Parlons un peu du prix du pétrole...

Le tarif habituel, ces dernières années, c'était aux alentours de 30$ le baril. Ces derniers mois, les prix ont augmenté pour dépasser les 50$. Peut-on parler de crise du pétrole ? Pas tout à fait. En effet, pour retrouver les niveaux de 1973, en dollars constants, il faudrait que le baril atteigne les 80$. Est-ce possible ? Tournons-nous vers les économistes et posons leur la question. Je cite Libération (édition du 22/4/2005, page 20) :

Le FMI, peut suspect d'alarmisme, retient l'hypothèse d'un baril d'un baril à 100 dollars.

100 dollars ? Le triple d'il y a quelques mois, le double de ce qu'on a actuellement, alors que les pêcheurs et agriculteurs sont étranglés par le prix du pétrole ?

C'est là que le bât blesse :

(...) toute progression de 5 dollars engendre une perte de croissance de 0,2% à 0,5%. Les banques centrales pourraient bien décider d'augmenter les taux d'intérêt pour refroidir la hausse de prix provoquée par celle du baril... Au risque de ralentir encore plus la croissance.

Les optimistes du FMI parle donc d'un prix à 100$ le baril. Certains parlent de chiffres beaucoup plus élevés, avec un prix de 380$ à l'horizon 2015. Trois cent quatre-vingt dollars... Sept fois plus qu'aujourd'hui. Toutes choses égales par ailleurs, ça nous met quand même le litre de Sans-Plomb à 8 euros le litre... A ce prix-là, les deux tiers de la France vont devoir partir en vacances à pied.

On pourrait crier foutaise, et dire que ces fichus écolos sont capables de dire n'importe quoi, sauf que l'auteur de cette étude est... économiste à Ixis, Groupe Caisse d'Épargne. J'ai toujours su que l'écureuil était un dangereux amoureux de la nature ;-) Laissons donc la parole à Moncef Kaabi (l'économiste en question), interviewé par Libé :

L'objectif de notre travail, c'est avant tout de tirer le signal d'alarme. De dire aux politiques, à l'opinion publique, qu'il est plus que temps de réagir. S'ils ne veulent pas voir les prix du pétrole s'envoler, pour atteindre ces 380 dollars le baril en 2015.

Le chiffre de 380$ le baril est peut-être exagéré. Je n'en sais rien. Mais la vérité est sûrement quelque part entre 100 et 380, autrement dit, beaucoup trop. Dans tous les cas, les actionnaires des grands groupes automobiles devraient revendre leurs actions aussi vite que possible. (pour une fois que je fais un conseil boursier...) Pareil pour les grands groupes pétroliers, qui ne vont pas réussir à cacher la vérité bien longtemps encore, malgré leurs pathétiques tentatives de désinformation aux Etats-Unis.

Si le sujet vous intéresse, et avant de venir vomir des insultes dans les commentaires sous prétexte que toute vérité n'est pas bonne à dire, je vous encourage à lire l'article de Wikipedia sur le Pic pétrolier.

Ensuite, regardons ensemble vers le futur, et avec le sourire : l'économie s'effondrera peut-être à cause de la crise du pétrole, mais finalement, on s'en sortira plutot bien, dans la mesure où cela limitera les rejets de CO2 dans l'atmosphère, source du réchauffement de la planète, autre grand problème environnemental bien trop souvent négligé.