Deux liens importants, de deux grandes voix américaines, viennent se joindre à l’opposition au projet de loi Renseignement. De l’autre coté de l’Atlantique aussi, on s’inquiète de la surveillance de masse et de l’absence de juge dans ce que souhaite le gouvernement.

L’Electronic Frontier Foundation (EFF)

L’EFF, ONG américaine pionnière des libertés numériques, pointe du doigt les problème de la loi Renseignement : France’s Censorship and Surveillance Initiatives Lack Judicial Review (les initiatives françaises en terme de censure et de surveillance doivent passer par un juge). Ce qui est très énervant, c’est que dès les attaques contre Charlie Hebdo et l’épicerie casher, l’EFF signalait qu’il fallait rester vigilant sur un risque de perte de nos libertés : In Wake of Charlie Hebdo Attack, Let’s Not Sacrifice Even More Rights. A un instant où je voyais le peuple français debout pour défendre la liberté d’expression, l’EFF pointait le risque de revirement sur ce sujet. Et ils avaient raison !

Le New York Times

Le New York Times, grand journal américain titre L’État policier en France / The French Surveillance State. Extrait :

The French are understandably jittery after the Paris and Tunis attacks, and they are alarmed by the radicalization of some in France who have fallen prey to jihadist recruitment on the Internet. There is no doubt that the French government has a duty to protect the nation from terrorist violence and jihadist recruitment. But Parliament has a duty to protect citizens’ democratic rights from unduly expansive and intrusive government surveillance. French lawmakers should not approve the bill unless judges are given a proper role in authorizing government surveillance, vague definitions of what constitutes a terrorist threat are struck from the bill and freedom of the press is protected.

Traduction rapide par mes soins :

Les Français ont les nerfs à vif suite aux attaques de Paris et de Tunis, et c’est compréhensible. Ils sont aussi inquiets de la radicalisation de certains français qui sont tombés dans le piège du recrutement djihadiste sur Internet. Il n’y a aucun doute sur le fait que le gouvernement français doit protéger la nation des violences terroristes et du recrutement djihadiste. Mais le Parlement a le devoir de protéger les droits des citoyens de l’extension de la surveillance particulièrement invasive par le gouvernement. Les parlementaires français ne doivent pas accepter la loi à moins que les juges n’obtiennent un rôle approprié dans l’autorisation de la surveillance par le gouvernement, que les vagues définitions de ce qui constitue une menace terroriste soient retirées de la loi, et que la liberté de la presse soit protégée.