mars 2023 (6)

vendredi 31 mars 2023

Privilège, égalité et oppression

Voici une citation que j’ai trouvé en ligne et qui me semble d’une rare justesse.

Elle est en anglais au départ, mais se traduit bien en français. Son auteur n’est pas déterminé.

When you’re accustomed to privilege, equality feels like oppression

Version française :

Quand on est habitué à être privilégié, la demande d’égalité est ressentie comme de l’oppression.

Octet Vert S3E05 — Mary Lou Mauricio — la photo d'art pour rendre visible le CO2 via le projet born in PPM

Aujourd’hui, je reçois Mary-Lou Mauricio. Mary-Lou fait une brillante carrière dans la communication et l’événementiel au sein des plus prestigieuses marque de luxe en France, chez Cartier, chez Louis Vuitton puis l’Oréal. Sauf que c’est pas du tout pour ça que je l’invite ! Tous les auditeurs de l’Octet Vert qui voulaient tout savoir sur comment tout savoir pour fourguer du bling bling à la jet set mondialisée vont donc rester sur leur faim ! En même temps, j’imagine qu’il y a peu de gens qui sont arrivés ici en me prenant pour une influenceuse luxe et beauté basée à Dubai…

Mais revenons à Mary-Lou, qui est maintenant photographe. Sur son LinkedIn, elle écrit « Photographe, je souhaite participer à la création d’un imaginaire positif de l’économie de demain ». Et pour faire bonne mesure, elle est aussi animatrice fresque du climat. Mais surtout, je l’ai contactée parce qu’elle fait un travail magnifique en photographiant des gens en noir et blanc dans le cadre d’un projet qui s’appelle “Born in… PPM”, avec des sujets qui justement ont inscrit sur leur peau, le nombre de PPM (la concentration de CO2) de leur année de naissance. Et tout ça, ça fait une bonne raison de la recevoir ici !

Les bonnes lectures de Mary-Lou Mauricio

Clémence et Marion par Mary-Lou Mauricio

Où écouter cet épisode ?

  1. L’Octet Vert sur Apple Podcasts ;
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  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les bricoleuses du clavier, les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

jeudi 30 mars 2023

Vélo : low-tech ou high-tech ?

Vélo en acier VSF équipé pour le voyage

Je suis tombé sur un excellent article : Pouvons-nous rendre les vélos à nouveau durables ?. Il affirme : « Le vélo est le plus durable des moyens de transport, mais il devient de plus en plus néfaste à l’environnement. Une quantité croissante d’énergie et de matériaux est requise pour sa fabrication tandis que sa durée de vie baisse », et c’est vrai.

Faut-il, comme le suggère l’auteur, s’obstiner à rouler sur des biclous en acier des années 1980 et considérer que tout ce qui est postérieur à cette date, dans la production cycliste, est bon à jeter ? C’est plus compliqué que cela.

Déjà, reconnaissons que l’auteur a raison sur plusieurs points.

Les cadres en aluminium vieillissent beaucoup moins bien que les cadres en acier. Et puis on leur rajoute des tas de gadgets électroniques superflus ou des accessoires qui sont presque impossibles à maintenir.

Résultat, le vélo, qui était le véhicule low-tech par excellence, devient high-tech. Pour certains (enfin, surtout les amoureux de high-tech), c’est une bonne chose. Parce que pour eux, la high-tech est nouvelle, innovante, et donc désirable.

Low-tech ?

Mais justement, c’est quoi la low-tech ? Le Low-Tech Lab a une définition, et je l’ai trouvée un peu longue, mais très pertinente. C’est low-tech si c’est (définition abrégée avec emphase ajoutée par mes soins) :

  1. Utile. Une low-tech répond à des besoins essentiels à l’individu ou au collectif. (…) En incitant à revenir à l’essentiel, elle redonne du sens à l’action.
  2. Accessible. La low-tech doit être appropriable par le plus grand nombre. Elle doit donc pouvoir être fabriquée et/ou réparée localement, ses principes de fonctionnement doivent pouvoir être appréhendés simplement et son coût adapté à une large part de la population. Elle favorise ainsi une plus grande autonomie des populations à tous les niveaux, (…).
  3. Durable. Écoconçue, résiliente, robuste, réparable, recyclable (…)

Ainsi donc, au delà de l’empreinte carbone des bicyclettes, il y a toute une problématique de réparabilité, de bricolage (bidouillabilité). Comment être autonome si j’ai un microprocesseur au cœur de mon vélo et qu’il me lâche ? Ça ne se répare pas un microprocesseur, ça se change ! La pièce détachée est-elle facilement disponible ? A-t-elle été produite en de nombreux exemplaires interchangeables, dans le cadre d’un système modulaire ?

Une nouveauté de ces trente dernières années, c’est le recours massif à l’aluminium pour produire des cadres. Dans les années 1990, l’acier a été perçu comme ringard et a été rapidement remplacé par l’aluminium, au point qu’aujourd’hui, les cadres acier, devenus rares, sont perçus comme haut de gamme !

Pourtant, on sait faire d’excellents cadres acier, qui vieillissent généralement beaucoup mieux que les cadres en aluminium, qui ont tendance à se fissurer et doivent être remplacés. Certes, les cadres alu sont souvent plus légers, mais s’abiment plus vite. En plus, en cas d’accident, l’acier est plus facile à souder que l’alu.

Oublier l’innovation ?

Il reste que certaines innovations de ces trente dernières années à vélo sont très désirables.

Je pense par exemple aux vitesses indexées, qu’on trouve sur les VTT depuis les années 1990 : les manettes font clic-clic, et un simple bouton permet de passer la vitesse suivante sans hésitation. Le système est particulièrement rodé et performant, bien plus que les vieux dérailleurs Simplex à 5 vitesses d’avant. Les pièces détachées sont répandues, elles sont interopérables entre les deux grandes marques du marché, SRAM et Shimano. Un bon système de changement de vitesses, pour peu que le cycliste pense à l’utiliser — c’est trop rarement le cas — permet de beaucoup moins se fatiguer au démarrage et en affrontant le relief ou le vent. Il permet donc d’étendre le rayon d’action du cycliste et de mieux gérer son effort (et donc la sudation qui l’accompagne).

Une autre innovation dont j’ai du mal à me passer, c’est le frein à disque hydraulique. Certes, il apporte une complexité supplémentaire et exige plus d’outils et de savoir faire, mais il apporte un meilleur freinage, y compris sous la pluie, là où les traditionnels patins donnaient trop souvent des sueurs froides.

Un truc trop souvent oublié, c’est la dynamo dans le moyeu. Avec un vélo utilitaire, on ne roule pas toujours de jour, et il est essentiel de voir et d’être vu. Quiconque a déjà utilisé une dynamo traditionnelle dite « bouteille » sait à quel point elle freine le vélo, pour un éclairage pathétique. Là aussi, l’arrivée des dynamos-moyeu a changé la donne. Elles sont donc dans le moyeu avant, avec des lumières à LED, qui consomment fort peu et brillent fort. Donc une dynamo moyeu est efficace et ne ralentit presque pas le vélo. Du bonheur, indispensable au quotidien !

Enfin, dernière innovation incontournable tant elle a changé le recours au vélo, c’est l’assistance électrique. Là, c’est plus compliqué, car on a clairement quitté le domaine de la low-tech. Oui, l’assistance permet d’aller plus loin. Oui, elle permet à des gens de se remettre au vélo, même s’ils sont en surpoids ou doivent affronter du relief ou s’habiller de façon élégante pour aller au travail. Mais, car il y a un mais, le prix à payer est de pencher du coté high-tech, et donc de perdre en facilité de maintenance, en accessibilité et en durabilité.

D’autres innovations sont à éviter à mon sens. Le GPS intégré, la transmission exotique, le recours à des pièces vraiment spécifiques à ce vélo. Par exemple, je vois beaucoup de vélos high-tech avec une potence spécifique (la potence, c’est la pièce qui tient le guidon[1] Généralement, je la change quand j’achète un vélo, pour un modèle plus relevé, voire réglable, car je préfère une position souvent un peu plus droite que celle d’origine. Avec de tels vélos, c’est impossible. Voilà un exemple supplémentaire de ce qu’on perd quand on s’éloigne de la low-tech, de la modularité, de la standardisation.

Mise à jour : Un truc que j’ai oublié initialement dans la liste des technos à éviter est celle des dérailleurs électroniques type DI2 de Shimano. Je n’ai pas essayé moi-même, et le confort apporté semble réel, mais utiliser un chargeur, une batterie, des capteurs, des micro-moteurs, une connexion Bluetooth et devoir faire des mises à jour régulières juste pour remplacer un système très efficace à base de câble métallique et d’un peu de force humaine (mon pouce sur la manette), ça me dépasse. Enfin, quand je vois le prix, 2999 € (juste la transmission et les freins), je comprends bien l’intérêt pour l’actionnaire…

J’avais toutes ces idées en tête — certes moins clairement exprimées — quand j’ai voulu revenir au vélo il y a 4 ans. À l’époque, j’avais besoin d’assistance électrique, dénivelé, surpoids et port du costume obligent. Mais comment éviter de me retrouver avec un bousin impossible à maintenir à terme ? Comment échapper à son obsolescence programmée ?

Déjà, bonne nouvelle, je venais de revendre une moto, donc je n’étais pas beaucoup contraint par mon budget. Cela m’a permis d’éviter la bévue #1 : le recours à la chinoiserie low-cost jetable achetée dans une grande surface. La grand-mère de mon épouse disait souvent « le bon marché ruine les maisons ». Pour ma part, je suis certain qu’elle ruine aussi la planète !

Le bon compromis entre low-tech et high-tech

Mais revenons à l’achat de mon VAE. Je suis allé dans une chaîne de magasins réputée, acheter une marque connue française, laquelle équipe ses modèles de pièces reconnues et standardisées. Un moteur et une batterie Bosch, de bonne réputation et dont les pièces seront normalement disponibles longtemps. Un accastillage (freins et transmission) de grande marque, Shimano. Pas de guidage GPS et encore moins de centrale électronique intégrée au vélo (qui en plus ne marchent pas bien). De même, pas de courroie (impossible à réparer au bord de la route), pas de vitesses dans le moyeu (trop complexe), mais juste une bonne chaîne et un dérailleur. Coté sacoches, de l’éprouvé, avec une marque allemande, Ortlieb dont les accessoires se fixent sur à peu près tous les porte-bagages.

Voilà, pas vraiment low-tech, mais pas high-tech non plus. Du réparable, de l’éprouvé, du standardisé, de quoi voir venir l’avenir de ma machine avec sérénité.

Vélo à Assistance Electrique Moustache dans le bois de Boulogne

Retour au musculaire et à l’acier !

Par la suite, j’ai constaté que l’assistance électrique m’était de moins en moins utile : mes jambes se sont habituées à l’effort, j’étais prêt à revenir au vélo “musculaire”, forcément plus low-tech. Alors j’ai choisi un modèle avec une obsolescence programmée encore plus lointaine, avec un cadre en acier, un dérailleur à 10 vitesses, une chaîne. Petite exception : une dynamo dans le moyeu et des lumières à base de LED, pour les raisons plus haut. Cela me permet d’être vu sans avoir à acheter une multitude de lumières à batterie et courte durée de vie.

Voilà, ça n’est qu’un retour sur mon expérience sur le choix d’un vélo, et pourquoi j’ai pris deux vélos de qualité, donc coûteux. Ça peut sembler paradoxal, mais à coté de ce que ça m’évite de dépenser en essence, en abonnement de salle de gym, en temps gagné et le plaisir que ça me donne au quotidien, ça n’est pas cher payé !

Pour en revenir à l’article du low-tech magazine, je jetons pas le bébé avec l’eau du bain : le progrès à vélo offre certains avantages, mais cela a un coût lors de l’achat et aussi des inconvénients sur le long terme, dès qu’on se retrouve à devoir réparer ou changer des pièces… Comme toujours, il y a un sweet spot, un bon compromis innovation / prix / maintenabilité à trouver quand on achète un vélo. S’il fallait conclure en une seule phrase : il vaut mieux investir dans un vélo de qualité qui va durer plutôt que dans un vélo high-tech qui va se démoder. A montant équivalent, la durabilité du premier sera bien meilleure pour mon porte monnaie comme pour la planète !

Note

[1] les vrais cyclistes disent « cintre », comme les vrais informaticien disent « chiffrer » et pas « crypter ». Fin de la minute pédante, vous pouvez reprendre une activité normale !

jeudi 16 mars 2023

En vrac du jeudi

Cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas pris le temps de faire un billet En Vrac. Il était temps d’y remédier :

  • On entend souvent dire que la croissance peut être verte. Dans un article remarquable (mais en anglais), l’excellent Tim Parrique démontre pourquoi c’est impossible : A response to Paul Krugman: Growth is not as green as you might think. D’un coté, je comprends qu’on puisse avoir envie de croire que la croissance peut être verte : c’est humain, c’est psychologiquement réconfortant de ne pas faire face au changement, de ne pas remettre en cause ses certitudes. Après tout, depuis des décennies, nous sommes bombardés de messages comme quoi on va s’en sortir économiquement grâce à la croissance. Et remettre ça en cause, c’est remettre en cause tout le système de pensée. Ça peut faire peur, et c’est normal. Pour autant, croire qu’on peut continuer comme avant, c’est retarder l’indispensable action climatique et donc condamner notre futur. Continuer de croire à la croissance, c’est mettre l’humanité en danger ;
  • La voiture électrique, solution idéale pour le climat ?. Petit résumé :
    • c’est compliqué
    • l’électrique, c’est mieux que le fossile, mais ça ne suffira pas
    • il faut de toutes façon aller vers la sobriété.
  • Sur le sujet, voir aussi la vidéo Quelle voiture choisir pour rouler le plus écolo possible ;
  • J’ai aimé et recommandé “Le Monde sans Fin” de JM Jancovici et Ch. Blain. Mais dans leur opposition entre nucléaire et renouvelables, (et des points de détail) j’étais pas tout à fait à l’aise. En voici une correction sur ce point. Elle existe aussi au format PDF ;
  • « Le vélo peut et doit redevenir rapidement un transport de masse », une tribune de JM Jancovici et Olivier Schneider (président de la FUB) ;
  • « Les leaders politiques n’ont pas empêché le suicide de l’espèce » , « Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et docteur en épidémiologie clinique, s’interroge sur notre étrange apathie face à l’inexorable montée en puissance des maladies liées à notre modèle de développement ».
  • Quand un truc est bien, j’en parle. Voici donc Climax, la Newsletter, des gens qui écrivent avec humour sur le climat ! Ils font un fanzine (papier) tous les trimestres et le nouveau numéro est là !. Si vous avez envie de les soutenir, comme moi, ne vous en privez pas !
  • « Je montre que c’est possible ! » À la campagne, il fait tout à vélo, une sympathique interview de l’ami Étienne Demur, « Qu’il vente ou qu’il pleuve, Étienne Demur parcourt tous les jours à bicyclette les 40 kilomètres qui séparent son domicile, à Aigues-Mortes, de l’usine Royal Canin d’Aimargues, où il travaille. Un périple à travers les marais et la campagne gardoise. »
  • ClimateJets.org, avec la liste des gens qui voyagent beaucoup en jets privés (par ordre décroissant). Ne cliquez pas, ça fout en rogne. Par exemple, on y apprend qu’en 2022, Bill Gates (celui qui nous parle de changement climatique) a émis plus de 3000 tonnes de CO2 et consommé 1,2 millions de litres de kérosène en 27 jours de vol (et presque 400 vols). Ce fumier de Mark Zuckerberg est presque un petit joueur à coté, avec 2400 tonnes de CO2, 920 000 litres de kérosène et 23 jours de vol. Le gagnant toutes catégories est Thomas Siebel, avec 458 vols, 35 jours de vol, presque 2 millions de litres de kérosène pour plus de 4600 tonnes de CO2 (rien que pour ses déplacements, on imagine pour le reste de sa vie). En 2022. Rappel : un américain produit environ 16 tonnes de CO2 par an. Un français en moyenne 10 tonnes. Pour respecter l’accord de Paris, il faut baisser la moyenne mondiale à 2 tonnes d’ici 2050. DEUX TONNES.
  • Dans le même genre, je suis tombé sur une vidéo postée sur un réseau social dit “professionnel” que je ne nommerais pas une vidéo avec un Jet pack, genre de fusée sac-à-dos qui permet à un humain de voler. 1000 chevaux, propulsion par 5 turbines à gaz. Et l’auteur de la publication de taguer fièrement #FutureOfMobility. On peut être émerveillé par le coté novateur de la chose (j’ai rêvé de voitures volantes moi aussi, dans les années 1970), mais croire que c’est le futur de la mobilité, c’est être sacrément à coté de la plaque. Un simple calcul et quelques recherches sur le Web le démontrent :
    • 1000 chevaux, c’est 735 kW ;
    • Le gaz naturel émet 443 g de CO2e par kWh ;
    • Donc une heure de vol émet 325 kg de CO2e (1 heure en voiture, si ça roule bien sur autoroute, c’est 130 km et à 150 g de CO2e par km, on arrive donc à 19,5 kg de CO2e, soit 17 fois moins qu’en jet pack) ;
    • Donc en 6 h et 10 mn de vol, vous avez émis la totalité de votre crédit carbone annuel. (2 t par personne et par an). Et encore, je ne compte pas les émissions produites pendant l’ensemble du cycle de vie (fabrication du matériel, maintenance, recyclage), juste sa consommation en vol. Bref, ça ne peut pas pas être le futur de la mobilité.
  • Quand Patrick Drahi débourse 22 millions de dollars pour faire atterrir son jet dans les Caraïbes ;
  • Jets privés : les Français majoritairement favorables (59 % !) à leur interdiction. Un étonnement pour moi : « seulement 1 électeur d’Éric Zemmour sur 4 veut les interdire (…). En revanche, 56 % des électeurs de Marine Le Pen sont favorables à leur interdiction » ;
  • Peut-on envisager le réemploi dans le numérique, comme on le fait dans le bâtiment ? J’ai la chance d’être invité par le collectif Frugarilla pour discuter de cela. Ca donne ceci : Numériques Essentiels épisode #2, du réemploi dans le numérique ?. J’étais en compagnie d’Émilie Hergott, directrice de l’ingénierie chez AREP.
  • À propos de réemploi, l’ami Colin a écrit un client Mastodon pour son Apple //c et l’a connecté à Internet via une interface série et un Raspberry Pi. Et ça marche, il en a fait une vidéo !
  • Cobalt, l’envers du rêve électrique, un reportage qui passe sur Art.tv et explique les problèmes générés par ces extractions. Maladies pour les mineurs, déplacement de population qui vivent là où s’étend la mine, pollution des sols et de l’eau aux alentours, travail des enfants, absence de rémunération correcte des travailleurs et de dédommagement des populations impactées, difficultés pour les entreprises de tracer leurs fournisseurs et de s’assurer qu’ils respectent leurs bonne pratiques. Passionnant !
  • Sur le même sujet, la géologue et lanceuse d’alerte Aurore Stephant a fait plusieurs conférences dont :
  • Le GIEC adopte son 6ème rapport de synthèse, une analyse intéressante des rapports entre science et politique au sein du GIEC ;
  • Henri Loevenbruck, un de mes écrivains préférés m’offre le plus beau compliment qu’on pouvait me faire : Pourquoi vous devez absolument écouter L’Octet vert… ;
  • Mozilla crée deux nouvelles compagnies.

lundi 13 mars 2023

De la réutilisation dans le numérique, un épisode du podcast Frugarilla

Dans des secteurs industriels comme le bâtiment, on fait du réemploi depuis toujours : on a souvent réutilisé les matériaux d’anciens bâtiments pour en construire de nouveaux. Alors que l’énergie est devenue abondante, on a peu à peu abandonné cette approche, avant de la redécouvrir, sobriété énergétique et impact environnemental oblige.

Par contre, dans le numérique, la situation est complexe. Dans le logiciel, on le fait souvent (les librairies système, le logiciel libre et open source, etc.) mais dans le hardware, quasiment pas, parce que dans le contexte de la loi de Moore, le matériel ayant quelques années est perçu comme obsolète alors que paradoxalement, il s’use très peu. Dans un monde où on commence (enfin !) à réaliser que les limites planétaires sont dépassées, la question se pose :

Le numérique pourrait-il plus s’inspirer de pratiques anciennes comme la construction ?

C’est le sujet que j’aborde longuement avec la brillante Emilie Hergott (ingénieure et architecte) au micro de Frugarilla, le collectif qui explore les numériques essentiels en 2030, que je remercie pour l’invitation <3 .

C’est ici que ça se passe : Frugarilla, épisode 2 - Du réemploi dans le numérique ?.

PS : je vous ai parlé de l’épisode 1 avec les copains Benjamin Bayart Gaël Musquet ? Il parle de réseaux radio, et ce qu’ils peuvent changer en cas de catastrophe naturelle ou politique et comment culture du risque et culture technique sont indissociables. Et c’est passionnant !

vendredi 10 mars 2023

Octet Vert S3E04 — Julien Devaureix et son livre le monde change et on n'y comprend rien

Pour cet épisode, je reçois Julien Devaureix, qui est connu pour son podcast Sismique, lequel est sous-titré “Le monde change et on n’y comprend rien”. Alors autant l’avouer tout de suite, je suis un fan de ce podcast, qui figure donc en belle position dans ma liste d’écoute. On pourrait presque dire que Julien est philosophe ou du moins il pratique une recherche philosophique, dans la mesure où avec Sismique il explore le savoir des gens qu’il interroge. Alors j’en connais, moi le premier, qui commencent à bailler quand on parle de philo, mais ce qui est fascinant avec Julien et ses invités, c’est qu’ils arrivent à mettre ça à la hauteur de tout le monde et à rendre ça vivant. C’est pour ça que j’en suis fan. Il y a quand même un truc où je dépasse Julien, c’est dans la capacité à dire de grosses bêtises. Sinon, tout le reste est mieux fait par Julien que par moi ;-)

Les bonnes lectures de Julien Devaureix

Les bons liens pour lire, écouter et soutenir Sismique

Où écouter cet épisode ?

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