Je vous demande par avance de bien vouloir m'excuser pour cette digression digne du café du commerce, mais depuis tout petit déjà, je me pose des questions sur le monde et le sens de la vie. (Avec une telle phrase d'introduction, je sens bien que les deux tiers du lectorat vient de fermer la fenêtre du StandBlog :-). En lisant le blog de Tantek, je suis tombé sur cette citation Certains voient el monde tel qu'il est et se demandent pourquoi, certains voient le monde tel qu'il pourrait être et se demandent pourquoi pas. Cette phrase résonne chez moi, avec mes récentes reflexions. Loin de mon ordinateur (enfin, moins près, devrais-je dire), à contempler les éventuels nuages normands, à rencontrer des gens d'horizons différents, on peut constater les différentes approches de la vie par les gens qui m'entourent. Cela concerne quantité de domaines aussi variés que l'économie, la politique, le respect de l'environnement, la spiritualité, l'éducation des enfants, l'intervention en Afghanistan et en Irak, le management d'organisations et bien bien d'autres encore. Plus précisément, permettez-moi d'illustrer mon propos.

  • A ma droite, une optique économique libérale, avec moins d'impôts, moins de régulation, moins de charges sociales pour les entreprises. Un certain dédain pour le mouvement écologiste, trop prompt justement à instaurer de nouveaux règlements. Un style de management plutôt directif et formel, "top-down" (avec un fort sens hiérarchique). Coté spiritualité, souvent un catholicisme de façade, hérité d'une éducation plus que d'une vraie foi.
  • A ma gauche, une vision sociale de l'économie, tendance altermondialiste, avec une certaine fibre écolo. Sûrement une ouverture sur le monde, une volonté de voir à plus long terme que la prochaine échéance du crédit de la Xantia. Coté spirituel, on oscille entre un anti-cléricalisme de bon ton ou une foi plus authentique que de l'autre coté. En tout cas, on a plus tendance lever son nez vers les étoiles qu'à le mettre dans le guidon du quotidien.

Au delà des différences -forcément caricaturales- que je viens d'exposer, il y a plusieurs vraies questions. Le monde doit-il changer ? Suis-je un acteur du changement ? Je ne suis pas persuadé que la majorité des gens aient envie que le monde change. En tout cas, s'ils ont cette envie, elle est sûrement secrète et n'est pas mise en action. Il faut dire qu'à vouloir changer le monde, on risque bien de s'escrimer toute sa vie pour des résultats minimes, voire nuls. Qui plus est, les organisations qui pourraient fédérer le changement sont teintées de politique, avec tout le discrédit que cela jette sur elles. (Non, je ne crie pas tous pourris, je constate).

Pourtant, je pense que le lectorat du StandBlog a en envie de changement.Oh, pas celui du Grand Soir, avec des têtes au bout des piques, non. Mais envie de faire évoluer cette formidable idée qu'est le Web. Cette idée que nous mettons en pratique quotidiennement pour la plupart, en faisant des sites utilisables par tous, tous navigateurs confondus, tous sytemes d'exploitations, tout individu. En somme, standardiser pour la diversité. Bien sûr, ça n'est pas vraiment changer le monde. C'est influencer une partie du monde. Mais cette partie est fondamentale, car elle est ancrée dans le futur (donc appelée à grandir), et elle sert la communication, l'apprentissage, le partage d'information, donc la compréhension entre les hommes. De cela, notre monde a plus besoin que jamais. Alors voilà, rien qu'en appliquant les standards, on change le monde. Et la transpiration générée par cet effort n'est que plus justifiée, plus noble. Sans compter qu'en utilisant les standards, on perd sûrement du temps à convaincre, mais on en gagne encore bien plus pour produire du contenu de meilleure qualité. En somme, les standards (et incidemment les logiciels libres), c'est la révolution et la gloire pour les flemmards ;-)