La fin du voyage approche... C'est la dernière ligne droite entre Barcelone (ou se tenait le Mozilla Camp '08, premier du genre). Nous sommes lundi matin, et je dois être à Paris mardi soir. Au menu, un peu plus de 1000 km de route, et surtout deux morceaux de choix : les Pyrénées et le Massif Central ! Les occasions de rouler dans les Pyrénées sont trop rares pour moi, et puis le temps est clément. Je décide donc de prendre mon temps (et éviter l'autoroute autant que possible). J'ai pris la route cotière à l'aller, je me décide donc pour un itinéraire qui part plein nord, longe le parc de la montagne de Montserrat, traverse le parc de Cadi-Moixero pour rejoindre Puigcerda avant de traverser la frontière à Bourg-Madame. Le massif de Montserrat semble magnifique de loin, mais je n'ai pas le temps de m'arrêter et encore moins de faire un détour...

Comme toujours, l'approche de la montagne est impressionnant. C'est pour ça que j'aime faire de la moto en montagne : on se sent si petit, et on découvre des paysages merveilleux et changeants à chaque virage, une nouvelle vallée, une nouvel à-pic, l'ingéniosité des hommes à composer avec les éléments pour faire des routes, implanter un village...

Les Pyrénées, en montant vers Puigcerdà (Espagne)

Les Pyrénées, en montant vers Puigcerdà (Espagne)

Une fois arrivé en haut, coté français, c'est étonnamment plat. Mont-Louis semble superbe, mais le temps tourne et je suis en retard sur le planning, surtout si je veux dormir à Aurillac, histoire de profiter un peu de l'Auvergne.

La descente vers Perpignan est magnifique, malgré la présence de nombreux travaux qui ralentissent le trafic. Les couleurs d'automne sont magiques, et on sent bien que l'altitude et la latitude aidant, la saison est plus avancée ici qu'à Barcelone.

Entre Mont-Louis et Perpignan, en longeant La Têt

Entre Mont-Louis et Perpignan, en longeant La Têt

Voilà, je suis maintenant sur l'autoroute en direction de Millau. La pluie est de la partie, c'est donc rapé pour l'Auvergne, au moins via les petites routes. Je décide de dormir à Millau, mais la route est fermée. J'échoue dans un hotel modeste tout près de Roquefort, Les poignées chauffantes m'ont lâché, il fait froid, la flotte est pénible et les pneus Harley franchement pas adaptés à cet exercice. Il ne cesse de pleuvoir de toute la nuit. Le lendemain, départ sous la flotte, j'apprécie mon pantalon étanche à doublure thermique. Le voyage de Roquefort à Paris ne présentera aucun intérêt, si ce n'est celui de retrouver enfin ma famille. Je regrette d'avoir du faire l'impasse sur l'Aveyron et le Cantal, surtout cette route entre Espalion et Estaing, que j'affectionne tout particulièrement, mais la météo est dissuasive. Le passage du col de la Fayolle, dans la purée de pois et le froid me confirme que c'est pénible sur autoroute, et que ça serait vraiment pas raisonnable via les départementales. En fin d'après-midi, ça se lève un peu, mais le froid est toujours présent, surtout avec des gants de mi-saison trempés qui ne valent rien sans les poignées chauffantes tombées en rade. Mais voilà, après 4682Km, j'arrive à la maison, fatigué, frigorifié, mais heureux d'avoir vécu cette petite aventure, alternant la foule des projets Libres à Lyon, Malaga et Barcelone, et la solitude des longues heures à moto, sur la route.