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vendredi 19 juin 2015

Rapport Ambition Numérique du CNNum

Hier, 18 juin, le rapport “Ambition Numérique” issu de la concertation organisée par le CNNum a été remis au premier ministre, Manuel Valls, qui en a tiré une stratégie numérique.

Dessin de Manuel Valls recevant la rapport Ambition Numérique du CNNum

400 pages, 6 mois de travail, 4 thèmes/volets, 70 propositions, issues de plus de 17000 suggestions recueillies en ligne et lors de séminaires participatifs en régions. Un travail de titan, auquel les 30 membres ont participé, avec le soutien sans faille de l’équipe du Secrétariat Général (ils ont été vraiment vraiment super, d’abord sous la direction de JB Soufron puis de Yann Bonnet).

C’est un immense honneur que d’avoir pu participer à ce projet, sur des sujets à mon avis très importants (comment la France peut réussir le virage du numérique, en termes d’emploi, d’État, de libertés, de société ?) avec des personnes aussi remarquables que mes camarades membres[1].

Mon travail s’est focalisé sur le volet Loyauté numérique, sous la direction de Valérie Peugeot (que je félicite au passage pour son travail et sa ténacité). On trouvera dans le rapport des thèmes chers au Standblog (Standards, Web, logiciels libres, collaboration, Internet comme un bien commun, open innovation, interopérabilité, formats ouverts, portabilité, neutralité du net, recours à la crypto, lutte contre la surveillance…) en particulier dans le Volet 1, et dans une moindre mesure, dans les volets 2 (formats et logiciels libres et collaboration dans l’administration), et 4 (biens communs et éducation pour une société numérique).

Après 3 mois très éprouvants à cause du projet de loi Renseignement (j’allais écrire “Surveillance” !), c’est un plaisir de voir aboutir au grand jour le résultat du travail de tout le CNNum, qui est un effort collectif positif de construction, autrement plus plaisant pour moi que l’effort d’opposition aux boites noires via par exemple Ni Pigeons Ni Espions.

Pourtant, la taille du rapport ‘Ambition Numérique’ (398 pages exactement) peut impressionner. C’est pourquoi une série de vidéos a été produite :

  1. Les grands enjeux numériques décrits dans le rapport #AmbitionNumérique en vidéo (5mn) ;
  2. Recommandations sur la loyauté dans l’environnement numérique présentées par Valérie Peugeot ;
  3. Recommandations sur la transformation numérique de l’action publique présentées par Marc Tessier ;
  4. Recommandations sur le volet croissance, innovation et disruption présentées par Marie Ekeland et Stephane Distinguin  ;
  5. Recommandations sur la société face à la métamorphose numérique présentées par Daniel Kaplan.

Par ailleurs, quelques citations et liens pour comprendre le contexte :

Lors de la remise du rapport, Manuel Valls a déjà prévenu que toutes les propositions ne seraient pas retranscrites dans le futur texte. La première version du « projet de loi Lemaire », dénomination utilisée par le premier ministre en référence à sa secrétaire d’État au numérique, serait déjà quasiment prête.

L’objectif était de se concerter avec l’ensemble de l’écosystème numérique, puis de livrer des recommandations très opérationnelles pour pousser à des modifications, soit dans les lois existantes et à venir, soit, pour les grands principes, dans une grande loi sur le numérique. La dernière de ce type, c’était la loi pour la confiance dans l’économie numérique en 2004. A l’époque, on ne parlait pas de big data ou d’objets connectés, il n’y avait pas eu d’affaire Snowden… Nous pensons qu’il faut toiletter le droit, mais aussi réfléchir à ces grands principes fondateurs, qui devraient faire leur entrée dans le droit positif français et européen.

(…) sur les questions de sécurité, nous n’avons jamais été entendus. Mais nous l’avons été davantage sur les questions de fiscalité, d’éducation, d’innovation… Et c’est aussi, probablement, parce que nous avons émis des avis défavorables à un certain nombre de reprises que l’écosystème numérique nous a jugés légitimes pour faire ce travail de concertation. Je ne dis pas que j’en suis satisfait, mais en 2013, Fleur Pellerin nous avait dit «Vous devez être le poil à gratter du gouvernement», et nous avons montré que nous pouvions l’être. Dans les 70 recommandations que nous transmettons, il y a ces grands principes que nous poussons, qui justifient la loi sur le numérique, mais il y a aussi beaucoup de propositions qui sont destinées à venir amender d’autres lois, et c’est un point important.

Nous avons notamment pensé à la neutralité du Net, qui est indissociable de la question de la loyauté des plateformes.

La question de la portabilité et, derrière, celle de l’interopérabilité, sont également fondamentales. L’usager qui publie par exemple des photos sur une plateforme doit avoir la possibilité de les embarquer.

Si je devais citer un dernier point, j’évoquerais celui de l’autodétermination informationnelle. Il faut que chaque usager ait le droit de tout savoir de ce qui est fait de ses données, pour donner (ou non) son accord à telle ou telle application, etc.

Note

[1] C’est là que je t’avoue, cher lecteur, que j’ai souvent eu l’impression d’être la personne la moins intelligente de la salle à de nombreuses reprises…

vendredi 3 mai 2013

En vrac du vendredi

jeudi 5 juillet 2012

Pourquoi j'aime le Web

Cet article est une adaptation d'un article en anglais part simultanément sur mon blog official Mozilla, Beyond The Code

Page d'accueil de Mozilla Thimble

Je suis fan du Web pour quantité de différentes raisons, mais si je ne devais en retenir qu'une, c'est que tout le monde peut participer sans avoir à demander la permission.

Par participer, je ne veux pas juste dire "utiliser", non. J'entends aussi "créer" et "expérimenter". La beauté du Web, c'est qu'il n'est pas en lecture seule. On peut écrire, aussi. Contrairement à la radio et à la télévision, nous ne sommes pas cantonnés au rôle de consommateurs, on peut aussi jouer celui de producteur. On peut créer du contenu, des applications et ainsi inventer le futur du médium. Je m'explique :

Utiliser le Web est facile. On a besoin d'un PC, d'une connexion Internet et d'un navigateur (Firefox, au hasard). On peut aussi utiliser un smartphone (vous avez essayé Firefox pour Android ?)

Mais éditer et créer une page Web est aussi possible. On peut le faire façon hard-core avec un éditeur de texte (il y en a forcément un livré avec votre système d'exploitation) en complément de la commande "View Source" / "Afficher le code source de la page". On aura recours à la documentation de référence pour HTML, CSS et JavaSCript[1]

Heureusement, les choses sont devenues plus faciles, grâce à Mozilla WebMaker:

  • Mozilla Thimble est une excellente façon d'apprendre HTML et CSS
  • Les jeunes enfants vont adorer Hackasaurus, un cours en ligne fait exprès pour eux !
  • Pour voir ce qu'il y a sous le capot d'une page Web, on peut utiliser les Lunettes à rayons X de Hackasaurus.
  • Il est possible de participer à un événement SummerCode Party près de chez vous. (On peut aussi organiser soi-même un tel événement).

Tous ces outils et initiatives sont issues du programme Mozilla WebMaker. Mais pourquoi Mozilla fait-elle un chose pareille ? Parce que nous voulons améliorer le Web. Nous voulons aider tout le monde à mieux comprendre le Web, de façon à ce que chacun contrôle mieux sa vie en ligne.

Je suis sûr qu'avec cette approche, des enfants auront un de ces jours de grandes idées et vont créer des applications incroyables. Ils n'auront pas eu besoin de demander la permission à qui que ce soit pour cela. Cette approche permet la liberté, favorise l'innovation et ouvre de nouvelles portes pour le Web.

Voilà pourquoi je suis autant fan du Web ouvert...

Note

[1] On appréciera le fait que cette documentation est un Wiki, donc elle-même en "lecture / écriture" :-)

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