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mercredi 30 janvier 2008

Quatre questions au Colonel Géraud, Gendarmerie Nationale

J'ai profité de la conférence sur pour attraper au débotté le Colonel Géraud qui vient d'annoncer la migration de 70'000 postes vers Linux à la Gendarmerie Nationale.

Tristan Nitot : Colonel, qu'est-ce que vous venez d'annoncer à l'instant, en quelques mots ?

Colonel Nicolas Géraud : On vient d'annoncer le choix de Linux pour le poste de travail du gendarme. Ca concerne à terme 70 000 postes, soit la quasi-totalité de nos utilisateurs.

TN : Pourquoi avoir choisi Linux et les logiciels Libres ?

NG : En fait, il y a trois raisons :

  1. L'utilisation de standards ouverts
  2. Capacité de maîtrise et d'indépendance. On a fait le choix de maîtriser notre socle technique, pour avoir plus de souplesse et de réactivité par rapport aux évolutions de l'institution gendarmerie. En ce qui concerne l'indépendance, c'est le choix de ne pas être un client captif et fataliste, soumis aux solutions des prestataires, tant sur le plan financier que technique.
  3. La maîtrise des coûts. Comme toutes les administrations, la gendarmerie a un budget qui n'est pas extensible, alors que les besoins des utilisateur ne cessent d'augmenter. Il nous appartient de trouver des solutions innovantes pour apporter des fonctionnalités à un coût inférieur. Aujourd'hui, quand un gendarme se connecte à son poste, il utilise 15 services communs, de l'OS du poste de travail aux passerelles d'interconnexion aux autres réseaux. Sur ces 15 services, 70% sont assurés par du logiciel Libre, ce qui économise le coût de 700 000 licenses (bureautique, inventaire de parc, annuaire, SSO, messagerie, reporting, sécurité, etc.)

TN : Pourriez vous nous en dire plus sur le rapport entre les logiciels Libres et les standards ouverts, et pourquoi vous avez fait ce choix ?

NG : Pour pouvoir s'imposer sur le marché, les logiciels Libres sont en quelque sorte obligés de porter les standards ouverts. Ce qui nous intéresse dans les standards ouverts, c'est leur universalité. Ce qui a fait le succès d'Internet, c'est son aspect universel. Quand on est acteur de la sécurité intérieure, on est confronté à une mosaïque de partenariats, dont des institutions mais aussi, demain, le citoyen. On est dans un monde hétérogène. Comment fait-on pour dialoguer dans un tel monde ? On utilise les standards ouverts !

TN : Vous pouvez nous en dire plus sur les produits Mozilla et l'utilisation que vous en faites ?

NG : La gendarmerie a fait le choix de Firefox quand il était crédité de moins de 3% du marché. Il est clair qu'aujourd'hui la tendance du marché conforte nos choix. De la même manière, dans le domaine du client de messagerie, Thunderbird devient la référence au sein des administrations. On a intégré Firefox dans notre politique de sécurité, en développant ds extensions et aujourd'hui, les gendarmes ne peuvent naviguer à l'extérieur de notre intranet qu'avec Firefox.

La Gendarmerie Nationale annonce sa migration vers Linux/Ubuntu !

Diapo de la conférence Adele

En direct de la conférence Adele qui se tient dans le cadre du salon Solutions Linux :

Le Colonel Nicolas Géraud, adjoint au DSI de la Gendarmerie Nationale vient d'annoncer au public la migration progressive de tous les postes (70 000 au total) d'ici 2009 2013 vers la distribution Linux Ubuntu. Le calendrier est le suivant :

  • 2008 : 5000 à 8000 postes déployés
  • 2009-2012 : 12 à 15000 postes environ par an
  • 2013 : quasi-totalité du parc sous Linux (70 000 postes)

Les principales raisons évoquées sont les suivantes :

  • Linux est mature
  • Le modèle communautaire du développement Libre est validé
  • Respect des standards qui permettent l'interopérabilité
  • Confiance dans la technologie, grâce à sa transparence.
  • Baisse des coûts (économies de l'ordre de 20% sur l'ensemble du système d'information), grâce à une économie récurrente de plus de 700 000 licences.

L'OS doit être "une commodité" la plus transparente possible qui banalise le poste de travail et ouvre sur les nouvelles technologies (Web 2.0, SaaS...)

Les représentants du Ministère de la Défense lors de l'annonce