Je suis un peu pressé, mais devant tant d'incompétence sur un sujet aussi important, je n'arrive pas à me taire. Quelques constats, pas rédigés :

  1. L'accessibilité numérique, c'est essentiel si l'on veut éviter de laisser des gens sur le bord de l'autoroute de l'information (on me pardonnera d'enfoncer les portes ouvertes...)
  2. Le gouvernement a un rôle à jouer dans ce contexte :
    1. C'est pour cela qu'il y a une loi sur l'égalité des droits et des chances (loi n° 2005-102 du 11 février 2005) qui, je cite, "fait de l’accessibilité une exigence pour tous les services de communication publique en ligne de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent." (source).
    2. C'est pour ça qu'il y a un document qui s'appelle le RGAA, Référentiel Général d'Accessibilité des Administrations : il sert à expliquer comment faire un site accessible
  3. Le site des Assises du numérique est du point de vue de l'accessibilité numérique un échec lamentable (et je pèse mes mots). En effet, on ne constate aucune application des astuces, même les plus basiques, de ce qui fait qu'un site est relativement accessible :
    1. Pas d'utilisation de la sémantique HTML (ne cherchez pas d'éléments h1 et h2, il n'y en a pas).
    2. L'information du titre est stockée dans une image (donc pas accessible ni indexable) dont le texte alternatif n'est pas significatif (pas de reprise du lieu et de la date, éléments essentiels)
    3. Mise en page tout en tableau avec des GIF transparents ('tain, on est revenu en 1996 et personne ne m'a rien dit ?)
    4. Liens sur les images rien qu'avec des map
  4. Les partenaires institutionnels de l'événement doivent se mordre les doigts. On y trouve rien de moins que :
    1. La commission Européenne, via le patronage de Viviane Redding, membre de la commission européenne en charge de la société de l'information et des médias
    2. La République Française, via le parrainage de François Fillon, Premier Ministre
    3. L'Assemblée Nationale, via le haut patronage de son président, Bernard Accoyer
    4. Le Sénat, via le haut patronage de son président, Christian Poncelet.

En conclusion, il faudrait se demander quel est le crétin qui a fait faire ce site Web avec l'argent des citoyens, pour parler de développement de l'économie numérique, sans prendre en compte le B.A.-BA du medium, à savoir le respect des standards et de l'accessibilité... On me souffle que le site est l'oeuvre de l'agence PPP Agency. Quand on voit la qualité et le professionnalisme dont a fait preuve cette agence pour réaliser son propre site Web, on comprend que les services du premier ministre, du président du sénat, du président de l'assemblée nationale et même la commission européenne soient tombés sous le charme d'autant de talent, de compétence et de savoir faire... ;-)

Seule lueur d'espoir : que quelqu'un chez PPP Agency réalise l'énormité de la boulette et confie la refonte du site à un sous-traitant compétent.

Ils en parlent aussi :