dimanche 9 novembre 2025

L'IA fait elle de nous des prolétaires ?

Voici un billet publié initialement sur LinkedIn, mais qui mérite sa place en dehors des réseaux propriétaires.

L’IA fait-elle de nous des prolétaires ? D’après le philosophe Bernard Stiegler, c’est oui : “le prolétariat, c’est ceux qui perdent leur savoir, parce que leur savoir est extériorisé dans les machines” (dans cette vidéo).

Et quand on y pense, c’est très évocateur de ce qui est en train de se passer avec l’IA : on ne rédige plus, on fait rédiger à une IA. On ne développe plus, on fait développer par une IA. On ne dessine plus, on fait dessiner… et ainsi de suite. Mais à ne plus faire, on oublie comment on faisait. Et pour ceux qui ne savaient pas faire, on n’apprend plus à faire. On n’apprend plus, on ne fait plus. On ne fait plus que vérifier que la machine fait bien. Mais comment vérifier un travail si on ne sait plus le faire soi-même ? D’ailleurs quand j’en parle autour de moi aux personnes qui utilisent de l’IA, la vérification est devenue si fastidieuse qu’ils passent outre.

Le plus paradoxal, c’est que Bernard Stiegler est mort en 2020 et qu’il a partagé cette définition lors d’une interview donnée il y a presque 14 ans, 11 ans donc avant la sortie de ChatGPT. Ce dernier est fort de ses 800 millions d’utilisateurs actifs par semaine, acquis en moins de trois ans.

Si on en croit Stiegler, ils sont autant de candidats à l’auto-prolétarisation qui croient au contraire que s’engager dans cette direction va sauver leur emploi. Quelle ironie !

Cela pose la question de la façon dont on aborde l’IA : peut-on profiter de l’IA sans y laisser son intelligence ? (et ne me lancez pas sur son empreinte environnementale, hein !)

Je mets le contexte de l’émission “Le Grand Réinventaire”

Le prolétariat, ça n’est pas la classe ouvrière, ça n’est pas les gens pauvres. La définition du prolétariat par Marx, c’est ceux qui perdent leur savoir, parce que leur savoir est extériorisé dans les machines. La prolétarisation des travailleurs manuels, décrite la première fois par Adam Smith 80 ans avant Marx, c’est le fait qu’avec les machines qui deviennent programmables, par exemple le métier Jacquard, le savoir qui était entre les mains de la fileuse qui fabriquait le tissu passe dans la machine à travers un programme qui est d’ailleurs l’origine du programme informatique, donc c’est une histoire très importante.

Sur le sujet, voir aussi :

dimanche 2 novembre 2025

En vrac d'octobre 2025

Fin de Windows 10 Mises à jour de Windows : face à l’obsolescence programmée, le logiciel libre comme solution ?, 5 mn sur France Inter à une heure de grande écoute ! Fin de Windows 10 : faisons le point chez Framasoft ; En Vrac Questche, un outil de compression d’images pour le Web. Dans le  […]

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lundi 6 octobre 2025

Pourquoi les investisseurs font-ils de l'IA une bulle ?

Mais pourquoi investit-on des centaines de milliards de dollars dans l’IA ? Ce matin, j’étais au journal de 8h de France Inter (à partir de 13 mn 15 s), pour répondre à cette question au micro de Stéphane Jourdain et parler de la bulle de l’IA. Le temps qui m’était accordé étant très court, je  […]

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dimanche 5 octobre 2025

Vélorutopia : Remerciements et Colophon

Remerciements Moment délicat que cette section, où je vais forcément oublier des tas de gens qui m’ont directement ou indirectement inspiré, aidé, fait réfléchir, voire changer de trajectoire. À ma Maman, première relectrice, à mon père, qui m’a accompagné par l’esprit, à mon épouse, Bénédicte, qui  […]

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samedi 4 octobre 2025

Velorutopia, chapitre 15 : Épilogue

Alpha chantonnait le même chanson qu’à son adolescence, “Allez viens, je t’emmène loin / Regarder le monde s’écrouler / Il y aura du popcorn salé / Il y aura un nouveau monde à nos pieds” sauf que cette fois-ci, Guillaume était avec elle, sur les toits parisiens, ils étaient tous deux enlacés. Elle  […]

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vendredi 3 octobre 2025

Vélorutopia, chapitre 14 : ¿Por qué te vas?

Le lendemain, Alpha se réveilla tardivement. Elle, qui était du genre matinal, avait eu une panne d’oreiller ! Bon, elle avait l’excuse des vacances — encore que c’était celles de Batarès, elle était toujours en mission, et surtout il lui fallait se remettre de cette randonnée à vélo et fort  […]

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jeudi 2 octobre 2025

Vélorutopia, chapitre 13 : On dirait le Sud

VTT sur une voie rapide sans aucune voiture avec du ciel bleu

Photo © Tom4 — Décidément, Batarès tient la forme des grands jours, se dit pour elle-même Alpha, gérant son souffle au mieux alors qu’ils montaient vers La Gineste et le mont Puget en quittant les calanques de Sormiou. Batarès avait tenu à y passer, avec raison, c’était superbe. L’endroit avait  […]

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mercredi 1 octobre 2025

Vélorutopia, chapitre 12 : La mer, qu'on voit danser le long des golfes clairs

Il était tôt le matin quand ils chargèrent leurs bagages dans le triporteur de Batarès puis commencèrent à pédaler en direction de la gare de Lyon. — Je n’en reviens pas qu’on mette six heures pour aller à Marseille. De mon temps, on mettait trois heures et quart ! pestait Tabarès. Ce monde n’en  […]

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