Alors que le Conseil Constitutionnel vient de valider l’essentiel de la loi Renseignement (et donc la mise en place de la surveillance de masse en France[1]), voici quelques articles à ce sujet, certains précédant l’annonce, d’autres l’analysant (note : liste d’articles mise à jour au fil de l’eau) :

À l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, les révolutionnaires déclaraient : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » Quelques 226 ans plus tard, on est en droit de se demander : la Vème République a-t-elle encore une Constitution ?

la CNCIS s’inquiète d’un « affaiblissement des contrôles » induit par la loi renseignement. Le conseiller d’Etat Delarue rappelle que « seul, l’examen de l’intégralité des données recueillies en temps réel est garant d’un contrôle efficace ». Or, « la conception qui a prévalu dans la loi votée à l’Assemblée nationale, ajoutée à la possibilité de procédures d’urgence sans consultation préalable de la CNCTR (…), est, en l’état, un affaiblissement du contrôle, quoi qu’on ait réellement voulu et quoi qu’on ait pu affirmer sur ce point ». M. Delarue rappelle : « Il ne suffit pas d’aller voir lorsque tout est terminé. »

L’autorité aborde enfin la légalisation d’instruments permettant la surveillance d’un grand nombre de personnes, « mis en œuvre auparavant de manière discrète, mais irrégulièrement et sans contrôle ». Elle s’inquiète d’une extension considérable du périmètre de surveillance à travers l’apparition de « la notion cruciale d’’entourage ». Jusque-là, seules les personnes directement et personnellement impliquées dans un projet d’atteinte aux intérêts de la notion pouvaient faire l’objet d’interceptions. M. Delarue est d’autant plus dubitatif sur cette atteinte aux libertés publiques qu’elle présage une augmentation du volume de surveillance qui n’a pas été évalué par le gouvernement.

À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes. (JF Kennedy)

Article 35. - Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs (déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793, un texte qui n’est plus en vigueur).

Je termine cette liste par un lien vers l’initiative Democratech.co, la primaire 2017 menée par des citoyens, pour reprendre notre démocratie en main. Remarquons cette chose extraordinaire : ceux qui organisent la primaire ne sont candidats… à rien !

Note

[1] Précisons qu’il s’agit de surveillance de masse. Pas ciblée, non, pas généralisée non plus, car tout le monde ne sera pas surveillé. Mais tout le monde sera susceptible de l’être et c’est bien ça le problème…