D'Authueil, à propos du tristement célèbre Frédéric Levebvre, pressenti pour le poste de secrétaire d'état à l'économie numérique en remplacement d'Eric Besson :

Dans économie numérique, c'est le premier mot qui est le plus important ! Ce qu'on lui demande, c'est de comprendre les enjeux et surtout, de trancher entre différentes lignes politiques. Ce n'est pas un poste de "ministre des geeks" mais de ministre de ceux qui font du pognon sur web.

Non. Vraiment non. Pas "de ceux qui font du pognon sur le Net". Mais le ministre de tous les français utilisant le Net et des objets numériques à ce jour et dans les années à venir. Autant dire toute la population française. Le ministre n'est pas au service des entreprises, mais à celui des citoyens. Je sais que la droite décomplexée est à la mode, mais là, balancer tout de go que le ministre est au service de "ceux qui font du pognon sur le Web" ça ressemble furieusement à acte manqué.

C'est d'autant plus dommage que Frédéric Lefebvre n'a visiblement aucune idée de ce qu'est le Web 2.0 d'une part, et d'autre part, sa déclaration à propos du Net fait froid dans le dos (ce qui est bien pire encore). Voici la déclaration de Frédéric Lefebvre à l'Assemblée Nationale, le 15 décembre 2008 :

L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ? Il est temps, mes chers collègues, que se réunisse un G20 du Net qui décide de réguler ce mode de communication moderne envahi par toutes les mafias du monde. [1]

Là, ça fait froid dans le dos. On n'est plus dans l'impossibilité de donner une définition à un animateur de radio, on est dans une approche radicalement opposée à ce qu'est le Net par essence. Il arrive bien sûr qu'un député dise une ânerie, comme c'est le cas ici. Mais choisir justement ce député pour devenir secrétaire d'état à l'économie numérique, c'est vraiment un danger pour le succès de la France dans cette économie.

Et vous, chers lecteurs, qu'en pensez-vous ?

Mise à jour : Combien faudra-t-il de jeunes filles n'ayant pas accès aux offres d'emploi sur le Web pour que les autorités réagissent ?.

Notes

[1] L'emphase est de mon fait.