C'est l'ami Doron Rosenberg, employé IBM et contributeur Mozilla, ancien Netscape et auteur DevEdge, qui a pris le temps de rédiger l'article que presque tous les responsables d'Intranet du monde attendaient : comment migrer ses applications Web d'IE vers Mozilla.

En effet, avec la moitié des entreprises qui sont sous Windows 2000 et qui n'ont pas l'intention de migrer sous XP alors que Longhorn Windows Vista ne devrait pas tarder (à l'échelle de l'entreprise), Firefox est maintenant le navigateur de choix. Moderne, multi-plate-forme (donc il préserve la possibilité de migrer vers Linux à terme), gratuit, un meilleur pedigree coté sécurité, Open-Source (donc plus pérenne), disponible sur toutes les versions de Windows (et pas seulement XP SP2), Firefox s'impose comme une évidence.

Sur le long terme, qui sait ce que l'avenir nous réserve ? Développer une application pour un seul navigateur, c'est s'enfermer soi-même, surtout si le navigateur en question n'est disponible que sur une seule plate-forme. En effet, c'est lier les applications d'entreprises à un navigateur, qui est lui-même lié à un système d'exploitation, qui est lui même lié à un fournisseur unique. Et ce dernier, on l'a vu, n'a pas forcément envie de maintenir un navigateur : rappelons que l'équipe Internet Explorer pour Windows a été re-créée récemment après une dissolution il y a plusieurs années, et que Internet Explorer pour le Mac n'a plus aucun avenir. J'en veux pour preuve que la page d'accueil par défaut d'IE/mac, http://msn.fr, ne s'affiche même pas correctement, et que certains articles ne s'affichent même pas (enfin, juste la pub, ce qui est peut-être la solution ultime, à court terme, pour gagner des sous sans en dépenser bêtement sur du contenu).

Alors, dans 5 ou 10 ans, que sera le marché des navigateurs ? Nul ne le sait. Peut-être que MS aura a nouveau abandonné IE, comme il l'a déjà fait. Peut-être que Opera aura disparu ou changé de marché, peut-être que Firefox sera du passé, personne n'en sait rien. On imagine bien que Firefox, parce qu'il est Libre, peut-être maintenu par la communauté des utilisateurs même si Mozilla Foundation jetait l'éponge : c'est bien là l'un des avantages fondamentaux du Libre, qui confère aux projets importants une pérennité qu'aucun éditeur ne peur offrir.

Quoiqu'il en soit, on ne sait pas quel navigateur sera dominant dans 10 ans. Alors, la façon la plus simple d'éviter de se retrouver coincé comme cela arrive à tous les utilisateurs de Windows autre que XP-SP2, c'est de faire du contenu conforme aux standards, et ce, dès aujourd'hui. Dans le domaine applicatif, on se tournera vers l'utilisation de formats ouverts, libres de droits et non brevetés.