Un nouveau sondage i-Télé / Le Parisien sur la loi Renseignement vient de sortir. En voici le résumé :
Les Français sont favorables à la loi Renseignement parce qu’ils sont convaincus qu’elle sera utile, même si elle risque de les priver de certaines libertés et de menacer leur propre vie privée
- Pensez-vous que la Loi Renseignement est utile ?
- Oui : 69 %
- Non : 30 %
- Ne sait pas : 1 %
- Pensez-vous qu’elle remet en question certaines libertés et le respect de la vie privée ?
- Oui : 68 %
- Non : 30 %
- Ne sait pas : 2 %
- craignez-vous que la loi Renseignement porte atteinte à votre vie privée ?
- Oui : 45 %
- Non : 54 %
- Ne sait pas : 1 %
- Faites-vous confiance dans le gouvernement pour protéger la vie privée et les libertés des individus ?
- Oui : 34 %
- Non : 65 %
- Ne sait pas : 1 %
Une loi liberticide par un gouvernement en qui on n’a pas confiance
On voit une certain lucidité dans le fait que le gouvernement ne protège ni la vie privée ni les libertés des individus. Deux tiers des Français n’ont pas confiance.
On constate aussi qu’il est clair que la loi remet en question certaines libertés et le respect de la vie privée : plus de deux tiers des Français le pensent.
De l’utilité de la loi
Enfin, les Français pensent que la loi Renseignement est utile. Ce point-là est plus complexe.
Oui, il faut lutter contre le terrorisme
Il n’y a aucun doute, il faut lutter contre le terrorisme. Le terrorisme c’est moins de 30 morts en 5 ans[1], mais il frappe les esprits comme étant quelque chose qui remet en cause notre mode de vie. Il faut lutter contre le terrorisme, il n’y a pas débat. Il reste à savoir comment. Les terroristes combattent notre façon de vivre, notre liberté. Mais céder nos libertés, c’est finalement leur donner ce qu’ils veulent. Gardons cela à l’esprit.
Oui, il faut permettre aux services de renseignement de travailler dans un cadre légal
Pour qu’ils soient efficaces, les agents de renseignement doivent avoir les mains libres pour travailler et la conscience tranquille. C’est une bonne chose qu’on leur donne les moyens légaux de bien faire leur travail : c’est une des conditions de leur efficacité. Il faudra aussi leur donner des ressources humaines et matérielles. Il y a un arbitrage à faire. Quand on voit que la NSA a dépensé 10 milliards de dollars pour espionner les communications du monde entier pour quasiment aucun résultat, on se dit que cet argent aurait pu être utilisé à meilleur escient. Dans l’éducation et la prévention, par exemple.
MAIS les boites noires sont inacceptables
La surveillance de masse, que le projet de loi commence à mettre en place, est toxique pour la démocratie. Voici une prison panoptique : les cellules, en cercle, contiennent des prisonniers. Le gardien, au centre, caché dans sa tour, peut surveiller tout le monde d’un coup d’oeil. Mieux, il peut s’absenter, et les prisonniers, se croyant observés, continueront à se comporter comme le gardien le souhaite.
Prison modèle à Cuba, sur le principe du panoptique. Source : Wikipedia
Le philosophe Michel Foucault l’explique dans son livre Surveiller et punir. Gilles Deleuze résume sa pensée ainsi :
La formule abstraite du Panoptisme n’est plus « voir sans être vu », mais « imposer une conduite quelconque à une multiplicité humaine quelconque. »
La surveillance de masse, dont les boites noires de la loi Renseignement, sont mauvaises pour nos libertés et notre démocratie car elles imposent un comportement « normal », sans créativité, auto-censuré.
Pour plus d’explications, se reporter au chapitre 7 de mon livre sur la surveillance.
Troquer sa liberté contre de la sécurité est un pacte avec le diable
Souvenons-nous du dicton, parfois attribué à Benjamin Franklin :
Celui qui sacrifie sa liberté pour un peu de sécurité n’aura ni l’un ni l’autre.
C’est très juste : en donnant au gouvernement la possibilité de nous surveiller et de limiter nos comportements, nous renforçons la capacité du pouvoir en place à s’y maintenir. La loi renseignement peut être utilisée pour 7 motifs différents dont un est le terrorisme. Les 6 autres domaines sont extrêmement larges et peuvent concerner quantités d’activités citoyennes. Souvenons-nous que toute évolution de la société a été faite par des gens qui étaient à un moment ou à un autre hors la loi parce que leurs idées, trop novatrices, dérangeaient alors qu’elle sont acceptées aujourd’hui.
Le début de la surveillance de masse, que l’on a voté cette semaine à l’Assemblée, c’est le début d’un état policier, et l’on passe progressivement d’une démocratie où les citoyens votent pour leurs représentants à un modèle où qui oppose les gouvernés aux gouvernants.
C’est une pente glissante : il faut se souvenir des leçons de l’histoire et voir comment un gouvernement qui a un pouvoir grandissant sur les citoyens peut se transformer en quelques décennies en dictature, de droite comme de gauche.
Et surtout, les boites noires sont inefficaces.
C’est peut-être le problème de fond de ce débat. On peut discuter de l’intérêt d’échanger de la liberté contre de la sécurité. Mais la vérité c’est que les boites noires, si liberticides, ne nous donneront aucune sécurité. En effet, les techniques de chiffrement permettent à ceux qui le veulent de passer inaperçus sur Internet. Tor, OTR, VPN, GPG sont accessibles facilement. Les terroristes de janvier 2015 avaient bien intégré les méthodes pour ne pas être sur écoute (utiliser les mobiles des proches, multiplier les cartes SIM). Il en sera de même avec Internet.
On se retrouve donc dans la situation ubuesque où les honnêtes citoyens subiront la surveillance alors que les terroristes ne seront pas inquiétés.
Conclusion
Plus que jamais, il faut combattre la mise en place des boites noires dans la loi Renseignement. C’est la principale mesure liberticide. Pour cela :
- Signez la pétition Stop Loi Renseignement
- Si vous travaillez pour un acteur du numérique, encouragez votre employeur à rejoindre le mouvement Ni-Pigeons-Ni-Espions.fr qui a déjà 500 signatures
- Appelez votre député pour lui demander de rejeter la loi lors du vote solennel du 5 mai.
De façon générale, il faut parler de cela autour de vous. Il faut aider les Français à sortir de leur apathie et à mieux comprendre comment sacrifier sa liberté pour avoir plus de sécurité ne revient en fait qu’à sacrifier sa liberté, sans rien gagner en échange.
Faute de quoi, on pourrait bien avoir dans le futur, cette redoutable question :
Dis, grand-père, tu faisais quoi la nuit où ils ont décidé de faire des boites noires ?
16 réactions
1 De objectifnul - 18/04/2015, 10:36
Je crains que le combat soit inutile et dérisoire s'il vise une loi. La bonne cible est le dispositif de surveillance, bien réel depuis des années. Le projet de loi (scélérate, on est bien d'accord) a le mérite d'illuminer la cible.
2 De Stefane Fermigier - 18/04/2015, 12:40
Moi ce qui m'étonne, c'est les 1% de "ne sait pas". Donc 99% des sondés (donc, selon la logique des sondages, des français) ont lu le projet de loi et l'ont compris ? Ou a minima, en ont lu / entendu suffisamment sur le sujet pour pouvoir, en toute conscience, se forger une opinion, plutôt que de répondre "je ne sais pas" (ou "c'est compliqué").
Après, on peut aussi se poser la question: si XX% des français jugent la "loi sur le renseignement" "utile", est-ce qu'ils parlent du projet de loi tel qu'il est actuellement rédigé (et qu'ils n'ont évidemment pas lu), ou est-ce qu'ils parlent de *l'idée* de faire une loi sur ce sujet (qui elle n'a a priori rien d'aberrant) et en particulier de mieux encadrer les pratiques déviantes des services secrets.
3 De Hervé - 18/04/2015, 13:09
> Pour qu’ils soient efficaces, les agents de renseignement doivent avoir les mains libres pour travailler et la conscience tranquille.
Je me rappelle avoir lu en 2001 que les agences de renseignement américaines avait passé trop de temps à travailler derrière leurs écrans d'ordinateurs et pas assez à travailler sur le terrain. Avec ce projet de loi, nous engageons nos propres services de renseignement dans la même impasse.
PS: pour ironiser, j'ajouterais : comme toujours, on copie les Américains avec 15 ans de retard...
4 De objectifnul - 18/04/2015, 17:56
(suite) ...la loi étant quasiment entérinée sauf retoquage juridictionnel toujours possible, je m'intéresse plutôt aux moyens défensifs: je surfe à TOR et à travers, j'évangélise pour la crypto, je guette les opérateurs qui votent avec leurs pieds, etc.
Après l'échec annoncé, disons vers 2017, il sera temps de couler dans la loi (une autre loi bien sûr) les principes d'une vraie démocratie numérique.
On y gagnera peut-être la mise hors la loi une fois pour toutes de ce qui nous espionne déjà depuis longtemps, illégalement. Il faudra alors démanteler.
En attendant, l'urgence est de précipiter le remake du scénario Hadopi.
5 De Nico - 18/04/2015, 19:52
J'étais à un repas ce midi avec des gens qui n'y connaissaient strictement rien. Un des convives m'a même sorti qu'il trouvait « scandaleux que des gens manifestent contre cette loi, que de toutes façons il s'en foutait, il avait rien à cacher, il n'avait pas de compte Facebook et il utilisait pas internet ».
Devant tant d'âneries et d'incompréhension sur le sujet, j'ai expliqué quelques points, et curieusement, je n'ai pas eu de réponse quand j'ai demandé son numéro et code de carte bancaire, vu qu'il n'avait rien à cacher. Par contre, les gamines écoutaient quand j'expliquais des trucs à propos de Facebook. J'avais vraiment l'impression d'un choc de générations (je ne généralise pas pour autant).
Franchement, cela m'effraie que les gens se soucient si peu de ces sujets. Et arriver à concentrer autant de bêtise en si peu de phrases, pourtant assénées avec une assurance totale, je me dis qu'on n'a pas fini d'en ch… pour que ces sujets ne soient pas abordés n'importe comment.
6 De Marre - 18/04/2015, 20:12
"la situation ubuesque où les honnêtes citoyens subiront la surveillance alors que les terroristes ne seront pas inquiétés"
Rien d'inhabituel la-dedans, c'est la politique appliquee aux armes depuis plusieurs decennies. Quant aux resultats, gageons qu'ils ne seront guere differents.
7 De objectifnul - 19/04/2015, 10:08
Je n'appréhende pas tout à fait le lien entre ces deux évidences mais je subodore qu'il existe: (1) dans ce domaine comme dans bien d'autres, le politique ne sait plus gouverner autrement que par l'interdiction et/ou la contrainte (ces derniers mois ont été caricaturaux dans le genre), jamais en emportant l'adhésion pourtant bien plus efficace, (2) les gens s'en foutent, trop habitués aux échecs, aux annonces et promesses sans suite.
Ici, l'échec est plus que probable, et même souhaitable. C'est l'occasion rêvée de commencer à élaborer un véritable projet de politique numérique cohérente, démocratique, solide, balisée, réaliste, techniquement irréprochable. Attrayante en un mot.
Il faut proposer de quoi stimuler l'économie numérique dans un climat rassurant au lieu de la tuer en la traitant comme le fut en son temps l'invention de Gutenberg (13 janvier 1535 : François 1er censure l’imprimerie, avec le succès que l'on sait, ces politiques sont décidément indécrottables).
8 De Laurent - 19/04/2015, 10:10
Je vous trouve tous très Zen. Tout le monde d’accord à dire que cette loi (comment les précédentes) est mauvaise et contre-productif.
Mais merde! c'est avec notre fric que ce grand n'importe quoi va ce faire!
9 De Merome - 19/04/2015, 12:36
Les geeks (dont je fais partie) qui s'émeuvent de cette loi (et des Hadopi, Loppsi et d'autres avant celles-là) devraient aussi s'interroger sur une chose : pourquoi on se retrouve toujours à se défendre contre le(s) gouvernement(s) censé(s) nous représenter ?
Et est-ce que ça a un sens de mobiliser, tous les X mois, toute la communauté des internautes pour s'élever contre ses représentants sur un point précis ? Pendant que les antinucléaires se mobilisent contre les centrales, les féministes pour défendre le droit des femmes, les ouvriers contre les patrons, les pigeons contre les impôts...
Il y a une cause commune derrière ça, une cause historique qu'il faut cesser d'ignorer. Et au lieu de ne parler QUE de Loi Renseignement, puis ensuite QUE de TAFTA, puis QUE de je ne sais quoi... il faut SANS CESSE relier ça au fait que NOUS NE SOMMES PAS EN DÉMOCRATIE. C'est pas juste un slogan antiparlementaire et anarchiste, c'est une réalité historique : le gouvernement représentatif est un système qui a été mis en place fin XVIIIème siècle un peu partout EN OPPOSITION à la démocratie. Je répète : les gens qui ont mis en place les institutions que l'on connaît ne VOULAIENT PAS DE DÉMOCRATIE. Sachant cela, est-ce que ça vous étonne qu'on doive se battre tous les X mois contre une loi liberticide ?
Je lance un appel à tous les geeks qui ne l'ont pas déjà fait : renseignez-vous sur cette période où on a viré les monarchies pour mettre en place des assemblées élues, des tas de chercheurs en parlent : Yves Sintomer, Bernard Manin, Dupuis-Déri... Et, tout en continuant à vous mobiliser contre les projets qui vous tiennent à cœur, reliez ça sans tarder au problème démocratique global. Sinon, on ne fait qu'appliquer des patches sur un truc complètement buggué. C'est comme si on suppliait Microsoft de laisser tourner des logiciels libres, au lieu d'utiliser linux : c'est déjà bien, mais c'est vain.
Pour commencer, je vous conseille de voir ceci : https://www.youtube.com/watch?v=KVW...
10 De criophoros - 19/04/2015, 19:39
Bel article, qui résume une réalité, la majorité des citoyens ne sait pas de quoi on parle mais pense savoir. J'en ai fait l'expérience dans mon entourage. (Comme De Nico).
Comme souvent, avec le recul et la mise en application certains députés (puis sénateurs) découvriront la réalité et diront, comme ce fut le cas avec HADOPI, on n'avait pas tout compris...
Un certain "Paul Bismuth" s'est insurgé contre des écoutes téléphoniques voulues par Nicolas S.
Les élus ne sont décidément d'accord que pour voter ce genre de lois.
Début de la mise en place ou expérimentation de INDECT??? Dans tous les cas il faut continuer à avoir peur des attentats car rien ne nous assure que ça ne se reproduira pas...
11 De cdg - 20/04/2015, 14:32
coome disait De Gaulle, les francais sont des veaux. Ca n a pas change. On leur fait croire que des dangereux terroristes les menacent et hop le tour est joue. Je suis persuade que nos diriegants savent tres bien que cette loi est inutilisable contre des etrroristes, mais si ca permet d espionner une actrice mignonne ou savoir qui balance les magouilles, c est tout benef
PS: espionnage d actrice -> C Bouquet/F Mitterrand
Detection du lanceur d alerte : dernier exemple connu : espionnage des journalistes du Monde pour trouver leur informateur a la demande de Sarkozy (alors president)
12 De PJ-BR - 21/04/2015, 12:32
Quand bien même les terroristes utiliserait Internet comme les citoyens lambdas (sans TOR, sans VPN, sans GPG...) les boites noires seraient inefficaces. Le Big Data permet de repérer les schémas répétitifs pas les schémas exceptionnels. Et pour avoir une idée de la qualité des algorithmes il suffit de voir les pubs qui nous ciblent. Et là on peut voir rapidement que c'est n'importe quoi. Être visé par des pubs mal ciblées est juste énervant, se retrouver en garde à vue ou a subir des enquêtes de voisinage à cause d'une boite noire mal paramétrée aura un tout autre impact.
De plus, on ne peut pas comparer le flicage de Facebook et celui de l’État. Il est tout à fait possible et simple d'éviter les intrusions de Facebook (il suffit de ne pas s'inscrire); il est impossible de refuser les intrusions de l'État.
13 De PJ-BR - 21/04/2015, 12:54
@Marre (#6)
C'est complètement différent. Le contrôle de la vente des armes abaisse nettement le nombre de meurtres; cette loi n'abaissera pas les risques de terrorisme.
Pour avoir vécu dans des pays où les armes sont en vente libre il est clair que ça favorise d'abord et avant tout les agresseurs (il suffit de comparer le taux d'homicides en France et aux États-Unis). D'une part, la majorité des homicides ont lieu dans le cadre familial, dans les pays où le pékin moyen n'a pas d'arme ça n'arrive même pas. D'autre part, en cas d'agression, avoir une arme et essayer de s'en servir est un facteur de risque supplémentaire. L'agresseur est déjà armé, et n'hésite pas à tirer en cas de tentative de saisir son arme. Du coup, risque d'être blessé multiplié par 2, risque d'être tué multiplié par 4.
Bref, la comparaison ne tient pas la route.
De plus, une arme est faite, sauf rares exceptions, pour tuer. Un mail est aussi inoffensif qu'un livre. L’État à raison de contrôler a priori l'utilisation d'un objet dangereux par nature; il a tort de vouloir contrôler a priori l'utilisation d'objets inoffensifs, sauf rares exceptions. Pourquoi pas interdire le sucre ou les engrais pendant qu'on y est (puisqu'on peut en faire des explosifs)?
14 De v_atekor - 22/04/2015, 10:48
@Merome : pourquoi on se retrouve toujours à se défendre contre le(s) gouvernement(s) censé(s) nous représenter ?
Je pense que nous ne sommes pas assez pro-actif sur le sujet. Nous sommes dans un schéma technique-sans-Etat très influencé par la Mecque de l'informatique, la Silicon Valley. Or, il ne faut pas être grand clerc pour anticiper que les mission de la police et de la justice s'étendent à internet également. Du coup nous nous retrouvons chaque fois en porte-à-faux entre une vision trop centrée sur la technique qui vise à la sécurité sans se mêler des institutions, et de l'autre des pouvoirs d’États qui ont leurs obligations.
.
La seule façon de remédier à ce problème est d'anticiper clairement les besoins de la police et de la justice et de promouvoir des solutions qui tiennent compte de tous les aspects à la fois. Je pense que c'est non seulement tout à fait possible, mais qu'il n'est pas trop tard pour bien faire, quelque soit l'avenir de cette loi. En réalité, dans son schéma actuel elle sera probablement doublée par la technique obligeant à refondre la loi. A nous d'anticiper les problèmes, de nous coordonner avec des juristes et de proposer des solutions équilibrées avant qu'on ne nous ponde une nouvelle loi. Ca nous donne 2 ou 3 ans pour préparer le terrain.
15 De Marre - 22/04/2015, 17:06
@PJ-BR :
Je ne suis pas d'accord avec votre point de vue : le controle des armes n'a pas pour objectif de reduire le nombre de meurtres, il a pour but de reguler la diffusion des armes. Les armes sont des outils (certes originellement destinees a tuer) et peuvent etre utilisees a differents escients, de meme qu'un email peut servir a menacer/faire chanter/harceler.
Il ne faut pas confondre outil et usage, n'importe quel abruti peut commetre un massacre avec une lime a ongle ou sa voiture.
Regardez la situation en france : il n'y a jamais eu autant d'armes de guerre (Cat. A-B) en circulation sur le territoire depuis les annees 1950 alors qu'aucun tireur citoyen, fut-il champion mondial, n'a le droit d'en posseder.
Au final, ces lois ont stigmatise de nombreux sportifs et amateurs eclaires sans reduire le moins du monde le nombre d'armes illegales (et je ne parle meme pas des abus policiers honteux qui ont mene a la destruction de pieces historiques uniques).
Je maintiens donc mon parallele entre ces deux sujets : une loi reprimant specifiquement les citoyens n'a rigoureusement aucun impact positif sur les comportements dangereux.
16 De Bastien J. - 24/04/2015, 15:55
Super article (comme toujours).
Un détail cependant, je préfère cette citation dans une version plus complète :
> Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
http://www.linternaute.com/citation...--benjamin-franklin/