Voici un billet lu chez Robert O'Callahan, développeur Mozilla chez Novell, qu'il a intitulé Choosing Sides. Robert m'a permis de le traduire en français, et j'en profite pour faire une spéciale dédicace à mes amis qui travaillent chez Microsoft (et avec qui je devrait diner prochainement chez Pierre-Luc), et qui espèrent changer le géant de l'intérieur (sans grand espoir, à mon sens). Je laisse la parole à Robert (et vous engage à vous souvenir avant de débuter la lecture que ce billet est dans la catégorie humour) :

Imaginez que vous êtes un bon développeur et que votre but dans la vie est de faire que votre logiciel soit utilisé par le plus de monde possible. Où faudrait-il travailler pour cela ? Etant donné que la plupart des utilisateurs ont recours à du logiciel Microsoft, les recruteurs de Microsoft vous expliquent que c'est là que vous devriez travailler. Mais ils ont tort. C'est quelque chose qui est facile à comprendre quand on se pose la question suivante : "Qu'est-ce qui limite la capacité de Microsoft à produire du bon logiciel ?" Ca n'est pas le manque de bons ingénieurs ! C'est plutôt le manque de pression concurrentielle.

A cet égard, la situation actuelle pour IE7 est un exemple classique : après avoir obtenu une position de monopole, l'entreprise n'a plus rien fait jusqu'à ce que Firefox les oblige à bouger. Avec du recul, l'une des plus grandes prouesses jamais effectuée (à mon humble avis), c'était quand IE a réussi à rattraper Netscape en partant de rien du tout, avec le développement ultra-rapide d'IE3, et je pense qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence quand on sait que Microsoft faisait alors face à l'une des plus grandes menaces jamais rencontrée jusqu'alors. (...)

On pourrait faire d'autres comparaisons. Là où Microsoft domine, (système d'exploitation pour ordinateur de bureau, applications bureautiques), les progrès sont lents. Là où ils sont menacés (MSN/Live, XBox, Java/.Net), les progrès sont rapides.

La leçon, c'est que si vous voulez voir du bon logiciel chez Microsoft, l'impact sera le plus fort si vous allez travailler ailleurs. Créez quelque chose d'excitant, et Microsoft va le copier. Challengez un produit Microsoft bien établi, et ils vont sortir de leur léthargie.

Attention toutefois : le risque de vous faire écraser par une combinaison des capacités technologiques de Microsoft et de leur puissance monopolistique est élevé. Cela peut rebuter certains candidats. Mais choisir le bon camp n'est pas nécessairement synonyme de vaches maigres.