Hausse du pétrole : tout va changer
Il y a quelque chose de fascinant à voir cette deuxième crise pétrolière se dérouler. Il y a plusieurs années, je publiais Pétro-cauchemar sur le Standblog. Je ne suis pas un spécialiste de l'énergie, rien d'autre qu'un citoyen ordinaire qui essaye de voir un peu plus loin que le bout de son nez. Et pourtant, ce qui se passe maintenant, je l'ai anticipé il y bien longtemps. C'est incroyable de lire ici et là des gros titres dans les journaux que j'avais anticipé dans mes cauchemars, sont devenus réalité. En core aujourd'hui, le JDD titre Hausse du pétrole : tout va changer. Le temps me manque pour chroniquer ce bouleversement en route...
Bien sûr, le pire n'est jamais certain, et je souhaite que l'inévitable mutation que va vivre l'humanité, liée à la raréfaction du pétrole, se passe le mieux possible.
Il y a deux choses qui me font enrager à ce sujet. La première, c'est l'absence totale de courage politique des dirigeant occidentaux, quels que soit leur bord. A cet égard, la décision d'abaisser artificiellement le prix de pétrole pour les marins-pêcheurs est édifiante. A leur décharge, il faut bien dire qu'ils sont coincés entre l'opinion publique d'une part et la pression des grandes entreprises de l'autre. Les mots de Churchill, qui qualifiait la démocratie de "pire des systèmes à l'exception de tous les autres" n'a jamais été autant d'actualité.
La deuxième chose qui me faire enrager, c'est que tout le système économique, accro à la croissance et au pétrole bon marché comme un camé à sa seringue, fait que chacun de nous se trouve écartelé entre
- son propre intérêt à long terme en tant que citoyen de la planète Terre, et
- son confort à court terme en tant qu'acteur de la vie économique.
Chacun de nous, dans un système tel qu'il existe, doit toujours faire plus de chiffre (de vente), faire consommer plus à ses concitoyens. C'est un fait accepté dans les entreprises : il faut toujours plus de croissance, d'efforts, de clients, de production... Cette fuite en avant économique mène la planète droit dans le mur... Qui aura le courage de réformer le système ? Est-ce seulement possible, sachant que le système n'est pas piloté, et que la plus haute autorité, l'OMC a pour principale mission de renforcer le système plutôt que de le remettre en cause ?
Du coup, on voit mal comment notre société, française, occidentale et même mondiale, pourrait éviter une catastrophe, compte tenu de cet indispensable changement à l'échelle du globe, changement pourtant prévisible qui n'a pas assez été préparé, ni par les entreprises, ni par les gouvernements trop concernés par leurs échéances respectives à court terme.
27 réactions
1 De boris e. - 26/05/2008, 00:01
Bonjour,
Billet intéressant. Cependant je suis dubitatif face à la soi-disant raréfaction du pétrole. Peut-être arrivera-t-il mais les prix sont quand même artificiellement gonflés par les pays producteurs (et par des spéculateurs qui s'amusent avec les cours). Peu importe les réserves restantes à vrai dire.
Pourquoi nos pays n'ont pas réagi suite au choc pétrolier de 1973 ? Certains affirmeront que la France s'est engagée massivement dans le nucléaire - qui n'est pas forcément le plus sûr au regard de notre incapacité à traiter les déchets. Pourquoi donc tous nos véhicules roulent-ils toujours grâce à des combustibles issus du pétrole ? Pourquoi ne pas avoir développé massivement la recherche dans des alternatives crédibles ?
Une chose est sûre, c'est que nous ne ressentons que progressivement le choc actuel, et ce grâce à l'euro fort (comme quoi il n'y a pas que des mauvais côtés).
Au final, si catastrophe il y a - et ça n'est pas impossible - ce sera la faute de tous nos gouvernants depuis au moins 1973, mais également des industriels. Le statut quo ne dure qu'un temps... malheureusement on en subit généralement les conséquences par la suite.
Sur ce, bon choc pétrolier à tous (et les autres catastrophes qui en découleront).
2 De Mark Havek - 26/05/2008, 00:05
Effectivement, plus ça va, plus je pressens que le plus grand challenge de la prochaine législature et du prochain quinquennat sera de gérer correctement les problèmes économiques liés à l'augmentation fort importante du prix du pétrole. J'ai malheureusement quelques craintes vu la propension qu'à eu ce gouvernement à immédiatement satisfaire la demande dès que quelques uns ont gueulé et râlé dans les rues et celles de nos concitoyens à systématiquement élire les mieux disant et les gens qui leur en promettent le plus.
Par ailleurs, je ne serais pas étonné d'entendre d'ici quelques années l'un des États assis sur ce que l'on pense être un grand gisement de pétrole annoncer que son gisement va s'épuiser d'un moment à l'autre et qu'il vont immédiatement prendre les mesures nécessaires pour amortir financièrement l'assèchement de la manne pétrolière. Je suppose qu'à ce moment-là, une augmentation de 50$ du baril de pétrole ne nous fera plus ni chaud ni froid.
Heureusement tout n'est pas noir dans ce monde et pour tout ce qui ressemble à une entreprise de services, on commence quand même à avoir la technologie nécessaire pour par exemple faire du télétravail. Il ne reste plus qu'à espérer que ces manques de pétrole ne conduisent pas à trop de guerres et autres conflits pour accéder aux dernières ressources en attendant de trouver de quoi remplacer cette énergie.
Avec un peu de chance, cela aura le mérite de remettre en cause les modèles actuels et peut-être que le dogme fondamental du capitalisme qui est de créer de la richesse sera enfin confronté à la finitude des ressources naturelles et donc à l'impossibilité de créer indéfiniment de la richesse autrement qu'intellectuellement.
3 De Olivier - 26/05/2008, 00:10
J'ai hate de voir les bénéfices des pétroliers sur 2008 puisqu'ils nous revendent l'essence en 2008 au prix du baril de 2008 mais sur les réserves ou les commandes faites il y a quelques mois.
Malheureusement si on se réfère à l'affaire de la Société Général, qu'on nous présentait déjà comme un exemple "des dérives du capitalisme", les gros titres des journaux seront passés dans 1 mois et la vie suivra son cours sans changer.
Mais comment faire marche arrière sur les délocalisations et réunir les foyers de production et de consommation à nouveau ?
Comment évoluer et convaincre certains professionnels de la futilité de leurs combats tels qu'ils le mènent ?
Malheureusement c'est toujours le dernier maillon de la chaine qui payera le prix le plus fort... mais en même temps n'est-ce pas aussi par là que le changement peut arriver ? Ca fait longtemps que je me dis qu'on a plus de pouvoirs par notre porte monnaie que par notre bulletin de vote. Je pense que la reforme de notre économie commencera par les consommateurs. (Si tant est que les acteurs de l'économie ne s'accrochent pas à des modèles obsolètes en faisant pression sur les gouvernements pour tenter de les maintenir artificiellement, cf la légalisation des spywares à venir et l'industrie du disque en général.)
Merci pour ce billet en tout cas, Tristan président
4 De Jean-Philippe Martin - 26/05/2008, 04:58
Salut ! Très intéressant. Tu pourrais voir ce lien qui est très éclairant.
5 De Sanji - 26/05/2008, 05:31
En tant que personne, je crois que nous avons intérêt à réfléchir "décroissance". Je ne veux pas mettre cette notion sur un piédestal, comme LA solution. Je veux juste essayer d'imaginer ce que pourrait être ma vie sans voiture, réfléchir à comment je pourrai faire si.
Parce que je crois que bientôt, je n'aurai plus le choix. Les coûts auront tellement augmenté, que je ne pourrai plus l'assumer. Alors autant y réfléchir et choisir ma solution, plutôt que de la subir au dernier moment...
6 De David Scrève - 26/05/2008, 09:15
Article qui reflète bien mon état d'esprit que je traine depuis pas mal d'années aussi...quand je vois les 4x4 se multiplier dans mon quartier, les tonnes de déchets que l'on génère avec des emballages à n'en plus finir.....
Et cette fuite en avant de croissance, elle est organisée par l'état lui-même...Agissant en profession libérale, je constate que mes charges sociales de la 3ème année me condamnent à faire beaucoup mieux que les 2 années précédentes sous peine de déposer le bilan....
7 De swimmer21 - 26/05/2008, 09:20
Le "système" n'est pas construit pour changer même devant l'évidence. Son but est de maintenir l'homéostasie (comme la température du corps qui se maintient à 37.2 °C), quitte à générer du paradoxe comme tu l'indiques. C'est un "sous-produit collatéral". Un bug recensé pour ainsi dire.
Comme tout paradoxe, il se dissout en changeant de repère un peu comme on le fait en mathématique. La manière dont s'effectuera le passage de l'un à l'autre me semble secondaire et assez peu maîtrisable, vu qu'il sera complètement distribué. En fait, plus personne ne maîtrise rien en ce moment, pas plus les politiques que d'autres. Il n'y a pas de "puppet master" comme on veut nous le faire accroire. Ceci représente un élément, un ressort de maintien du système.
8 De Alain - 26/05/2008, 09:33
Excellent billet.
Nous approchons du mur et nous avons le choix de continuer à accélérer, car notre modèle économique ne peut fonctionner qu'en accélérant (on appelle cela la croissance) ou au contraire lever le pied, afin d'éviter un freinage d'urgence ou une collision (certains appellent cela la décroissance).
On ne changera pas en six mois un modèle économique construit en 60 ans, mais, avec une prise de conscience de tous les acteurs concernés (Etat, collectivités locales, entreprises, syndicats, citoyens, consommateurs), il ne faudra pas non plus 60 ans pour changer de modèle. Des résultats notables devraient pouvoir être obtenus en moins de 10 ans.
Depuis que j'ai cherché à prendre en main ce que je pouvais à ma modeste échelle de citoyen consommateur, il y a quatre ans, j'ai fait décroître ma consommation de gaz de chauffage de 40% (isolation du toit et des fenêtres, chauffe-eau solaire) et mon utilisation annuelle de la voiture est passeé de 19 000 km à 7 000 km (usage intensif du train, des transports urbains et du vélo).
Le principal danger de la hausse du prix du pétrole, dont Tristan ne parle pas, pourraît être l'utilisation massive du charbon. Les réserves sont encore importantes et assez bien réparties à la surface du globle, mais la combustion du charbon a un impact catastrophique sur l'émission de gaz à effet et de serre et est très polluante.
9 De Bruno - 26/05/2008, 09:46
Très bon billet, et comme tu le dis c'est bien la sacro-sainte croissance qui va nous mener à la catastrophe. Tant que nous seront gouvernés par des politiques obéissant aux dogmes économiques du siècle dernier nous continuerons à opter systématiquement pour les plus mauvaise solutions.
Le remplacement de l'essence par des biocarburants par exemple qui est une aberration énergétique (très mauvais rendement global) et écologique (culture intensive avec pesticides, et ogm). Sans compter qu'un plein de biocarburant représente un an d'alimentation pour un enfant mexicain... L'exploitation de ressources pétrolières, devenues rentables grâce à la hausse des cours, telle que les sables bitumineux au Canada sont en train d'engendrer une catastrophe écologique.
Les cours du pétrole et par ricochet d'autres matières premières en particulier alimentaires vont continuer à grimper sous l'effet de la raréfaction (voyez les articles sur le pic pétrolier, en dehors des batailles d'experts sur les chiffres exacts, les faits me semblent indiscutables et c'est connu depuis longtemps), et de la spéculation. Les révoltes et la répression qu'elles engendrent, les guerres ne peuvent que croître dans ces conditions. Je suis très pessimiste quant à l'avenir de l'humanité si nous ne changeons pas radicalement notre modèle socio-économique pour la prochaine génération.
@Olivier : à ce stade il ne s'agit plus de « pressions sur le gouvernement » ; les textes de lois sont rédigés (en partie) par les représentant de l'industrie. Le ministère de la culture dont le rôle devrait être de promouvoir et aider la culture indépendamment des critères économiques, agit uniquement au bénéfice de l'industrie de la sous-culture et aux détriment des libertés individuelles et de la libre diffusion du savoir.
10 De Thomas - 26/05/2008, 12:02
Ravi de voir que la réflexion sur la crise et le - pas si lointain - déclin du système économico-pétrolier commence à apparaître au sein de la blogosphère des professionnels du Web. Celle-ci étant plutôt orientée généralement innovations techniques et croissance dressant le progrès technologique sur un pied d'estale.
Loin de diaboliser ce progrès technologique, il serait parfois bon de remettre en question certains choix et innovations de technologies et services liés à l'Internet qui se sont multipliés depuis quelques années. Non pas par sectarisme "ultra-réactionnaire" ou écologique, mais sur les conséquences sur l'avenir que vont apporter ces technologies en essor. On peut notamment citer la HD et la croissance exponentielle de la production d'écrans LCD de toutes sortes. Le bilan énergétique pour la construction d'un écran de type LCD n'est pas franchement en accord avec une idée de préservation des ressources naturelles pour les générations futures. Au final pour quoi ? Pour avoir une soi-disant plu value sur la qualité d'image, ce qui est certes indéniable, mais au fond vraiment nécessaire au bien être de l'humanité ?
Il y'a énormément de production et de consommation / gaspillage en ressources naturelles à travers l'industrie "traditionnelle" et technologique mondiale. Internet et le monde informatique n'en sont pas moins épargnés, au contraire.
Peut être, à l'image de l'idée de "décroissance" comme le souligne Sanji, serait il intéressant que les principaux intéressés (ceux qui développent l'Internet de demain) commencent à s'intéresser sérieusement au sujet et essayer de trouver des alternatives crédibles adaptées à la baisse des ressources naturelles dans les décénies à venir.
11 De zebuloneric - 26/05/2008, 12:15
bravo Sanji, entièrement d'accord
décroissance!!
il est illusoire de croire que le développement durable est une solution
le développement durable, c'est juste une idée marketing pour repeindre en vert le capitalisme d'aujourd'hui!!
12 De Mitternacht - 26/05/2008, 12:28
Ah bah tiens, justement je suis tombée là-dessus hier : Wake Up, America. We're Driving Toward Disaster (Washington Post) :
13 De Nicolas - 26/05/2008, 12:39
Le billet petro-cauchemar ainsi que de nombreux écrits de "science-fiction" de ces dernières années se basent sur un pétrole à plus de 100 dollars, qui serait une sorte de barrière mythique au-delà de laquelle le monde commencerait à sérieusement aller de travers.
Or nous sommes maintenant à 130 dollars et que se passe-t-il ? Pas grand-chose. En tous cas, on est loin du cataclysme annoncé (même si certains tirent sérieusement la langue).
C'est une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne: on a encore un peu de répit avant la guerre civile ou la guerre tout court. La (très) mauvaise: le pétrole cher nous fait à peine plus réfléchir qu'avant et on continue à aller joyeusement droit dans le mur.
J'aime bien entendre parler de décroissance. D'ailleurs, si quelqu'un s'y connais vaguement en économie, j'aimerais bien qu'il m'explique pourquoi il faut toujours plus de vente, de croissance, de... enfin bref de tout ? Pourquoi toujours plus ? C'est une obligation économique ou un des défauts de l'être humain porté à son paroxysme ?
14 De 20100 - 26/05/2008, 13:50
"D'ailleurs, si quelqu'un s'y connais vaguement en économie, j'aimerais bien qu'il m'explique pourquoi il faut toujours plus de vente, de croissance, de... enfin bref de tout ? Pourquoi toujours plus ? C'est une obligation économique ou un des défauts de l'être humain porté à son paroxysme ?"
Je n'ai aucune compétence en économie. Je me suis également posé ces questions. Certaines choses me paraissent évidentes :
La population augmente (sur terre, en France, ailleurs...). Je ne sais pas s'il existe des pays affichant une démographie négative. S'il y en a, ils ne doivent pas être nombreux.
Donc plus d'habitant =>besoin de plus de nourriture donc plus d'agriculture, besoin de plus de moyens de transport, besoin de plus de tout, quoi.
De ce fait, je ne vois pas comment une décroissance pourrait fonctionner.
Voilà, ce sont juste des réflexions personnelles, n'ayant aucune compétence technique dans le domaine.
15 De toto - 26/05/2008, 14:24
une super anecdote notee a la tele l'autre soir :
a quoi differencie t on un pessimiste d'un optimiste ?
le pessimiste dit : " nous sommes tombes au plus bas, on ne pourra jamais faire pire "
l'optimiste lui repond : "si si, on peut"
16 De Sophie - 26/05/2008, 14:50
Pour Nicolas, en anglais, un article que j’ai trouvé intéressant sur l’économie à état stationnaire. Il y a des économistes qui pensent différemment (mais ils démissionnent avec fracas de la banque mondiale) :
http://www.theoildrum.com/node/3941
17 De idoric - 26/05/2008, 14:53
@Tristant Nitot
> «c'est l'absence totale de courage politique des dirigeant occidentaux, quels que soit leur bord.»
@swimmer21
>«Comme tout paradoxe, il se dissout en changeant de repère un peu comme on le fait en mathématique»
Tout cela me fait penser à cette intervention d'Yves Cochet :
http://lesverts.fr/article.php3?id_...
Voir aussi la motion des jeunes verts, où il est dit «un sous-système ne peut réguler un système qui l’englobe» ainsi que «l’économie est incluse dans la société, elle-même incluse dans la biosphère» (ce qui est en contradiction avec les trois sphères du développement durable), tout cela amenant à l'anti-productivisme :
http://jeunesverts.org/spip/Pour-un...
18 De jean-marc - 26/05/2008, 15:01
Qu'est-ce qui est le plus effrayant ?
-Une guerre sur fond de pénurie de pétrole, retour d'une barbarie potentielle ? (on n'est pas loin d'un scénario à la mad max et des séries b qui ont suivi ayant pour thème l'épuisement de ressources naturelles, eau par exemple).
-Le fait de savoir qu'il n'y a pas de solutions réelles et personne ne sait vraiment quoi faire ? Nous sommes nus devant un tel problème mais alors sur quoi ou vers qui se retourner : les spéculateurs, le système qui engendre lui-même le principe de la spéculation ?
-Beaucoup parlent de catastrophes pour les prochaines années : mais qu'est-ce qui sera vraiment catastrophique ?
-Et si tout cela n'était qu'un énorme buzz, une manière de gérer nos craintes éternelles vis à vis du lendemain ? Si, au final, le dernier retranchement du mode infini de la production économique se re-situait dans le monde numérique ? Il y est déjà bien logé. Bref, une utilisation moindre des ressources naturelles dûes à leurs finitudes (réduits aux simples échanges commerciaux de produits avec privilège des transports en communs et abandon progressif des transports individuels) ? Le nucléaire faisant tourner le numérique qui fait tourner l'économie. Une forte réduction des ressources naturelles fossiles et ouverture vers des utilisations plus écologiques dans nos rapports quotidiens ?
19 De Loran - 26/05/2008, 15:12
Bonjour Tristan,
je dois avouer que je rejoins votre analyse.
Le temps du journalisme c'est le ... buzzz (politique, artistique...) dans l'air du temps qui fait vendre....
Finalement l'agenda est défini la aussi par le consommateur...
Je suis cependant moins pessimiste que j'ai pu l'être vis à vis des problèmes énergétiques (sans être follement optimiste hein!).
Je vous conseille de jeter un coup d'oeil sur ce projet http://www.trec-france.org/ . Mis en place par le club de Rome, il est ambitieux et revigorant.
Amicalement,
Loran
20 De mazux - 26/05/2008, 16:39
Très mauvais billet, les moutons suivent! Et les moutons se font clairement entuber par les banques d'investissement...
du pétrole y'en a plein, vu que l'offre reste supérieur à la demande et que les stocks deviennent gigatesques..
marre de cette presse médiocre à deux balles!
je vous invite à lire
http://questionscritiques.free.fr/e...
http://www.boursorama.com/forum/mes...
http://aerobarfilms.over-blog.com/a...
des analyses, y'en a plein, c'est pas très gai à lire, mais très instructif. L'opep se fait charger par ceux qui biaisent (ou baisent, au choix) le système.
21 De mazux - 26/05/2008, 16:47
concernant les bénéfices du pétrole demandés par un commentateur: les revenus pétroliers des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar -, d'un montant de 300 milliards de dollars en 2007 (pour un produit intérieur brut, le PIB, de 800 milliards), atteindraient, avec un baril à 100 dollars en moyenne, 1 100 milliards en 2008 et 8 800 milliards cumulés d'ici à 2020
petit coup d'oeil sur les bénéfs du 1er trimestre 2008 pour quelques acteurs
Shell +25%
BP + 63%
PetroCanada + 82%
etc...
merci qui ? merci les banques d'investissement et le richistan!
22 De Got - 26/05/2008, 20:13
Sur le même sujet, je suis tombé là-dessus sur rezo.net:
http://questionscritiques.free.fr/e...
Même si le bobard du "pic de pétrole" et les nombreuses réserves de part le monde me semblent un peu capillotractés, la partie sur la spéculation du cours du pétrole me semble intéressante.
23 De Alain - 26/05/2008, 22:14
Je ne suis pas spécialiste, mais je peux donner quelques explications complémentaires.
La croissance décrite dans le commentaire ci-dessus est celle liée à la croissance démographique. Il y a aussi une croissance liée à l'enrichissement des populations. A partir d'un certain niveau de richesse de la population, la croissance ne sert plus à satisfaire des besoins. Au contraire, on crée de nouveaux besoins grâce à la publicité, afin que les consommateurs continuent à acheter aux producteurs. La croissance est nécessaire pour créer de nouvelles richesses dans un système qui n'arrive pas à répartir équitablement les richesses existantes, même si elles sont suffisantes pour tous. Les conséquences de cette organisation économique et sociale sont ce qu'on appelle parfois "la pauvreté dans l'abondance". De plus, cette croissance est catastrophique pour l'environnement. Dans les pays riches, il n'est donc pas tant besoin de produire toujours plus (travailler plus pour gagner plus) que de répartir mieux (travailler moins pour travailler tous). Dans les pays pauvres, une croissance ciblée (santé et éducation, mais pas développement de l'automobile individuelle) est justifiée et probablement supportable par l'environnement, surtout si les pays riches cessent de sur-consommer. Je reconnais que c'est plus facile à expliquer qu'à mettre en oeuvre.
Voir aussi ici : http://alain.caraco.free.fr/blog/in...
24 De Gravis - 27/05/2008, 08:40
Sérieusement, ne plus avoir de pétrole serait la meilleure chose qui puisse nous arriver... Je n'ose imaginer combien notre vie serait plus agréable sans voitures, camions, et autres moyens de locomotion polluant, dangereux et assourdissants.
Paris pourrait même peut-être devenir supportable
Je ne parle même pas de l'autoroute A1 qui passe pas très loin de chez moi, et qui est une catastrophe pour l'environnement. Le bruit est (presque) constant, puisque un camion passe en moyenne toutes les 30 secondes, et les rejets d'hydrocarbures polluent l'ensemble des ruisseaux de mon village, sans que personne ne bouge. A cela ajouter le kérozene balancé en continu par les avions de Roissy, cela nous fait un beau cocktail à cancer pour ceux qui sont en dessous.
J'ai entendu sur radio Nova une phrase terrible mais tellement vraie l'autre jour : "Rien de ce qui est produit sur Terre n'est consommé sur place". C'est aussi à nous de changer nos habitudes de consomation, ne serait-ce qu'en achetant des produits frais locaux plutôt qu'importés, et faire plus les marchés que les super-marchés.
Le travail à domicile devrait aussi être un sujet à étudier pour nos politiques, car ce status est encore peu connu et mal vu en France. Pourtant, il y a bien des metiers, en particulier dans l'informatique, où cela permet d'éviter des trajets bien inutiles.
Non sérieusement, vivement la fin du pétrole, on en vivra tous bien mieux.
25 De Thomas - 27/05/2008, 10:15
@mazux :
Il est vrai que la spéculation très active dans le domaine et les sois-disants arguments concernant l'OPEP qu'on nous rabâche sans cesse dans les médias peut laisser sceptique quand à la raison de la hausse du prix du pétrole (quoique je resterais critique par rapports à certains points de tes sources).
Cela dit, c'est le type de polémique bidon qui légitime un problème réel par des faux problèmes : ici le refus de remettre en question le système du pétrole roi, et critiquer les méchants Etats-Uniens ou de l'OPEP en ayant recours à des arguments stylés "théorie du complot" . Je suis le dernier à m'émouvoir de l'augmentation du prix du baril.
Comme toute énergie fossile, les ressources en pétrole sont limitées et non renouvelables (tout comme l'uranium, le gaz, le charbon), à moins d'attendre quelque millions d'années .
Et je suis des partisans du "bobard du pic du pétrole", partisan d'une décroissance soutenue, afin de préserver la qualité de vie (pas de confort et de consommation) des générations à venir.
La croissance de la Chine et de l'Inde dans l'économie mondiale ne vont rien arranger en ce qui concerne la préservation de ces ressources. Alors, même si le pic n'est pas encore atteint, il est certain que dans le demi siècle à venir, on va devoir sérieusement trouver des alternatives crédibles en ressources énergétiques et les économiser.
Je ne vois pas en quoi je suis "un mouton" si je décide de vivre un peu plus simplement et de dégager au final au fur et à mesure des futilités que la société de consommation a dressé en besoin absolu. Ce choix n'engage justement que moi ;).
Et j'ai du mal à trouver de la crédibilité dans les arguments d'articles de boursorama. Ce n'est pas vraiment le genre de presse indépendante affranchie de l'influence de lobbies financiers et libéraux. Sortes d'organisations qui vantent le mythe de la consommation et de la croissance à tout va. Et qui dit croissance actuellement, dit pétrole et énergie.
Là pour le coup on peut dire que c'est toi qui suit le bâton du gentil berger du néo-libéralisme. Tout est relatif, il parait
26 De idoric - 27/05/2008, 17:23
@mazux
Il est vrai que ça spécule de plus en plus sur le pétrole, mais tout bon spéculateur ne s'amuserait jamais à spéculer sur un bien en abondance, c'est pourquoi ici ils ne font qu'empirer l'augmentation des prix qui serait quand même réelle sans eux.
D'un autre côté, dans la mesure où l'OPEP ment sur ses réserves qui sont bien inférieures à ce qui est prétendu, cette spéculation ne fait que ramener les prix à plus de réalisme...
Non «l'offre n'est pas supérieure à la demande», comment ça pourrait être possible avec l'explosion économique de la Chine et de l'Inde, alors que nous avons basculé du mauvais côté du pic de Hubert ?
27 De Rick Hunter - 28/05/2008, 12:34
Bonjour,
J'ai eu la flemme de lire tous les commentaires précédents. J'ai pu noter qu'on y parlait décroissance (ou économie stationnaire) et écologie. Pour ma part, cette crise me fait espérer plusieurs chose, entre autres:
Premièrement, que cette crise (non seulement celle du pétrole mais aussi alimentaire) fera prendre conscience aux gens en général et aux politiques et industriels en particulier qu'il faudrait être moins dépendant du pétrole et cesser de consommer à tout va (appareils électroniques "jetables", déplacements voitures/avion), en pensant au long terme.
Deuxièmement, que la recherche/les industriels/décideurs (maîtres d'ouvrage des collectivités/entreprises) s'engagent sur une voie d'énergie propre (ou plutôt un panachage),pas forcément plus chère, et surtout efficace (rendement, utilisation).
A mon niveau, c'est ce que j'essaie de faire chez moi et au boulot. Lister tout ce qu'il y a à faire serait trop long, rien qu'au niveau d'une personne.