J'étais ce matin à un séminaire sur l'accessibilité, organisé par la société SQLI. Autrefois une des perles françaises de la Net-Economie, SQLI continue de proposer la mise en place de sites Web en France et en Suisse. Depuis toujours, l'usabilité (voire ergonomie pour ceux qui parlent français) est une de leurs préoccupations majeures. C'est donc logiquement qu'ils en sont venus à faire ce séminaire sur l'accessibilité. Les diapos sont plutôt bien faites, avec du contenu pertinent. Le W3C est souvent cité, avec forcément l'accent mis sur WCAG. BrailleNet figure aussi en bonne place dans les slides, ainsi que l'initiative Euroaccessibility. Le discours est assez bien rodé, le consultant sait le plus souvent de quoi il parle. Par contre, dès qu'il mentionne le mot Netscape, c'est pour faire référence à l'antique version 4, alors que la version 7.1 est sortie en juillet 2003. Faut-il rappeler que, dans les statistiques, Netscape 7 a dépassé son ancêtre Netscape 4 depuis plusieurs mois ? De plus, le consultant démontrait bravement qu'avec Internet Explorer, on peut changer la taille de police des caractères en utilisant un menu. Ce qu'il oublie de dire, c'est que ça n'est possible que dans la minorité des cas où les tailles des caractères sont exprimées de façon relative. A l'inverse, Opera et Mozilla, par un simple raccourci clavier, permettent cela dans tous les cas de figure. Mais cessons de critiquer SQLI. Certes, des inexactitudes se sont glissées dans le séminaire, comme toujours. Qui qu'il en soit, j'ai eu la bonne surprise de voir le W3C souvent mentionné, soit en relation avec la WAI, soit à propos de HTML et XHTML et CSS. J'ai entendu parler plusieurs fois de séparation de structure/présentation (ce qui est directement dans l'esprit des standards depuis HTML 4.01 Strict).

Compte tenu du fait qu'il s'agissait surtout d'une introduction à l'accessibilité destinée à trouver des clients susceptibles de passer commande de sites Web accessibles, le plus intéressant était dans la salle. Ainsi, j'ai rencontrée une personne de la RATP, à qui j'ai parlé d'OpenWeb, de sa section accessibilité et de l'évangelisme Mozilla; j'ai en effet rencontré à plusieurs reprise le webmestre de la RATP en vue de la compatibilité du Citée futée. Elle semblait très intéressée par des ressources de vulgarisation en français. Il semblerait que la RATP, déjà très active en terme d'accessibilité physique (rampes d'accès dans le métro, planchers abaissés dans les bus...), en plus du travail déjà effectué sur son site public, soit en train de travailler à l'accessibilité de ses prochaines applications Intranet. Je cite mon interlocutrice : le travail vient tout juste de commencer, ça fait un an qu'on est dessus. Visiblement, à la RATP, les équipes sont plus lentes à bouger que sur OpenWeb ;-) (bon d'un autre coté, on était que douze, hein !). De même, il semblerait que l'ADAE, l'Agence pour le Développement de L'administration Electronique, se prépare à l'accessibilité et dans une certaine mesure, aux standards. On parle d'une loi pour la fin de l'année, qui prendrait effet en 2004.

En conclusion, le séminaire est globalement intéressant. Peut-on faire confiance à SQLI pour faire des sites accessibles ? Seul l'expérience peut le dire, mais ce que j'ai vu est de bonne augure. Reste à savoir si l'unique consultant certifié par Braillenet sera affecté au projet ! Peut-on compter sur SQLI pour faire des sites conformes aux standards ? J'en suis moins certain, du moins pour l'instant. Nous nous plions aux exigences du client, m'affirment-ils. Encore faut-il que le client pense à exiger des sites standards. Dans tous les cas, il est rassurant de voir que la notion d'accessibilité a intégré une grande SSII française et qu'elle y voit un marché lucratif. En substance, je n'aurais donc pas perdu ma matinée, le contenu étant plutôt meilleur que les deux croissants que j'aurais mieux fait de ne pas manger :-)

Ah, j'oubliais : j'ai proposé au responsable présent de faire une présentation chez eux sur XHTML et CSS, mais rien n'est certain à ce sujet : j'espère leur apprendre quelques choses, mais leur apporter des contrats, ça non ! Et pourtant, c'est sûrement ce qui compte dans l'entreprise. A l'inverse, il est certain qu'une meilleure utilisation des standards pourrait leur faire gagner de l'argent. Show, don't sell...