Le magazine Forbes, normalement sérieux, vient de lancer trois articles extrêmement négatifs contre les blogueurs :

  1. Attack of the blogs ;
  2. Fighting back ;
  3. Who is Pamela Jones ;

C'est vraiment consternant d'être de mauvaise foi à ce point-là. Le papier sur Pamela Jones est à vomir. J'ai écris un article décriant le point de vue opposé, pour ceux qui veulent connaître le revers de la médaille.

BoingBoing propose une réponse à ce torchon de Forbes. En substance, Forbes dit que les blogs peuvent détruire une réputation. Et c'est vrai, si c'est mérité. Prenons le cas des antivols Kryptonite, qui est très révélateur de ce point de vue-là. Une société sort un produit défectueux[1]. Il s'agit en l'occurence d'un antivol qui s'ouvre en quelques secondes à l'aide d'un stylo Bic, et la blogosphère s'empare de l'affaire, vidéos à l'appui. La société propose alors de remplacer les antivols incriminés. Il est indéniable que la blogosphère est un contre-pouvoir, comme la presse, qui perd là l'exclusivité de son privilège. Elle seule pouvait, jusqu'à présent, toucher autant de monde.

Là où Forbes a raison de soulever un lièvre, c'est le caractère moutonnier de la blogosphère. Il suffit qu'un ou deux blogs influents désignent une cible pour que quantité de blogueurs s'engouffrent sans discernement et clouent au pilori la victime, que ça soit vraiment justifié ou pas. La subtilité, le discernement n'ont que peu de place dans un tel mécanisme...

Enfin, Forbes lève un autre problème, qui est que celui qui choque le plus est celui qui est le plus remarqué. Non, pas celui qui dit la vérité, ni celui qui explique le mieux, ni celui qui expose le ieux la subilité de la réalité, mais celui qui dit les choses les plus choquantes. La preuve, le site de Forbes est très probablement en train d'enregistrer un pic de fréquentation comme il en a rarement connu...[2] Forbes fait mieux que parler du problème, il l'incarne. Mais n'oublions pas que les trolleurs sont légions dans la blogosphère, et s'attaquer violemment à des sujets consensuels ou à des personnes en vue est souvent une façon détournée de faire de l'audience, aux dépends de sa crédibilité, bien le plus précieux pour le blogueur.

Pour référence, les articles de :



Notes

[1] impossible d'oublier cette BD de Dilbert, où le patron s'étonne "mais depuis quand il est interdit d'arnaquer des innocents pour son profit personnel ?"

[2] Etonnament, les blogs américains mentionnent le fait qu'il faille s'enregistrer pour consulter l'article, mais ça n'a pas été le cas pour moi. Parce que je suis en Europe, ou parce que l'enregistrement de l'article a été supprimé devant l'afflux de visiteurs ?