Tout d'abord, c'est Michel Rocard qui s'y colle, avec une excellente tribune dans Libé : (merci à Stéfane Fermigier pour le lien)

Faut-il breveter les logiciels ? Il y a une douzaine de mois, cette alliance de mots échappait à ma compréhension, comme sans doute à celle des trois quarts de mes collègues au Parlement européen. Le score : 361 voix pour la brevetabilité la plus restreinte, 157 pour la liberté de breveter et 28 abstentions le 24 septembre 2003. Ecrasant, et à ce titre rarissime au Parlement européen sur les problèmes non consensuels. Les députés européens furent plusieurs centaines à découvrir en moins de quinze jours la gravité du sujet, même si de prime abord ils n'en connaissaient rien. Et, devant un enjeu si lourd, comprendre et juger correctement devenait un devoir. Le Parlement européen l'a indiscutablement accompli.

Un mot de procédure avant de décrire le fond du débat et d'en présenter les conséquences : il ne s'agit que d'une première lecture. La Commission européenne et le Conseil des ministres pourraient bien ne pas partager complètement la grande aspiration démocratique qu'exprime ce vote et le lobby des grandes multinationales de l'informatique savoir réveiller les canaux habituels de son immense influence. Bref, ce n'est qu'un début, continuons le combat.(...)

Dans le numero 182 de SVM, page 69, on trouve un article intitulé Non aux brevets logiciels qui fait froid dans le dos. En particulier, sont mentionnés François Pellegrini et l'Eurodéputé Gilles Savary. Voici un commentaire de ce dernier :

(J'ai) la conviction que le brevet, prévu pour des cycles économiques longs et mettant en oeuvre des éléments matériels et industriels lourds, n'est pas le meilleur moyen de protéger le logiciel, qui fonctionne sur des cycles très courts. Le brevet fige l'immatériel au lieu de le stimuler. (...)

J'ai rencontré les opposants aux brevets, notamment les PME/PMI, et le milieu Open-Source., mais aussi ses partisans. Parmi eux, les grandes entreprises sont souvent plus partagées qu'on le croit : elles veulent des armes pour lutter contre les Etats-Unis et rentabiliser leurs investissements en recherche logicielle, mais elles en comprennent aussi les conséquences, notamment éthiques. Les cabinets d'avocats et conseils, eux, sont à fond pou le brevet. Ils se complaisent dans les procédures et le brevet logiciel, c'est le contentieux sans fin  !