Dans un magnifique éditorial intitulé Microsoft ne doit pas faire entrer Windows dans le bios de nos ordinateurs, le sénateur frappe fort, et bien. Je vous invite à aller lire l'édito en question, il résume parfaitement les enjeux, importants, de cette affaire.

Il faut en effet bien comprendre que ces nouveaux BIOS "CSS" et, plus largement, le système NGSCB (Next Generation Secure Computing Base), que veut imposer Microsoft, reprend les principes du fameux projet "Palladium". Cette base informatique sécurisée de nouvelle génération (NGSCB) vise en effet à inverser le principe du contrôle de l'information qui ne s'effectuerait plus a posteriori mais a priori. Avec la généralisation sur nos machines d'un tel système, Microsoft disposerait d'un outil redoutable pour supprimer ou sérieusement entraver la concurrence en décidant, contre la volonté de l'utilisateur, quels sont les logiciels qui peuvent ou non être utilisés sur nos PC.

Cette fusion-intégration du Bios et du système d'exploitation dans Windows pose, on le voit, des questions capitales pour la préservation d'un saine et libre concurrence mais aussi pour la protection de la confidentialité des informations numériques stockées dans nos ordinateurs, protection à présent devenue indispensable au respect de notre vie privée, compte tenu de la place que prend l'informatique dans tous les actes de notre vie quotidienne.

Pour ceux qui prendraient René (le sénateur, pas le mari de Céline Dion, faut suivre, un peu) pour un paranoïaque, il convient de leur rafraichir un peu les idées avec une anecdote récente :

Un certain nombre de développeurs ont acheté une console de jeu XBOX de Microsoft, et y on installé leur système préféré, Linux. Ca n'a pas été facile, car Microsoft avait mis en place des systèmes pour les en empêcher, car la firme de Redmond souhaite contrôler les logiciels que vous utilisez sur votre machine (car ils touchent une rémunération sur chaque jeu vendu).

Des développeurs installent donc Linux sur leur Xbox, (sans modifier le matériel d'aucune façon), et très logiquement, enregistrent des données liées à Linux sur le disque dur interne de la machine. C'est alors que Microsoft, par un système de mise à jour distant, et volontairement et sans prévenir, a mis à jour les Xbox, empêchant d'utiliser Linux et supprimant les données utilisateur sur le disque dur.

Voilà ce qui arrive quand on autorise Microsoft à contrôler votre machine. Et vous voudriez qu'on fasse la même chose avec PC sous Windows ?