Pour commencer LIFT, les organisateurs de la conférence avaient prévu un déjeuner avec des blogueurs africains francophones, auquel j'étais convié.
à la suite du déjeuner avec les blogueurs africains
Ce fut l'occasion de rencontrer des représentants de plusieurs pays africains et d'échanger sur leurs désirs de voir leur pays participer à l'aventure Internet, avec ses spécificités (manque d'infrastructure, culture oral plus qu'écrite, contrefaçon généralisée des logiciels). Nous avons longuement discuté sur la chance que représentait le logiciel Libre pour l'Afrique :
- Véritable gratuité assortie à la liberté (par opposition au piratage ou aux accords de gratuité temporaire entre gouvernements et les grands éditeurs) ;
- Possibilité de prendre son destin en main pour avoir des outils localisés dans les langues natives ;
- Ouverture du code pour apprendre le fonctionnement de la technologie, possibilité de se l'approprier, la modifier, la redistribuer.
- Possibilité d'innover localement, sans nécessiter d'habiter en Silicon Valley, sans avoir un carnet d'adresses bien rempli.
En substance, le Libre, c'est permettre à l'utilisateur de participer, d'adapter. C'est l'utilisateur en tant qu'acteur d'un projet plutôt qu'un consommateur d'une boite noire. On dit qu'en donnant un poisson à un homme, on le nourrit un jour, alors qu'en lui apprenant à pêcher, on le nourrit pour toujours. C'est un peu ça, le Libre : on donne aux africains qui le souhaitent la possibilité de prendre leur destin en main pour eux, pour leur continent, plutôt que de dépendre d'un fournisseur.
Merci à tous ceux qui étaient présents à ce déjeuner, c'était d'une fraîcheur qui n'a fait qu'alimenter – si besoin était – la passion que j'ai pour le Libre et pour Mozilla en tant que générateurs d'opportunités pour tous.
7 réactions
1 De ongola boy - 20/06/2009, 17:46
Un membre de la (jeune) communauté Ubuntu-cameroun (moise Kayeu) a fait justement part de sa participation au LIFT .
La philosophie du libre n'est pas encore très bien appréhendée chez nous. On ne voit pas encore la différence entre des outils qu'on craque et des outils qu'on présente comme étant 'libres' . Et au dela même de cette perception, la plupart de ceux qui font partie de la communauté Ubuntu ne comprennent pas la notion de *communauté* : collaboration, partage, entraide, etc.
Mais j'ai espoir que ca s'améliorera avec le temps... et avec raison
2 De Jul - 20/06/2009, 20:05
Hors sujet je sais mais ou en est Thunderbird 3.0 ?
3 De Frédéric Reynier - 20/06/2009, 21:16
Merci pour ce billet qui porte un véritable message d'espoir quand les médias traditionnels ne cessent de communiquer des désastres. C'est un peu à l'image de la phrase "Un arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse.".
4 De Liberté - 21/06/2009, 12:58
Non, je ne suis pas d'accord sur : le Libre qui "donnerai"... le Libre fait bien mieux que ça ! Il "met à disposition"... non, plutôt il "laisse à disposition". Avec le Libre, il n'y a pas cette "charité", comme Microsoft qui "donnerait" des licences par "charité". La charité, ou "donner un poisson", c'est le meilleur moyen d'asservir quelqu'un. Alors que le Libre, lui, libère !
5 De Tristan - 21/06/2009, 13:07
@Liberté : Je n'ai rien contre la charité, pour ma part. le libre fait les deux :
En substance, nous sommes violemment d'accord
6 De Tristan - 21/06/2009, 13:34
@Jul : la réponse est ici : http://lmgtfy.com/?q=thunderbird+3+...
7 De Liberté - 21/06/2009, 19:57
Je me suis mal exprimée... Ce que je voulais dire, c'est que ce sont les gens qui "prennent". Ils prennent ce qui est "laissé à disposition". Ils n'ont pas à attendre quelque chose de quelqu'un autre... ils sont vraiment indépendants, libres...
Alors que dire "donner", ça veut dire qu'il faut attendre quelque chose (un poisson, par ex.) de quelqu'un autre... c'est ça la charité. Et on se met à dépendre de la "bonne volonté" de quelqu'un autre. Jusqu'au jour où il / elle arrête de donner... qu'il / elle décide que, maintenant, la licence (pour Windows ou Office, par exemple) était payante... et le prix fort.
Et évidement qu'on est d'accord, mais ce sont les mots et le sens des mots employés... C'est qu'on se rend pas bien compte de ce que le Libre implique, permet, etc.
J'ai parfois l'impression que le libre, c'est comme la deuxième version des brevets. Là où les brevets devaient permettre l'échange d'inventions, mais a échoué à cause de l'égoïsme et la cupidité. Le Libre revient (la "version 2") et, voyant que c'est l'argent qui bloque l'échange, se dit "Ok, puisque ça ne fonctionne pas, on supprime, l'argent n'est plus une condition..." Est-ce que les brevets sont le Libre "1.0" ?