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Tim Berners-Lee, inventeur du Web, à l’occasion du 28e anniversaire du jour où il a soumis le rapport qui devait donner naissance au Web, fait part de ce qui l’empêche de dormir la nuit. La première de ses préoccupations correspond bigrement à ce qui m’occupe chez Cozy Cloud :

1) Nous avons perdu le contrôle de nos données personnelles

Le modèle d’affaires actuel de beaucoup de sites est offrir des contenus gratuits en échange de nos données personnelles. Nous sommes nombreux à l’accepter – ne serait-ce que par l’approbation d’un long et obscur contrat de conditions d’utilisation. Fondamentalement, nous ne voyons pas d’inconvénients à la collecte de certaines informations personnelles en échange de services gratuits. Cependant, quelque chose nous échappe. Quand nos données sont conservées dans des silos propriétaires, hors de notre vue, nous perdons les bénéfices que nous pourrions en tirer si nous en avions le contrôle direct et si nous pouvions choisir quand et avec qui les partager. Qui plus est, nous n’avons souvent aucun moyen de signaler aux entreprises quelles données nous préférerions NE PAS partager, particulièrement avec des tiers. Les conditions générales sont du tout ou rien.

Cette collecte très systématique de données par les entreprises a aussi d’autres implications. En collaborant avec les entreprises du Web – ou en leur forçant la main – les gouvernements surveillent toujours plus nos moindres mouvements en ligne, et votent des lois radicales qui piétinent nos droits à la vie privée. Dans les régimes répressifs, il est facile de constater les torts ainsi causés : des blogueurs peuvent être arrêtés ou assassinés, les opposants politiques peuvent être espionnés. Même dans les pays où nous croyons que le gouvernement a l’intérêt des citoyens à cœur, la surveillance de tous, tout le temps, va tout simplement trop loin. Les conséquences sur la liberté d’expression sont effrayantes et le Web cesse d’être utilisé comme espace d’expression sur nombre de sujets sensibles comme la santé, la sexualité ou la religion.

La réponse — forcément au vitriol — d’Aral Balkan est intitulée Nous n’avons pas perdu le contrôle, il nous a été volé, traduit en français par l’indispensable Framablog.

Bien sûr, et on pourra le regretter, Tim Berners-Lee est un peu coincé et n’ose pas citer comme coupables les vrais responsables de la perte de contrôle de nos données personnelles, à savoir Google, Facebook et les innombrable start-ups pour qui les données sont le pétrole du XXIe S. En effet, ce sont ces sociétés qui contribuent et financent en bonne partie le W3C, l’organisme de standardisation du Web, créé par Tim Berners-Lee. Paradoxalement, ce dernier appelle les géants du numérique au secours pour nous défendre contre les fakes news. À coté de cela, il met un lien vers le projet Solid du MIT, un genre de Cloud personnel (Comme Cozy Cloud !) avec une architecture un peu différente, qui permet, comme Cozy, aux utilisateurs de reprendre le contrôle des données personnelles par chacun… J’en parle dans un récent billet du blog Cozy.

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