mars 2012 (7)

samedi 31 mars 2012

En vrac

mardi 27 mars 2012

Discours de remise des diplômes Mastère Spécialisés ESCP Europe

Hier soir, en tant que parrain de la promo 2011 des mastères spécialisés de l'ESCP Europe, j'ai été invité à prononcer un discours dans le cadre de la cérémonie de remise des diplômes. Le texte ci-dessous est une retranscription des notes que j'ai utilisées pour ce discours.

Remise des diplomes Mastères Spécialisés ESCP Europe

Remise des diplômes Mastères Spécialisés ESCP Europe

Bonjour, et toutes mes félicitations pour ce grand jour.

C'est un honneur d'être ici. Je suis prêt à prendre le pari que si on avait demandé aux professeurs de mon mastère, en 1989, de choisir dans la promo celui qui ferait le discours de mars 2012, je n'aurais pas été choisi, parce que mon diplôme, je ne l'ai pas eu avec les félicitations du jury, mais plutôt avec la consternation du jury. Et pourtant c'est moi qui suis sur scène ce soir.

En 2010, j'ai donné une conférence dans le cadre de l'ESCP, où j'affirmais dans l'introduction que j'étais un raté. La moitié de la salle a souri, mais l'autre moitié ne semblait pas comprendre. Bien sûr, c'était de la provocation. Je comparais la notion d'école de commerce - qui fait donc des "commerciaux" - au fait que j'ai monté une organisation à but non-lucratif. Apparemment, ça n'a pas suffi à convaincre la direction de l'école pour éviter de m'inviter ici ce soir.

Du coup, j'ai réfléchi à ce dont je voulais vous parler aujourd'hui. J'avais sélectionné trois thèmes à aborder. Et puis j'ai à nouveau regardé cette vidéo de Steve Jobs, un discours qu'il a donné à l'université de Stanford en 2005, alors qu'il vivait une rémission de son cancer. Je vous encourage à aller la voir sur Youtube. C'est là que j'ai réalisé que j'avais à peu de chose près choisi les trois thèmes que Steve Jobs aborde !

Alors là, on peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Si j'étais pessimiste, je dirais que l'intervention de Steve Jobs est meilleure que la mienne, qu'il a eu un parcours inouï, que c'est un show man d'exception, et qu'en plus, ça permet de pratiquer son anglais !

Mais je suis un indécrottable optimiste, et du coup je vois que d'une part mon intervention est en français, ce qui rend les choses plus faciles, et d'autre part qu'on est beaucoup mieux ici qu'au cimetière…

Plus sérieusement, revenons au trois thèmes que je voulais aborder avec vous. Trois conseils sur la notion de réussite :

1 - Organisez-vous. Apprenez à vous organiser. On trouve plein de méthodes pour cela, par exemple le livre de David Allen "Getting Things Done" / "S'organiser pour réussir" (chez Amazon). S'il y a une chose qu'on néglige trop souvent en France, c'est l'importance de l'exécution. On a souvent tendance, dans notre beau pays, à valoriser les grandes idées et à négliger les choses concrètes souvent moins valorisantes mais absolument nécessaires pour qu'un projet fonctionne, quel que soit sa taille. Ce sont elles qui font la différence entre un projet qui réussit et un qui échoue.

2 - Choisissez bien votre job. Un job idéal a deux attributs:

  • Il vous plaît (tant le contenu que l'environnement)
  • Il concerne un domaine où vous excellez vraiment, où vous êtes bien meilleur que la plupart des gens qui font ce métier.

En substance, trouvez ce que vous aimez faire d'une part et trouvez ce en quoi vous excellez. Une fois que vous avez trouvé cela, et que vous avez appris à vous organiser dans la vie, alors vous êtes tirés d'affaire. Non seulement vous avez une valeur sur le marché, mais en plus vous allez vous amuser.

3 - Vivez votre vie à vous. Faites vos propres choix de carrière. Ne cherchez pas à vous couler dans le moule défini par ceux qui vous entourent.

Je vais vous raconter une petite anecdote à ce sujet, et comme toutes les bonnes anecdotes, elle est embarrassante pour celui qui l'a vécue. Je sortais de mon service militaire, et donc je cherchais un travail. Je faisais les petites annonces, j'envoyais des CV accompagnés de lettres de motivation. C'est là que je suis tombé sur un grand groupe de l'industrie agro-alimentaire. Je suis convoqué à un entretien. Ca se passe très bien. Très très bien. On m'a sorti un discours qui vous entendrez probablement. "Ah, monsieur Nitot, vous avez un très beau CV. Double formation ingénieur / école de commerce, c'est très bon, ça. Le groupe voit en vous un fort potentiel, et donc on voudrait vous traiter comme tel. On vous propose la voie royale chez nous : celle de l'audit. Vous ferez un tour de toutes les filiales, vous comprendrez tous les processus, vous aborderez tous les métiers à cette occasion. C'est le genre de carrière qui mène directement à la Direction Générale." J'étais ravi. C'était très bon pour l'égo, tout ça ! Pour moi, jeune chômeur qui ne savais pas trop quoi faire plus tard, c'était une aubaine. A moi la voiture de fonction et le titre ronflant, et la carrière de manager d'élite ! Mes parents allaient être contents ! Le rendez-vous s'est très bien passé. On arrivait à la fin. Le recruteur était en mode "séduction outrageuse". J'étais sous le charme. On allait se séparer, tous deux des étoiles dans les yeux. Et puis il y a eu ce dernier échange :

  • (Le recruteur) - Mais, dites moi monsieur Nitot, sans considération de formation ou de salaire, quels sont les deux métiers que vous auriez choisi, si ça n'avait pas été chez nous ?
  • (moi, qui n'avais bêtement pas prévu une telle question) - Bah, j'en sais rien
  • le recruteur - Allez, monsieur Nitot, dites moi. N'hésitez pas, je suis sûr que vous avez bien une idée, même folle !
  • moi - Ah euh... Bah clown... Ou alors curé…

On s'est séparé la dessus. Curieusement, je n'ai plus eu de nouvelles d'eux ! Pas un coup de fil, pas une carte postale, rien !

Evidemment, je n'ai pas tardé à réaliser que j'avais commis une bourde qui avait brutalement mis fin au processus de recrutement. Mais ce n'est que bien des années après que j'ai réalisé que mon subconscient avait juste tiré le signal d'alarme pour éviter d'aller dans une direction qui ne me convenait pas du tout. La bourde aurait sûrement été d'embrasser une carrière qui ne me convenait pas du tout.

Vingt ans plus tard, j'ai un travail, très souvent public, dont le titre est Principal Evangelist. Je prône le partage du savoir et du code informatique, j'invite les gens à fabriquer un avenir numérique meilleur. Je fais rire, je fais réfléchir mes interlocuteurs. Et ce soir, je me tiens devant vous, dans un rôle qui tient à la fois du clown et du curé !

Je vous remercie de votre attention, et sachez que tous mes voeux de réussite - tant professionnels que personnels - vous accompagnent !

En vrac, de retour de New York

vendredi 16 mars 2012

En vrac

Allez, hop, un peu de lecture pour le week-end !

Note

[1] Genre avocat et/ou lobbyiste pour les brevets logiciels ;-)

vendredi 9 mars 2012

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lundi 5 mars 2012

Mon nouveau boulot à moi que j'ai chez Mozilla

Peu de gens ont réalisé que Mozilla Europe n'existe plus. Dans un sens, c'est tant mieux, parce que ça ne change pas grand-chose. En gros, les activités de Mozilla Europe - qui était une organisation à but non-lucratif de droit français - ont été transférées à une filiale de Mozilla Foundation dont je suis un des directeurs. Ces derniers mois, mon temps était occupé par cette transition. Prendre la décision, faire un plan de transition, l'exécuter, et aussi mener à bien ce qui est une de mes plus grandes fiertés récentes : faire des dons à des organisations à but non-lucratif pour promouvoir le logiciel Libre et le Web ouvert en Europe. Parmi les heureux destinataires, on trouve :

Et maintenant que Mozilla Europe n'existe plus ? Je suis toujours directeur du bureau de Mozilla à Paris, mais j'avais envie de faire quelque chose qui corresponde vraiment à ma nature et à mes envies. Alors j'ai proposé de faire la promotion de la mission de Mozilla au niveau mondial, et ça a été accepté. J'imagine que la passion que j'éprouve pour le sujet a aidé ;-)

Pour commencer, j'ai ouvert un blog intitulé Beyond the Code. L'idée est de mettre en perspective ce que fait Mozilla (produits, code, spécifications, campagnes marketing, animations de communauté) avec la mission. Comme l'indique mon premier billet, je trouve que trop souvent les utilisateurs considèrent Mozilla comme une organisation commerciale concurrente de Microsoft, Google et Apple. Pourtant, notre structure non lucrative change beaucoup de choses quant à notre approche. Notre vocation n'est pas de maximiser les profits pour rémunérer un actionnaire (Mozilla Foundation n'en a pas) mais de mener à bien la mission de Mozilla, telle que décrite dans notre manifesto. L'objectif de Beyond the Code est de faire passer ce message-là et d'illustrer comment la mission de Mozilla a un impact sur ce que nous produisons (logiciels, documentations, événements, spécifications).

Pour l'instant, Beyond the Code est uniquement en anglais, mais j'espère bien à terme le rendre disponible en plusieurs langues (dont le français, bien sûr). En attendant, si vous avez des questions, des sujets que vous voudriez me voir aborder, n'hésitez pas à me contacter pour me les suggérer !

Note

[1] Si vous connaissez quelqu'un susceptible de postuler pour ce travail, faites tourner l'URL !

samedi 3 mars 2012

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