Velo et tour Eiffel

Comme vous le savez peut-être, j’ai pris en 2018 de nouvelles habitudes pour réduire mes déchets et ma production de CO2 et de rouler à vélo. En substance, j’ai décidé de faire ma part pour limiter le changement climatique. Bien sûr, on pourra me rétorquer que les actions individuelles ne suffisent pas[1]. Et pourtant, elles sont importantes. Voici pourquoi :

Je suis un individu et c’est bon pour moi

Pour moi, le sujet est important et mon action sur ces sujets est réelle et quotidienne. Elle a la grande qualité de faire que je suis dans l’action, et même si c’est minime, c’est déjà ça. Je suis cohérent dans mes actions et dans mes convictions, et c’est vraiment bien positif au quotidien. Attention toutefois de ne pas tomber dans le punitif, à faire qu’on s’interdit trop de choses, ce qui rendrait ce changement trop lourd à porter sur le long terme. J’ai revendu ma grosse Harley Davidson et finalement c’était un soulagement pour moi. J’ai gardé ma vieille Royal Enfield qui consomme 4 litres au 100km et je sais que je remonterais dessus un jour.

Pour les industriels, je suis un consommateur

Les industriels adaptent leur production en fonction de la demande des consommateurs, sinon ils n’arrivent pas à la commercialiser. Je reprends donc à mon compte l’adage popularisé par Coluche : “Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas !”. Et les mêmes industriels finiront par faire des produits plus respectueux de l’environnement, avec moins d’emballage, plus faciles à réparer, etc. Je suis aussi vigilant de ne pas devenir une victime de la publicité : quand je veux acheter un truc, je me demande d’où vient l’envie, et si c’est un vrai besoin. Si oui, j’achète un objet de qualité, qui va me durer longtemps.

Pour mon banquier, je suis un épargnant (ajout du 1er mars 2022)

Bien sûr, ceci ne s’applique qu’à ceux qui ont de l’épargne. Mais ceux qui en ont de l’argent de coté peuvent décider comment l’utiliser. En commençant par éviter de financer les entreprises qui favorisent le changement climatique, par exemple les pétroliers et gaziers, les constructeurs automobiles, les compagnies aériennes, l’industrie aéronautique, les cimentiers, etc. Et si cet argent, par exemple était utilisé pour isoler votre logement ou troquer votre chaudière au fioul par une pompe à chaleur ? Ça fera de belles économies à moyen terme et ça aiderait grandement à réduire votre empreinte carbone…

Pour mes proches, je suis l’exemple qui suscite le débat puis l’action

Quand j’agis d’une certaine manière, pour moi, pour me sentir cohérent avec mes valeurs, les gens le remarquent parfois, et on en parle. Pourquoi ne manges-tu plus de bœuf ? Pourquoi roules-tu à vélo ? Pourquoi as-tu décidé de ne plus prendre l’avion pour aller en vacances en 2019 ? Ça peut sembler fou, mais ça fonctionne. Au bureau, il y a de plus en plus de “vélotaffeurs” (personnes prenant le vélo pour aller bosser), et pourtant c’est l’hiver. Le simple fait de faire, d’avoir une démarche, ça rend socialement acceptable le fait d’être écolo. Et d’autres suivent. Peut-être avez-vous vu cette vidéo TED qui démontre la naissance d’un mouvement, où l’on constate que c’est le premier suiveur qui transforme un marginal en un leader. À nous d’être le premier suiveur local, celui qui diffuse localement le mouvement pour le climat. (Attention de ne pas devenir un gros lourd qui embête tout le monde avec ces sujets !)

Pour les élus, je suis un électeur

Fondamentalement, les politiciens sont des suiveurs. Presque tous aujourd’hui connaissent le problème du changement climatique et les enjeux (à part une poignée de climatosceptiques qui sont payés pour ne pas comprendre). Mais un politicien cherche avant tout à être élu, condition sine qua non pour pouvoir exercer son métier. Autrement dit, un politicien ne prendra des mesures que dans la mesure où cela mènera à sa réélection. S’affirmer respectueux de la planète, conscient des enjeux écologiques, c’est rendre possible des politiques qui sont nécessaires mais que les élus ont peur de mettre en place car leur carrière pourrait en pâtir.

Voilà pourquoi je pense que le changement passe par moi !

Mise à jour

Je lis ça et là que ce que fais, dis et écris ne suffira pas. Je suis bien d’accord. Arrêter de manger du bœuf, limiter les déplacements en avion ou faire du vélo ne suffira pas. Mais c’est un premier pas. Indispensable pour faire le second pas, par exemple participer à une manifestation pour le climat. Qui lui non plus ne suffira pas. Mais qui permettra un troisième pas. Et ainsi de suite. Refuser de faire le premier pas sous prétexte que l’objectif semble trop loin est lâche, car l’enjeu est de taille. Je dirais même qu’il n’y a pas de plus grand enjeu au XXIe S.

Pour faire un grand voyage, vous avez sûrement remarqué que c’est le premier pas qui coûte. Certes. Mais faire ce premier pas est un accomplissement, d’autant plus que qu’en nous voyant avancer, d’autre se mettent à faire de même.