Départ de Gerardmer vers 9h, ce qui relève du record pour un Tristan en vacances. Il faut dire que le programme est alléchant : une belle journée pleine de virages vosgiens sous un soleil de plomb. Le col de la Schlucht, pour commencer, avant de me diriger vers la Suisse via le Markstein, le Grand Ballon, le Ballon d'Alsace. C'est intimidant de se retrouver dans tous ces virages : j'ai complètement perdu l'habitude ! Alors je me force gentiment, m'encourageant mentalement à grand renfort de allez, vas-y, penche ! et de si tu freines, t'es un lâche !. Mais je sais bien que le corollaire de cette dernière phrase est si tu freines pas, t'es un con... Malgré tout, je progresse, lentement mais sûrement. Il faut dire que je suis intrinsèquement un garçon prudent. 90% des motards arrivent à débrancher les neurones et à prendre un angle de têtu au moindre virolo. Moi pas. Et pourtant, après quelques beaux virages sur un bitume parfait, j'ai cette sensation, à chaque fois incroyable : je sens l'extérieur de ma chaussure toucher l'asphalte, malgré la bonne garde au sol de la Guzzi ! Un frisson parcours mon échine. Je l'ai fait ! Je me décrispe un peu, un grand sourire s'étale sous mon casque. Le bonheur, c'est simple comme un virage pris proprement ;-)

Déjeuner au Ballon d'Alsace, en terrasse, avec une vue fabuleuse. J'ai réalisé un peu plus tôt que j'ai oublié à la maison la carte mémoire de mon appareil photo dans mon PC. Il me reste celle de 8Mo livrée d'origine. Il va falloir se restreindre. Le ventre plein, je redescends vers la plaine, pour la traverser aussi vite que possible, aux alentours de Belfort et Montbéliard et remonter dans le Jura, direction la Chaux-de-Fonds, en Suisse, pour ressortir presque immédiatement, direction Morteau et sa savoureuse saucisse puis Pontarlier et la Suisse. A la frontière, je suis contrôlé, sûrement à cause de ma dégaine atypique. Vous avez quelque chose à déclarer ?, moi : Oui, une saucisse de Morteau pour des amis qui m'invitent chez eux à Lausanne. Vérification informatique du passeport, du permis de conduire. Quelques minutes d'attente, et je peux repartir, délesté du prix de la vignette (40FS) nécessaire pour pouvoir prendre l'autoroute, autoroute que j'éviterais soigneusement Lausanne, préférant la route touristique, armé de ma saucisse de Morteau !

Arrivée à Lausanne, retrouvailles avec Alexis, Monique et leurs enfants (Hannah et Totor). Il faut chaud, alors on s'installe sur le balcon pour se doper à l'EPO comme si on était à Marseille. On dîne sur le balcon et je savoure l'accueil de mes amis après une magnifique journée en solitaire.