juillet 2013 (6)

lundi 29 juillet 2013

En vrac du lundi

samedi 27 juillet 2013

Comment Google fait disparaître les résultats de recherche

Il y a quelques semaines, Jean-Baptiste Soufron, secrétaire général du Conseil National du Numérique et ex-Wikipédien, me faisait passer un article intitulé Comment Google tue la recherche organique. L'auteur, américain, démontre que quand on fait une recherche sur Google, seul 13% de son écran est consacré aux résultats de recherche, le reste étant soit de l'espace entre les rubriques, soit du contenu Google. Il démontre que c'est pire encore sur mobile[1].

C'est en vacances, alors que j'utilisais l'ordinateur sous Windows (et Firefox) de ma tante pour chercher un hôtel du coté de Moulins, dans l'Allier, que j'ai réalisé que c'était pire encore que ça. Voici ce que donne la requête Google 'Hotel Moulins' sur un écran de 1024x768 :

Resultats Google pour "hotel moulins"

  • En jaune, le contenu Google
  • En gris, les publicités
  • En violet, les résultats de recherche "naturels".

Ne cherchez pas le violet, il n'y en a pas, à moins de faire défiler la page : on ne voit aucun résultat de recherche par défaut. Que du contenu Google ou de la publicité Google.

A contrario, j'ai utilisé le moteur de recherche Startpage.com pour la même requête. Startpage (qui m'a été signalé par l'excellent Olivier Meunier), c'est un peu du Google sans Google. Les résultats sont de Google, la pub de chez Google, mais sans "l'éditorialisation" des résultats et un meilleur respect de la vie privée.

C'est un peu un Google à l'ancienne :

resultats startpage.com pour "hotel moulins"

Dans ce cas, même si la publicité (en gris) est toujours affichée avant le contenu (en violet), elle a au moins l'avantage de ne pas empêcher l'affichage du résultat des recherches, ce qui est quand même la raison première pour laquelle on a fait une recherche !

La seule façon d s'en sortir dorénavant, c'est d'acheter de la publicité chez Google. Comme l'indique l'auteur de l'article américain "It’s Google’s world, and from now on, you’ll have to pay to play in it." ("Le monde appartient dorénavant à Google, et il faut payer pour avoir le droit d'y jouer".)

Note

[1] Un blogueur a repris l'article américain en français : Google est en train de faire disparaître les résultats de recherche.

vendredi 26 juillet 2013

Personnalisation et souveraineté de l'utilisateur pour les données

(Traduction par Mozinet d'un billet intitulé User personalization and user sovereignty paru sur mon blog Mozilla officiel, Beyond The Code).

Il y a dix huit mois, Mitchell baker a publié un article sur son blog : User Sovereignty for our Data (traduit par Clochix : Être maîtres de nos données) :

À l’heure actuelle, il n’existe pas de moyen me permettant de partager de l’information sur moi et de garder le contrôle de cette information. Je partage l’information à mon sujet en la plaçant quelque part où quelqu’un d’autre décide de toutes les règles. Ce « quelqu'un d’autre » est l’application.

Comment puis-je partager des informations sans savoir ce qui est partagé, sachant que ne pas partager d'informations me concernant implique que je ne peux pas obtenir de contenu personnalisé ?

Jay Sullivan explique (traduit par Mozinet) :

Mozilla aspire à permettre la personnalisation — la personnalisation des annonces publicitaires, des contenus, des recommandations, des offres et plus — qui ne repose pas sur le fait que le client reste dans l’ignorance de qui a accès à ces informations et avec qui ces informations sont partagées.

Plus tôt aujourd'hui, mes collègues des Mozilla Labs ont publié une très intéressante proposition de personnalisation pour l’utilisateur pour Firefox (traduit par Mozinet). Je vous encourage à aller la lire, c'est fascinant.

En voici un extrait :

L’an dernier, l’équipe de Mozilla Labs Prospector a mené une série d’expériences dans lesquelles un historique de navigation de l’utilisateur a pu être coordonné avec des intérêts dans des catégories telles que la technologie, les sports et la cuisine. L’utilisateur s’engageait dans ces expériences, qui montraient en toute transparence à l’utilisateur ces intérêts perçus pour l’aider à mieux avoir un aperçu de comment il passe du temps en ligne. Mais que se passe-t-il si ces intérêts étaient aussi à la disposition de l'utilisateur pour les partager avec les sites Web qu’il visite pour obtenir une expérience de navigation meilleure et plus personnalisée ?

Dans le cadre de ces expériences, notre équipe des Labs a beaucoup pensé aux façons dans lesquelles les créateurs de contenu et les consommateurs pourraient bénéficier d’intérêts basés sur le Web. Par exemple, disons que Firefox reconnaît dans le navigateur client, sans qu’aucun historique de navigation ne quitte mon ordinateur, que je suis intéressé par les gadgets, les comédies, le hockey et la cuisine. Alors que je navigue sur le Web, je pourrais décider s’il doit partager cet intérêt avec des sites Web spécifiques pour une expérience personnalisée. Ces sites Web pourraient ensuite donner la priorité aux articles sur les derniers gadgets et rendre les scores de hockey plus visibles. Des destinations telles que le Firefox Marketplace pourraient recommander des applications de recettes et de cinéma, même si c’est ma première visite sur ce site. Et, en tant qu’utilisateur, j’aurais un contrôle complet sur ceux de mes intérêts qui seront partagés et avec quels sites Web.

Pour l'instant, nous sommes juste très tôt dans le processus. Je laisse la conclusion à Harvey Anderson, directeur juridique de Mozilla (traduit dans le même billet par Mozinet) :

Comme le billet des Labs l’a indiqué, nous sommes actuellement dans une phase expérimentale et il y a beaucoup d’hypothèses qui doivent être testées. Les tests à venir fourniront des idées supplémentaires et, bien sûr, nous feront des ajustements au fil du temps. Dans l’ensemble, nous pensons que c’est une solution prometteuse pour satisfaire les besoins des individus et des éditeurs, d’une manière qui crée une meilleure, plus transparente et plus précieuse expérience Web.

Oui, c'est juste une expérience de laboratoire pour l'instant, mais je suis très fier de voir Mozilla anticiper et innover afin de s'attaquer à la question délicate du contrôle de l'utilisateur sur ses données tout en bénéficiant d'une expérience utilisateur personnalisée.

vendredi 19 juillet 2013

Fanboy

Hier soir, j'ai été invité par Google à dîner avec l'un de mes héros : Vint Cerf (l'inventeur avec Bob Kahn de l'Internet et du protocole TCP/IP)[1].

Vint Cerf (au centre) avec Benoit Thieulin et Tariq Krim

Avec ce monsieur plein d'humour et très abordable, nous avons eu des discussions très enjouées autour de la vie privée, de la cryptographie, mais aussi de fiscalité numérique (sujet débattu en ce moment au CNNum). Rien d'intéressant pour les lecteurs du Standblog, juste le plaisir pour moi de noter dans mon cahier numérique qu'est ce blog ce moment passionnant.

Le dîner avec Mitchell Baker, c'est déjà fait, reste plus qu'à s'en faire un avec Tim Berners-Lee ![2]

Notes

[1] Comme quoi un enfant qui a deux papas ne tourne pas forcément mal ;-)

[2] Pour la rencontre, c'était déjà fait.

En vrac, de retour de vacances

jeudi 4 juillet 2013

Firefox OS : nous ne cherchons pas à être la troisième plateforme mobile

smartphone Firefox OS vendu en Espagne

Smartphone Firefox OS vendu en Espagne

Firefox OS est sorti cette semaine en Espagne et sortira la semaine prochaine en Pologne. C'est un moment important de l'histoire de Mozilla. La nouvelle a généré des centaines, peut-être même des milliers d'articles dans la presse mondiale. Pourtant, je constate que bien souvent on approche la démarche de Mozilla comme si nous étions une n-ième société commerciale. C'est logique, tous nos concurrents sont cotés en bourse. Du coup, nombreux sont ceux qui pensent que Mozilla convoite la 3ème place derrière Android et l'iPhone. Ca n'est pas comme cela que je vois les choses.

Mozilla ne cherche pas à occuper la troisième place. Mozilla veut que le Web prenne la première place.

Mitchell Baker explique bien ce que veut Mozilla :

Nous construisons des produits qui offrent une excellente expérience utilisateur et qui engendrent l'ouverture, l'innovation et ouvrent des opportunité dans la technologie même du Web (…) Nous avons toujours travaillé sur Firefox de façon à donner aux développeurs d'immenses opportunités d'innover là où ils le souhaitent. Nous ne cherchons pas à contrôler comment les développeurs peuvent innover, ni comment les gens peuvent contrôler leurs logiciels. (…)

Avec Firefox OS, nous espérons faire de même dans le monde du mobile. Nous voulons y apporter la puissance du Web ouvert. Nous voulons apporter au monde mobile la flexibilité, les opportunités et la liberté du Web, comme Firefox l'a fait pour l'ordinateur personnel.

Aussi, quand vous pensez à l'approche de Mozilla, n'oubliez pas que nous sommes une organisation à but non-lucratif (et fière de l'être), dont l'objectif est de conserver la puissance du Web dans les mains des utilisateurs. En un mot comme en cent, ce que nous faisons, nous ne le faisons pas pour nous. Nous le faisons pour le Web.