Lors de l'annonce de Mozilla Japan sur son blog, Mitchell Baker a pris le temps de nous encenser, Peterv et moi-même, pour le travail réalisé. Permettez-moi de bomber le torse un petit moment...

Mozilla Europe et Mozilla Japan ont vu le jour parce que Tristan et Peter en Europe, ainsi que le comité de direction au Japon (...) étaient déterminer à faire avancer les choses. En fait, Tristan et Peter ont approché très tôt la Foundation avec leur projet. C'était une période démente et trouver un moyen de faire un programme d'affiliation n'était pas une priorité. C'en est devenu une parce que Peter et Tristan ont poussé dans ce sens-là, parce que leur détermination à donner au projet Mozilla une présence européenne était inarrêtable.

C'est une gentille façon de faire comprendre au monde que Peterv et moi-même sommes de grands casse-c... ! Dans la mesure où c'était pour une bonne cause, je ne regrette pas cette attitude.

Dans son article suivant, Mitchell récidive sur le même thème, faisant cette fois allusion à une longue discussion sur la localisation. Il faut dire que pour Mozilla Europe, la localisation des logiciels est une chose très importante, au point que c'est l'une de nos principales préoccupations, avec la localisation du site et des forums et autres services. Il reste un problème d'envergure pour la localisation, c'est celui de la protection de la marque. C'est un problème qu'à peu près tout le monde voudrait voir disparaître, mais qu'on ne peut pas ignorer pour autant. Je cite Mitchell :

La Mozilla Foundation pense qu'il est important que les noms de produits comme Firefox soient protégés en tant que Trademarks. Si cela n'est pas fait, alors ces noms peuvent être utilisés par des projets et des entreprises qui font des choses très différentes. Par exemples, nous serions très mécontents de voir un plug-in pour navigateur qui porterait le nom Firefox, mais qui ne serait pas lié au projet Mozilla. Nous ne voulons pas voir des navigateurs basés sur d'autres technologies et qui porteraient le nom Firefox. Un navigateur qui n'aurait pas XUL, par exemple, n'est pas Firefox et nous ne voulons pas en voir un apparaître qui s'appellerait ainsi. Cela provoquerait une immense confusion.

Et comment !

Aussi, il est important que Firefox soit une marque déposée. Cela n'est pas quelque chose que j'annonce le coeur léger, car avec une marque déposée, cela signifie qu'il faut faire un certain nombre de choses pour que la marque soit viable. Une marque est utilisée pour idéentifier la source d'origine de l'objet portant la marque et indiquer sa qualité. Si la marque est utilisée de façons qui ne reflêtent pas la source d'origine et son niveau de qualité, alors la marque est affaiblie. Si elle est suffisament affaiblie, elle peut être entièrement perdue. C'est ce qu'il s'est passé pour d'ex-marques comme Elevator, qui a commencé comme marque déposée pour finir en tant que nom commun par manque de contrainte sur son utilisation.

Bref, la Foundation est coincée entre le marteau et l'enclume. Il n'y a aucun doute, il faut que Firefox soit une Trademark. Mais cela impose certaines contraintes, qui ne sont pas toujours bien comprises par la communauté qui, bien souvent, et comme votre serviteur, aimerait pouvoir utiliser la marque sans limitations, d'autant que nous contribuons au logiciel ou à sa promotion. Peter et moi avons très longuement abordé le sujet avec Mitchell et Bart, pour faire entendre les voix des contributeurs et localiseurs. Nous avons essayé de trouver les meilleures solutions pour à la fois satisfaire les demandes des contributeurs et ceux des avocats spécialisés dans le droit des marques. Ces derniers sont habitués aux entreprises qui travaillent avec d'autres entreprises, et qui licencient leurs marques via des contrats de licence passés entre des acteurs commerciaux. Par contre, dans le domaine du Libre, les choses sont bien plus complexes, et les ressources juridiques plus rares, et il n'est pas possible de vérifier que la marque Firefox (entre autres) est correctement utilisé par chacun dans toutes les langues possibles. Mitchell, sous notre impulsion, est retourné batailler contre les mauvaises habitudes des avocats afin qu'ils assouplissent leurs positions et que nous nous retrouvions dans le meilleur des mondes, à savoir une marque protégée et des contributeurs satisfaits. Aussi, nous devrions voir prochainement arriver une nouvelle Localization Trademark Policy qui devrait, je l''espere de tout coeur, être acceptée par tous.