Standblog

À propos de technologie

• Google et Apple pris la main dans le sac ! Elections législatives en Russie : Google et Apple suppriment une application des partisans d’Alexeï Navalny ;
• Google a dévoilé mardi quelques fonctionnalités permettant aux consommateurs de choisir le vol ou l’itinéraire en voiture émettant le moins de CO2. Mais elle continuera à accepter les publicités vantant les mérites des énergies fossiles ;
• Home computing pioneer Sir Clive Sinclair dies aged 81 voir aussi Clive Sinclair, pionnier de l’informatique grand public, est mort. Il a créé le ZX81, le premier ordinateur que j’ai possédé en propre ! (Le TRS-80 sur lequel j’ai appris le Basic appartenait à un ami de mes parents) ;
• Comment, avec le tourisme spatial, le plaisir de quelques-uns pollue la Terre entière. C’est bien, on a quelques ordres de grandeur :
  • Rappel : terme, il faudrait limiter les émission de gaz à effet de serre à 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an. Pour l’instant, nous sommes à 10 tonnes par français et par an en moyenne ;
  • Une fusée Falcon 9, pour aller à une altitude de l’ISS, c’est 290 tonnes d’eCO2 par passager ;
  • 1 630 tonnes d’équivalent CO2 émises annuellement par Bill Gates pour ses déplacements en jet privé ;
• Chronique audio « À coeur vaillant, la voie est libre » sur les navigateurs Web ;
• Grâce à Agnès Crepet mon téléphone marche mieux, avec des morceaux d’Octet Vert dedans (et pas mal de bombage de torse) ;
• Calculer à quel point le télétravail vous aide à réduire vos émissions de gaz à effet de serre ;
• Fichier automatisé des empreintes digitales : rappel à l’ordre du ministère de l’Intérieur par la CNIL, bien droite dans ses bottes comme il se doit ;
• L’open source au service du numérique durable « Que cela soit d’un point de vue logiciel ou matériel, l’open source est donc un moyen d’allonger la durée de vie des équipements numériques et par conséquent de réduire les impacts environnementaux associés à la fabrication des matériels » ;
• Fairphone annonce le Fairphone 4, disponible en pré-commande. Si vous avez besoin d’acheter un smartphone Android, je vous encourage vivement à envisager le Fairphone 4. Garanti 5 ans, fait de matériaux durables, facilement réparable. C’est le smartphone le plus avancé de l’industrie sur les aspects de développement durable. Pour ceux que ça intéresse, j’ai interviewé Agnès Crépet de Fairphone dans l’Octet Vert et la discussion était passionnante ;
• The Fairphone 4 could teach Apple a thing or two ;
• Contre l’obsolescence des ordinateurs, des ateliers de « bidouille numérique » ;
• Study reveals scale of data-sharing from Android mobile phones “Even when minimally configured and the handset is idle, with the notable exception of e/OS, these vendor-customized Android variants transmit substantial amounts of information to the OS developer and to third parties such as Google, Microsoft, LinkedIn, and Facebook that have pre-installed system apps. There is no opt-out from this data collection”.
• Critique de l’article “Quand le numérique détruit la planète” de Guillaume Pitron. On pourrait croire au début qu’il s’agit d’une défense corporatiste du numérique écrite par un informaticien. Mais en fait, pas du tout. La conclusion est imparable : « oui, il faut dénoncer l’empreinte du numérique, et investir beaucoup plus d’argent, de temps, de compétences dans la mesure : les incertitudes actuelles sont immenses car le sujet est très complexe. […] »
• Le nouveau président du CIGREF (Club Informatique des grandes entreprises françaises) s’exprime franchement à peine élu, sur un sujet d’importance : « « Il est nécessaire que les fournisseurs de logiciels comme de matériels, modifient radicalement leur approche en matière d’obsolescence programmée. Bien souvent, les montées de versions logicielles provoquent artificiellement de l’obsolescence matérielle ». Et VLAN !
• Bel exemple — parce qu’il est extrême — de quelqu’un qui tire parti de son matériel jusqu’au bout : Ce camping des Pays-Bas est géré par un Atari 1040 ST depuis bientôt 35 ans !

Économie et politique

• Interview de Dominique Meda sur la décroissance. Merveilleux de clarté sur un sujet complexe mais essentiel ;
• Pourquoi planter des arbres n’est pas la solution au problème climatique, explique un scientifique qui travaille sur le sujet. Voir aussi The surprising downsides to planting trillions of trees. La solution serait plutôt la restauration de forêts.
• Cinq fausses croyances de la RSE à dénoncer pour enfin agir, une tribune excellente de Fabrice Bonnifet ;
• Le vélo peut-il réindustrialiser la France ? ;
• Entre le vélo et la voiture, une différence stratosphérique d’émissions de CO2. « lorsqu’on compare les émissions d’une bicyclette électrique avec celles d’un véhicule thermique, le deux-roues sera (…) 550 fois moins coûteux qu’une berline, et 700 fois moins qu’un SUV » ;
• Crise climatique : l’Etat jugé en partie responsable, une décision symbolique mais limitée ;
• Why carbon footprint will be the KPI of the decade ;

Climat

• Rapport Grand public 2021 du Haut Conseil pour le Climat est vraiment très bien fait. Facile à lire, merveilleusement illustré, plein de schémas très clairs. Un résumé du troisième rapport annuel qui est très réussi d’un point de vue pédagogique ;
• Convention des Entreprises pour le Climat dont la promesse est : « Plus de 150 dirigeantes et dirigeants se réuniront pendant 8 mois pour aligner le monde de l’entreprise en France avec les accords de Paris ». Plus d’info pour les abonnés du Monde : Une convention pour le climat réunit 150 patrons, déterminés à trouver un nouveau modèle économique. J’ai regardé leur vidéo de lancement et à la 29eme minute, et je suis fan de l’idée. Pour moi, la Convention Citoyenne pour le Climat a été une immense bouffée d’espoir (et la déception fut donc de même taille quand j’ai vu le peu fait par l’exécutif). Pourtant, je souhaite le meilleur à cette nouvelle initiative pour imaginer comment transformer les entreprises, trouver des solutions afin d’accélérer la transformation du modèle économique. C’est un sujet essentiel. J’ai tout de même pris conscience que ça n’allait pas être un chemin facile, quand un certain David Sussmann a déclaré « je crois à cette blue et à cette green économie, je crois qu’on va être dans un monde de croissance, je ne suis pas du tout inquiet pour le futur » (insérer ici un son discordant ou triste). J’admire le volontarisme du monsieur, mais partir sur la base d’un « monde de croissance » pour inventer le monde de demain, c’est possible qu’il y ait maldonne (euphémisme). Quoi qu’il en soit, mes voeux accompagnent cette équipe, dans laquelle on retrouve tout de même le DG de Renault Trucks et le PDG de Caterpillar France ;
• Pourquoi, par nature, notre cerveau n’est pas écolo ? ;
• SONDAGE. Dans les médias, les Français veulent moins de Covid et davantage de climat.
  • « 53% trouvent que la question du changement climatique et de l’environnement n’est pas assez présente dans les médias. Ce chiffre est en hausse de 5 points par rapport à février 2020, signe de la prise en compte du sujet par les Français. »  ;
  • J’aime bien la citation de Christophe Cassou du GIEC et du CNRS : « Il n’y a pas besoin de passer par le catastrophisme pour informer sur la crise climatique parce que le factuel est déjà assez alarmant. On ne peut plus seulement traiter les phénomènes climatiques avec des images impressionnantes en disant à chaque fois ‘waouh, c’est inédit’. Parce que tout ça s’inscrit dans une continuité.” Coauteur du rapport du Giec publié le 9 août, il juge que les médias s’en sont « plutôt bien emparés sur le moment » : « Mais, très vite, on est passé à autre chose alors qu’il faut une stratégie à long terme ; et que la question du climat ne soit pas cantonnée à la rubrique environnement des médias. Les journalistes qui traitent de politique ou d’économie notamment doivent traiter de la question climatique. »
  • « 35% seulement pensent que les journalistes sont suffisamment outillés, que leur culture scientifique est suffisante pour répondre à la nécessité de fournir des informations vérifiées et fiables scientifiquement. »
  • « Si les Français comptent sur les experts, ils ne veulent pas seulement des débats contradictoires, ils veulent que les journalistes jouent davantage le rôle de médiateurs et, surtout, donnent leur propre expertise, bref départagent les experts, indiquent Adrien Broche et Stewart Chau, de l’institut Viavoice. On assiste à un passage de relais entre les experts et les médias. ». En effet, les débats où experts du GIEC et climatosceptiques sont mis sur un pied d’égalité, ça suffit !
  • depuis janvier 2020, il y a eu 94 fois plus d’articles consacrés au Covid (3,5 millions) qu’aux enjeux climatiques (37 369).
• La neutralité carbone est-elle une arnaque ? (Spoiler : OUI !) ;
• Tout fier de voir mon podcast, l’Octet Vert, être cité comme ressource pédagogique par la conférence Reboot 2021 ;
• Bon Pote recense les meilleurs podcasts à suivre sur le climat, et me fait l’honneur de citer l’Octet Vert ;
• Grâce à Christophe Clouzeau, je découvre Revolt, une vélorution énergétique. Un jeu de société visant à expliquer la notion d’énergie. Je découvre aussi la notion de “Pedalpunk”, un univers qui est assez proche du “solarpunk” et aussi de “l’écotopie” dont j’ai déjà parlé ;
• C’est vieux (2018) mais c’est excellent : Ce qu’implique le changement climatique à 1.5°C, 2.0°C et plus. C’est farci de données, et c’est vraiment extraordinaire^[1]. Par exemple :
  • À 1,5°C, on a 42 % de chances d’avoir un été en Europe comme 2003. À 2°C, c’est 59 %. Autrement dit, avec le réchauffement, l’été 2003 est la nouvelle norme.
  • Autour de la Méditerranée, la surface touchée par les incendies va augmenter de 41 % à 1.5°C et de 62 % à 2°C.
• Sur le même thème mais plus récent : Sept fois plus de canicules, deux fois plus de feux de forêt… Les jeunes vont souffrir plus que leurs aïeuls d’événements météorologiques extrêmes, selon une étude inédite ;
• Scientifiques, magistrats, ingénieurs : les nouveaux militants du climat

J’étais ce matin l’invité de la matinale de France Culture pour parler de la panne géante qui a fait que Facebook, WhatsApp, Instagram et Messenger ont tous disparu des écrans, impactant aussi les sites tiers utilisant Facebook Connect pour authentifier leurs utilisateurs. Au delà de cette panne incroyable tant en terme de personnes potentiellement concernées (3,5 milliards d’internautes !) et en terme de durée (7 heures !)^[1], on en profitera pour réaliser à quel point on a mis de pouvoir dans les mains de quelques uns, ce qui est d’autant plus grave quand les dirigeants de ces entreprises font preuve d’un sens moral défaillant.

En effet, les scandales Facebook s’enchaînent et se ressemblent.

Ainsi, j’ai voulu imprimer l’article Wikipedia “Criticism of Facebook” qui recense les innombrables scandales, mais j’ai reculé devant le volume : 45 pages format A4 !

C’est un véritable dossier qui nous rappelle à quel point il est fou de confier nos données personnelles, nos interactions sociales et notre accès aux informations à des gens avec aussi peu de scrupules et autant de casseroles aux fesses. L’article va de la fraude fiscale au génocide des Rohingyas en Birmanie (Source PDF), en passant par les expériences psychologiques à grande échelle sur les utilisateurs et à leur insu (Source), la discriminations envers les minorités raciales et les handicapés (Source), le financement d’organisations néo-nazi (Source).

Une longue enquête du Wall Street Journal, avec l’aide de la lanceuse d’alerte Frances Haugen (voir ci-dessous), démontre par exemple que Facebook sait depuis longtemps que sa filiale Instagram est toxique pour les ados : “13,5 % des adolescentes concernées affirment qu’Instagram augmentent leurs envies de suicide, 17 % des adolescentes interrogées affirment qu’Instagram fait empirer leurs problème d’anorexie”. Mais la direction continue de faire comme si de rien n’était au dépend de la souffrance de ces jeunes.

On se rassurera en se disant que pendant les 7 heures où les services étaient “down”, Facebook, Instagram auront cessé de diffuser des fake news et de pomper nos données personnelles

Pour ma part, j’ai fermé mes comptes Facebook et Instagram, remplacé WhatsApp par Signal. Je vous encourage à faire de même dans la mesure de vos possibilités et à tenir Facebook à l’oeil : le numérique est bien trop important dans nos vies pour le laisser dans les mains de gens tous puissants qui n’ont pas de scrupules.

Quelques liens qui expliquent la situation de Facebook :

Les Facebook Files, un dossier du Wall Street Journal, qui après 18 mois d’enquête, lance quelques pavés massifs dans la mare. Jugez plutôt :

• Il existe une liste d’utilisateurs privilégiés de Facebook et Instagram qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les utilisateurs ordinaires. Sur Facebook et Instagram, les célébrités ne sont pas soumises aux mêmes règles de modération. Voir aussi le podcast The Facebook Files, Part 1: The Whitelist ;
• Des études internes à Facebook démontrent qu’Instagram est toxique pour les adolescentes. « 13,5 % des adolescentes concernées affirment qu’Instagram augmentent leurs envies de suicide, 17 % des adolescentes interrogées affirment qu’Instagram fait empirer leurs problème d’anorexie » (Source) ;
  • Articles sur le sujet en français : L’étude qui montre que Facebook connaît les effets néfastes d’Instagram sur les jeunes filles . Voir aussi sur Ouest-France : Comment Instagram dégrade le bien-être des ados. Comme l’industrie du tabac dans les années 1950, Facebook savait mais a préféré cacher la vérité et continuer d’abîmer des enfants ;
• Facebook aurait promis à Trump de ne pas vérifier les discours politiques ;
• Alors qu’elles viennent tout juste d’être annoncées, L’Europe veut empêcher que les Ray-Ban connectées de Facebook vous filment à votre insu ;
• Facebook a partagé des données partielles et biaisées à des chercheurs en désinformation ;
• Dimanche, c’était une lanceuse d’alerte, Frances Haugen, qui est sortie du bois avec comme objectif de prouver à quel point la culture d’entreprise est toxique. Elle a été interviewée par l’émission de 60 minutes, très suivie. C’est elle qui est — au moins en partie — à l’origine des documents (autour de 10 000) qui ont permis l’enquête du Wall Street Journal. Compte tenu de la visibilité de l’émission, le coup est rude. Je recommande la lecture de l’article Facebook Files : la lanceuse d’alerte Frances Haugen a révélé son identité sur CBS, très complet.