J'ai reçu un colis en provenance d'Amazon.fr, ce matin. Dedans, le dernier livre de Lawrence Lessig, Free Culture. Ca quelque temps que je suis les pérégrinations de cet étrange juriste dans son combat contre les abus du copyright (notez bien qu'il s'agit des abus du copyright, pas simplement du copyright lui-même). Alors le pauvre homme, sous prétexte que son discours n'est pas manichéen, on lui fait dire à peu près n'importe quoi, et on lui fait des procès d'intention à n'en plus finir, le plus récent et le plus médiatique étant celui de Bill Gates, quand il le traita de Communiste sans le nommer... Voilà qui rappellera aussi la démarche de Richard Stallman (avec lequel je ne suis pas toujours d'accord, faut-il le répéter ?). Justement, Lawrence Lessig explique cela très bien (tout en étant infiniment plus pondéré que Stallman) :

Tout comme les arguments de Stallman pour le logiciel Libre, l'argument pour une culture Libre trébuche sur une confusion difficile à éviter, et plus difficile encore à comprendre. Une culture Libre n'est pas une culture sans propriété. Ca n'est pas une culture dans laquelle les artistes ne sont pas payés. Une culture sans propriété, ou dans laquelle les créateurs ne sont par rémunérés, c'est l'anarchie, pas la liberté. L'anarchie n'est pas ce que je propose ici.

A la place, la culture libre que je défends dans ce livre est un équilibre entre l'anarchie et le contrôle. Une culture libre, comme un marché libre, est rempli de propriété. Il est rempli de règles de propriété et de contrat qui sont assurées par l'état. Mais tout comme le marché libre est perverti quand la propriété devient féodale, la culture libre peut être pervertie par l'extrémisme des droits de la propriété qui la définissent. C'est ce que je crains aujourd'hui à propos de notre culture. C'est contre cet extrémisme que ce livre est écrit.

Justement, voilà qui résonne bigrement avec ma vision des choses, en particulier au niveau du logiciel Libre. Je reviendrais sur le sujet.