J'ai récemment été invité à dîner avec d'autres blogueurs par Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM pour éviter les coquilles), et je n'en ai pas parlé sur mon blog. Pour ceux qui ont du mal à suivre, NKM est la secrétaire d'état à l'économie numérique.

Pourquoi n'en n'ai-je pas parlé ? Tout simplement parce que je manque de temps. Et puis Hadopi est venue prendre le peu de temps libre qui me restait. Par ailleurs, même si j'étais assis à la droite de la ministre[1] pendant une partie du dîner, notre discussion sur Hadopi et la relation relance/écologie n'a pas été assez longue et significative pour que j'en fasse état ici.

Cela dit, le projet de loi Création et Internet (aka Hadopi) est un sujet lourd, très lié à l'économie numérique, et on ne l'a pas vu intervenir du tout sur ce sujet. "Un silence assourdissant", diront certains. Notre échange sur Hadopi (qui fut "viril mais correct", comme on dit dans le rugby, au point que j'espère que je serais invité aux prochains dîners du genre) m'a laissé pensé que NKM ne souhaitait pas s'exprimer sur ce sujet, un peu comme le RGI, sujet sensible s'il en est.

Un article de Rue89 explique bien le problème. C'est Olivier Ezratty qui résume le mieux la situation :

Elle est dans une situation inextricable. Soit elle prend position en faveur d'Hadopi et rompt avec toute la communauté Internet pour un truc auquel elle ne croit pas. Soit elle s'oppose au gouvernement, comme elle l'avait fait sur les OGM, et elle se fait taper sur les doigts. Du point de vue de la realpolitik, elle a raison de garder le silence.

Je suis persuadé qu'elle comprend très bien que le projet Hadopi est mal ficelé et inapplicable, mais qu'elle ne peut pas prendre le risque de s'exprimer contre lui, sauf à risquer les foudres de l'Elysée... C'est pour ça que NKM m'a expliqué qu'il fallait voir "l'après Hadopi".

Notes

[1] Oui, je sais, elle n'est "que" secrétaire d'état, mais le protocole veut qu'on l'appelle "Madame la ministre".