Lever super tôt pour arriver vite à Malaga, où je suis attendu pour l'OSWC en fin d'après-midi. Je fais le plein, et j'en profite pour laver la moto, qui en a bien besoin, et c'est parti pour la Sierra Nevada. Il fait un temps superbe, un ciel bleu immaculé et 22°C. Au détour d'un virage, la montagne apparaît. Ah oui, c'est haut, quand même ! Au fur et à mesure que la route monte, la température descend. Parti avec juste un T-shirt sous le blouson, je sors la polaire puis, un peu plus tard, le pantalon de pluie. Les paysages sont grandioses et désertiques. Et pour cause, je traverse un désert ! Au loin quelques nuages, qui finiront par donner une grosse averse pas très loin du col (1390 m d'altitude tout de même !). Heureusement, j'avais enfilé mon pantalon de pluie pour me protéger du froid, et je n'ai pas à faire un arrêt d'urgence sur le bord de l'autoroute pour m'habiller sous la pluie.

Après cela, on recommence à descendre vers la plaine. Le paysage change. Ca n'est plus le désert, car les oliviers ont pris les collines d'assaut. Les pentes en sont couvertes ! J'arrive à un endroit où les éoliennes concurrencent les oliviers. J'estime qu'il y en a une centaine, c'est étonnant :

Elevage d'éoliennes dans la Sierra Nevada

Elevage d'éoliennes dans la Sierra Nevada

Plus loin, c'est Grenade :

Vue de Grenade

Grenade

Je passe sans vraiment m'arrêter, à regret, mais je dois arriver tôt à Malaga pour me préparer à la conférence que je donne en fin de journée.

Voilà, j'arrive à l'hotel, un peu déboussolé. Comme d'habitude, la personne à l'accueil se demande ce que ce clodo fait là devant elle. Ca s'améliore quand elle voit que j'ai une réservation à mon nom. Je monte dans ma chambre je pose mes affaires, harassé. Une douche rapide, je sors une chemise (miraculeusement peu froissée), un pantalon propre, je me rase, me brosse les dents. J'ai les yeux rouges à cause des intempéries, mais le reste fait illusion. C'est étrange de changer ainsi d'univers en si peu de temps, de passer de la moto en solitaire dans un pays fabuleux que je ne connais pas à celui de conférencier du logiciel Libre. Pour rentrer plus encore dans la fonction, je prends un taxi, je me rends à palais des congrès. Avec moi, j'ai mon ordinateur, dans une sacoche qui a la forme biseautée de mes sacoches de moto en cuir. Personne ne semble remarquer cet étrange sac, seul indice, avec mes yeux rouges, qui rappelle ces derniers jours à moto. Je sais que je vais passer des moments passionnants avec des gens qui le sont tout autant, (dont Francis Pisani, Rob Savoye (développeur de Gnash), Alberto Barrionuevo...). Cet éloignement de mon travail si prenant m'a fait réaliser la chance que j'ai d'avoir un boulot pareil, et plus généralement une vie comme la mienne. C'est aussi l'une des chose que j'apprécie dans les voyages à moto, cet aspect méditatif. Peut-être arriverais-je à vous en parler un jour !