...pour leur contribution au réchauffement climatique !

C'est une démarche très inattendue et très américaine à la fois. Libération.fr a un excellent dossier sur ce sujet :

En substance, il y a peu de chance que la Californie gagne un tel procès (et c'est tant mieux). Dans le cas présent, les constructeurs automobiles assignés font office de boucs émissaires médiatiques, et ne risquent finalement pas grand chose d'un point de vue juridique. D'un point de vue commercial, le problème est bien différent : le tourment médiatique pourrait bien porter un coup fatal à la multiplication des 4x4.

Pourtant, il faudrait bien se garder de stigmatiser les constructeurs. L'interview de Libé est sans équivoque : dans le problème du réchauffement climatique, tout le monde est responsable ; les constructeurs qui pourraient faire un effort de modernisation des technologies (et d'éducation), les conducteurs, et les compagnies pétrolières (qui ont tout intérêt à ce qu'on soit nombreux à rouler). Bref, nous sommes tous concernés par le problème, à la fois comme victime (et plus encore nos enfants) et comme coupables ! (Oui, votre serviteur aussi, et la très grande majorité de son lectorat).

Ce qui peut nous sortir de cette impasse, c'est plus d'éducation sur les problèmes liés à cette boulimie de voiture, éducation que compagnies pétrolières et constructeurs d'automobiles n'ont pas encore le courage de financer. C'est aussi un problème d'innovation, et là les constructeurs manquent (encore) à l'appel : il faut trouver une alternative au moteur à combustion interne. Le Diesel moderne est un progrès, mais c'est loin d'être un changement réel, ça n'est que une ènième resucée d'une technologie brevetée en 1807, il y donc deux siècles.

De cette histoire californienne, il y a deux questions qu'on peut se poser :

  1. l'abus du système juridique pour faire un coup médiatique est-elle bonne ? On pourrait répondre que "la fin justifie les moyens" et que le système est sûrement à l'abri de ce genre de manipulation : l'affaire ne devrait pas tarder à être rejetée ;
  2. Le système économique peut-il réussir à nous sortir de cette impasse ? Quand les grands acteurs établis (constructeurs automobiles et industrie pétrolière) sont arc-bouttés pour rester dans la situation actuelle, comment peut-on en changer ? Les citoyens sont-ils assez clairvoyants pour résister aux sirènes du marketing de l'automobile et du pétrole ? L'état peut-il, doit-il intervenir ? Si oui, comment ? Sur cet aspect, je n'ai malheureusement pas de réponse. Je me contenterais donc, cher lecteur, de vous soumettre ma réflexion, ce qui sera ma très modeste contribution à la prise de conscience par la majorité d'entre nous, que j'espère proche...