Bill Gates dit en substance au premier Ministre danois : acceptez les brevets logiciels, sinon je supprime 800 emplois dans votre pays.

On pourrait s'étonner de ce genre de méthode, si on ne connaissait pas Microsoft.

On peut se demander, avec ce genre de tactique, si les gouvernements ont encore envie de travailler avec Microsoft. Heureusement, les indices ne manquent pas. En effet, les administrations ont bien compris qu'il était impératif de prendre de la distance avec vos fournisseurs quand ceux-ci sont devenus si puissants qu'ils n'hésitent plus à vous menacer et entendent vous expliquer comment gérer les affaires de votre pays. A ce niveau-là, les innombrables accrocs de Microsoft avec la justice sont presque devenus anecdotiques.

Mais le plus surprenant, c'est que le raisonnement de Bill Gates ne tient pas la route. Voyons plutôt ce qu'il déclarait, comme le rapporte Marianne Wier, le responsable juridique de Microsoft :

If I'm to keep my development center in Denmark, then it's a requirement that the question of rights becomes resolved. Otherwise, I will move it to the USA where I can protect my rights

Traduction, pour ceux qui sont allergiques à la langue du riche le plus informaticien du monde :

Si je veux garder mon centre de développement au Danemark, je dois avoir une réponse claire sur le problème des droits. Autrement, je vais aux Etats Unis, où je peux protéger mes droits.

(Sources : Wiki FFII et Groklaw).

En effet, Bill Gates mélange tout, car les brevets sont valables là où les produits sont vendus, pas là où ils sont développés. Autrement dit, que les logiciels soient développés au Danemark ou aux USA ne change rien à leur brevetabilité, laquelle dépend de la loi dans le pays de vente. Bref, Bill Gates vient de s'accrocher aux fesses une casseroles proportionnelle à son ego (ce qui n'est pas peu dire), et à peu de frais, sans compter qu'il vient de mettre un coup au moral des ses troupes danoises. Je pense que le responsable juridique de Microsoft, qui a rapporté l'affaire, va se faire sévèrement remonter les bretelles pour cette bévue médiatique que Microsoft tente déjà de minimiser.

Tout cela prouve bien que chez Microsoft, même au plus haut niveau, on a oublié un principe essentiel du commerce : le client est roi. Et on ne doit pas menacer le client.

Quelques références :