Lu dans Liberation : Microsoft ne fera pas appel de la décision de la Cour européenne, et c'est plutot une bonne nouvelle. Rappelons que, pour avoir abusé de leur position dominante dans le domaine des media players, ils ont été condamnés à payer quelques 497 millions d'euros et à offrir une version de Windows sans le fameux Windows media player. Il n'en reste pas moins que l'impact est moins important qu'on veut bien le croire. Décortiquons un peu le problème :

  • Impact financier : négligeable. La commission a touché une grosse somme d'argent, et c'est bien. Près de 500 millions d'euros, ça ne peut pas faire de mal. Pour Microsoft, c'est sûrement désagréable, mais en aucun cas gênant. Cela représente à peu près deux mois de bénéfices, et environ 1% des réserves de cash de l'entreprise. J'entends d'ici Bill et Steve ricaner en disant même pas mal !
  • Impact médiatique : assez important. C'est peut-être le plus gros problème pour Microsoft, qui traîne déjà un nombre de casseroles qui feraît pâlir de jalousie l'ensemble des usines Téfal. Cette affaire démontre une fois de plus les méthodes illégales de Microsoft. C'est sûrement une des raisons qui fait que Microsoft ne souhaite pas faire appel : l'issue est juridiquement incertaine, alors qu'elle est médiatiquement négative, et ce de façon certaine.
  • Impact technologique : inexistant, et c'est bien là le drame. Qui donc va oser acheter au détail un Windows sans media player au même prix qu'un Windows avec Media Player ? Personne. Quel assembleur / Constructeur voudrait installer d'office un produit bridé (avec le risque de se fâcher avec Microsoft) ? Personne. Bilan : qui va avoir un Windows sans Media Player ? Personne. Impact technologique : néant.

Bref, toute cette histoire est essentiellement symbolique, le seul intérêt étant que de plus en plus de personnes ont conscience que Microsoft a l'habitude d'utiliser des méthodes illégales (dont l'abus de position dominante) pour gagner de nouveaux marchés. On l'a vu sur le marché des navigateurs, des outils bureautiques, maintenant sur le marché des media players, et on peut s'attendre au pire sur le marché des moteurs de recherche, des PDA (Palm est mourrant), des jeux videos (avec la Xbox), de la téléphonie mobile, des antivirus et bien d'autres encore.

La vraie question de fond, c'est Est-ce que Microsoft va changer dans le futur ? Certains de mes contacts au sein de Microsoft (France) me promettent que oui. D'un autre coté, les mails que j'ai pu échanger avec Microsoft US me prouvent le contraire. Qui croire, les promesses d'un ami, ou les preuves d'un étranger inconnu ?