Il y a tout juste un an, je regrettais l'engouement des 4x4 (+17% en 2004) et et le fait qu'ils polluent bien plus que tous les autres moyens de déplacement dans les grandes villes. J'écrivais ceci :

Permettez-moi d'enfiler ma casquette d'oiseau de mauvais augure : je pense qu'un de ces jours, on va finir par réaliser que les conducteurs de grosse voiture en ville hypothèquent le futur de la planète pour se faire mousser dans des monstres roulants. Je ne serais pas surpris qu'un de ces jours, des groupes anti-4x4 commencent à agir contre les propriétaires de ces engins. Pas forcément des choses très spectaculaires, mais qui pourraient avoir de l'écho dans les médias. Par exemple, silloner un quartier la nuit et crever tous les pneux de ces monstres de l'asphalte urbain. Ou rayer toutes les peintures. Il suffira de répeter l'opération jusqu'à ce que le 20h de TF1 mentionne les faits plusieurs fois.

Phire, un gentil lecteur, provoque chez moi un mélange de fierté (j'avais raison) et de regrets (mais comment a-t-on fait pour en arriver là ?) en m'informant d'un article paru avant-hier dans Libération : À Paris, les anti-4x4 prennent l'air la nuit. En substance, cela consiste à dégonfler les peux des 4x4 en laissant un mot sur le pare-brise. Il y a peu de chance que le consommateur apprécie un tel geste, ou qu'il commence à subitement réfléchir sur l'impact négatif qui a sur la planète et la santé de nos enfants. Mais l'intérêt de ces actions est plutôt dans la couverture médiatique que cela va générer. À ce titre, ce premier papier dans Libé est un grand pas.

Pardonnez mon cynisme de marketeux, mais la vraie gloire, le but ultime, c'est le 20h de TF1, si possible plusieurs fois ! Idéalement, pour maintenir la pression médiatique, il faudrait soit des accidents (imaginez les gros titres : un propriétaire de 4x4 tire sur un commando écolo) voire même un procès à rebondissements (comme pour les faucheurs de maïs OGM)....

Redevenons sérieux une seconde. Quel les choses soient claires : je ne participe pas à ces opérations, et je n'encourage pas mes lecteurs à participer à de telles actions contre leurs concitoyens.

Par ailleurs, je ne suis pas moi même exempt de reproches : je suis motard (250 km en 2005), j'ai un scooter (moins de 3.000 km par an en moyenne) et une voiture familiale de taille moyenne (pour transporter mes enfants en vacances ou en banlieue). Je sais bien que la pollution zéro, ça n'est pas pour tout de suite.

Le fait d'être un utilisateur raisonnable des transports générant du CO2 doit-il m'empêcher de réfléchir sur l'avenir de la planète et de vous faire part de mes réflexions ? M'est-il interdit d'être sidéré par la vanité du conducteur de grosse voiture coincé dans les embouteillages alors qu'il hypothèque l'atmosphère de notre planète et l'avenir de mes enfants ? Qu'est-ce qui est le plus important :

  • flatter son ego dans un 4x4 toutes options en se faisant mousser en ville ou sur un trajet Paris-Deauville ;
  • agir, même modestement, en prenant des transports plus respectueux de mes contemporains et de leur descendance ?

A vous, ami lecteur, de réfléchir sur le sujet. Car s'il y a un but à cet article, ça n'est pas tant d'encourager les commandos anti-4x4 ni de fustiger les propriétaires de grosses berlines, mais plutôt de vous faire prendre conscience des enjeux. Je reviendrais la-dessus prochainement avec des astuces concrètes.