Trois tomates

Je suis en train de lire 3 kifs par jour le livre de Florence Servan-Schreiber. Un passage a particulièrement résonné chez moi. J'ai recopié quelques extraits ci-dessous, autant pour moi que pour mes lecteurs :

La quête de la perfection n'est pas une panacée mais une malédiction. La perfection est la cousine germaine du pessimisme. En voici les principales manifestations

  • Se sentir condamné à la victoire ou à l'échec. Il n'y a pas d'entre-deux.
  • S'obstiner, quitte à s'enliser dans les détails que l'on est seul à percevoir.
  • Dénigrer ses propres victoires
  • S'autocritiquer de manière excessive
  • S'imposer de faire toujours mieux.
  • Utiliser ses échecs comme confirmation de sa nullité.
  • Ne pas ou peu savourer ses succès.
  • Vouloir que le chemin menant à ses objectifs soit dépourvu d'obstacles.
  • Se montrer défensif face aux suggestions et remarques.

Le perfectionniste trouve ses exigences parfaitement fondées, puisqu'elles le poussent à travailler. Pense-t-il… Elles le poussent surtout à s'accabler. A force de pression et de remontrances intérieures, il n'est finalement jamais satisfait. Ni de ce qu'il a accumulé ou même réussi, ni de lui-même. (…)

Un perfectionniste se juge si sévèrement qu'il en éprouve aussi des peurs invalidantes qui le retardent ou l'empêchent d'agir dans des domaines importants de sa vie. Ses critères démesurés lui coupent tout simplement l'herbe sous le pied. Et plus quelque chose compte sur lui, plus c'est difficile. C'est la paralysie face au risque qui égratigne l'estime de soi, ce n'est pas le risque.(…)

Le perfectionnisme sous sa forme extrême est classé parmi les névroses. Excessif, il entraîne beaucoup de déceptions et de souffrances. C'est une pression abusive que l'on s'inflige au nom des exigences de la société, du système scolaire et parfois simplement pour obéir à son orgueil. (…)

Mais il existe un pendant "positif, adaptatif et sain" au perfectionnisme, que (Tal) Ben-Shahar a baptisé l'optimalisme. C'est la capacité à changer le dialogue avec soi-même. L'optimaliste est plus réaliste. Il accepte l'idée de devoir faire des choix et des compromis. Plutôt que d'édicter ce qui est digne de lui il se demande quelle est, pour lui, la meilleure vie possible. Il accepte ce que l'existence lui offre et il en tire le meilleur parti. Il définit ce "qui lui ira" plutôt que ce "qu'il doit…".

Voici ce que sait faire l'optimaliste :

  • Apprécier les demi-succès et les échecs sans gravité.
  • Changer de point de vue sans se sentir remis en cause.
  • Savourer ses victoires.
  • Analyser ses actions pour progresser.
  • Faire de son mieux.
  • Utiliser ses échecs comme information.
  • Profiter du chemin qui mène au succès et en éprouver de la fierté.
  • Considérer que les échecs font partie de la vie et en tirer des leçons.
  • Solliciter les suggestions des autres et les mettre à profit.

Tout cela mis bout à bout permet à l'optimaliste d'éprouver de la reconnaissance pour ses actions. Mais aussi, et surtout, d'accueillir ce que la vie lui offre et d'en tirer le meilleur partie sans courir sans cesse à coté de lui-même.

Ceux que cela intéresse pourront lire le livre de Florence Servan-Schreiber ou se reporter aux travaux de Tal Ben-Shahar : The pursuit of Perfect: How to stop casing perfection and start living a richer, happer life, traduit en français chez Belfond en 2010, L'apprentissage de l'imperfection.

Je me suis (en partie) reconnu dans la description du perfectionniste faite par Florence Servan-Schreiber, de même que je réalise que cette approche tend à me paralyser de plus en plus que je progresse dans ma vie. J'ai aussi retrouvé dans l'optimalisme certains approches que je mets en place pour mieux vivre et sortir de ma paralysie perfectionniste quand elle me frappe.

Et vous, le perfectionnisme vous est-il familier ? Quelles sont vos stratégies pour limiter la paralysie et le mal-être qui en découlent ? Avez-vous des lectures à recommander ? J'attends vos contributions dans les commentaires !

Mise à jour : je vous recommande tout particulièrement la lecture du commentaire de Hussein #19 qui est riche d'enseignement...