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mercredi 22 octobre 2008

Mojacar - Malaga

Lever super tôt pour arriver vite à Malaga, où je suis attendu pour l'OSWC en fin d'après-midi. Je fais le plein, et j'en profite pour laver la moto, qui en a bien besoin, et c'est parti pour la Sierra Nevada. Il fait un temps superbe, un ciel bleu immaculé et 22°C. Au détour d'un virage, la montagne apparaît. Ah oui, c'est haut, quand même ! Au fur et à mesure que la route monte, la température descend. Parti avec juste un T-shirt sous le blouson, je sors la polaire puis, un peu plus tard, le pantalon de pluie. Les paysages sont grandioses et désertiques. Et pour cause, je traverse un désert ! Au loin quelques nuages, qui finiront par donner une grosse averse pas très loin du col (1390 m d'altitude tout de même !). Heureusement, j'avais enfilé mon pantalon de pluie pour me protéger du froid, et je n'ai pas à faire un arrêt d'urgence sur le bord de l'autoroute pour m'habiller sous la pluie.

Après cela, on recommence à descendre vers la plaine. Le paysage change. Ca n'est plus le désert, car les oliviers ont pris les collines d'assaut. Les pentes en sont couvertes ! J'arrive à un endroit où les éoliennes concurrencent les oliviers. J'estime qu'il y en a une centaine, c'est étonnant :

Elevage d'éoliennes dans la Sierra Nevada

Elevage d'éoliennes dans la Sierra Nevada

Plus loin, c'est Grenade :

Vue de Grenade

Grenade

Je passe sans vraiment m'arrêter, à regret, mais je dois arriver tôt à Malaga pour me préparer à la conférence que je donne en fin de journée.

Voilà, j'arrive à l'hotel, un peu déboussolé. Comme d'habitude, la personne à l'accueil se demande ce que ce clodo fait là devant elle. Ca s'améliore quand elle voit que j'ai une réservation à mon nom. Je monte dans ma chambre je pose mes affaires, harassé. Une douche rapide, je sors une chemise (miraculeusement peu froissée), un pantalon propre, je me rase, me brosse les dents. J'ai les yeux rouges à cause des intempéries, mais le reste fait illusion. C'est étrange de changer ainsi d'univers en si peu de temps, de passer de la moto en solitaire dans un pays fabuleux que je ne connais pas à celui de conférencier du logiciel Libre. Pour rentrer plus encore dans la fonction, je prends un taxi, je me rends à palais des congrès. Avec moi, j'ai mon ordinateur, dans une sacoche qui a la forme biseautée de mes sacoches de moto en cuir. Personne ne semble remarquer cet étrange sac, seul indice, avec mes yeux rouges, qui rappelle ces derniers jours à moto. Je sais que je vais passer des moments passionnants avec des gens qui le sont tout autant, (dont Francis Pisani, Rob Savoye (développeur de Gnash), Alberto Barrionuevo...). Cet éloignement de mon travail si prenant m'a fait réaliser la chance que j'ai d'avoir un boulot pareil, et plus généralement une vie comme la mienne. C'est aussi l'une des chose que j'apprécie dans les voyages à moto, cet aspect méditatif. Peut-être arriverais-je à vous en parler un jour !

mardi 21 octobre 2008

Benicarlo - Mojacar

(billet publié avec 36 h de retard, faute d'accès Internet)

Entre Alcoy et Benidorm

Entre Alcoy et Benidorm

Comme prévu, c'était une longue journée humide. Un peu moins humide tout de même, mais franchement plus longue que ce que j'avais anticipé ! Finalement, la pluie s'était arrêtée avant mon départ. La nationale était toujours couverte de boue, et certaines routes coupées suite aux inondations, ce que mon GPS a du mal à comprendre :-D . Vu la distance à parcourir dans la journée, je commence par ce qu'il y a de moins drôle, à savoir l'autoroute jusqu'à Xativa, au Sud de Valencia. La vieille ville a l'air fantastique, mais je n'ai pas le temps de m'attarder, d'autant plus que le ciel se fait menaçant. J'enfile le pantalon de pluie et j'attaque la route en direction d'Alcoy, c'est sympa, montagneux, mais sous la flotte. Arrivé à Alcoy, le temps se calme, mais ça se gate coté itinéraire : le réseau routier est en pleins travaux, et je ne peux pas prendre les routes indiquées par le GPS. Je suis un panneau déviation, alors que le GPS insiste pour que je fasse demi-tour. Je le traite par le mépris, préférant profiter des paysages sublimes qui m'entourent. Arrêt à une station service, je demande mon chemin (en espagnol !) à la gérante. Au lieu de partir vers le Sud, je me dirige sans le savoir vers l'Est, vers Benidorm. Il faut effectivement faire demi-tour, m'explique-t-elle. Je décide de m'entêter, car la route est de mieux en mieux (voir photo). Tant pis pour l'horaire ! Les paysages sont à couper le souffle, il n'y a personne sur cette route, le ciel est bleu, le revêtement est excellent et les virages innombrables. Le pied motard par excellence ! ca dure une cinquantaine de kilomètres, avant de déboucher sur Benidorm. Le changement de paysage est brutal : on passe instantanément d'une montagne quasiment vierge à une caricature de station balnéaire dans ce qu'elle peut avoir de pire : une centaine de grattes-ciel barre le paysage et l'accès à la mer. Depuis la montagne qui domine, j'ai l'impression de voir au loin la cité du futur, un futur où les choses auraient mal tourné. Les ronds-points de banlieue ponctuent mon chemin vers l'autoroute. Mon objectif : quitter ce cauchemar au plus vite et rejoindre mon hotel, ce qui se fera sans encombres, malgré la pluie et la nuit. J'arrive vers 21h30 à l'hotel. Un dîner rapide et au lit ! Au programme du lendemain, c'est 300 km de montagne puis le boulot, avec une table ronde dans le cadre de la Conferencia Internacional de Software Libre, à Malaga.

lundi 20 octobre 2008

Narbonne - Benicarlo

Route de montagne dans les pyrénées orientales

En arrivant en Espagne

Grosse journée hier, avec un départ de Narbonne suite à un dîner mémorable avec Olive. Je vous recommande les magrets de canard au barbecue avec les pommes dauphines avec un excellent Corbières local, sur la terrasse ! Le matin, petit déj' sur l'autre terrasse, puis glandouillage dans le bar motard d'Olive... La vie est dure ! Je pars sous le soleil pour aller déjeuner à Collioures, je suis la côte et ses petites routes à virages. J'ai déjà visité le coin avec Bénédicte, mais c'est toujours un plaisir de rouler entre ciel et mer, découvrir la montagne ou des criques à chaque virage. La fin d'après-midi sera moins intéressante avec de l'autoroute pour rallier Peniscola. Je n'ai pas eu de pluie, mais la route est humide. C'est en arrivant à Benicarlo que je me suis retrouvé devant un gué. Avec de l'eau. Beaucoup d'eau ! Je suis un panneau déviation qui m'emmène dans un chemin improbable et je vois que le coin a été inondé récemment. Et PAF, un nouveau gué. Bon, je me fais à l'idée, il va falloir y aller, même si la perspective de traverser une petite rivière de nuit ne me plait guère. Une voiture en face me montre que c'est possible : il n'y a guère plus de 20 cm de flotte, et puis je l'ai déjà fait une fois avec la Guzzi, mais c'était en plein jour, avec une moto plus légère. Bah, trêve de tergiversations, ne pas penser au fait que si je tombe, par exemple parce qu'il y a des pierres sur mon chemin, je vais avoir du mal à remettre la moto debout. Je me lance, et finalement, ça passe bien. Bon, je suis trempé, mais j'avais mon équipement de pluie sur moi, donc rien de grave.

Arrivée à l'hôtel, où l'hôtesse fait la grimace en voyant le motard boueux débarquer dans son hall tout propre. Je me change et je sors manger une salade dans un troquet glauque sur le port de pêche. Moi qui voulait sortir de la routine aéroport - taxi - restaurant de l'hotel, me voilà servi ! Je rentre à l'hotel et je dors comme un loir, abruti par une journée à moto.

Ce matin, il y a de l'orage. J'entends le tonnerre, il pleut beaucoup. Ca promet une longue journée sous la flotte :-( . C'est dommage, je suis bien ici, au sec, avec du Wifi, mais le temps presse : je participe à une table ronde demain en fin d'après-midi à 800km d'ici, et Google Maps m'indique 5h41 de route pour aujourd'hui sans compter les pauses. Quand faut y aller, faut y aller !

PS : en lisant mon mail ce matin, j'ai reçu de nombreux messages joyeux anniversaire de la part de plein de gens... William, Daniel, Tariq Krim, Jake Blok, Pierre Col, Dave Neary, Karl, Nicolas, Dominique, Jane Finette, Monique, Xavier, Anne-Ju, et des dizaines d'autres... Le meilleur : celui de Pouik, qui devrait vous faire ricaner !

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