novembre 2006 (30)

jeudi 30 novembre 2006

A day in The Hague

Oh, was it a long but interesting day! Waking up around 6AM after a bad night because of a cold was not the best moment of my life, but after a quick shower and a journey through the public transportation system, I was on my way to The Hague, in the Netherlands, on the Thalys high-speed train.

I had time to finish my presentation for the GrowthTalk Live event, where I was invited to talk about Mozilla and Innovation. The event has an interesting structure, given that speakers are given 20mn podium time, followed by interaction with the crowd and then some time interviewed by the moderator, sitting on a couch (and no, I did not have to lay down and talk about my childhood: it's a moderator, not a shrink! ;-). The questions from both the attendees and the moderator where really to the point, and I had a great time on stage.

GrowTalk Live viewd from the stage

I was followed there by a gentleman from Philips, also talking about open innovation. He showed data that demonstrated that innovation used to come from big companies, was increasingly coming now from much smaller companies. Therefore large companies are trying to rely on open innovation. For example, Philips has closed its research center and converted it into a Technology Campus, which hosts many companies. I was not able to follow all the presentations, as I had a couple of meetings with Dutch journalists (for FemBusiness and Marketing Tribune), and Alper Cugun who's blogging for Frankwatching.com.

mardi 28 novembre 2006

Journée internationale des personnes handicapées

C'est bientôt la Journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre 2006. Cette année, il est prévu de se focaliser sur l'accessibilité numérique. Pour aborder ce sujet important, Openweb a une section accessibilité Web, Elie a un billet poignant et Braillenet organise une formation pour évaluer si votre site est bien accessible. Pour ceux qui préfère regarder la télé au lieu de se préoccuper de cela (qui peut nous toucher tous à un moment ou à un autre), voici une interview vidéo de Pierre Guillou pour commencer à saisir l'importance de la chose.

Sur Openweb, j'écrivais :

Le document électronique a l'avantage par rapport aux autres formats de documents d'être manipulable pour, notamment, s'adapter aux handicaps des utilisateurs. Pour les handicapés, l'accès à Internet (et plus généralement à l'outil informatique) est un formidable vecteur d'intégration dans la société, que ce soit pour les actes quotidiens (s'informer, communiquer, acheter, etc) ou pour le travail (lecture, écriture et télétravail).

Sur le Standblog, je décrivais le paradoxe de l'accessibilité :

Ce paradoxe, c'est que les personnes qui ont le plus besoin du Web sont les personnes handicapées. Et malgré tout, ce sont les personnes qu'on a le plus tendance à oublier quand on fait (mal) un site. En quoi puis-je affirmer qu'elles ont le plus besoin du Web ? C'est tout simple : quand vous êtes aveugle, mal-voyant, atteint d'un handicap physique ou mental, vous devez interagir avec des services proposés par la société. Ca peut être obtenir un relevé de banque, afficher des horaires de cinéma, acheter un billet de train. Et plus vous pouvez faire ces transactions de la manière qui vous convient, à votre rythme, avec l'interface qui s'adapte à vos besoins et sans avoir à vous déplacer jusqu'à un guichet en ville, plus vous vous insérez dans la société. Pourtant, ils sont les grands oubliés de la révolution numérique, ce qui est d'autant plus navrant que le document électronique, par sa nature, est le seul qui puisse s'adapter aux exigences (ou limites) de son utilisateur : on peut lire un texte électronique à haute voix, l'afficher en gros caractères à fort contraste, au rythme que l'on souhaite.

Merci à Monique pour le ramdam (heureusement qu'elle est là !).

En vrac

  • LeMonde.fr : Avec Firefox, nous sommes en train d'inventer de nouveaux modes d'organisation, une interview de votre serviteur ;
  • Dans on article Publier depuis n'importe où, Karl pose la question qui fache : comment publier sur son blog quand on est déconnecté ? Je pourrais vous parler du fait que je rédige mes billets dans un éditeur en syntaxe Wiki, ce qui me permet de travailler de façon déconnectée. C'est une habitude que j'ai pris alors que Firefox ne proposait pas de sauvegarde de session. Mais le plus intéressant, à mon sens, c'est l'arrivée d'une base de données dans Firefox , qui permet à des extensions voire à des applications Web de continuer à fonctionner même quand on est déconnecté du réseau ;
  • Comprendre le gestionnaire de profils de Firefox et Thunderbird ;
  • Finalement, le copyright anglais des chansons ne sera pas étendu à 95 ans et restera fixé à 50 ans (via Slashdot) ;
  • Etre payé pour changer le monde, c'est possible : Google.org embauche (aux USA) ;
  • Louis Naugès frappe encore et présente le Web 2.0 comme une innovation perturbatrice qui démoderait Vista et Office 2007 avant même qu'ils n'arrivent. Il ne faut pas oublier deux paramètres importants dans ce paysage :
    • Windows Vista sera distribué d'autorité sur tous les nouveaux PC. Même si vous n'en voulez pas. cf Le monopole de Microsoft : mode d'emploi. Sans faire grand chose, Vista va conquérir des parts de marché de façon mécanique ;
    • Microsoft est très conscient du fait que le Web est un danger pour ses deux vaches à lait que sont Windows et Office. C'est pourquoi la stratégie Windows Live/ Office Live, menée par Ray Ozzie vise à mettre en place un relais de croissance. Ca vient completer les efforts dans le domaine des jeux vidéos (XBox & co), de la téléphonie mobile (même ce qui reste de Palm est passé à Windows Mobile) et de la musique, avec Zune (l'iPod killer).
  • Tiens, à propos de Zune, voici un article sanglant (via Bruno). Souvenons nous que les premières versions des produits de MS sont parfois pitoyables, mais que leurs réserves de cash leur permettent de tenir presque indéfiniment, le temps d'améliorer leur produit et d'asphyxier les concurrents forcément moins solides (Palm, Netscape, WordPerfect, IBM OS/2, Novell Netware, Unix et quelques dizaines d'autres).
  • De la reprise des fonctionnalités d'utilitaires par les plates-formes. On part de l'exemple d'Apple, mais c'est applicable beaucoup plus généralement.

samedi 25 novembre 2006

En vrac

vendredi 24 novembre 2006

Busy pan-European week ahead!

I'll be speaking at GrowthTalk Live next week in The Hague (Netherlands, Nov. 29th). Those of you who read Dutch can get more details. Will I be able to meet with good folks of the Venice Project, now that it's official that this very promising project is based on Mozilla technology (and standards like SVG)? The next day, I'll participate to Innovation Playground.

After 2 days in The Hague, I'll go to London to attend the Firefox Party which, I'm sure, will be awesome!

10 ans et 3003 billets

Je me demandais tout à l'heure combien de billets j'ai pu écrire sur le Standblog en quatre ans et demi. La réponse est : 3003 ! Ca paraît énorme, mais le pire, c'est que j'ai réalisé que cela fait 10 ans que je publie sur le Web. J'ai commencé à faire du code pourri avec Netscape Navigator 3 Gold, à l'époque où les pages perso étaient cools, et où un modem 14400 Bps faisait de vous le roi du cyberespace ! Ca a donné Virtual Bob, "Le premier site dédié à un être humain virtuel, devenu réel !" (en l'occurence, une parodie de la page perso de Robin, avant sa naissance). GIFs animés, JavaScript, Java, soupe de balise : tout y était. J'avais même édité un T-shirt pour l'occasion, et j'avais fini à la télé pour parler du site. L'histoire est un éternel recommencement... On repart pour 10 ans ?

Open Source software making progress in France

Slashdot writes French National Assembly Embraces Open Source. My dear readers will probably happy to learn that the machines to be deployed after the next elections involving the Assembly (June 2007) will run GNU/Linux and OpenOffice.org, Firefox and - probably - Thunderbird. Source: NetEco.com. It is to be reminded that Firefox, Thunderbird, along with OpenOffice.org, are already used in many administrations, including Gendarmerie Nationale (with 70,000 seats).

jeudi 23 novembre 2006

Citation du jour

Citation du jour

Joi Ito, à propos du Web 2.0, qui se fait l'écho de ce que je pense, à savoir que c'est une mise en oeuvre de la vision initiale de Tim Berners-Lee, l'inventeur du Web :

I personally think that people are trying to build Bubble 2.0 on top of Web 2.0. Instead of becoming a platform for the future of the Web, it's possible that Web 2.0 is becoming the platform for the short-term future of greedy people. However, I do think that it is important to understand that the recent success and surge in innovation on the Web is due to a semi-new set of principles. Part of the principles are a return to fundamental principles. The innovation on the Web and the Internet is driven by what David Weinberger has called "Small Pieces Loosely Joined" - a network created by small groups working together around open standards.

En français (traduction un peu baclée par votre serviteur) :

A titre personnel, je pense que des gens sont en train de construire une Bulle 2.0. Au lieu de construire une plate-forme pour l'avenir du Web, il est possible que le Web 2.0 soit la plate-forme pour le future à court-terme des gens qui veulent devenir riche. Pourtant, je pense qu'il est important de comprendre que les récents succès et innovations sur le Web sont liés à un ensemble de principes à moitié nouveaux. Pour beaucoup, il s'agit de retour à des principes de base. L'innovation sur le Web et sur Internet est pilotée par ce que David Weinberger a appelé "des petits bouts connectés lâchement", un réseau créé par des petits groupes travaillent de concert autour de standards ouverts.

L'essentiel de l'article est intéressant et m'a permis de mettre des mots sur mon impression ambivalente envers le Web 2.0, et la crainte[1] que j'ai de voir revenir une nouvelle bulle.

Notes

[1] J'ai bien dit crainte, pas certitude !

En vrac

C'est long, c'est confus, et c'est une compilation de choses intéressantes, amusantes ou agaçantes trouvées ces derniers jours sur la toile. Un En vrac de la plus belle eau, en sorte !

  • Les collégiens de Loire-Atlantique passent au logiciel Libre : " Le conseil général a présenté vendredi son nouveau plan d'informatisation des 132 collèges de Loire-Atlantique (...)Les logiciels libres (Open office, Firefox...) remplacent également les produits Microsoft." (Merci à Paulo pour l'info) ;
  • La CNIL en état de 'cessation de paiement'. Bertrand Lemaire en parlait il y a quelques jours, et il rempile ;
  • Dave Neary revient du Brésil où il a parlé de la motivation des développeurs du Libre. Extrait : "(...) the thing that ties us together, I think, is the feeling that we're part of something bigger than ourselves, that we're taking part in a movement, which is slowly changing the way the world sees technology, and the way technology gets created. We are changing the world." Où peut-on trouver cette présentation ?
  • Wordpress s'attaque à SixApart ;
  • Règlement de compte chez Yahoo (voir aussi le billet de John Battelle). Pendant ce temps là, l'action Google passe le cap des 500$ ;
  • Le confit de canard pour les nuls, un très bon billet de Laurent Gloaguen. Pour ma part, je préciserais que HTML 4.01 strict a l'avantage de rendre obsolète ce qui est présentation pour mettre en avant la sémantique, là où XHTML rend compatible XML la syntaxe HTML en apportant des contraintes qui forcent l'auteur à écrire son code proprement, avec les avantages de robustesse et de longévité qui vont de paire. Tout l'intérêt de XHTML 1.0 strict, c'est de combiner sémantique et propreté ;
  • Laurent Gloaguen (oui, le même), a visiblement beaucoup apprécié le livre de Christophe Porteneuve, Bien développer pour le Web 2.0 ;
  • Bill Gates change de chanson et affirme que "Le libre a toujours représenté une part importante du monde des logiciels". Ballmer, pour sa part, revient de loin (il parlait encore récemment de "cancer" et de "communisme") et affirme que "Linux utilise notre propriété intellectuelle". Ah, sacré Steve, toujours prêt à nous faire rire avec un numéro de lancer de chaises ou quelques bons mots façon fin de banquet ! ;-)
  • Ca fait depuis l'installation de ma Red Hat 5.1 en 1998 que j'attends de lire un titre pareil dans 01 : Le logiciel libre se banalise dans les SSII (comme quoi, tout fini par arriver, il suffit de ne pas être impatient !) ;
  • Les députés bientôt équipés en logiciels libres. dingue, non ?
  • Un film un peu bancal mais avec des idées intéressantes : Sarkozy est président de la République (il faut dire que je l'ai un peu aidé). Et si Bloïc était une invention de Sarko, comme super-maman.com ? (oui, c'est de l'humour...) ;
  • Milton Friedman est mort. Quand on lit ce que Michael Robertson en pense, quand on sait qu'il a inspiré Reagan, Thatcher et Pinochet d'un point de vue économique, on ne peut que se sentir plus proche de Keynes et de Stiglitz. Je reviens tout juste de Californie, un endroit extraordinaire par bien des aspects. Mais derrière le clinquant des luxueux cabriolets et des jardins soigneusement entretenus, on ne peut pas oublier l'Amérique pauvre et les trop nombreux homeless people de San Francisco, pauvres, alcooliques, drogués et malades mentaux, ces derniers jetés des hôpitaux psychiatriques par un certain... Ronald Reagan, alors gouverneur.
  • A quel point êtes vous riche ?, un site tout simple et fascinant à la fois. On lui indique son revenu annuel, et il vous donne votre rang mondial en terme de richesse. Un site à visiter à chaque fois qu'on jalouse le voisin et son nouveau 4x4 (ou sa nouvelle télé écran plat). Pour donner à la place un peu d'argent à une oeuvre caritative ?
  • Je suis en train de lire les conditions d'utilisation de Picasa Web Albums, et j'y ai lu une chose qui m'a fait penser que Lapalisse était juriste chez Google : "Upon the termination of your use of Picasa Web Albums, including upon receipt of a certificate or other legal document confirming your death, Google will close your account and you will no longer be able to retrieve content contained in that account. ". En résumé, "une fois qu'on a reçu votre avis de décès, vous ne serez plus en mesure de récupérer le contenu stocké dans votre compte". Ah bon ? En tout cas, même si c'est très pénible de se taper du charabia juridique en anglais, surtout dans une zone de texte de la taille d'un timbre-poste, c'est atténué par le fait qu'on peut parfois tomber sur des joyaux de non-sens !

En vrac et en retard

Voici un billet En vrac qui traînait dans mon éditeur de texte et que j'avais oublié de publier. En substance, c'est de l'info pas fraîche, mais pas forcément inintéressante non plus...

mercredi 22 novembre 2006

The Firefox summit is over!

I'm seating at the SFO Airport and memories of a wonderful week are jumping all over my head. (This will be posted after I return home).

  • There were so many new faces that badges were actually needed;
  • The upcoming changes that will land in Firefox 3 and 4 are very exciting;
  • Red wine + Tequila + Champagne = hang-over (and I should have known);
  • The parties were a lot of fun!
  • It was great to meet face to face with Seth Bindernagel and attend his session on the Community Program (see also Wiki:CommunityProgram);
  • Pascal did take very nice pictures, and Rochelle, too;
  • I like riding DougT's Segway in the office;
  • Our community rocks, as Preed notices;
  • Firefox 2.0 Trumps IE7 In Phish-Fighting (Read more details). What's interesting in this report is two-fold:
    • People using Firefox 2 and IE7 are now protected by default. It was not the case a couple months ago. It's nice to have competition in the browser space, as consumers benefit from it, even in terms of security;
    • Firefox manages to score significantly better than IE7 while doing considerably better in terms of privacy. This is another demonstration that Firefox is on consumers' side, as it's not willing to compromise privacy to gain security...

Update

lundi 20 novembre 2006

Le livre "Bien développer pour le Web 2.0"

Il y a quelques semaines, Christophe Porteneuve m'a demandé d'écrire la préface de son livre Bien développer pour le Web 2.0. Le livre est maintenant sorti chez Amazon et chez Eyrolles. Je n'ai eu accès à l'époque qu'à une version PDF, et elle m'a inspiré la préface qui suit :

Vous tenez donc entre vos main un exemplaire du livre "Bien développer pour le Web 2.0". On pourrait croire que ce qui est important dans le titre, c'est "Web 2.0". Certes, ça l'est. La participation grandissante des utilisateurs, qui est l'une des deux particularités du Web 2.0, est importante. Vitale, même. Paradoxalement, cette notion d'un Web où chacun pourrait à la fois lire et écrire, consommer et produire, est celle de son inventeur, Tim Berners-Lee, même si peu d'internautes ont réalisé cela. Mais ce qui est aussi important dans le titre de cet ouvrage, c'est surtout "Bien développer". Développer comme il faut. Car le Web dit "1.0" ne s'est pas seulement traduit par un Web où seuls quelques auteurs publiaient pour une foule grandissante de lecteurs : le "Web 1.0" s'est aussi traduit par des errements technologiques qui ont fait que de la promesse du Web n'a été tenue que partiellement, dans la mesure où les exclus étaient nombreux. Vous n'utilisez pas tel plug-in ? ah, dommage ! Vous avez recours à tel navigateur trop moderne ? Tant pis pour vous ! Vous souhaitez consulter le site avec votre téléphone mobile ? Vous devrez attendre de trouver un PC connecté. Vous avez désactivé JavaScript dans votre navigateur pour des raisons de sécurité ? Passez votre chemin ! Vous avez un handicap visuel ou des difficultés pour manipuler une souris ? Navré, le service n'est pas conçu pour vous. Combien de millions de personnes se sont retrouvées confrontées à de tels problèmes du Web 1.0 ? C'est impossible de le dire... Mais ça n'était pas tant le Web qui était en cause que la mauvaise façon dont les sites ont été développés, souvent par faute de formation, de recul sur la technologie, encore toute récente.

Aussi, alors que le Web 2.0 fait tant parler de lui, qu'il convient d'acquérir les compétences techniques pour construire un site utilisant ces technologies, autant apprendre dès le début la bonne façon de faire. La bonne façon, c'est celle qui consiste à utiliser des méthodes permettant de conserver la compatibilité avec un éventail aussi large que possible de navigateurs, d'utilisateurs, de paramétrages, et de connexions.

Le Web 2.0 fait deux promesses explicites : plus de participation des utilisateurs, et des interfaces plus agréables et ergonomiques. Il en est une autre qui est implicite : que les développeurs Web apprennent des échecs et difficultés du Web 1.0 pour ne pas les répéter. Pour éviter le bricolage que fut le Web à ses débuts, en passant à l'époque de la maturité et de l'industrialisation, en permettant un accès à tous. C'est en cela que ce livre est important : il ne s'agit pas tant d'apprendre à "développer pour le Web 2.0" qu'apprendre à "bien développer pour le Web".

Mise à jour : Interview vidéo de Christophe Porteneuve sur le Silicon Show.

mercredi 15 novembre 2006

Firefox dans la presse

En vrac, depuis la Silicon Valley

Le Standblog sera probablement un peu chaotique en terme de régularité cette semaine, alors que je suis en Californie pour la semaine.

  • Jim Allchin, co-président de Microsoft, considère que Vista ne devrait pas avoir besoin d'antivirus. Je souhaite cela à Microsoft et surtout à ses centaines de millions d'utilisateurs. Mais un doute m'assaille, Allchin, c'est pas un des employés du type qui nie avoir dit que "640K, ça devrait être suffisant pour tout le monde" ?
  • Partager les chansons en Wifi avec le Zune, ça va pas être de la tarte, explique le New York Times "The bigger problem, though, is the draconian copy protection on beamed music (though not photos). You can play a transmitted song only three times, all within three days. After that, it expires. You’'re left with only a text tag that shows up on your PC so that - how convenient! - you can buy the song from Microsoft's store. This copy protection is as strict as a 19th-century schoolmarm. Just playing half the song (or one minute, whichever comes first) counts as one 'play.' You can never resend a song to the same friend. A beamed song can't be passed along to a third person, either. What's really nuts is that the restrictions even stomp on your own musical creations.". Voilà ce qui arrive quand on laisse les majors du disque brider vos produits...
  • J'ai beau ne pas aimer le terme "Web 2.0", j'ai participé à la nouvelle initiative DeuxZero.com, juste histoire de pouvoir donner ma vision sur le sujet : "Le Web 2.0, c'est le Web original tel qu'il a été imaginé par Tim Berners-Lee". On y retrouve des tas de gens biens, dont Padawan, Fred, Elie et même des gens dont je n'ai jamais entendu parler, mais qui ont souvent un avis intéressant sur le sujet. Liberation.com/Ecrans.fr en parle ;
  • Apple change sa licence Open-Source : si ça commence à nous emmerder, alors ça n'est plus valable ;
  • Linus Torvalds est un des héros de ces 60 dernières années d'après Time Magazine, via Slashdot ;
  • Des versions pirates de Windows Vista circulent déjà sur le Net. Chez Microsoft on râle, on souffle le chaud et le froid, en rappelant que "la contrefaçon est punie en France jusqu'à 3 ans de prison et 300.000 euros d'amende", mais que "Microsoft ne prévoit pas d'attaquer de particuliers". Sauf s'ils changent d'avis :-)
  • l'Equipe de développement Samba demande à Novell de revenir sur sa décision, et ça tient la route. Etait-ce dans le plan de Microsoft ? Probablement : il s'agissait de diviser pour mieux régner...
  • Office 2003 à 2007 : problème de compatibilité ascendante ;
  • Tentative d'installation du logiciel Zune "Unfortunately, the reality of our experience with the first version of the Zune software this afternoon is much like that of many version 1 software experiences. It sucks." On notera que Microsoft a les poches assez pleines pour attendre 3 ans pour tuer un concurrent. D'ailleurs, de façon générale, ils réussissent...
  • Le Web a 16 ans aujourd'hui. Joyeux anniversaire ! (Voir aussi A Little History of the World Wide Web) ;
  • Utiliser NetVibes.com dans Firefox (pour ceux qui n'ont pas la version française de Firefox 2) ;

(Merci à Moosh et à Théophile pour leur capacité à corriger mes multiples fautes de frappe dans ce billet, effectivement chaotique...)

vendredi 10 novembre 2006

En vrac

  • Thunderbird 1.5.0.8 et Firefox 1.5.0.8 sont sortis il y a deux jours et offrent des correctifs de sécurité et de stabilité. Seule fonctionnalité vraiment significative pour cette mise à jour mineure de Firefox : elle va permettre de proposer à l'utilisateur de passer à Firefox 2. En effet, même si nous avons fait le maximum pour ne pas désarçonner les utilisateurs en terme d'interface utilisateur, il est souhaitable d'expliquer en quoi le passage à Firefox 2 est significatif, avant de proposer la mise à jour (optionnelle, quoi que vivement recommandée) ;
  • Nouveau site pour Le Monde Informatique. Sérieux (forcément), avec des flux RSS (youpi), URL significatives, XHTML 1.0 transitionnel valide et moins de tableaux imbriqués qu'avant. Ca n'est pas encore parfait, mais ça progresse nettement, et c'est ça qu'il faut noter (et puis ça confirme que les tableaux imbriqués, c'est bien une drogue dure ;-) ;
  • Une étiquette écolo pour le recyclage. L'idée de la taxe était bonne (pourtant, je ne suis pas fana des taxes !) car cela permet de prendre en compte économiquement tout le cycle de vie du produit. Afficher le prix de la taxe, c'est faire prendre conscience aux consommateurs du prix du recyclage, un peu comme la consommation électrique affichée sur les appareils électroménagers ou les rejets en CO2 pour les voitures ;
  • Nouvelle reflexion sur les onglets par les Mozilla Labs : Chromatabs. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Le prototype est là pour aider à déterminer cela ;
  • Concours Creative Commons. Rigolo. Il faudrait que j'y participe !
  • Eric Schmidt, CEO de Google déclare : Making it simple for users to walk away from a Google service with which they are unhappy keeps the company honest and on its toes, and Google competitors should embrace this data portability principle. En substance : les services Google sont gratuits, mais en plus c'est facile de les quitter. La liberté de quitter un service sera-t-elle la nouvelle gratuité ?
  • Laisse ce gnou tranquille, bandit ! (via Daniel) :-D
  • Fascinante, cette présentation de Morgan Stanley intitulée State of the Internet (format PDF). C'est bourré de chiffres et de faits. A garder sous le coude. Allez, juste un tout petit extrait : "Il est dur de réussir. En bourse, seulement deux pour-cent environ des entreprises de technologie ont généré environ 100% de la richesse". Bref, si vous voulez générer de la richesse en bourse en tant qu'entrepreneur, alors vous avez une chance sur 50 d'y arriver. Mais comme on dit au loto, "100% des gagnants ont tenté leur chance !".
  • Mozilla et ses dollars : le tyrannosaure montre ses dents ;

Envie de vous replonger dans l'ambiance de la soirée Firefox ?

Grâce à Rebie.org / The Silicon Show, voici 5 extraits de cette très sympathique soirée en vidéo :

On pourra aussi se reporter à la vidéo de Rodrigo, avec Xavier Borderie et sa photographe.

jeudi 9 novembre 2006

En vrac

mercredi 8 novembre 2006

Citation du jour

Tirée d'un billet de Mitchell Baker (à l'origine de Mozilla Foundation et créatrice de la MPL), intitulé Welcome Tamarin :

La vocation du projet Mozilla, c'est de créer un Internet ouvert et plein d'énergie. Nous sommes connus comme auteurs de Firefox, mais notre but est bien plus large : promouvoir le développement d'un Internet ouvert, reposant sur les standards, avec une grande facilité de participation et des innovations utiles. Firefox est une des cordes de notre arc. Des technologies comme JavaScript en sont une autre. JavaScript offre une barrière à l'entrée limitée et d'innombrables sites et développeurs utilisent JavaScript sans s'intéresser particulièrement à Firefox. Améliorer JavaScript augmente le domaine des possibles pour Internet lui-même.

10 raisons d'acheter un appareil reflex numérique

L'article 10 Reasons to Buy a DSLR Camera est malheureusement en anglais, mais il est intéressant. Rien de furieusement nouveau dans ce qui est dit, mais une récapitulation sensée de l'avantage du Reflex par rapport au compact numérique.

Les avantages listés sont :

  1. Créativité (plein de réglages) ;
  2. Meilleurs capteurs, plus grands ;
  3. Moins de bruit ;
  4. Plein d'accessoires ;
  5. Quasiment pas de retard au déclenchement ;
  6. Démarrage instantané (ou presque) ;
  7. Meilleure qualité de fabrication (reste à démontrer, le Canon 400D est quand même très plastique par rapport aux 30D et 5D, par exemple. Mais quel intérêt d'avoir un boîtier solide alors qu'on sait qu'il sera obsolète très prochainement ?)
  8. Viseur optique ;
  9. Ergonomie ;
  10. Prix (euhhh. Oui, ça a baissé, mais quand même !)

La conclusion est intéressante :

Je ne veux pas laisser entendre que les Reflex numériques sont la panacée pour tout le monde. Certains aspects apparaîtront sous une lumière négative pour certains. On ne peut pas mettre un reflex nuémrique dans la poche, ça n'est pas pratique pour les soirées où on est bousculé et où une boisson pourrait être renversée. On est moins discret avec un Reflex autour du coup qu'avec un petit appareil photo. C'est plus lourd à porter, et ça se ressent sur de longues périodes. La courbe d'apprentissage est longue. Enfin, c'est un loisir très prenant qui vous fera probablement dépenser bien plus en objectifs et accessoires que vous ne l'aviez prévu.

C'est très juste. L'auteur n'est pas loin de dire que Canon et Nikon sont des pourvoyeurs de drogues, et je peux vous dire que si c'est moins nocif pour la santé, l'impact est comparable au niveau du porte-monnaie ! ;-)

Adobe et Mozilla s'allient pour lancer le projet Tamarin

Voilà un sujet bigrement technique, mais qui mérite qu'on se penche dessus... Je m'explique en essayant de ne pas trop simplifier (et j'encourage les spécialistes à se reporter à la Foire aux Questions Tamarin) :

  1. Adobe utilise dans sa technologie Flash un langage de script, ActionScript. Ce même langage porte un autre nom dans le navigateur : JavaScript.
  2. Au niveau de l'ECMA (organisme de normalisation), il a encore un troisième nom : ECMAScript-262.
  3. Adobe a investi beaucoup d'argent dans la création d'une machine virtuelle JavaScript équipée d'un JIT compiler (compilateur juste-a-temps), qui permet d'exécuter de l'ActionScript / ECMAScript / JavaScript beaucoup plus rapidement qu'en mode interprété (méthode jusqu'alors utilisée dans Flash et dans Firefox). Adobe parle d'un gain en rapidité de l'ordre du facteur 10. La machine virtuelle équipée de ce compilateur JIT est appellée AVM2.

Voilà pour ce qui est de la situation avant l'annonce d'hier. Hier, Adobe a annoncé que le code de l'AVM2 était publié sous triple licence GPL/MPL/LGPL sous l'égide de la Mozilla Foundation. Ce projet porte le nom de Tamarin. Mozilla a déjà commencé à travailler sur l'intégration de Tamarin dans le code source des produits Mozilla, Firefox en tête.

Adobe a demandé aux auteurs de l'AVM2 de continuer de travailler sur le projet Tamarin, en renfort des contributeurs Mozilla. L'objectif à terme est d'offrir une implémentation Libre de la future norme ECMAScript Version 4.

Qu'est-ce que ça signifie concrètement ?

  1. La communauté du Libre va disposer d'une technologie de pointe pour exécuter très rapidement de l'ECMAScript ;
  2. A terme, Firefox va exécuter JavaScript beaucoup plus rapidement, donc les applications en Ajax seront sensiblement plus rapide dans cette version de Firefox. Il est probable que cela se ressente aussi en terme de rapidité générale de Firefox (dont une partie est écrite en JavaScript) ;
  3. C'est bon pour les standards en général et pour ECMAScript en particulier, qui va disposer d'une implémentation de référence rapide et technologiquement avancée ;
  4. C'est pour Flash et Adobe, qui voit ainsi son équipe de développement épaulée par la communauté Mozilla pour améliorer son AVM.

Attention toutefois, cela ne signifie pas du tout qu'Adobe va rendre Open Source le code de Flash. L'annonce ne concerne que la machine virtuelle ActionScript/ECMAScript/JavaScript, et pas le reste (DOM, bibliothèques multimedia, gestion des événements, etc.)

Pour en savoir plus (la liste est susceptible d'évoluer au cours du temps) :

mardi 7 novembre 2006

Actu Mozilla

lundi 6 novembre 2006

Création de la catégorie Photographie

Ca doit faire près de 25 ans que je fait de la photographie en amateur, et quelques mois que je publie sur le Standblog des photos de mon cru. Et voilà que Thierry Régagnon me contacte pour me poser des questions sur la photo. J'y réponds, il met ça en forme, et ça donne Bloggers photographes : Tristan Nitot. Je souhaite que cela soit la première d'une longue série : j'ai hate de voir ce que les autres photographes amateurs ont à dire sur le sujet...

MSN Music ferme ses portes, le DRM montre une fois de plus sa nocivité

MSN Music ferme ses portes. La mauvaise nouvelle, c'est que les chansons achetées sur ce service ne seront pas lisibles sur Zune, la nouvelle technologie de Microsoft en terme le lecteurs multimedia. Autrement dit, l'ancien DRM Microsoft ne sera pas compatible avec le nouveau DRM Microsoft. Ca fait mal aux consommateurs, et ça démontre exactement que les contenus, les oeuvres, ont une durée de vie supérieure à celles des technologies et de l'intérêt que les entreprises de technologie leurs porte. Comme le dit joliment Boing-Boing :

Vous avez été con d'acheter de la musique sur MSN. Vous seriez maso si vous en achetiez pour Zune.

Version originale :

You were a sucker if you bought MSN Music tracks. You're a masochist if you buy Zune tracks.

Est-ce un clou de plus dans le cercueil du DRM ? Je l'espère.

En vrac

samedi 4 novembre 2006

Où passe l'argent de Mozilla une fois que les ingénieurs, l'infrastructure et les frais ont été payés ?

Le billet ci-dessous est une mise à jour de . Je le publie ici pour que mes lecteurs puissent suivre facilement l'évolution du document de départ.

Où passe l'argent de Mozilla une fois que les ingénieurs, l'infrastructure et les frais ont été payés ?

C'est un sujet que j'ai longuement abordé dans un billet en anglais, Purpose-driven software development. Je faisais entre autre référence à un billet de Mitchell Baker, qui explique qu'un "fond de réserve" est en cours de constituion, de façon à préserver l'indépendance du projet Mozilla. Je traduis ici un extrait :

Nous avons utilisé l'argent généré par les fournisseurs de recherche exclusivement pour construire le projet Mozilla. Nous avons embauché des gens. Nous avons construit une infrastructure plus robuste. (On pourrait penser que ça n'est pas si important, mais la charge serveur en terme de mise à jour et d'extensions est significative). Nous avons maintenant un "fond de réserve" que je considère comme extrêmement important. Avoir de l'argent de coté nous rend crédibles lorsqu'on explique à nos partenaires que nous sommes prêts à refuser de l'argent si cela ne bénéficie pas à l'utilisateur. Nous l'avons toujours dit, et nous l'avons toujours pensé. Et moi, je l'ai toujours dit, et je l'ai toujours pensé. On passe souvent pour un naïf quand on dit une chose pareille, surtout face à une grande entreprise commerciale. Nos interlocuteurs comprennent mieux la portée de ce que je dis quand nous avons un fond de réserve qui nous permet de continuer à fonctionner que leur partenariat les intéresse ou pas.

J'ai une anecdote à ce propos portant sur les revenus de Mozilla Europe. Je vais la publier prochaînement.

vendredi 3 novembre 2006

Les revenus du projet Mozilla en question (et mes réponses)

Il y a plusieurs mois, Mitch Kapor disait que le projet Mozilla générait "plusieurs dizaines de millions de dollars". Ce sujet a été discuté ouvertement au sein du projet (avant même que le projet ne génère le moindre dollar). Récemment, certains se sont mis à gloser sur le sujet. En substance, à les écouter, on croirait que Mozilla serait milliardaire, en aurait honte et chercherait à arnaquer les contributeurs dans une vaste conspiration (et si les francs-maçons et la scientologie étaient dans le coup ?). La vérité est toute autre et je vais essayer de faire la lumière sur ce sujet. Oui, le projet Mozilla génère plusieurs millions de dollars, et c'est une bonne chose. Pour le reste, c'est du grand n'importe quoi, généré et déformé par l'ignorance de certains et amplifié par ceux qui se sentent menacés par le modèle de développement Libre (suivez mon regard).

Je vais tâcher de faire le tour de ce sujet complexe sous la forme de questions / réponses que vous trouverez ci-dessous. A l'occasion, je pense faire évoluer cet article au fil de l'eau, quand de nouvelles questions me viendront à l'esprit.

Mozilla ne communique pas sur ses revenus

Le fait est que dès le jour de la sortie de Firefox 1.0 (le 8 novembre 2004), Mitchell Baker a mentionné des partenariats avec des acteurs commerciaux.

Par la suite, Mitch Kapor (au board de Mozilla Foundation) a donné un chiffre inexact de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Chris Blizzard, lui aussi membre du board et contributeur Mozilla de longue date, a longuement expliqué que les revenus étaient une bonne nouvelle, et ce dès le mois de mars.

Parallèlement, Mozilla Foundation a des obligations légales en terme de transparence financière et s'y conforme (les documents sont disponibles en ligne).

Enfin, il y a une raison toute simple pour ne pas donner les chiffres exacts des revenus : nos partenaires nous demandent de ne pas communiquer dessus, car ils considèrent cette information comme étant stratégique. C'est la réponse que j'ai donné à Jérôme Bouteiller, qui a tenu à titrer Mozilla mal à l'aise avec les millions de dollars générés par Firefox. Pour ma part, je n'ai pas perçu de malaise, mais Jérôme a probablement une bonne raison de titrer ainsi...

Mozilla est-il devenu un projet commercial ?

C'est un sujet que j'ai abordé par le passé. La réponse courte est "non". Pour la réponse longue, je vous encourage à lire A propos de Mozilla Corporation. Pour ceux qui lisent l'anglais, je recommande aussi mon billet en anglais : Mozilla Foundation reorganization et la FAQ.

Mozilla est-il le prochain Jboss qui va se vendre des centaines de millions de dollars à un acteur commercial ?

Mozilla Foundation est un organisme de type "for the public benefit / not for profit". Autrement dit, tout l'argent gagné doit être investit pour le bien du public et non pas distribué à des actionnaires.

Mozilla Corporation est une filiale à 100% de Mozilla Foundation. Autrement dit, elle n'a pas d'autre actionnaire que Mozilla Foundation, et les deux organismes ont des intérêts et des objectifs alignés (ils partagent la même mission).

Comment rétribuer les contributeurs ?

Tous les gros contributeurs (comprendre "à temps plein"), à ma connaissance, sont rémunérés, soit par Mozilla directement, soit par les sociétés qui participent au projet Mozilla (dont IBM, Novell, Red Hat, Google...). Il y a bien sûr d'autres contributeurs qui sont très importants pour la qualité du projet et sa localisation. Ceux là sont des bénévoles, qui participent au projet pour des raisons qui leurs sont propres, et certainement pas pour l'argent. Pour autant, puisque le projet Mozilla génère plus de revenus qu'initialement prévu, comment peut-on redistribuer les richesses ? A cet effet, une personne a été embauchée début juillet pour organiser ce processus et le documenter. Je vous invité à vous reporter au blog de Seth Bindernagel, qui mène les efforts envers la communauté Mozilla. Ces efforts sont publics, la démarche est transparente (le blog de Seth en est la preuve éclatante), et peut-être que cela mériterait plus de visibilité ? Je ne le pense pas. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire un communiqué de presse à chaque fois qu'un contributeur se voit proposer une machine de test, aussi puissante soit-elle, ou qu'il voyage tous frais payés pour se rendre à une réunion.

Mozilla n'est-il pas en train de vendre son ame au diable ?

Non, bien sûr. Ca n'est pas parce que le projet Mozilla génère du revenu qu'on vend notre ame au diable. Il faut re-situer le débat : pour Mozilla, l'argent est un moyen, pas une fin. Je suis bien conscient que c'est une approche très différente de celle d'une entreprise, et que nombreux sont ceux qui ont le modèle "entreprise" en tête, ce qui modèle leur raisonnement quant à Mozilla. C'est probablement pour cette raison qu'il y a tant d'incompréhension autour des revenus de Mozilla.

Mozilla est à but non-lucratif, qu'il s'agisse de Mozilla Europe et de Mozilla Foundation. Non lucratif, ça ne signifie pas qu'il ne faut pas gagner d'argent, mais que s'il est gagné, il ne doit pas servir à enrichir l'actionnaire (et c'est bien pour ça que des actionnaires, on en a pas :-).

Pour mieux comprendre comment sont prises les décisions relatives à l'argent dans le projet Mozilla, je vous encourage à lire les trois lois de Mozilla, publiées par un blogueur suite à une discussion avec mon collègue Chris Beard.

Mozilla n'est-il pas trop sous la coupe de Google ?

C'est un sujet que j'ai eu l'occasion d'aborder très largement par le passé, dans une suite de billets parus début 2006, intitulés Firefox, les standards et l'avenir du Web (en 5 parties) :

  1. Introduction
  2. L'importance des parts de marché
  3. L'historique de la relation avec Google
  4. Le soutien des partenaires
  5. L'indépendance du projet Mozilla

Le logiciel Libre est-il une "hypocrisie" ?

"Arrêtons l'hypocrisie autour du logiciel libre et créons de belles boites, qui créent de vrais emplois et payent de vrais impôts.", écrit le journaliste Jérôme Bouteiller, qui démontre par la même qu'il mesure l'efficacité d'un effort à but non-lucratif comme s'il s'agissait d'une start-up.

Il y a là un vrai malentendu sur la notion de création de valeur. Créer une boite qui génère des emplois et paye des impôts, est une des façons de créer de la valeur. Mais ça n'est pas la seule. Quand Mozilla crée du logiciel Libre qui est utilisé par des dizaines de millions de gens, ça crée aussi de la valeur. Bien sûr, cette valeur est intrinsèque, et elle n'est économique qu'à la marge, mais elle est pourtant réelle. Justement, IBM vient de publier dans un article récent les raisons qui la poussent à investir dans Mozilla et l'accessibilité. Comme l'explique très bien Cédric Ingrand (journaliste salarié à LCI, qui n'est pourtant pas un nid de doux rêveurs), "Quand IBM installe du Linux (NdT ou investit dans Mozilla) à tour de bras, ce n'est pas de la philanthropie, ils ne signent pas leurs contrats le poing levé et en criant "fight the power", mais en costard bleu nuit, avec des chemises blanches."

Accessoirement, la Mozilla Corporation a été créée justement pour payer des impôts sur les revenus générés par les partenariats, ce dont est dispensée Mozilla Foundation, et embaucher des développeurs... Souvenons-nous qu'en juillet 2003, lors de la création de la Mozilla Foundation, il n'y avait que 10 employés. Aujourd'hui, il y en a 70, et il est prévu de croître encore, me disait Mike Schroepfer (VP Engineering, Mozilla) la semaine dernière. Donc oui, Mozilla génère des emplois, directement et indirectement. Sans Mozilla, il n'y aurait pas de Disruptive Innovations, ni des boites comme AllPeers, et des dizaines d'autres. Bien sûr, c'est moins que l'écosysteme Microsoft. Certes. Mais on en peut demander à une organisation de 3 ans et 70 employés de rivaliser avec un Microsoft (31 ans cette année) et 71.000 employés.

Où passe l'argent de Mozilla une fois que les ingénieurs, l'infrastructure et les frais ont été payés ?

C'est un sujet que j'ai longuement abordé dans un billet en anglais, Purpose-driven software development. Je faisais entre autre référence à un billet de Mitchell Baker, qui explique qu'un "fond de réserve" est en cours de constitution, de façon à préserver l'indépendance du projet Mozilla. Je traduis ici un extrait :

Nous avons utilisé l'argent généré par les fournisseurs de recherche exclusivement pour construire le projet Mozilla. Nous avons embauché des gens. Nous avons construit une infrastructure plus robuste. (On pourrait penser que ça n'est pas si important, mais la charge serveur en terme de mise à jour et d'extensions est significative). Nous avons maintenant un "fond de réserve" que je considère comme extrêmement important. Avoir de l'argent de coté nous rend crédibles lorsqu'on explique à nos partenaires que nous sommes prêts à refuser de l'argent si cela ne bénéficie pas à l'utilisateur. Nous l'avons toujours dit, et nous l'avons toujours pensé. Et moi, je l'ai toujours dit, et je l'ai toujours pensé. On passe souvent pour un naïf quand on dit une chose pareille, surtout face à une grande entreprise commerciale. Nos interlocuteurs comprennent mieux la portée de ce que je dis quand nous avons un fond de réserve qui nous permet de continuer à fonctionner que leur partenariat nous intéresse ou pas.

Ils en parlent :

Mise à jour a posteriori

jeudi 2 novembre 2006

Pourquoi une entreprise pourrait elle participer au projet Mozilla ? La réponse d'IBM

IBM, très actif au sein du projet Mozilla, en particulier sur l'accessibilité, vient de publier un article intitulé Firefox, un succès en terme d'accessibilité Open Source.

Voici un extrait traduit par mes soins :

Aussi intéressant soit le concept d'Open Source, il engendre des réactions négatives. Certains disent qu'il ne s'agit que d'une mode ou d'une religion, et que c'est trop idéaliste pour fonctionner. Ils se demandent quel intérêt pour IBM. Pourquoi investir alors qu'on ne pourra pas vendre ? C'est une excellente question accompagnée d'une excellente réponse. Voici les différentes façon d'IBM de monétiser ses investissements dans le logiciel Libre :

  1. Avoir un navigateur Web disponible sur tous les postes clients du monde qui puisse offrir des application Web puissantes et accessibles ;
  2. Vendre aux développeurs des outils et du middleware permettant de faire fonctionner ces applications ;
  3. Héberger certaines de ces applications Web ;
  4. Offrir des solutions neutres d'un point de vue du système d'exploitation et ainsi répondre aux besoins des clients.

Au final, développer un navigateur Web à partir de rien aurait été difficile et coûteux pour IBM. Aussi, IBM a eu l'idée de s'appuyer sur des technologies Open Source et d'y investir des ressources. En aidant au support des standards du Web dans la communauté Open Source, ils poussent les autres fournisseurs de navigateurs à les suivre.

La suite (en anglais) dans Firefox: An open source accessibility success story.

Note : j'ai utilisé ici les termes "Open Source" plutôt que ceux de "Logiciel Libre", que j'utilise habituellement dans mes textes en français. En effet, je pense qu'IBM est plus proche de la sémantique "Open Source" que "Free Software", et en tant que traducteur, même amateur, je me dois de suivre leur point de vue.

mercredi 1 novembre 2006

Le coût du réchauffement climatique pourrait atteindre 5.500 milliards d'euros

C'est l'ancien chef économiste de la banque mondiale qui le dit : le coût du réchauffement climatique pourrait atteindre 5.500 milliards d'euros. Comme le précise Le Monde, ce coût serait alors supérieur à celui des deux guerres mondiales et à celui de la Grande Dépression de 1929, tout en rendant de grandes parties de la planète inhabitables.

Ils en parlent :

Firefox 2 momentum

So Chris Beard has posted details about the first week after the Firefox 2 launch. The figures are quite impressive. I cannot emphasize enough how proud I am that we shipped in 37 languages for 3 platforms. Being European, I know that covering many languages is an absolute must: for our non-US users, getting the best Web experience possible starts by having a browser in their native language[1].

The overall quality of the product is so good that both PC Magazine and CNet gave to Firefox 2 their respective Editor's choice award! (On Cnet's review, Firefox has won 5 of the 5 rounds!)

Alexa (the Web ranking site) has named the Mozilla sites as the Movers &Shakers (see screenshot[2]).

Download numbers are amazing, too. As Asa puts it:

Firefox 1.0: 1 million downloads in the first 24 hours.

Firefox 1.5: 1.5 million downloads in the first 24 hours.

Firefox 2: 2 million (actually slightly more) people using Firefox 2 in the first 24 hours.

It's amazing that we are serving up to 30 downloads a second, all of them to users that have chosen to use a better browser.

It's been 5 years since I started promoting a more open web by contributing to the Mozilla project, and I have to admit that I have been continuously amazed by what the group has been able to achieve. I am very proud to be part of this community, dedicated to choice and innovation on the Internet.

Notes

[1] Many, many thanks to the volunteers that makes this possible.

[2] As dria (our amazing MDC wikimaster) says : "the top 7 are all Mozilla-related. The fredericiana.com" is where the IE Team cake photo was posted, and mozdev is right below it at #7".

Actu Mozilla