Le Figaro propose aux lecteurs de sa version Web de poser des questions à Madame Christine Albanel, ministre de la culture. Voici la mienne :

Madame la Ministre,

Je comprends la peur de l'industrie du divertissement de masse face à la révolution numérique. Pour tout dire, je suis persuadé qu'elle doit faire face à des changements radicaux et douloureux. Je crois que si l'industrie va souffrir, les artistes eux-mêmes vont en bénéficier en se rapprochant de leur public, et le rayonnement de la culture française a tout à gagner d'une plus large diffusion.

De ce fait, je crois que cette révolution numérique est source d'innovation et de progrès. Pour que la France trouve sa place dans le nouveau monde numérique, il convient d'embrasser l'avenir plutôt que légiférer contre l'inéluctable.

D'abord DADVSI, puis HADOPI, bientôt LOPPSI : la majorité présidentielle s'inscrit contre la révolution numérique, contre l'opinion publique.

Ne croyez vous pas qu'il serait temps de faire demi-tour sur le projet de loi Création et Internet ? La préservation d'une industrie moribonde et condamnée vaut-elle le coup qu'on hypothèque la place de la France dans le monde qui se construit ? Réalisez-vous à quel point la loi est inapplicable d'un point de vue légal (avec l'Europe), politique (l'opinion publique est contre Hadopi[1]) et technique (la loi est déjà contournable aisément) ?

Devant une telle débâcle, ne vaut-il mieux pas avoir la sagesse de faire demi-tour changer de cap ?

Notes

[1] Le Sondage IFOP indique que seulement 33% des internautes français sont favorables à Hadopi, 60% contre et 7% sans opinion.