Christophe Bardy, journaliste au Monde Informatique, nous gratifie sur son blog LMI de deux excellents articles sur la gestion des Droits Numériques.

Le premier nous parle du futur, en étudiant les impacts financiers, pour le propriétaire de PC, du DRM, rien qu'au niveau matériel. Entre les taxes et les surcoûts liés à la cryptographie insérée à tous les niveaux de la plate-forme. L'article est très justement intitulé le DRM plombe les coûts des PC.

La conclusion vaut son pesant de moutarde :

Et quels bénéfices apporteront ces nouvelles technologies à l'utilisateur final ? La réponse est simple : une soumission totale au bon vouloir des studios et des majors pour ce qui est de la consommation des médias et une restriction quasi totale des droits de copie privée (par exemple, la fin ou la restriction des possibilités d'enregistrement de programmes TV). Après 20 ans d'ouverture, le PC ressemble de plus en plus à une prison dorée et il n'est pas dit que le consommateur accepte d'en payer le prix...

Le second article concerne le présent, et un problème tout simple rencontré par Christophe Bardy, qui tente, sans succès, d'utiliser une chanson des Rolling Stones sur son téléphone. Bien sûr, c'est possible, mais il lui faut acheter 3 euros à SFR un extrait d'une chanson qu'il a déjà acheté (en entier) pour 99 centimes. Peu lui importe que ma version de Gimme Shelter soit légale et que le droit français me permettre une copie à usage privé. Mon téléphone SFR 3G V800 refuse toute utilisation comme sonnerie de l'extrait transféré depuis mon PC via Bluetooth.

Bravo à Christophe Bardy pour cette rafraîchissante approche du problème croissant de la gestion des droits numériques. Et qu'il sache qu'il n'est pas le seul : Daniel Glazman vient de l'apprendre aussi, et conseille de ne pas acheter le dernier Etienne Daho...

Le problème est bien là : on a le droit à la copie privée (faire une copie pour son usage privé), et pourtant, les mécanismes techniques des DRM brident notre liberté d'utilisateurs honnêtes... Comme souvent, la majorité des utilisateurs, honnêtes, payent (littéralement et figurativement) pour la minorité de pirates, qui ne sont pas pour autant bridés dans leurs actions, et je n'entends pas laisser aux fournisseurs de technologie la possibilité de brider ma liberté de citoyen.