Laurent Bervas s'interroge sur son blog : BLOG : Fin des "public relations" ?, et arrive à quelques conclusions justes ou moins justes.

Ce avec quoi je suis d'accord :

Besoin de vérité dans ce monde (oh que oui !) et Un blog doit être vrai (re-oh que oui !)

Ce avec quoi je suis moins d'accord

Les hommes de communication ont du mal à appréhender ce phénomène. Me considérant moi-même comme un homme de communication (malgré ma formation d'ingénieur, les fonctions successives intégraient une composante communication importante), je ne pense pas avoir du mal à appréhender le phénomène des blogs. Mais c'est sûrement parce que je suis bien plus qu'un spin doctor (manipulateur de perception) au service d'un capitaine d'industrie. Je suis la partie communication de Tristan Nitot, qui est surtout quelqu'un qui fait du Libre. Bref, je suis moi (arrêtez de rire au fond ;-), et cela rejoint enfin la phrase de Laurent avec laquelle je suis d'accord : mon blog est lu car il est vrai. Il est vrai car je ne présente pas avantageusement les actions de quelqu'un d'autre qui me paye pour ça. Je fais ce que je crois être juste, et ensuite je raconte.

Ce avec quoi je ne suis pas du tout d'accord

Laurent affirme qu'un blog n'est vrai que si les commentaires ne sont pas filtrés / censurés. J'ai un a priori négatif sur la suppression des commentaires malvenus. Mais j'ai été obligé de fermer mes commentaires à un moment, pour éviter les abrutis de venir cracher leur bile sur le Standblog (et pire encore, d'héberger leur conneries sur mon site). Voici ce que j'écrivais à l'époque :

C'est pour éviter la multiplication des commentaires simplistes qui décrédibilisent mes propos que j'ai été dans l'obligation, dans un premier temps, de supprimer les commentaires les plus fâcheux. Mais cela prend trop de temps, car j'ai surtout tendance à vouloir expliquer au râleur en quoi il a tord. Du coup, je réponds dans un commentaire, avec du retard, et je sais qu'il sera moins lu que le coup de gueule du râleur qui a la tête un peu près du bonnet. Bref, ça prend du temps de ne pas succomber à l'arbitraire et à la modération des commentaires. Et puis ça m'oblige à tout justifier, à défendre mon propos 10 fois par jour. Et ça, c'est minant. Usant.

Rien qu'hier, on m'a accusé d'utiliser les arguments d'extrème droite à propos de la phrase où j'annonçait n'avoir justement jamais voté ni communiste ni Front National. Dingue !

Un peu plus bas, un troll m'accuse de désapprouver le Libre sous prétexte que le contenu du Standblog n'est pas (encore ?) sous licence Libre. Ca me rend dingue, des commentaires à la con comme ceux-là ! Dans un billet où je me défend d'être communiste car partisan du Libre (en réponse aux propos de Bill Gates), on me traite successivement de facho et d'incohérence anti-libriste. Mais je rêve !

Revenons à nos moutons, à savoir le filtrage des commentaires. Je pense que dans des sujets sensibles, et la politique en est un, il est difficile d'avoir un endroit ouvert où une personne "visible" et identifiée, tenant des propos sincères mais pas toujours consensuels, doit faire face à des centaines (ou des milliers) de critiques anonymes et pas toujours intelligentes. Pour ceux qui connaissent pas, je vous encourage à aller faire un tour sur les newsgroups comme fr.soc.politique, et vous verrez que la discussion y est impossible. Alors, comment faire ? Expliquer à chacun, lentement, en quoi les critiques sont fausses ? (et l'on sait que nourrir un troll, c'est le faire enfler). Laisser les commentaires fâcheux se descréditer eux-même ? Les supprimer ?

La solution idéale reste à trouver, mais pour l'instant, les palliatifs sont infiniment trop coûteux en temps. Aussi, je me demande si je ne vais pas fermer les commentaires, regrettant encore une fois de voir les participations intelligentes rendues au silence par de bruyants blaireaux.