Donc voilà. L'iPad d'Apple est sorti hier soir (heure de Paris). Pour faire simple, c'est un iPod Touch géant. Comme toujours chez Apple, il y a du bon et du mauvais. Petit tour de ce que j'ai pu comprendre en lisant la presse ce matin :

Négatif

  • Encore un connecteur propriétaire, pas de connecteurs USB, sauf à acheter un adaptateur pour appareil photo qui ne fonctionnera que pour ça.
  • résolution d'écran très ordinaire : 1024x768. Je doute de la possibilité de lire confortablement des livres sur cet écran, comparé à ceux des eBooks comme le Kindle
  • Pas multi-tâches. Copier-coller un commentaire de blog dans un mail ? L'horreur. Faire tourner sa messagerie instantanée en même temps que son email et une appli Web ? Impossible.
  • Vais-je pouvoir installer Firefox sur cette machine ? Probablement pas.
  • La bidouillabilité est inexistante sur cette machine. Tout doit être pré-approuvé par Apple à l'avance, moyennant finances. Le logiciel libre ? A la trappe ! (mais il reviendra par la fenêtre… du navigateur !)
  • DRM sur les livres et les films. Autrement dit, si un jour on décide de quitter l'iPad, on perd toutes les oeuvres achetées
  • Ecran brillant. Pour regarder les films un peu partout ? Ca me parait délirant… (c'est peut-être personnel, mais les écrans brillants, surtout pour des appareils nomades, m'est insupportable).
  • Pas la possibilité de changer la batterie. On est censé se débarrasser de l'iPad au bout de 18 mois quand elle ne tient plus ?
  • Nécessite iTunes sur l'ordinateur (donc Windows ou Mac, et rien d'autre).
  • Pas de Flash. Donc un contenu Web forcément limité. Pas de Dailymotion ou de Vimeo. Vos vidéos ? il faudra les acheter chez Apple ou les regarder dans l'application dédiée Youtube.
  • L'absence de caméra.

Positif

  • Possibilité de recharger via USB (même si ça nécessite un câble propriétaire).
  • Ils ont pensé à l'accessibilité (même si je me demande à quoi ça ressemble en vrai, mais elle semble pas mal fichue sur l'iPhone, d'après mon collègue Marco)
  • Pas de système de fenêtrage (il n'est pas nécessaire car il n'y a pas la possibilité de lancer plusieurs applications à la fois), ce qui simplifie grandement l'usage, ce qui peut rendre le système attractif pour une nouvelle population d'utilisateurs réfractaires à l'informatique
  • Simplicité générale. Ce qui est important souvent chez Apple n'est pas ce qu'ils ont rajouté, mais ce qu'ils ont osé retirer. Ici : la souris, les fenêtres, et d'une certaine manière les menus.
  • Pas de Flash (donc pas de pubs envahissantes, pas de CPU bouffé par elles). Flash devient un peu plus obsolète, Youpiie ! (oui, l'item "pas de Flash" est aussi dans la partie négative de ce billet).
  • Possibilité de connecter un clavier dédié (rahhh, dédié ? ''Mise à jour : d'après les commentaires, n'importe quel clavier bluetooth devrait faire l'affaire, mais le clavier dédié est le plus sensé.)
  • Un lancement comme seul Apple sait faire (6104 articles sur Google Tech News US à l'instant où j'écris ceci…)
  • Un écran tactile multi-touch de 9,7 pouces. C'est une prouesse technologique à l'heure actuelle.
  • Suite bureautique iWork (Pages, Numbers et Keynote) dont les 3 éléments sont vendus 10$ pièce.

Quelques sources :

Ce qui me préoccupe le plus, c'est l'absence de bidouillabilité de la chose, un peu comme si Apple nous disait : "N'essayez pas de vous approprier l'objet, vils manants, laissez Apple et ses partenaires vous vendre ce dont vous avez besoin. N'oubliez pas, vous n'êtes que des consommateurs !". L'objet est intéressant, il faut voir avec le temps les usages qui vont se dégager, mais la perspective de cantonner les utilisateurs dans un rôle de consommation passive va clairement à l'encontre du monde numérique que j'essaye de construire...

Et vous, que pensez-vous de l'iPad ?