Éric Woerth, ministre du budget, s'exprime sur le prix de l'essence et du gazole. Ses propos sont rapporté par Le Journal du Dimanche, édition du 25 mai 2008, page 2. L'emphase est de mon fait :

L'essence est à un prix de marché (...). Si nous baissions la fiscalité, nous inciterions à la consommation. Or nous avons fait le Grenelle de l'environnement pour encourager d'autres comportements et favoriser les énergies renouvelables.

C'est exactement cela : l'essence est au prix qu'elle doit coûter (modulo les taxes, qui ne font que suivre le mouvement), et baisser la fiscalité, c'est pousser à la consommation, là où l'enjeu est justement de la réduire.

Alors que le pétrole devient de plus en plus rare, il convient de se préparer à consommer moins, à s'organiser dans ce sens. C'est pour cette raison même que la bidouille de Nicolas Sarkozy, aussi généreuse soit-elle, pour permettre aux marins-pêcheurs de toucher le gazole à 40 centimes est une bévue monumentale. On le voit aujourd'hui, avec les routiers qui menacent de faire grève, comme les agriculteurs, chauffeurs de taxi et les ambulanciers, qui bénéficient pourtant de carburant défiscalisé... On n'attend plus que les agriculteurs (c'est pour bientôt) et tous ceux qui constatent une baisse de leur pouvoir d'achat, c'est à dire 99% des français.

Je disais dans mon précedent article que le gouvernement faisait guère preuve de courage politique. Ce n'est pas toujours vrai, dans la mesure où la très impopulaire TIPP (voir sur Wikipedia) est une bonne chose pour limiter la consommation d'essence, et qu'elle existe depuis longtemps. Il est toutefois dommage qu'elle ne serve pas davantage à préparer l'après-pétrole...