paysage d'Auvergne

Paysage d’Auvergne

C’est arrivé par surprise à la radio, quand Nicolas Hulot a annoncé « Je prends la décision de quitter le gouvernement ».

Mais l’article qui m’a le plus intéressé, parce qu’il touche le fond du problème, c’est celui d’Usbek et Rica : Notre « lassitude de l’apocalypse » nous empêche-t-elle de sauver le climat ?. On y trouve une conférence TED dont la transcription est disponible en français.

J’ai (très maladroitement, je le concède) extrait quelques notes de ce TED talk, qui sont autant de source pour comprendre puis agir face à ce sujet.

5 raisons pour lesquelles on n’entend plus les infos concernant le climat

  1. Distance (le problème est lointain géographiquement ou dans le temps)
  2. Lassitude de trop de catastrophisme depuis des décennies
  3. Dissonance
  4. Déni : je refuse de voir le problème
  5. Identité : je suis attaché à des valeurs[1] qui vont contre le climat.

5 solutions pour rendre le message plus audible et les progrès en faveur du climat plus socialement acceptables :

  1. Social : rendre le progrès écologique plus proche des gens pour le rendre contagieux ;
  2. Supportive, avoir une approche positive des choses faites contre le changement climatique plutôt que de parler de catastrophes à venir ;
  3. Simple : simplifier l’action par exemple avec des techniques de Nudge ;
  4. Signal : disposer d’indicateurs qui montrent régulièrement les progrès réalisés au niveau individuel ;
  5. Story : imaginer un futur excitant compatible avec le respect de la planète.

Mise à jour du 4 septembre : Rugy au poste de Hulot, mais toujours la même politique de Macron . Extrait (l’emphase est de mon fait) :

au-delà de l’organisation de l’Etat, ce qui cloche, ce qui nous mène dans le mur et que les chefs d’État doivent corriger de toute urgence, c’est le modèle économique dominant. Pendant que «la planète est en train de devenir une étuve, que nos ressources naturelles s’épuisent, que la biodiversité fond comme la neige au soleil», Emmanuel Macron, Edouard Philippe comme tous les dirigeants de la planète, pensent croissance, PIB, relance de la consommation… Bref, dixit Hulot, « on s’évertue à entretenir voire à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres ». Et alors que «l’enjeu écologique est un enjeu culturel, sociétal, civilisationnel, on ne s’est pas du tout mis en ordre de marche pour l’aborder comme cela». […]

Puisqu’il y a fort à parier que la nomination de François de Rugy ce mardi ne signe pas un sursaut écologique à la tête du gouvernement, c’est à la société civile de se réveiller massivement et de peser de tout son poids. Ces dernières années, c’est grâce à elle, à sa pression sur le politique, que les forages de gaz de schiste ne transforment pas l’Hexagone en fromage suisse. Ou que l’usage des insecticides néonicotinoïdes comme de l’herbicide glyphosate a été (certes encore trop peu) freiné. L’unique espoir est là.

Note

[1] Ces valeurs sont très différentes suivant les gens. Ça peut venir de plein de choses, du genre “il faut faire beaucoup d’enfant” à “le shopping me remonte le moral” ou “gagner beaucoup d’argent est signe de réussite sociale” ou “il me faut une voiture plus belle que celle du voisin”, ou “il faut manger de la viande à tous les repas” etc.