. Petite citation :

Paradoxalement, l'essentiel du succès de Microsoft tient au marketing, mais on dirait bien qu'il n'est guère plaisant d'être du côté qui reçoit les coups...

Un échange dont le géant ne sort pas grandi, si j'ose dire :-)

Oui, c'est aussi un coup marketing pour le WaSP et Opera. Mais face à Redmond, que peut-on faire ? Demander poliment et pisser dans un violon en attendant le résultat ?

Firefox et l'accessibilité

Voici une interview d'Aaron Leventhal sur l'accessibilité de Firefox. Laurent Denis (toujours lui !) disserte longuement sur le sujet. Bonne lecture !

jeudi 17 mars 2005

Actu des navigateurs

En vrac

Le challenge Acid2

On le sait, Microsoft prétend supporter CSS1 depuis une éternité, alors que des tests prouvent le contraire. Alors qu'on s'interroge sur l'éventuelle compatibilité du futur IE7 avec les standards du Web, comment s'assurer qu'IE7 sera à la hauteur des attentes des développeurs Web ? Tout simplement en utilisant une recette éprouvée : en mettant en place une suite de tests.

C'est ce que proposent le Web Standards Project et Hakon Wium Lie, le CTO d'Opera Software.

Aux développeurs d'IE7, je voudrais dire ceci :

Vous êtes intelligents et talentueux. Vous connaissez les standards du Web aussi bien que n'importe qui. A un moment, vous auriez pu réparer IE, mais vos patrons ne vous ont pas laissé faire. Vous avez maintenant une nouvelle occasion de faire ce qu'il faut, ne la laissez pas s'échapper. Téléchargez la suite Acid2 quand elle sera prête et contactez nous si vous pensez qu'elle est injuste de quelque façon que ce soit. Résistez aux pressions de la hiérarchie qui voudrait vous faire sortir le logiciel avant qu'il ne soit prêt. Passez-y le temps qu'il faudra. Quand ils vous diront que vous ne pouvez pas changer la façon d'afficher des pages parce que ça pourrait les "casser", expliquez-leur les modes Strict et Quirks. Montrez-leur que les autres navigateurs le font bien. Expliquez-leur à quel point cela va être embarrassant de publier un navigateur qui n'est pas à la hauteur des attentes et que Firefox de la Mozilla Foundation, Safari d'Apple et Opera augmentent leurs parts de marché en conséquence.

Ce que vous faites est important. Le Web vous remerciera pour vos efforts.

A la communauté Web, je voudrais dire ceci : Microsoft a maintenant un challenge. Ils réagiront si suffisamment de personnes leur rappellent ce challenge. Rapplez-leur. Et quand IE7 sera sorti, souvenez-vous de la première page a visiter est http://webstandards.org/acid2

Voilà donc Microsoft aussi challengé en français !

Mise à jour, j'aurait du m'en douter, Laurent Denis a fait une traduction plus complète du texte (mais pas dans son intégralité).

Le point sur le futur IE7

Ainsi donc, la version 7 d'Internet Explorer pour Windows est prévue. La seule certitude qu'on ait à cet égard, c'est que l'équipe de développement a été reconstituée après avoir été silencieusement dissoute en 2001, après la sortie de la version 6.

Il reste encore un grand nombre d'inconnues, que je vais énumérer ci-dessous :

La date de sortie

Chez Microsoft, on parle d'une version Beta pour l'été 2005, suivie d'une autre version beta avant la version finale. Si la première Beta est pour août, la seconde est probablement pour octobre, et donc la version finale sortirait début 2006. Ce ne sont que des supputations de ma part, basée sur les infos que j'ai pu glaner sur le blog IE, dont cette phrase We're going to release a beta and listen, then refresh the beta and listen some more. We'll ship when the product is ready.

Une mise à jour du système ?

Microsoft, depuis son procès perdu avec le Ministère de la justice américain pour violation de la loi anti-trust, prétend que IE est partie intégrante du système. Aussi, mettre à jour IE revient à mettre à jour le système, ce qui se fait par l'installation d'un Service Pack. Par exemple, l'unique mise à jour d'Internet Explorer 6 (hormis la réparation des failles de sécurité) a été l'ajout du blocage de pop-ups (en plus du douloureux durcissement des paramètres de sécurité). Cela a été réalisé dans le cadre du déploiement du Service Pack 2 pour Windows XP. Qu'en sera-t-il pour IE7 ? Difficile de le dire... Deux possibilités s'offrent à Microsoft :

  1. Faire une mise à jour dans un Service Pack, avec le risque que le déploiement prenne une éternité (le SP2 d'XP n'a pas séduit les foules, son adoption plafonne, et l'inclusion du DRM n'y est peut-être pas étrangère) ;
  2. Proposer IE7 comme une simple application à télécharger, ce qui démontrerait que Microsoft a menti pendant toute la durée du procès. A leur place, je prendrais cette option : l'utilisateur a une bien courte mémoire, personne ne s'en rendrait compte. Bien sûr, le Standblogueur râlerait, mais personne ne le lit ! Ah, au fait, s'il s'agit d'une simple application, elle devra pouvoir fonctionner sur Windows 2000, non ? Voilà une excellente transition avec le point suivant :

Les systèmes d'exploitation supportés

Le Blog d'IE nous renseigne sur ce point :

Nous avons actuellement pour objectif de rendre IE7 disponible pour Windows XP SP2 et supérieur. Ceci incluera donc la disponibilité pour Windows XP Professional x64 Edition[1] et Windows Server 2003 SP1 qui sortiront bientôt. Comme Dean l'indiquait dans son premier billet sur IE7, nous avons des demandes pour supporter Windows 2000 mais nous n'avons rien à annoncer pour l'instant.

C'est bien là tout le dilemme. D'après les chiffres qui m'ont été communiqué, la plupart des machines en entreprise sont encore sous Windows 2000, et un grand nombre d'utilisateurs de XP ne sont pas passés sous SP2. Autrement dit, la majorité des utilisateurs actuels ne sont pas éligibles pour installer IE7. Pour ceux qui sont sous Windows 2000, la mise à jour est payante vers XP SP2. Pour ceux qui sont sous XP, elle n'est que douloureuse[2].

Le business model

Avant de choisir Internet Explorer comme navigateur (car cela implique une mise à jour du système d'exploitation), il faut se demander si c'est un choix qui a de l'avenir. Pour cela, il faut se demander l'intérêt qu'a Microsoft à investir de l'argent dans le développement d'Internet Explorer alors que ce dernier ne lui rapporte rien. J'ai longuement disserté sur le sujet (en anglais, malheureusement) et ma conclusion était qu'on ne savait pas si IE avait un avenir ou pas, et qu'il fallait donc s'arranger pour produire des documents et des applications conformes aux Standards du Web. Notons que je ne pense pas que IE va disparaître, de la même façon que WordPad n'a pas disparu, ni MS-Paint. Ce sont juste des logiciels de seconde classe installés d'office avec Windows, juste parce qu'il reste un peu de place sur le CD.

La sécurité

La sécurité est indéniablement le sujet qui préoccupe Microsoft depuis plus de trois ans. Ca tombe bien, il y a beaucoup de marge de progrès sur ce sujet. Mais ne nous moquons pas, la sécurité d'un navigateur, c'est difficile à réaliser. Firefox n'est pas, contrairement à ce que certains affirment, une citadelle imprenable. C'est un logiciel fait par des humains, lesquels sont faillibles. Ce qui est important, c'est de sortir des correctifs rapidement.

Les fonctionnalités

Le Blog d'IE ne laisse rien filtrer sur le sujet. Par contre, un récent article de Microsoft Watch (merci à tous les lecteurs qui m'ont envoyé le lien), laisse entendre qu'il y aurait :

  • Un agrégateur RSS, dans le genre des marque-pages dynamiques ;
  • Des onglets, comme dans Opera, Firefox, Mozilla, Safari et à peu près tous les autres navigateurs ;
  • Le support d'IDN, comme tous les autres navigateurs.

Le support des standards

C'est là le plus important pour l'avenir du Web et pour celui du contenu et des applications. Pourtant, les informations sont contradictoires. D'un coté, Microsoft Watch est très pessimiste sur ce sujet, mentionnant tout juste le support (certes très attendu) de la transparence PNG et quasiment pas d'amélioration pour le reste. D'un autre coté, un billet de Chris Wilson (traduction partielle par Laurent Denis) est beaucoup plus encourageant. Sa conclusion est celle que je révais d'entendre :

Microsoft répond effectivement aux demandes de ses clients ; les développeurs Web sont nos clients.

Pourquoi le support des standards est-il important pour l'avenir du Web ? J'en ai déjà longuement disserté ici et ailleurs. Je vous encourage à vous reporter à la fin de la balkanisation du Web (pour un peu d'histoire) et Standardiser pour la diversité.

De façon très pragmatique, nul n'est assuré de la pérennité du navigateur que vous choisissez, quel qu'il soit. Pour être certain que les applications et documents d'aujourd'hui seront utilisables dans les navigateurs de demain, la seule méthode sûre est le recours aux standards du Web.

Par ailleurs, Bill Gates a affirmé dans un courrier publié sur Microsoft.com que l'interopérabilité est la nouvelle priorité de Microsoft.

Internet Explorer 7 étant en cours de développement, Bill Gates instituant l'interopérabilité comme priorité et les développeurs d'IE7 affirmant leur attachement aux standards, tous les espoirs sont permis.

Conclusion

Récapitulons ce que l'on peut oser espérer de Microsoft avec IE7 :

Un logiciel conforme aux standards, tournant sur Windows XP SP2 et supérieur, avec des onglets, un agrégateur RSS, une sécurité améliorée. Le tout serait disponible début 2006.

Pour ceux qui pensent qu'un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, qui sont sur des versions antérieures à Windows XP SP2 (ou Mac OS X ou Linux), qui n'ont pas le courage d'attendre l'année prochaine, Firefox 1.0 est téléchargeable gratuitement, depuis fin 2004...

Notes

[1] que de W et de X dans ce nom de produit : le marketing Microsoft joue au Scrabble ou quoi ?

[2] Conseil d'ami : lisez le contrat de licence avant d'accepter l'installation ;-)

mercredi 16 mars 2005

Déploiement automatisé de Firefox en entreprise

On le sait, les prochaines versions de Firefox pour Windows devraient être disponibles au format MSI. En attendant leur disponibilité, la communauté n'est pas en reste. J'en veux pour preuve ce tutoriel en français, pour un déploiement automatisé de Firefox en Entreprise. Il a été rédigé pour documenter la procédure de déploiement utilisée par la Communauté d'Agglomération du Pays de Montbéliard, qui est en cours de déploiement pour atteindre à terme plusieurs centaines de postes.

Bravo à cette organisation qui respecte à la lettre l'esprit du logiciel Libre en aidant à sa diffusion en témoignant dans la presse et en documentant son expérience.

Actu des brevets logiciels

Silicon.fr nous offre deux articles contre les brevets logiciels (merci Thierry pour les liens) :

  1. la Commission entérine le racket du siècle, un édito enflammé sur les méthodes employées pour faire passer la décision en force. L'auteur est professeur à Centrale Paris ;
  2. l'appel du 15 mars 2005 !, par Thierry Bloch, patron d'Intellique ;

A lire. Pour resituer le débat, voici un article récapitulatif : brevets logiciels, résumé des épisodes précédents.

Mise à jour : Nous sommes bien dans une république bananière (in English, Banana Republic), c'est Google qui le dit ! (via Daniel).

mardi 15 mars 2005

Revue de presse Mozilla

  • VNUnet.fr : La Fondation Mozilla met fin aux développements de sa suite web. L'article est clair et factuel, et c'est très appréciable. Normal : l'auteur a pris le temps de se renseigner à la source, ce que j'encourage à faire autant que possible. C'est pour cela que j'essaye d'être disponible pour les journalistes ;
  • Techno-Science.net : La suite Mozilla abandonnée au profit de Firefox et Thunderbird, visiblement inspiré de l'article de VNUnet ou en tout cas bien mieux renseigné que ce que j'ai pu lire par ailleurs. ;
  • Knowledge@Wharton (périodique issu d'une grande école de commerce aux USA) : Can Firefox outfox IE?. Un peu de tout dans cet article. Quelques citations relevées par Blake Ross et un doute sur notre capacité à faire encore plus de marketing. On verra bien ;-) ;
  • Xiti Monitor : Utilisation de Firefox en hausse. Il faut noter que la mesure a eu lieu un dimanche, c'est à dire lors du pic d'utilisation de Firefox. En effet on observe toujours une utilisation moindre de ce navigateur en semaine, les entreprises demeurant toujours plus conservatrices dans leurs usages. Les chiffres n'en restent pas moins impressionnants (France : 12,2% ; Allemagne : 21,4%) ;

Actu brevets logiciels

Merci à Pierre-Luc, qui m'indique un très bon papier dans Le Monde, Logiciels : la gloutonnerie du brevetage privé. A rapprocher de ma présentation Gutenberg et les Guerilleros.

Pendant ce temps-là, de l'autre coté du monde, Microsoft tente de breveter XML en Nouvelle Zélande, où ce brevet est en cours de dépot à l'office des brevets local. Le journaliste n'est pas tendre sur le sujet... Comme il le remarque très justement (et cela fait écho à l'article mentionné plus haut)

The internet works because the protocols and software behind it were developed by peer-production and left free as a software commons.

(Source : Daniel et Slashdot).

Firefox usage in Europe during week-ends

Xiti Monitor, a European company, has measured Firefox usage on a recent Sunday. The figures are really impressive, ranging from 8.6% in Italy (lowest number) to 21,4% in Germany:

  1. Germany: 21,4%
  2. France: 12,2%
  3. UK: 10,9%
  4. Spain: 9,0%
  5. Italy: 8,6%

Firefox usage on Sunday 2005-03-06 in five European countries

(Source: Xiti Monitor)

For more details, read the Story in French. As Xiti states,

We should emphasize that these measures have been done on a Sunday, when Firefox' usage peaks. The Firefox browser is less used during the week, as Enterprises are more conservative when it comes to using a newer browser.

So don't go claiming that Firefox has more than 20% market share in Europe, that would be just plain wrong. However, it is to be noted that Web sites aiming at the consumer have not other choice but making sure that they are compatible with Firefox in order to reach their full potential. Ignoring compatibility with Firefox and other modern browsers does not make sense business-wise.

lundi 14 mars 2005

Actu du Libre

NVU 0.9 est sorti !

Rahhh, comment ai-je pu oublier de bloguer sur le sujet ? NVU, l'éditeur Libre multi-plate-forme basé sur Mozilla Composer est sorti, et l'ami Daniel l'a truffé de bonnes choses. Encore une pré-version, et ça sera la version finale !

Liens complémentaires :

Revue de presse papier

  • 20 minutes : Thunderbird, la boîte à e-mails simple et sûre. Article d'une demi-page. (merci à Thierry pour l'info et Damien pour le scan) ;
  • L'Entreprise : Firefox, pour naviguer mieux et plus vite, un très bon article sur 3/4 de page, avec deux citations de votre serviteur ;

Si vous en trouvez d'autres, laissez un commentaire !

Des News de Mozilla

A en croire ce qu'on lit sur Internet, Firefox est foutu, et Mozilla 1.x arrêté. La semaine prochaine, apprendra-t-on que Tristan Nitot a été enlevé par les Aliens ?

Heureusement, les choses sont infiniment plus subtiles que cela. Presque personne, blogueur, journaliste ou autre, ne peut résister à l'envie de faire un titre accrocheur pour donner au lecteur l'envie de cliquer. En toute honnêteté, votre serviteur n'est pas en reste dans le domaine. Mais reste ensuite à fournir des informations correctes dans le corps de l'article, et ça n'est pas toujours le cas. Passons tout cela en revue :

J'ai déjà longuement abordé le sujet dans un article que j'ai essayé de faire aussi détaillé que possible, mais visiblement, c'était trop long.

Alors je reviens dessus en une phrase aussi courte que possible :

La suite Mozilla 1.x n'est pas abandonnée; il y aura de nouvelles versions (1.7.6, 1.7.7...), et si la communauté le souhaite et prend le projet en main, le code de Mozilla 1.8 pourra sortir en version finale, sous un autre nom, probablement Seamonkey (à confirmer), et avec un autre numéro de version, avec l'aide de Mozilla Foundation en terme d'infrastrcture (CVS, FTP, et probablement Tinderboxes...).

En ce qui concerne les fantasmes quant à l'arrêt de Firefox, je vous encourage à lire les articles de Ben Goodger et Mike Connor :

Et hop, direction BFM !

Allumez vos radios et écoutez BFM vers 10h20 ce matin, dans le cadre des grands débats de BFM, pour écouter la voix suave de votre serviteur... (sûrement plus crispée que suave, la voix, vu la sciatique qui me frappe depuis hier !)

Mise à jour: A l'issue de l'interview, j'ai eu une rapide discussion avec Jacques Maillot, le fondateur de Nouvelles Frontières, ex-président d'EuroTunnel, qui m'a donné spontanément sa carte de visite en disant : entre présidents bénévoles, restons en contact !. Ah, s'il savait que moi aussi j'étais venu en scooter, vous croyez qu'il m'aurais claqué la bise ? ;-) (Pense-bête : penser à se faire faire des cartes de visite).

samedi 12 mars 2005

IE et les standards

On se pose la question du support des standards dans le futur IE7, dont une version beta serait attendue pour le mois d'août prochain, et un article publié sur le blog d'IE, intitulé IE and Standards, laisse une certaine lueur d'espoir.

Comme je le disais dans un article qui a fait du bruit How Microsoft can support CSS2 without breaking the Web, l'utilisation du Doctype Switching permet de rester compatible avec la soupe de balises tout en améliorant le support des standards. Comme l'écrivait Eric Meyer à l'époque, the more standards will break stuff argument just doesn't fly any more. (l'argument affirmant que l'ajout des standards va briser la compatibilité ne tient plus).

Dans la foulée de la publication de mon article, j'avais reçu quelques mails persos de Microsoft US assez peu aimables, m'affirmant que j'avais tort. Je savais pertinemment que ça n'était pas le cas, mais que peut faire un chômeur français contre la multinationale de l'homme le plus riche du monde ? Pas grand chose à part refuser de se taire, ce qui est finalement assez dérisoire...

Et paf, quelques mois plus tard, voilà l'un des précurseurs des standards chez Microsoft, Chris Wilson, qui me donne raison en expliquant que le support des standards dans IE 7 pourrait se faire via le Doctype Switching et m'offre ainsi l'occasion d'espérer. Ca n'a l'air de rien, mais ça fait plaisir non seulement d'avoir raison, mais aussi pour le futur du Web, qui passe indéniablement par les standards.

Pour ceux qui préfèrent le français à la langue de Bill Gates, le riche le plus informaticien du monde, voici une traduction d'un extrait par Laurent Denis

J'adore la conclusion de Chris Wilson : Microsoft does respond to customer demand; web developers are our customers. C'est bien de le réaliser enfin, alors que cela fait quand même depuis 1998 que les développeurs Web, via WebStandards.org réclament à cors et à cris qu'on les entende... (Pour ceux qui ne connaissent pas le WaSP, lire ma traduction de WaSP : se battre pour les standards).

Nous verrons bien dans quelle mesure IE7, qui devrait sortir en 2006 en version finale selon mes estimations, supportera mieux les standards ou pas. En attendant, il y a de l'espoir, et l'espoir fait vivre !

En vrac

vendredi 11 mars 2005

Pourquoi il n'y aura pas de Mozilla 1.8

Il y a peu près deux ans, commençait la préparation d'un changement important dans la gamme Mozilla, à savoir le passage d'un logiciel monolithique (la suite Mozilla 1.x, nom de code Seamonkey) à un ensemble de logiciels modulaires qui offraient plus de choix à l'utilisateur (Firefox, Thunderbird...).

L'expérience a très largement démontré le bienfait de cette démarche. Le lancement de Firefox a été tonitruant et le nombre de téléchargements absolument fabuleux, du jamais vu ni dans le monde des navigateurs ni dans le monde du Libre. Avec 10% de parts de marché en France et près de 15% en Allemagne, c'est incontestablement beaucoup plus que si nous étions restés avec une application monolithique; et ce, pour une raison toute simple : il est possible d'adopter Firefox sans avoir à migrer ses archives de mail. Il est donc possible de faire demi-tour et de revenir à IE. Et ça, c'est essentiel, pour le succès de Firefox. La qualité, le design des logiciels, le fait qu'ils sont simples d'approche est aussi très important.

Permettez-moi une analogie gourmande : j'adore la saucisse sèche, mais il ne me viendrait pas à l'idée d'en gober une. Par contre, une fois coupée en tranche, je suis capable d'en manger une quantité déraisonnable. Dans notre cas, la saucisse sèche, c'est Seamonkey, et les tranches, ce sont les applications comme Firefox et Thunderbird. L'utilisateur peut goûter une première tranche (Firefox) sans s'engager à adopter tous les logiciels. A ce titre, et en référence à la mission de Mozilla Foundation et Mozilla Europe (rétablir la concurrence et l'innovation sur Internet), Firefox est très largement supérieur à Seamonkey car il a une reconnaissance très supérieure du public.

Or, compte tenu de la taille de la Mozilla Foundation, il n'est pas possible de gérer un trop grand nombre de projets. Pour être en contact avec eux très régulièrement, je peux vous promettre que ce ne sont pas des feignants. Mais à vouloir trop en faire, on fait tout mal. Il leur faut se concentrer sur l'essentiel et choisir ses priorités.

Les voici :

  1. Continuer à améliorer Firefox, sortir la 1.1, la 1.5 et la 2.0 (coûteux en énergie) ;
  2. Continuer à améliorer Thunderbird (coûteux en énergie) ;
  3. Continuer à améliorer XULRunner et toutes les technologies sous-jacentes nécessaires aux produits Firefox et Thunderbird (Extrêmement coûteux en énergie) ;
  4. continuer à fournir des rustines à Mozilla 1.7.x, version stable largement déployée dans les entreprises (peu coûteux en énergie) ;

En fait, ce qui est difficile, c'est d'imposer aux développeurs de porter leurs modifications de Firefox et Thunderbird sur Seamonkey : ça augmente très sensiblement la charge de travail sur beaucoup de bugs et ralentit donc le développement de Firefox et Thunderbird, ce qui est un luxe qu'on ne peut pas se permettre.

Cette situation a été envisagée depuis longtemps. Ceux qui sont impliqués dans le projet depuis quelque temps savent bien qu'on a cru pendant un moment qu'il n'y aurait pas de Mozilla 1.7, qui est finalement devenue la branche stable, comme la 1.0 et la 1.4 en leur temps.

Est-ce que cela veut dire que Seamonkey est abandonné ? Non, cela veut juste dire que son évolution n'est plus gérée par la Mozilla Foundation. Je laisse la parole à Mitchell Baker, dans son récent article

La Mozilla Foundation va cesser le développement de nouvelles fonctionnalités du produit Seamonkey. (Nous continuerons à fournir des mises à jour de maintenance et de sécurité aux utilisateurs de la 1.7.x). Cette décision a été discutée très largement, et je ne rentrerais pas dans les détails de notre raisonnement : nous croyons que c'est la bonne décision pour préserver la santé du projet Mozilla. Il y a une base d'utilisateurs et de développeurs qui restent intéressés par Seamonkey. Dans le monde traditionnel propriétaire, ces utilisateurs et développeurs auraient à faire leur deuil du produit, coincés pour toujours avec la dernière version distribuée par le fournisseur, ou bien forcés à faire une mise à jour non désirée. Dans le monde de l'Open Source, ça n'est pas le cas, et Seamonkey en est la démonstration.

En effet, les développeurs pourront continuer à travailler sur Seamonkey, car le code est Libre. Mais Mozilla Foundation veut allez plus loin. Ainsi, Boris Zbarsky, qui est un type formidable dont on parle trop peu, a addressé une lettre ouverte à la Mozilla Foundation, avec un plan d'action. Ce plan d'action est en cours de validation. En substance, Mozilla Foundation offrirait un soutien logistique au projet, en hébergeant le project sur son CVS, en offrant (à confirmer) les machines de compilation nocturne etc... Seamonkey continuera à vivre en tant que projet (comme Minimo ou Camino), mais pas en tant que produit (en tout cas, pas au delà des versions 1.7.x). Il faudra donc lui trouver un nom autre que Mozilla 1.x, pour ne pas laisser croire aux utilisateurs que c'est un produit officiel de Mozilla Foundation.

Pour moi, la situation est un excellent compromis. Dans un monde idéal, Mozilla Foundation n'aurait pas de contingence matérielle et pourrait poursuivre tout de front. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal, sinon tous les navigateurs respecteraient les standards, il n'y aurait pas de trous de sécurité et j'aurais un boulot. ;-)

Encore une fois, cette situation est attendue depuis environ deux ans, comme l'indiquait la roadmap. Elle aurait même du arriver plus tôt, et Mozilla Foundation l'a fait durer le plus longtemps possible pour ne brusquer personne. S'il y avait un reproche à leur faire, c'est de n'avoir pas été plus efficace en terme de communication. J'espère que la leçon est apprise et que ce modeste article va aider à disperser l'incompréhension.

Quelques références :

Journal d'une réinsertion

Alors voilà, je vais essayer de retrouver de mon innocence et ma sérénité, de perdre (un peu) de mon cynisme. N'arrivant pas à ignorer ce que je sais, j'ai décidé d'apprécier ce que j'ai et ce que je vis. Attention, séquence gros plan sur mon nombril, tendance vie en rose. Âmes sensibles et allergiques aux petits bonheurs s'abstenir... Pour une fois que le StandBlog est un peu plus Blog et un peu moins Stand, pardonnez ma mièvrerie !

  1. Lundi, le soir du jour où les brevets logiciels ont été passés en force par la commission. Résultat des courses : moral dans les chaussettes. Il me faut un traitement de choc. J'allume TF1 et là, paf, un navet de classe intersidérale avec en le joli sourire de Jennifer Lopez, co-starring : les fesses de Jennifer Lopez. On l'a surnommé J-Lo (prononcer Djello). Les mauvaises langues prétendent que c'est en référence à sa cellulite d'arrière-train. C'est probablement faux, la porto-ricaine callypige m'a l'air très ferme du postérieur. Le navet en question s'intitule Un mariage trop parfait. C'est d'un niais ab-so-lu ! Je n'ai pas réflechi gambergé une seule seconde. Bilan : excellent. J'ai très bien dormi !
  2. Mardi : Comme mon Samsung X10 a rendu l'âme il y a plusieurs semaines, j'ai pour l'instant une machine de prêt dont le clavier est fatigué (comme l'écran et la carte Wifi). Bonne nouvelle : j'apprends que l'ordinateur que j'ai commandé sera livré la semaine prochaine. Je suis impatient, c'est un progrès !
  3. Mercredi : sur ma lancée, et en référence à mon passé de gadget-maniac, j'achête Stuff. Je feuillete fébrilement le papier glacé, espérant baver autant sur les gadgets que sur les bimbos siliconées. Bah non. Rien... L'alignement de smartphones, de laptops, de mamelles, de home cinemas ou encore de MP3 Players me laisse totalement de marbre. Pas l'ombre d'une demi-molesse. Je ne suis pas encore complêtement prêt pour (re-)devenir un hard-core consumer. (Oui, beaucoup de mots anglais dans la phrase, c'est pour rester dans l'ambiance Stuff, rahhh, me revoilà qui tombe dans le cynisme. Vivement demain, ça ira mieux !)
  4. Jeudi : Bonne journée. J'ai rechargé et remonté la batterie de mon scooter. A force de ne pas m'en servir, il s'est déchargé. Ca fait plaisir de savoir qu'il fonctionne toujours, au cas où, même si je ne m'en sers que très peu. Le soir, je découvre que ma photo de la Tour Eiffel a été choisie comme image du jour du 4 février sur Wikipedia. J'ai la banane, j'ai envie de bloguer. La dessus, l'article de JDNet sur les références Firefox sort. Ca file la pêche...
  5. Vendredi : j'accompagne mes enfants à l'école. Philippine, qui vient tout just d'avoir 5 ans, a apporté son premier bulletin scolaire (ou un truc du genre) quelques jours avant. Il est fabuleux ! A le lire, j'ai l'impression que ma petite fille est un génie. Je vais saluer la maîtresse et lui mentionne le bulletin, lui explique que je suis fier comme un bar-tabac. Elle me répond c'est un plaisir de travailler avec elle. Je la fais répeter, rien que pour le plaisir des oreilles. C'est tellement bon que je claquerais bien une bise à la maîtresse, mais j'ai bien l'impression que ça serait très mal perçu ;-). La vie est belle !

jeudi 10 mars 2005

J'ai installé Firefox dans mon entreprise

Il y a quelque temps, Journal du Net Solutions demandait à ses lecteurs de signaler s'ils avaient déployé Firefox dans leur entreprise. Six d'entre eux témoignent. Morceaux choisis :

Fonctionnalités et ergonomie :

Dans un premier temps, ce n'est pas la sécurité mais les fonctionnalités nouvelles qui nous ont guidés vers Firefox comme les onglets, la recherche dans une page, etc.

Respect des standards :

Au niveau de la direction informatique, ce qui guide les choix c'est le respect des standards et ensuite si la solution est Open Source, c'est encore mieux.

Administration :

Depuis juillet 2004 et l'installation de Firefox, nous n'avons pas rencontré de problèmes. C'est du temps de gagner en administration de postes.

Application multi-plate-forme :

Firefox a permis d'homogénéiser notre parc et répondait à nos exigences en matière de langages de développements (PHP, Java, Javascript...). Il était plus personnalisable qu'Internet Explorer et permettait l'édition de fichiers XML à la volée. Dernier atout, il est plus sécurisé et plus rapide qu'IE.

Efficacité et innovation :

Désormais tout le monde est heureux et plus personne ne parle de revenir à IE. Nous le conseillons même à nos clients. Nous avions déjà réalisé la migration d'Outlook vers Thunderbird car son antispam apprend mieux que celui de Microsoft.

Appropriation :

Les utilisateurs ont été nombreux à venir demander des copies du logiciel pour leur usage privé.

En conclusion, les gens ont l'air aussi content en déployant que moi en lisant l'article ;-).

Plus sérieusement, il est essentiel, avant de se lancer dans la migration de navigateur, de s'assurer que les applications d'entreprise sont compatibles avec les navigateurs modernes. Après, l'appropriation par les utilisateurs est très aisée. Coté déploiement à grande échelle, la Mozilla Foundation sait qu'il est possible de faire mieux, et en particulier sortir des versions MSI de Firefox. A ce sujet, je vous recommande la lecture d'un article de Rafael Ebron (Mozilla Foundation), Ressources pour le déploiement de Firefox et Thunderbird (en entreprise, bien sûr !). Enfin, si votre entreprise déploie Firefox ou Thunderbird, que vous soyez ou non prêt à en parler, faites-moi signe !

Et maintenant, que vais-je faire ?

Bécaud chantait en 1961 cette chanson, et l'on pourrait croire qu'il parlait de mon ignorance :

Et maintenant que vais-je faire ?
De tout ce temps que sera ma vie,
De tous ces gens qui m'indiffèrent,
Maintenant que tu es partie.

Eh bien maintenant, je vais me raccrocher à l'épaule secourable de mon ami Marc Aurèle (oui, je suis pote avec un philosophe stoïcien qui faisait empereur romain pour gagner sa croûte), qui disait :

Seigneur, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles qui peuvent l'être, et la sagesse pour comprendre la différence.

Le courage ne manque pas, même s'il a récemment pris un coup dans la tronche. Mais je me connais, je vais rebondir, c'est plus fort que moi...

La sérénité, c'est ce qui me manque le plus en ce moment. Il faut dire que mon statut de chômeur n'aide guère. J'espère de tout coeur que les (gros) efforts actuels vont porter leurs fruits prochainement. Je vous en dis plus dès que les choses seront devenues plus claires, promis.

La sagesse... Ah, la sagesse... On l'oublie bien vite dans le feu de l'action. Curieux de nature, j'ai tendance à m'intéresser à tout, à me disperser. Il faut que j'apprenne cette forme de sagesse. C'est nécessaire, c'est même indispensable pour durer.

Et il va me falloir, toujours pour la sérénité, retrouver un peu de normalité et d'insouciance. Je suis comme ça, j'ai besoin de "faire comme tout le monde". Pas pour tout, mais quand même un minimum. C'est un défaut de mon caractère. C'est peut-être ce qu'il y avait de plus pénible quand j'ai quitté Windows pour Linux. Je suis soudainement devenu un intégriste aux yeux de mes interlocuteurs (en plus d'être un pauvre type désespéré par l'absence de suspend to disk pour cause de non-respect du standard ACPI par Samsung). Retrouver un boulot aussi, ça va m'aider. Utiliser un ordinateur qui fonctionne mieux que la vieille machine de récup' que j'ai actuellement et contre laquelle je doit me batailler... Me faire plaisir, passer plus de temps avec mon Bénédicte et les enfants. Perdre quelques kilos, profiter du printemps, prendre des photos que je mettrais sous Creative Commons, comme celle de la Tour Eiffel. Réparer ma moto qui n'a pas roulé depuis près d'un an, dès que j'ai des sous... Tout cela est un vaste programme...

Il n'y a pas a dire, pour trouver la sérénité, il faut transpirer !

Brevets logiciels : résumé des épisodes précédents

Cyril Fievet s'inquiète pour le Standblog (ça fait plaisir) et pose une question assorti d'un constat :

Pour moi, la principale question soulevée par les brevets logiciels concerne l'innovation : l'existence de brevets logiciels en Europe nuirait-elle à l'innovation ? Or je constate - et regrette - que le débat se porte davantage sur la forme que sur le fond.

Répondons à cela. Si c'est la forme qui est abordée actuellement, c'est parce qu'elle est scandaleuse et d'actualité. Sur le fond, le problème a été abordé en long, large et travers. La preuve, la requête Google sur les mots brevets logiciels sur le standblog ramène tout de même 15500 résultats (dont un paquet de doublons, bien sûr).

Si Cyril lit le Standblog, ça n'est donc que depuis peu de temps. Mais même pour les nouveaux venus, j'ai mis en exergue dans la colonne de gauche un certain nombre d'articles sur le sujet.

Pour rafraîchir la mémoire des lecteurs, voici donc un florilège d'articles sur le sujet :

Et puisque les brevets sont passés en force dans les circonstances qu'on connaît, il ne nous reste plus qu'à en rire ou à en pleurer, à s'informer ou à agir. Quelques liens pour la circonstance :

Mise à jour :

mercredi 9 mars 2005

L'ignorance est un bienfait !

Voilà un titre d'article que j'ai ruminé pendant des mois. Il vient d'un proverbe américain, "ignorance is bliss".

Ces dernières années, j'ai poussé les gens à voter. Le passage en force de cette première étape vers les brevets logiciels, contrairement aux règles régissant la commission européenne et à la demande du parlement européen m'ont sidéré. Comme Ludo, je me demande ce que fera le conseil sur les sujets que je ne suis pas capable de juger. Ma foi dans la démocratie est profondément ébranlée. Si j'avais décidé de ne pas me préoccuper de cela, si j'avais décidé d'ignorer le danger des brevets logiciels, je serais encore en train de croire à un idéal démocratique. Aujourd'hui, je n'y crois plus. L'ignorance est un bienfait.

De la même manière, si je n'avais pas appris à mes dépends a quel point Microsoft est prêt à tout pour tuer la concurrence et toute innovation qui mettrait en danger son monopole, je pourrais encore croire au progrès de l'informatique. Mais je n'ignore plus. Comment ignorer cela quand on a vécu en première ligne l'inclusion du navigateur dans le système d'exploitation en dépit de la loi anti-trust, quand on a été licencié suite à un accord amiable de 750 millions de dollars ? L'ignorance est un bienfait. Dans ce cas-là, l'ignorance est un luxe que je n'ai plus...

Je préférerais ne pas savoir que notre société de consommation, telle qu'elle est, n'a pas d'avenir, car la croissance n'est pas soutenable dans un monde fini. Je préférerais céder aux sirènes du marketing automobile qui m'affirme qu'une voiture c'est banal, et que c'est d'un 4x4 dont j'ai besoin pour me déplacer en ville. Seulement voilà, ce sait que le CO2 rejeté par l'automobile compte pour 40% dans l'aggravation de l'effet de serre, avec le réchauffement de la planète qui s'ensuit. Seulement voilà, je n'ignore plus, et l'ignorance est un bienfait.

Je préfererais continuer à utiliser Windows XP Service Pack 2, pour le plaisir de faire partie de la masse des utilisateurs, d'avoir le pseudo-confort intellectuel du type qui veut encore croire que Windows, c'est forcément cool, puisque presque tout le monde l'utilise. Mais j'ai lu le contrat de licence, et je ne peux plus ignorer l'inclusion du DRM et le fait que Microsoft et ses partenaires peuvent m'empêcher de lire des fichiers se trouvant sur mon propre disque dur. J'étais ignorant et heureux de l'être. Je ne le suis plus. L'ignorance est un bienfait.

Je préfèrerais regarder TF1 en me disant que c'est mon choix, que je le regarde parce que ça me divertit et que les programmes sont de qualité. Mais j'ai appris de la plume même du patron de TF1 que leur principal objectif, c'est de me faire acheter les produits des annonceurs. Je l'ignorais, mais ça n'est plus le cas. L'ignorance est un bienfait.

Je préfererais écouter les messages de l'industrie agro-alimentaire qui me disent que les hamburgers à 600 kcalories, c'est tout ce que j'aime, qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien, et qu'il faut succomber aux délices des différentes confiseries, et autres plats en sauce, d'autant qu'il vaut mieux prendre une barre chocolatée industrielle qu'un croissant artisanal car sinon, je ne décolle plus... Mais je sais bien, et ma balance me le confirme (mon médecin aussi) que ça n'est pas vrai. Je préferais ignorer tout cela, car l'ignorance est un bienfait. (et vivement que les OGM arrivent dans nos assiettes, c'est le progrès !)

Je préfererais ne pas savoir que si la mode est si importante, c'est surtout qu'elle permet de rendre obsolète des vêtements (ou chaussures) quasiment neufs pour mieux faire travailler les petits enfants du sud-est asiatique. Mais manque de bol, je sais, et je ferais mieux d'ignorer, car l'ignorance est un bienfait.

Je préfererais croire que George W. Bush est un type bien et qu'il a attaqué l'Irak à cause des armes de destruction massive. Mais on sait bien que cela n'est pas vrai. Bush est felé est ça n'est guère rassurant. Encore un exemple que, décidément, l'ignorance est un bienfait.

Le proverbe américain originel est tiré d'un poème de Thomas Gray, un écrivain anglais. Mais il manque la fin de la phrase pour qu'elle prenne tout son sens :

where ignorance is bliss, 'Tis folly to be wise

Ce qu'on pourrait traduire par :

là où l'ignorance est un bienfait, c'est de la folie d'être sage.

Rarement citation n'aura été aussi juste.

Je voudrais tant qu'on me rende mon ignorance...

Je voudrais qu'on me rende mon ignorance pour que que je puisse consommer sans entraves (en 1968, c'etait la jouissance qui était sans entraves, maintenant c'est la consommation). J'aimerais pouvoir regarder la Star'Ac en m'extasiant sur le talent de ces jeunes qui montent (en oubliant que c'est Pascal Nègre et Patrick Le Lay qui tirent les ficelles), prendre du plaisir à m'imaginer au volant d'un Hummer à sentir une incroyable sensation de liberté, pour découvrir le monde et (ma) place dans ce monde, comme jamais auparavant, grâce au V8 à 6 litres de cylindrée. J'aimerais pouvoir m'extasier sur le fait que le pop-up blocking est un vrai pas en avant pour Internet Explorer et tous les utilisateurs du Web, et que ça justifie bien les 60 milliards de dollars en banque pour Microsoft et plus de trois ans d'attente pour les utilisateurs.

J'aimerais... Mais je ne peux plus... Je n'ignore plus, et je ne peux pas revenir en arrière...

Et maintenant que vous avez lu ce billet, vous aussi vous savez ! A moins que... A moins que vous ne fermiez vite cette fenêtre et allumiez vite la télévision, en espérant que cette brutale révelation ne sera pour vous qu'un mauvais souvenir qui s'estompera sous les coups de boutoir du marketing et de la société de consommation.

A vous de choisir.

lundi 7 mars 2005

Beuaaaaaaark !!!!

Les brevets logiciels sont passés et j'ai vomi tout mon quatre heures en constatant cette mascarade de démocratie (format PDF).

Je me demande ce que nos enfants penseront de nous en apprenant leurs leçons d'histoire.

Je me demande comment je vais pouvoir me déplacer jusqu'aux urnes pour voter pour ou contre une constitution européenne, alors que tout cela n'est que foutaise.

Pour ma propre santé mentale, pour ne plus avoir la possibilité de commenter ce massacre, pour ne pas être tenté de m'exiler dans le Larzc, pour ne pas me retrouver à devoir prendre les armes, je ferme le standblog jusqu'à nouvel ordre.

Monde de merde.

Brevets logiciels : une journées décisive

Aujourd'hui, la Commission Européenne s'apprête à voter sans discussion la brevetabilité des logiciels en Europe, malgré la demande officielle du Parlement Européen de reprendre le projet dès le début.

Un homme politique a parfaitement décrit a quel point les brevets logiciels sont dangereux :

Autoriser les brevets sur les logiciels mettrait l'Europe sous la coupe des entreprises américaines. Il faut refuser la vassalisation technologique vis-à-vis des Etats-Unis et soutenir le logiciel libre, la créativité de l'informatique française et européenne et notre indépendance technologique.

Cet homme, c'est Jacques Chirac, alors candidat à l'élection présidentielle de 2002.

Deux associations pour le logiciel Libre, l'AFUL et l'APRIL, ont publié ce week-end deux communiqués de presse :

L'AFUL demande solennellement aux autorités françaises de tout faire pour que soit respecté le point de vue fort exprimé par le Parlement Européen dans le débat concernant l'extension de la brevetabilité au logiciel.

La Pologne, par deux fois, a évité cette catastrophe en refusant de voter l'adoption des brevets logiciels, et a mentionné qu'elle ne pourrait pas continuer dans cette voie-là, étant l'objet de pressions. Le prochain pays qui pourrait sauver l'industrie européenne du logiciel sera peut-être le Danemark... Je croise les doigts...

vendredi 4 mars 2005

L'actu des brevets logiciels, depuis Copenhague

On dirait bien que le procès Eolas-Microsoft va rebondir, et que Microsoft risque à nouveau de devoir payer 565 millions de dollars à cause de brevets logiciels.

Coïncidence amusante, un membre autrichien du parlement européen révèle que la commission européenne a été manipulée par Bill Gates en personne pour faire passer, justement, les brevets logiciels. Ah, la manipulation, voilà qui change du chantage !

Il y a vraiment un truc qui ne tourne pas rond dans ce monde...

jeudi 3 mars 2005

En vrac

  • Les brevets logiciels : la commission européenne déclare la guerre au parlement européen en remettant à l'ordre du jour le vote de la directive pour la réunion du 7 mars. Mais de qui se moque-t-on ?
  • Mandrakesoft recommandé par l'Education nationale, et c'est bien...
  • Chronique sur Firefox sur la station de radio Le Mouv', d'après David, un lecteur. Il s'agissait d'une interview d'un journaliste de l'Ordinateur individuel à propos de FireFox. Il donnait quelques chiffres : 25 millions de téléchargements, lancement en novembre (...). Ils ont même précisé que le succès de FireFox avait obliger Microsoft à sortir IE7 plus tôt que prévu.
  • Bon billet sur Formats-Ouverts.org : Des réactions pour secouer OASIS, avec une réaction intéressante de la part d'OpenOffice.org, dont les formats sont standardisés auprès d'Oasis...
  • Asa écrit le billet que je voulais écrire sur la relation entre Mozilla Foundation et les moteurs de recherche. Je reviendrais sur le sujet.
  • J'allais oublier le premier communiqué de presse de Ludovic Dubost, XWiki Joins the JBoss Open Source Federation !

Back from Fosdem / euro dev days

Posting this 4 days after my return probably means something about my schedule being completely horked... Here we go anyway:

  • Pike's report;
  • Peterv does not have a blog, so I'll post this here. He said at Fosdem that Albanian and Slovak are now live and we're up to 15 languages on the site. If you wonder how a Mozilla Web site looks like in Albanian and Slovak, there you go!
  • Some pictures are already available, thanks to Flore and the French-speaking team;
  • Some other Fosdem pictures are hosted by Pascal Chevrel;
  • Our good friend Hisham El-Emam did an astonishing demo of several remote XUL applications. This kicked butts big time. I'll tell you more when I manage to get screenshots (and more time to develop). Stay tuned!

mercredi 2 mars 2005

Visiting Copenhagen: go North, young man!

So it looks like I'll be in Copenhagen on Thursday night and Friday, in order to speak at the LinuxForum 2005 in Denmark.

If I believe what's written on the schedule, I should be the first speaker of the day, and the only one to speak at that time, just before Jon maddog Hall. One of the organizers told me that I would be the keynote speaker, but I thought he was exagerating. Finally, by looking at the schedule, it really looks like he was just right... Gee... I hope I'll be ok...

I also hope that I'll be able to meet with contributor extraordinaire Henrik Gemal and a few journalists. See you there!

Les lecteurs ont la parole

Les lecteurs du Standblog m'écrivent souvent. Voici un florilège de leurs derniers liens :

It does not matter if you choose to have Firefox now or IE later: stick to the standards

Some reader tells me that, according to a ZDNet UK/Silicon.com article, "IE7: Not just for XP users". Wow, what a lovely title! So is IE7 going to be available for Windows 2000 users (most corporations did not upgrade to XP) and XP users that do not want SP2 which comes with DRM?

Actually, no. The IE Blog writes:

We currently plan to make IE7 available for Windows XP SP2 and later. This will therefore include availability not only for the 32bit version of Windows XP SP2 but also for Windows XP Professional x64 Edition and Windows Server 2003 SP1 both of which are due to be released soon. As Dean commented in his original IE7 post on this blog we have heard the requests for support of Windows 2000 but have nothing to announce at this time.

So companies who want a more secure and modern browser can start migrating to Firefox.

But, what about Outlook Express? The IEBlog has some info about it too, and it's also good news for the our beloved Thunderbird:

The Outlook Express team is hard at work on great functionality for the new version of Outlook Express, which is shipping with the next release of Windows.

This actually reminds me of another article I read on ZDNet UK, Browser war - Episode II, where the journalist asked me about deployments in the enterprise:

The Mozilla Foundation stresses that the real battle isn't between browsers, but between two types of technology -- Microsoft's, which is tied to Internet Explorer, and standards-based technology, which can be used with Firefox or any other standards-compliant application. In theory, this means that sites and Web applications that work with Firefox should behave the same way with Opera, Safari or other Mozilla browsers (like the Mozilla suite and Camino), and switching should no longer be an issue. "The old world is about IE 5.5 and Microsoft proprietary things like ActiveX. The new world is about W3C standards," says Tristan Nitot, president and founder of Mozilla Europe. Testing internal applications for standards instead of for a particular browser may seem like extra trouble for companies, but in the long run it will reduce security risks and save money, Nitot says.

Actually, the real question is "does it make sense for a company like Microsoft to spend huge amounts of money in order to develop software that they cannot sell?"

Developing IE costs a lot of money, because Microsoft does not leverage the Open Source model.

Initially, there was no sustainable business model for Microsoft to offer IE for free, but to "cut Netscape's air supply". Netscape is now dead, and there is still no business model for Microsoft. Furthermore, continuing IE development is not going to cut Mozilla's air supply.

Considering this, it is not safe to bet that Microsoft is going to enhance IE over time.

Developing for standards (while remaining compatible with IE[1]) is the safest way to go. Whoever is going to win the browser war does not matter anymore, as applications will continue to work in IE, Opera, Safari and Firefox. This is the kind of decisions IT managers should do, instead of betting the future of their applications on Microsoft's agenda.

I suggest that you read this CNet article. I particularly liked the conclusion:

The fact that Firefox now can't rest on its laurels the way IE6 did for five long years is a good thing. And as much as we don't want monopolies to dominate the industry, the last thing consumers need is the lack of competition among the vendors. Game on!

So there will be competition, and everybody but Microsoft will benefit from it. In the mean time, everybody should be sticking to the W3C standards, to make sure that the current investments in today's content and applications will display in all modern browsers, and in IE 6 and 7, too...

Notes

[1] it is to be reminded that developing standards-conformant application is very doable with IE6, which implements a not perfect but decent "standards-mode". See CSS Enhancements in Internet Explorer 6 for more details.

Search engines and Firefox

Ingrid Marson, from ZDNet UK, paid a visit to the European Mozilla Developer meeting at Fosdem and it gave some coverage:

It's a bit puzzling to see a conversation in the community, with the usual laid-back tone and attitude, being taken out of context and ending up on ZDNet UK and SlashDot just like if it was a declaration to the press. I guess it's the price to pay in order to be really open, and I'm not sure we should be filtering at the entrance of the Mozilla developer room. If this was the case, we would have prevented our friend Alan Cox, maintainer of the Linux Kernel, to come into our room to have a very interesting chat with us on code modularity and localization. Oh, and it looks like Alan has been bitten by the same kind of journalism (and the same journalist)...

However, for those who did not know about the existing links between the Mozilla Foundation and search engines, I encourage you to read Mitchell Baker's blog entry posted on the day Firefox was launched (back in November 2004), and particularly this part:

In keeping with our emphasis on the end-user, we have redesigned the Firefox startpage. We wanted a startpage that reflected the Mozilla project and provided a good access point to the web. Given the importance of search, we decided to add search functionality to the start page itself. Google has long been recognized as a leader in search experience and so we chose Google.

We provide access to search services from a range of sources including Google, Yahoo, Amazon, eBay and others you can see in Firefox. We expect to see some funds come to the Foundation as a result of our integrated search. We'll use any funds that result to help support the Mozilla Foundation's non-profit operations. When finances are involved questions often arise about their influence on an organization and we'll spend some time talking about this as we go forward.

mardi 1 mars 2005

En vrac

Roland Magdane et le DRM

Les plus vieux d'entre vous ont peut-être le souvenir de cette citation de l'humoriste Roland Magdane Pierre Pechin[1] : Tu bouffes, tu bouffes pas, tu crèves quand même !, qui faisait notre bonheur dans la cour de récréation. Près de 30 ans plus tard, Microsoft nous refait une variante avec le DRM, intégré d'office dans le Service Pack 2 de Windows XP, et annonce t'en veux, t'en veux pas, tu le bouffes quand même !. En effet, le Service Pack 2 de XP sera installé d'office dès le 12 avril prochain, à moins de changer manuellement les paramètres des postes de travail, ce que les gens font avec autant d'entrain que la lecture du CLUF (Contrat de License pour l'Utilisateur Final). Franchement, c'est lamentable de la part de Microsoft. Autant j'apprécie les progrès apportés par le Service Pack 2 (j'allais l'installer moi-même), autant cette manoeuvre pour installer le DRM à l'insu de l'utilisateur me paraît lamentable et indigne de la position du géant de Redmond...

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Notes

[1] Rahh, comment ai-je pu me tromper ?

SCO et le Titanic

Voici un extrait d'un article amusant sur la différence entre SCO et le paquebot Titanic, via Olivier Rafal :

Quelle est la différence entre Edward J. Smith, le capitaine du Titanic et Darl McBride, le patron de SCO ? Eh bien le capitaine Smith n'a pas jeté son bateau contre l'iceberg, il l'a heurté par accident, lui... (...)

Darl McBride aurait touché en 2003 plus d'un million de dollars en salaire, une prime de 750.000 dollars, plus des milliers d'actions et de stock-options, ce qui est plutot bien payé pour planter SCO dans un iceberg. À l'inverse, le Capitaine Smith a coulé avec son bateau !

Pour ma part, je me demande si Darl chante My hear will go on en comptant sa fortune...