Accessibilité : des nouvelles du fond de la mine. Marino Ceccotti, un consultant en e-accessibilité participe au débat lancé par Pierre Jarillon sur la validité des sites du gouvernement français. Un point de vue intéressant.

Très peu de sites publics en France peuvent être considérés comme accessibles. Quant à respecter les normes WAI-W3C, c'est une autre histoire.

Trop peu de webmestres savent que 100 000 aveugles en France sont informatisés depuis le début de leur scolarité, et que l’Internet est pour eux une extraordinaire fenêtre sur le monde... quand elle veut bien s'ouvrir.

Pour en revenir au sites publics, la volonté existe -elle est forte- e les rendre accessibles et conformes aux normes. Je suis en train de conduire un audit sur deux sites ministériels (sante.gouv.fr et social.gouv.fr). L'objectif affiché est la compatibilité et avec les normes WAI et avec les exigences des aides techniques.

Au delà de l'accessibilité, je pense que la complexité des interfaces internet due au trio maudit (DHTML/Flash/Applets Java) sont une des causes du relatif échec de l’Internet en France.

Aux USA, il y a depuis quatre ans un undertrend (tendance forte) à la simplification, qui n'est pas l'appauvrissement. Et de toute façon, quelqu’un qui cherche à télécharger un formulaire d’assurance maladie n’a pas à être distrait par une jolie (et inutile) animation Flash.

Les site US cherchent avant tout de l’efficacité. Une ville proposera deux sites : un pour les touristes, plus glamour, et un pour ses habitants, plus fonctionnel. En France, on cherchera toujours à condenser les deux, et on ratera les deux cibles.

Ceci est du, c'est vrai, à cadre législatif qui nous fait encore défaut : la Section 508 du Rehabilitation Act stipule clairement que l’information doit être accessible à tous, et en particulier aux personne handicapées. L’Europe et la France se contentent pour l’instant d’un ensemble de directives et de recommandations, mais qui n’ont pas force de loi.