Texte à lire sur l'air du beau Danube bleu :

Un pas en avant : l'assemblée législative australienne vient de voter la loi sur le logiciel libre et les standards ouverts, stipulant que l'administration doit prendre en considération le logiciel libre dans la mesure du possible pour ses appels d'offre public logiciels. Il est aussi précisé que les administrations ne devraient pas utiliser de logiciels non conformes aux standards ouverts ou aux standards reconnus par l'ISO, ou encore de logiciels dont le support et la maintenance est fourni par une entité qui a le droit d'exercer un contrôle exclusif sur les ventes et la distribution.

Un pas en arrière, dans la magnifique salle de bal du très genevois SMSI, au cours duquel on discute de l'avenir d'Internet :

Au cours des réunions préparatoires, la délégation américaine et certaines entreprises ont manoeuvré pour limiter au maximum toute référence au logiciel libre, assure ainsi Frédéric Couchet, président de l'April. Anodine en apparence, la question du recours à l'informatique dite libre pour désenclaver les pays du Sud est au centre de vives tensions. Ces programmes gratuits, ouverts, développés de manière bénévole et modulables à l'envi, empiètent en effet de plus en plus sur le marché de l'informatique dite propriétaire. Et la tendance, initiée par le monde associatif et militant, après avoir gagné les pays du Sud, est désormais sensible dans les pays industrialisés, où nombre d'administrations publiques et de grands comptes adoptent des solutions informatiques libres, au détriment de leurs pendants commercialisés par les développeurs traditionnels. Outre une simple concurrence, ceux-ci voient leur modèle économique - fondé sur de lourds investissements en recherche et développement, compensés par la prise de brevets - bousculé par cette informatique alternative.

Retirez tout logiciel libre d'Internet, et plus rien ne marche. Sans apache, deux tiers des sites Web disparaissent. Sans bind, plus de service DNS, on en reviendra donc aux adresses IP pour désigner un service. Sans PostFix ni SendMail, fini la messagerie électronique (et les spams par la même occasion, ce qui serait un moindre mal). Sans serveurs GNU/Linux, plus de Google. Encore une preuve, pour paraphraser Clémenceau, qu'Internet est trop important pour le confier à des éditeurs de logiciels propriétaires.