juin 2014 (6)

dimanche 29 juin 2014

Web Entrepreneur Conférence : les vidéos sont disponibles

Erika Batista en introduction

IL y a quelques jours, j'organisais une conférence chez Mozilla Paris dans le cadre du festival de la French Tech.

L'enregistrement vidéo des interventions est désormais disponible.

L'objectif était de démontrer aux entrepreneurs les atouts du Web pour créer une start-up.

Pour cela, j'ai demandé à deux personne impliquées dans l'entrepreneuriat d'intervenir :

Ensuite, j'ai souhaité prouver que trois idées répandues étaient fausses :

  1. 1ere idée fausse : HTML5 et JavaScript, c’est lent
  2. 2eme idée fausse : HTML5 est graphiquement pauvre
  3. 3ème idée fausse : HTML5 ne tourne que dans un navigateur

A cet effet, des ingénieurs Mozilla ainsi que Julien Bouquillon (Révolunet) sont intervenus avant que je ne conclue :

Je profite de ce billet pour remercier tous les mozilliens impliqués dans la préparation de cette conférence, les intervenants, bien sûr, mais aussi Guillaume (vidéo), Aurélien (logistique), Clarista (logistique et budget) et Clara (traiteur).

jeudi 19 juin 2014

En vrac du jeudi

mardi 17 juin 2014

Les startups, le Web et les idées préconçues

Quand je rencontre des entrepreneurs du numérique, j'entends trop souvent dire deux choses qui me chagrinent. Ca ressemble souvent à ça :

  1. Je développe sous Android et/ou sous iOS parce que le mobile c'est l'avenir, mais développer pour plusieurs plateformes me coûte des ressources ;
  2. La présence d'intermédiaires (type Appstore/marketplace) bride ma créativité et ma capacité d'action vis-à-vis de mes clients

Ces deux affirmations me chagrinent parce qu'elles sont ambigües.

D'une part, je suis complètement d'accord avec le fait que le mobile est l'avenir de l'informatique. Mais développer sous Android et/ou sous iOS n'est pas un passage obligé. Au contraire, même : si on veut toucher le plus grand nombre possible d'utilisateurs, le recours aux applications Web est une bien meilleure solution.

D'autre part, le mobile a effectivement été une régression en terme de contrôle de la distribution avec l'arrivée des AppStores et autres Marketplaces. Mais ça n'est pas une fatalité, et une fois encore le Web est une formidable occasion de reprendre le contrôle de la relation client.

J'entends aussi des idées préconçues qui continuent de se propager sur les Web Apps, par des gens qui ignorent les progrès inouïs de JavaScript en terme de performance ou les nouvelles fonctionnalités apportées par les WebAPIs (en particulier sur l'Audio et la Vidéo), WebGL (3D) et autres. J'entends trop souvent dire "j'aimerais faire une Web app, mais c'est trop lent ou juste impossible avec HTML5". Et bien souvent, c'est faux.

C'est pourquoi j'ai décidé d'inviter jeudi des collègues ingénieurs et amis entrepreneurs (Tariq Krim de Netvibes puis JoliCloud et Erika Batista de The Family) à venir expliquer en quoi le Web est plein d'avenir pour les start-ups et autres développeurs.

Cet événement, c'est la Mozilla Web Entrepreneur Conference.

Tariq va y parler de son expérience d'entrepreneur du Web, Erika va parler des possibilité du Web pour les entrepreneurs.

Après, nous aurons des ingénieurs de Mozilla directement impliqués dans le développement de la technologie Mozilla et un invité, julien, qui vont bousculer les idées reçues sur le Web. Nous allons donc aborder les sujets suivants :

  • Performance JavaScript par Benjamin Bouvier, qui travaille sur la compilation Juste à Temps (JIT) de JavaScript.
  • Rich Media: Audio et vidéo sur le Web, comment les manipuler, par Paul Adenot, ingénieur de l'équipe Media
  • 3D avec WebGL par Nicolas Silva, ingénieur de l'équipe Graphics
  • Les Web Apps pour toucher toutes les plateformes (y compris iOS et Android), grâce aux outils Phonegap (par Julien Bouquillon de Revolunet)

Cet événement se tiendra jeudi après-midi dans les (magnifiques) locaux de Mozilla Paris, il vous permettra de rencontrer des entrepreneurs du Web et les ingénieurs qui le construisent. Pour cela, il est encore temps de s'inscrire (il reste une vingtaine de places) !

vendredi 13 juin 2014

42

Tristan Nitot à l'école 42, à Paris

J'étais mardi à l'école 42 pour y faire une présentation de Mozilla. Plutôt que d'y faire une présentation classique, j'ai décidé d'improviser sur les thèmes ci-dessous :

"Code is Law" dit Lawrence Lessig. "Le code, c'est la loi".

En effet, l'utilisateur d'un logiciel ne peut faire que ce que le développeur a permis au logiciel de faire. Les développeurs de logiciels ont donc un pouvoir énorme sur les utilisateurs. Ce sont les juristes du 21eme siècle. A moins que le code du logiciel ne soit Libre, l'utilisateur voit sa liberté contrôlée - donc bridée - par le développeur.

"Software is eating the world" dit Marc Andressen. "Le logiciel dévore le monde".

En effet, le logiciel gagne du terrain. La moindre machine à laver le linge - auparavant mécanique - est maintenant équipée d'un micro-contrôleur qui exécute du logiciel. Les applications de nos ordinateurs nous permettent d'interagir avec le monde qui nous entoure. Nos ordinateurs sont maintenant en permanence avec nous, dans nos poches. Tous les secteurs sont révolutionnés par le logiciel : la presse, l'éducation, le divertissement, même des secteurs comme l'hôtellerie avec Booking.com et AirBnB et les taxis avec Uber.

"With great power comes great responsibilities" dit l'oncle Ben dans Spiderman. "Avec de grands pouvoir viennent de grandes responsabilités".

Puisque les développeurs ont un énorme pouvoir sur nos vies et que ce pouvoir est croissant, ils ont d'énormes responsabilités. Ils ont le choix entre d'un coté écrire du logiciel propriétaire et donc devenir ceux qui limitent les libertés des utilisateurs, ou d'autre part être ceux qui libèrent ces utilisateurs en écrivant du logiciel Libre.

Références

J'ai indiqué plusieurs liens et concepts lors de la conférence. En voici les références :

jeudi 12 juin 2014

En vrac du jeudi

Note

[1] qui a l'un des meilleurs noms de domaine au monde :-)

mercredi 11 juin 2014

Tribune dans Les Echos

J'ai écris une tribune qui a été publiée aujourd'hui dans Les Echos (édition Web et papier). La voici, pour la postérité :

Stratégie numérique : ne nous trompons pas de combat

Arnaud Montebourg a récemment lancé l'idée de la construction d'une « stratégie numérique alternative » qui permettrait à la France de ne pas « devenir une colonie numérique ». A cet effet, un système d'exploitation français serait en projet. L'idée est intéressante, mais ne nous trompons pas de combat.

Certes, il y a urgence à agir : protection de la vie privée, liberté d'expression, éducation des générations futures... L'avenir économique et démocratique de la France se joue dans le numérique, dans ses infrastructures mais aussi dans ses plates-formes informatiques qui permettent à nos appareils de faire fonctionner des applications.

Or, depuis 2012, il se vend davantage de smartphones et de tablettes que de PC : la plate-forme que le ministre de l'Economie appelle de ses voeux devra donc toucher l'utilisateur chez lui et en mobilité. Cet usage mobile génère une masse de données personnelles qui est capturée par les plates-formes, sans aucun contrôle par l'utilisateur.

Il s'agit donc de construire une alternative aux plates-formes de Google, d'Apple et de Microsoft, et c'est un défi double : cette alternative doit reposer sur une technologie solide et disposer d'un écosystème applicatif riche. Construire une plate-forme est long, coûteux et sans intérêt si l'on n'attire pas de développeurs.

Un nouveau système d'exploitation national ne parviendrait pas à rattraper l'avance de ses concurrents - Windows et Mac sur les PC, Android et iOS sur les smartphones. Il ne résoudrait pas les problèmes auxquels la France est confrontée sur le terrain du numérique.

Pour séduire son 1,3 milliard d'utilisateurs, Facebook n'a pas écrit un logiciel pour Windows et un autre pour Mac. Facebook a écrit une application Web qui tourne dans un navigateur Web, lequel fonctionne sur PC et sur smartphone. Ce modèle est également celui de Wikipedia et de Google.

La France a une carte à jouer pour s'imposer à l'ère du numérique, c'est le Web. Il existe des dizaines de milliers de développeurs Web dans le monde, des centaines de milliers d'applications qui tournent déjà sur des centaines de millions de terminaux. Le système d'exploitation mobile qui fait tourner des applications Web est développé par Mozilla, il s'agit de Firefox OS.

Rappelons que Firefox OS est un logiciel libre, donc transparent et auditable. Deux caractéristiques essentielles qui répondent aux enjeux d'intelligence économique et de vie privée que l'affaire du programme de surveillance PRISM de la NSA a révélés.

Les grands opérateurs européens que sont Telefónica (Espagne), Telenor (Norvège), Deutsche Telekom (Allemagne) et TIM (Italie) ne s'y sont pas trompés : ils commercialisent des terminaux sous Firefox OS et travaillent de façon collaborative à son amélioration. Ils l'utilisent pour conquérir des parts de marché en Europe de l'Est et en Amérique du Sud, et desserrer l'étreinte du duopole Apple-Google.

J'espère que la France ne tardera pas à suivre leurs traces et à prendre une position de leadership dans ce domaine. C'est une chance formidable pour nos opérateurs et nos start-up de construire des offres locales et de créer des emplois.

Créer des services locaux est aussi le moyen de rétablir l'équilibre face aux services fournis par les géants américains. Leur centralisation et leur puissance leur ont permis de privatiser des parties stratégiques de cet espace, historiquement libre, qu'est le Web.

Décentraliser le Web, en redonner le contrôle aux utilisateurs, dynamiser l'entrepreneuriat dans l'économie numérique : Firefox OS est l'opportunité que la France doit saisir pour occuper la place qu'elle mérite dans le numérique. Et ce n'est pas un hasard s'il est en partie développé… en France.