Ah, l'Amérique, ses grosses bagnoles, ses hamburger géants, ses Pamélas siliconées qui font du roller sur Venice Beach, et ses 34.9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté... Ca fait tout de même plus de 12% de la population. Vous voulez d'autres détails croustillants ? La pauvreté touche 23.9% des noirs et des métis, et 12,1 millions d'enfants, toutes races confondues. En lisant de tels chiffres, ont ne peut que s'alarmer. Ceux qui font l'autruche diront qu'en France, on est bien loin de tout cela. Certes. Des choses aussi impensables aux USA que la sécu et l'assurance chomage sont autant de barrières en France contre la pauvreté. Mais ces institutions, qu'on considère comme acquises, sont en danger. Que faire pour les sauver ? Accepter que le monde change. Quel rapport me direz-vous ? Certains acquis sociaux ont été négociés à des époques bien différentes de maintenant. Mondialisation, capitalisme effreiné, pays émergeants, Etats-Unis maitres du monde, tout cela semblait impossible en 1950 ou 1970. Alors, pour que le système français, qui n'est pas le meilleur, mais certainement pas le pire, puisse continuer, il faut accepter de changer. De revenir sur des acquis. Faire preuve de souplesse. Loin de moi l'idée de voir un MEDEF triomphant abolir tout ce qui a déjà été négocié avec les salariés, mais de grâce, acceptont une renégociation large des acquis en vue de simplifier tout cela. Simplifions. Rendons à l'entreprise sa souplesse. Plutôt que de résister au changement, accompagnons-le. Trop de reglementations successives ont sclérosé les entreprises françaises. Avec des accords plus simplifiés, des partenaires sociaux ouverts au dialogue, on peut redonner de la souplesse aux entreprises françaises. C'est vital dans un monde en changement. Et si nos entreprises ont du succès, c'est aussi une assurance pour l'emploi, et ça vaut mieux que de travailler dans une entreprise sclérosée, qui perd des marchés, pour finir -comme une catastrophe ferroviaire au ralenti- avec un plan social qui n'en fini pas. On pourrait me prendre en lisant ce propos, pour un fanatique de cet imbécile de Madelin. Il n'en est rien. Ce que je souhaite expliquer tient en quelques mots : Echangeons des dizaines de petits acquis sociaux biscornus contre une revalorisation de salaire significative. Il ne s'agit pas de faire pencher la balance de l'économie vers les patrons ou les salariés, mais simplement d'entamer le dialogue entre eux, pour une plus grande efficacité d'une économie qui a besoin de toutes ses ressources pour faire face à une économie mondiale qui s'emballe.