Là, pour le coup, on va en mettre plusieurs. Il faut dire qu'elles ne sont pas piquées des vers !

La première a été prononcée par Michel Rocard et rapportée dans un article édifiant du Monde, à propos des brevets logiciels. La question était la suivante : Des entreprises américaines auraient exercé des pressions ?

Beaucoup d'entre nous, au Parlement, conviennent que jamais ils n'ont eu à subir une telle pression et une telle violence verbale au cours de leur travail parlementaire.

Je cite l'ensemble pour vous donner le contexte (et souligner que Microsoft n'est pas le seul coupable dans l'affaire) :

Pas seulement américaines ! Nokia et Alcatel, par exemple, sont largement impliquées. Elles ont réussi à convaincre la Commission de reprendre le problème et de relancer l'offensive. Nous avions d'ailleurs appris au passage que, pour mettre au point le premier projet de directive, la Commission européenne s'était attaché les travaux d'experts extérieurs parce que c'était un problème assez nouveau pour elle. Or plusieurs de ces experts extérieurs venaient de Microsoft et d'autres firmes informatiques. Il n'y a pas de fumée sans feu. Tout cela ne pas fait très joli dans le tableau... Nous n'avons jamais pu parler un langage commun avec les représentants des grands groupes que nous avons rencontrés - et notamment ceux de Microsoft. Leur parler de libre circulation des idées, de liberté d'accès au savoir, c'est leur parler chinois. Dans leur système de pensée, tout ce qui est ôté au champ du profit immédiat cesse d'être un moteur pour la croissance. Ils ne semblent pas pouvoir comprendre qu'une invention qui n'est qu'un pur produit de l'esprit ne peut être brevetable. C'est tout simplement terrifiant. Beaucoup d'entre nous, au Parlement, conviennent que jamais ils n'ont eu à subir une telle pression et une telle violence verbale au cours de leur travail parlementaire. C'est une énorme affaire.

Rappelons que Michel Rocard, ancien premier ministre, est contre les brevets logiciels en Europe.

L'autre citation du jour est aussi d'un ancien officiel, en l'occurence Richard Clarke, ancien conseillé de la présidence américaine pour les questions de sécurité informatique et anti-terrorisme, à qui on posait la question de l'intérêt des anti-virus et anti-spyware de Microsoft :

Compte tenu de leur lourd passé en terme de sécurité, je ne vois vraiment pas pourquoi quelqu'un leur achèterait quoi que ce soit.

(Source : Marc Olanié, CSO).

Je trouve la remarque exagérée, car basée sur la seule réputation (certes excécrable) de Microsoft en terme de sécurité. Attendons de voir ce que donnent ces produits et comment ils sont distribués. Microsoft se trouve encore dans une situation délicate, où il est obligé d'empieter sur les plates-bandes des fournisseurs d'anti-virus (MacAfee, Symantec...), ce qui a un impact désastreux sur l'éco-systeme des développeurs d'applications Windows, dans la mesure où cela démontre qu'il est bien difficile pour une société commerciale de concurrencer Microsoft en terme d'applications sous Windows. D'un autre coté, Microsoft est bien obligé de le faire pour tenter de limiter la casse en terme de sécurité de la plate-forme Windows. Ah, les affres du monopole !

Quoiqu'il en soit, on peut se demander pourquoi, à quelques jours d'intervalle, deux éminents politiques tombent à bras raccourcis sur Microsoft... Quand même, dire du mal de l'entreprise d'un homme reçu par les chefs d'états, ça n'est guère diplomatique !